Yumie Konoko || La fille des rêves.

Chère journal,

Aujourd'hui, j'ai fais un rêve. Un rêve affreux et interminable. Je vais te le conter.

Je me suis réveillée. Réveillée par maman qui me d'une voix douce et rassurante de me lever. Je me lève immédiatement, me frottant l’œil en grognant silencieusement pendant que maman m'habille.

« Yumie, tu as onze ans maintenant. Pourquoi ne pas t'habiller toi-même ? Tu as vraiment insisté cette fois-ci. » me dit-elle en restant sur un ton délicat

-Parce que je veux que tu t'occupes de moi. »

Ma mère me regarde avec surprise jusqu'à baisser les yeux attristées par quelque chose.

Un peu plus tard, nous nous rendons dans la cuisine, après avoir préparée ensemble mes affaires pour le collège. Papa se tenait dans la salle à manger, devant son journal quotidien, et Omna, ma grand mère, tapant du pied, fusillant le regard de maman.

« Alors Rena, depuis quand vous laissez votre mari tout faire ?! C'est lui qui m'a levée, et a préparée mon thé ! »

Omna a jetée la tasse sur ma mère. Cette dernière a criée à cause de l'eau bouillante qui est dans la tasse. Elle reste immobile un moment avant de retirer sa main de la mienne pour ramasser la tasse brisée, écoutant les injures de ma grand-mère. Je fixe papa d'un air inquiet, mais, comme d'habitude, il préfère ignorer la scène. Alors, j'ai voulus aider maman, mais cette dernière me dit d'aller m’asseoir.

Vois-tu, journal, c'est ce qui se passe depuis que ma grand mère est à la maison.  La paix et la joie ont disparues lorsque j'avais atteint mes 8 ans. Depuis, maman se fait harceler par Omna, et papa, aimant trop grand mère, préfère ne pas défendre sa femme. J'essaie de rendre maman joyeuse, de lui apporter un peu de soutien, mais ma grand-mère vient toujours la ramener à la réalité. Alors, lorsque j'entre en quatrième, je laisse tomber, sachant que la situation empire : Maman a commencée à se révolter,  alors papa la remet à sa place en employant parfois la manière forte. Ce rêve me hante tellement, j'aimerais tellement en sortir. Pour cela, je dors. Dors. Dors. Dors. Au point de sécher les cours, c'est ça ma rébellion. Cela ne sert à rien que j'exprime mes sentiments, papa et Omna se boucheront les oreilles. Dormir est alors mon seul échappatoire. Je rêve toujours, et je me souviens toujours d'eux. Je me suis même fais un ami que j'ai nommée KumuKumu, une petite boule noire avec un œil rouge qui m'amène dans des endroits fantastique.

Malheureusement, mon cauchemar me rattrape aussitôt, et de plus bel.

Alors que je m’apprête à rejoindre KumuKumu, papa vient toquer à la porte pour la première fois. Il me dit d'une voix austère de venir dans le salon. Je l’obéi, me levant de mon lit avec beaucoup de difficulté à marcher.

Un corps vide se balance légèrement de droite à gauche. Son regard est rempli de désespoir, et sa bave coulante rejoins sur le sol les larmes tombées. C'est maman.
Je sens alors des fluides gastriques me monter à la gorge, tout comme les larmes aux yeux. Je tombe par terre, rejetant tout ce que je contiens en moi. Je tousse avant d'hurler le mot ''Maman'' avec, laisser couler un torrent de larme. Mon père tente de me ressaisir alors que ma grand mère se contente de dire :

« C'est tout ce qu'elle méritait, alors arrête de pleurer, sale gosse. »

Aussitôt qu'elle est crachée son venin, je la regarde avec des yeux remplis de haine et de rage. Je pousse alors mon père, repartant en courant dans ma chambre, me calmer là-bas.

Je ne mange plus ou très peu, et je ne fais que dormir depuis. Papa frappe de plus en plus souvent à la porte pour savoir si je vais bien. Je ne lui répond jamais, même si il toque à la porte pendant des heures. Cela a durer deux mois. Journal, est-ce vraiment un rêve ? Un cauchemar, est-ce aussi douloureux ? Non. Ce n'est pas un cauchemar. Cela a un autre nom : La réalité. C'est encore plus amère, plus terrifiant, plus... atroce.

Mais un jour, après ces deux mois de solitude et de ténèbres, un événement étrange se produit.

Journal, j'ai fais un étrange rêve. Mais sans doute le plus beau.

Alors que je traverse une porte en bois usée, je retrouve Omna dans mon rêve. Elle semble être heureuse, dans cette source chaude où tout le monde s'occupe d'elle. Soudainement, une vague de frisson me parcoure le corps, et une pulsion inhabituelle surgit : Je veux la tuer. La faire souffrir. Un sourire démoniaque s'affiche sur mon visage, tout comme celui de KumuKumu.

Les alentours blancs deviennent noirs, les serviteurs se transforment en corbeau qui s'enfuient, les sources chaudes se transforment en bain de sang, laissant flotter les membres de ma mère. Omna hurle de terreur, le regard horrifié. Elle commence à paniquer avant de fermer les yeux, et de faire disparaître les ténèbres nous englobant, et en faisant apparaître un canapé en velours. Elle s’assoit dessus, reprenant ainsi ses esprits avant de me hurler dessus. Mais je nie ses propos, et transforme l'endroit en une prison où elle se retrouve scellée par des mains sans peau. La vieille peut entendre des pas lourds, laissant traîner quelque chose de lourd et métallique derrière lui. Elle tente de s'échapper, laissant échapper une fummée blanche de son corps. C'est alors que j'apparais devant elle, gardant la même mine horrifique. Elle me hurle :

« C'est impossible, j'ai un don ! J'ai le pouvoir de contrôler n'importe qu'elle rêve, comment ça s'fait qu'il m'est impossible de contrôler celui là ! S-si ça se trouve, c'est mon dernier rêve ! Pourquoi, POURQUOI ?! Qu'est-ce que t'as fais sale gamine ?!

Tu vas donc mourir ? Mourir dans son sommeil est la plus belle des morts, tu en as de la chance. Mais quitter ce monde par le pire des cauchemars, est-ce agréable ? »

Je me mets à rire de plus belle. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas autant rit. Je me retourne, niant ses exigences avant de la regarder une dernière fois :

« Repose en Enfer. »

Ainsi, une longue et belle nuit se poursuit. [...]

Le lendemain, je me lève brusquement. Je décide de courir en dehors de ma chambre -après avoir trébuchée une ou deux fois- pour rejoindre la chambre de ma belle-mère où mon père se tient déjà là. Il est en larme. Ma grand-mère est décédée. Son visage semble remplie d’amertume, on dirait qu'elle a souffert. Un long et mauvais sourire s'affiche sur mon visage. Après avoir intérieurement sauté de joie, je me contente de consoler papa.

Quelques semaines plus tard, je rejoins l'Académie Tsuki. Mon père et moi avons une relation neutre, alors je n'eus pas grande peine à le quitter quelques temps. Je t'amène avec moi, et je te raconterais mes apprentissages et mes recherches à propos de mon pouvoir.