Bataille de bouffe [Libre, venez nombreux !] - Terminé

Je referme mon livre lorsque j’entends à nouveau mon ventre gargouiller. Cette fois-ci, je cède. Je me lève du canapé sur lequel j’étais assise et je quitte le salon commun de la maison Émeraude pour aller vers ma chambre. Après avoir déposé mon roman sur ma table de chevet, je regarde l’heure qu’il est. 12h35. Pas étonnant que j’ai faim. J’attrape mon trousseau de clés que j’enfonce dans la poche gauche de mon pantalon skinny et je prends ma veste noire au passage, puis je me dirige vers la sortie de la chambre. Je quitte la pièce, puis la maison Émeraude et finalement je quitte le terrain de l’académie.

Au réfectoire, je choisi de manger des spaghettis à la sauce bolognaise. En prenant le plateau pour me diriger vers une table, je souhaite ne pas en échapper sur mon chandail cette fois-ci. Heureusement, la dernière fois mon chandail était noir donc après être allé faire un tour au lavage, la tâche, s’il en restait quelque chose ne paraissait pas, cependant aujourd’hui je porte un t-shirt bleu céruléen, donc autant dire qu’une tâche rouge contraste bien là-dessus et qu’elle se repère sans difficulté. Je j’observe l’ensemble de la salle à la recherche soit d’une place, soit d’une personne que je connais et à qui je pourrais me joindre pour manger. Je tourne la tête vers la droite et tout d’un coup, je sens mon pied partir vers l’arrière dans un glissement et je perds l’équilibre. Dans ma chute, le plateau contenant l’assiette de spaghettis s’envole vers l’avant. En me relevant, je commence par regarder ce qui a provoqué cette chute et c’est une flaque de ketchup  que je découvre sur le sol. C’est vraiment dangereux de ne pas ramasser les dégâts. D’ailleurs en parlant de dégât, je vais en avoir un gros à ramasser. Je vais commencer par y jeter un coup d’œil. Je délaisse la flaque de ketchup pour chercher mon plateau du regard. C’est moins d’une demie seconde qu’il me faut pour réagir en plaquant ma main contre ma bouche et en laissant sortir un mauvais mot lorsque je comprends l’étendue de la situation.

- Merde…

Il fallait qu’elle se trouve là précisément au moment où ça arrive. Je sens déjà le vent qui se lève et je sens que ça va être tout un ouragan que je vais subir de sa part.

HRP:

- J’le crois pas ! T’as renversé ton spaghetti sur moi ?! Tu le fais exprès ou quoi, espèce de conne !

Je n'ai même pas le temps de tenter une explication que le contenue de ce qui fut mon assiette s'envole de nouveau en l'air, me loupant d'une bonne distance. Aïe, ça lui réussit pas son problème de vision. Je me retourne pour voir où s'est terminée la course de la boulette de nouille malmenée. AH FUCK !!! SÉRIEUSEMENT ??? Fallait vraiment que ça arrive ?! Caliss !... Une jeune fille à la chevelure brune se trouvant dans l'allée s'effondre au sol pour se relever par la suite en prenant de la nourriture. Je devine la suite. Fais pas ça... Fais pas ça... Fais pas ça... Argh merde, elle l'a fait !!! Je me retourne, encore, devinant qu'avec la force du lancé le projectile a atteint sa cible et je m'attends au le pire. C'est probablement d'ailleurs le pire qui se tient devant moi. Oh bordel, elle vient de donner naissance à un monstre... Sérieusement, y a-t-il quelque chose de pire que Venda en colère ? Oui, très certainement, mais pour l'instant, c'est probablement la pire chose se trouvant dans les environs. Elle va tellement exploser... Pour l'avoir souvent vu, je sais très bien que tant que rien ne l'énerve, tout va bien, mais si un truc la pique au vif, il faut s'attendre à n'importe quoi et je dis vraiment N'IMPORTE QUOI. Une fois, elle a carrément détruit deux grands plants de maïs, juste parce que le labyrinthe dans le champ de maïs mettait sa patience à bout. Je me fais arroser. Nom d'un chien, mais il se passe quoi encore ?! Les deux filles trempées de la tête aux pieds et Noa tenant deux carafes vides.

C’est bon vous êtes calmer là ?

Est-ce qu'il vient juste de les arroser ???!!! Je me pose la question, mais au fond je n'ai même pas besoin. La réponse est évidente. Il vient de poster à côté de moi en appuyant sa main sur mon épaule.

Sa va aller ? tu veux qu’on appelle un médecins ?

Un médecin ? Pourquoi j'aurais besoin d'un médecin ? J'ai juste glissé par terre... J'ouvre la bouche pour lui répondre que tout va bien et que je ne suis pas blessée, mais il s'exclame en goûtant au ketchup qu'il a sur le bout des doigts :

Mais c’est du Ketchup !

Je soupire.

- Bien-sûr que c'est du ketchup. T'as quand même pas cru que j'étais vraim...

Je m'interromps, parce qu'il s'éloigne et va empoigner deux pichets de jus sur une table.

- Noa, qu'est-ce que...

Venda et la demoiselle brune se prennent une nouvelle douche, collante cette fois-ci. Comme si ce n'était pas déjà certain qu'il allait y avoir une guerre nucléaire, maintenant c'est la catastrophe assurée. MERDE, C'EST UNE BLAGUE OU QUOI ???!!! Je me précipite sur Noa et l'attrape par les bras, juste au cas où il aurait encore l'intention de recommencer.

- Bordel, t'es sérieux là ?! Pourquoi t'as fait ça ?!

Ça va dégénérer ce truc, c'est pas possible !

Une faim de loup avait décidé Katherine à chercher le réfectoire de l'académie où elle logeait désormais.

 Un quart d'heure s'était déjà écoulé alors qu'elle tournait en vain dans les couloirs de l'établissement: aucun panneau n'indiquait où se situait le self et la jeune fille commençait à désespérer ; elle se résigna donc à sortir du bâtiment afin de trouver un magasin en ville ou un restaurant dans lequel elle pourrait enfin stopper les grognements de son estomac. Cela allait sans doute lui couter plus cher, mais tant pis, elle avait bien trop faim pour penser à son budget restreint.

 Alors qu'elle refermait la grille du portail, elle vit un petit écriteau surplombant le trottoir indiquant le chemin du lieux tant recherché. Sur le coup, la lycéenne se sentit stupide...elle aurait dû y penser plus tôt! Le pire, c'était que le réfectoire de son ancien lycée se trouvait aussi hors de l'enceinte du bâtiment. Elle rit un peu et se mit en route, en sautillant, comme à son habitude.

 Arrivée devant les portes de la bâtisse, elle n'hésita pas une seconde et entra. Une bonne odeur de pâtes et de sauce tomate envahit ses narines, ne faisant qu’amplifier le bruit de son ventre affamé. Elle s'avança et prit un plateau, le garnissant d'une entée, d'une belle assiette de spaghetti et d'un dessert. C'est alors qu'elle vit du coin de l’œil, une scène des plus surprenante: une élève au sol était coincée entre deux autres entrain de se lancer leurs repas dans la figure. Toutes trois était recouvertes de sauce gluante et on pouvait sentir la rage dans les lancés des demoiselles. Katherine ne décida de ne pas trop s'en mêler mais elle choisit tout de même une place assez près du champs de bataille pour pouvoir profiter du combat ma foi assez comique.

 Quelques minutes après s'être installée, alors qu'elle s’apprêtait à attaquer ses spaghetti bolognaise, une quatrième personne se leva, décidée à arrêter le carnage: elle se saisit de deux pots d'eau et aspergea les combattantes avec. Le liquide glacé ne manqua pas la jeune fille innocente, située juste derrière celle portant des lunettes de soleil...dans un réfectoire? Ça n'avait pas de sens...mais ce n'était pas le moment de réfléchir à ça: venant à peine de se remettre de sa soudaine douche froide, elle se fit à nouveau à moitié aspergée par une liquide ayant cette fois ci, une odeur plus sucrée. En voyant la couleur légèrement orangée que prenaient ses habits, elle comprit tout de suite qu'il s’agissait de jus d'orange. Heureusement pour elle, son repas n'avait subit aucun dégât. Elle essayait de localiser celui qui l'avait fait ressembler à un chien revenant d'une ballade sous une tempête de jus de fruits quand elle vit ses spaghetti disparaitre d'un seul coup et s'envoler dans les airs pour atterrir, comme d'autres avant elles, en pleine figure d'un des guerriers de la Grande Bataille de Nourriture:

"-Hé, mes pâtes! Tant pis, j'irais en rechercher en rab. Si il y a du rab..."

  Ignorant complètement ce qu'il venait de se passer, elle se saisit de son verre...du moins, c'est se qu'elle aurait souhaitée faire si celui-ci ne s'était pas volatilisé a son tour, volé à nouveau par celle portant des lunettes de soleil:

"-Mais...ok, tu l'auras voulu."

   Katherine se leva, tranquillement, et une fois à proximité de la voleuse hurla de toutes ses forces:

"-TORNADE POWAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!"

 Elle se mit a agiter sa tête tel un métalleux enragé, arrosant ainsi sa victime de l'eau et du jus que ses cheveux avaient absorbé.

No est visiblement confus et il ne semble pas comprendre ce qu'il s'est passé. Ça me surprends par la même occasion et je le lâche plus doucement que je ne l'ai agrippé. D'ailleurs, heureusement que je le fais.

- MONSTRE EN SPAGHETTIS VOLANTS, PRÊTE-MOI DE NOUVEAU TA FORCE !!!

J'ai à peine le temps de me retourner pour voir ce qu'il se passe et de fermer les yeux par réflexe que j'entends quelque chose freiner la progression des spaghettis qui venaient vers nous. J'ouvre les yeux pour découvrir un plateau tenu par nul autre que Noa. Wow... ce réflexe ! Je me retourne pour lui souffler un merci, mais je ne sais pas s'il l'a entendu, car il de lance à Venda :

Haha ! Tu c’est loupé !

Malheureusement, il n'a pas vraiment le temps de savourer cette réplique. J'ai tout juste vu le verre d'eau partir, mais je n'ai pas été assez rapide pour avertir Noa de sa venue. Il le reçoit dans le front. Bon, cette bataille commence à devenir dangereuse. Il faudrait vraiment la faire cesser avant que quelqu'un ne se retrouve avec des blessures plus graves qu'une bosse sur le front... Désolé, Noa. Je m'éloigne de lui, résolue à m'interposer entre Venda, la brunette et une nouvelle venue arborant une chevelure rose. Pourquoi est-il est demandé de ne pas courir sur le bord d'une piscine ? C'est pour éviter de glisser dans une flaque d'eau et de se blesser. Eh bien, dans un endroit avec de la sauce partout, c'est un peu la même chose. Il faut éviter de courir ou d'être pressé. Je me rends rapidement au cœur de la bataille, mais évidemment, je m'appelle Tori Clark et s'il y a une chose que je sais bien faire dans la vie à part dessiner et me faire des amis, c'est me planter physiquement. Pour la seconde fois en moins de 20 minutes, je perds pied et glisse dans la sauce en voulant marcher rapidement. Cette fois-ci, je tombe sur le ventre, mais à part avoir le souffle coupé, je n'ai pas de douleur à déplorer, heureusement. Pendant que ça continue de " s'entre-tuer " avec des pâtes, j'essaie de me relever, lorsque j'entends une voix familière :

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ici? Mais arrêtez!

C'est Archie, le professeur de biologie. Je soupire de soulagement en voyant tout le monde s'arrêter. Enfin, un adulte ! Je n'aurai pas besoin de tout arrêter moi-même.

- Écoutez-moi, vous tous là, je veux pas savoir qui a commencé. Vous avez tous contribué à ce massacre, je connais certains de vos noms, sauf celui des deux jeunes filles là.

Je suppose qu'il veut parler de la brunette et de la rose que même moi je ne connais pas.

- Considérez-vous tous en retenue. Je vous enverrai un message dans chacun de vos casiers pour vous donner la date exacte... Pour l'instant... Allez-vous laver.

Quoi ?! Ce n'était pas ce à quoi Je m'attendais. Une retenue ?! La dernière fois que j'ai été mise en retenue, ça remonte à... Je ne sais même plus si j'ai déjà été mise en retenue, en fait... Ah si, une fois, en secondaire 1 avec Laetitia... On avait commencé à faire semblant de se battre dans les couloirs pour rigoler, mais un surveillant nous avait vu faire et l'avait pris au sérieux. Mais bon, même une heure de colle, lorsque c'est en compagnie de sa meilleure amie, ça passe rapidement. Je crois qu'on aurait pu être en prison ensemble et ça ne nous aurait pas semblé infernal. Telma et Louise, Tori et Laetitia... Bon, la fin de l'histoire est moins plaisante, mais ça prouve que l'amitié est plus forte que tout. Je voudrais protester et dire à Archie que tout est de ma faute, que c'est moi qui ai commencé et que les autres n'ont pas à êtres mis en colle pour ça, mais ça ne servirait à rien, car comme il l'a dit " Vous avez tous contribué à ce massacre ". Il n'y a rien à faire. Je regarde mes vêtements. C'est à peine si j'arrive à discerner leur couleur, tellement il y a de sauce. Je soupire en jetant un coup d'œil aux différentes personnes présentes, puis je me lève debout. Prendre une douche ne serait pas une mauvaise idée, mais je ne veux pas laisser aux employés la tâche de tout nettoyer. Je vais rester et proposer mon aide. C'est la moindre des choses.