Symphonie de Pleine Lune {Libre, venez me rejoindre}

C'était une nuit calme et tranquille, il n'y avait pas un bruit au foyer des Saphirs. J'étais réveillée, la pleine lune scintillait. Tranquillement, j'enlevais​ mon pyjama et me vêtit d'une belle robe bleue nuit assez longue. Je pris mon sac dans lequel j'avais glissé mes instruments personnels, de ce fait le sac était assez lourd. J'attachais mes cheveux en un beau chignon tressé. Je pris ma veste et sans un bruit, je sortais de la chambre. Les quatres autres filles dormaient. En douce et à pas de loup, je quittais la maison saphir et je rejoignais le bâtiment désert. Tout était sombre et me fichais à moitié la trouille. Je montais au deuxième étage et entrait dans la salle de musique. Je comptemplais l'astre Lunaire et écoutais autour de moi s'il n'y avait personne. J'attendais ainsi tranquillement. C'est pas que j'espérais que quelqu'un me rejoigne, c'est juste que je ne voulais pas trop me faire repérer. Je restais ainsi une bonne dizaine de minutes. Après ce délai, je sortais de mon gros sac, mon clavier électronique et j'entamais un Nocturne de Chopin. Mes doigts jouaient fluidement sur les touches de mon clavier. Mon esprit vagabondait en même temps que je jouais. Un rayon de Lune m'éclairais, les étoiles et leur éternel scintillement faisaient également de la lumière. Pas un bruit hormis mon clavier électronique que j'avais réglé sur un piano. Je me sentais vraiment bien ici, dans mon élément, je n'étais pas dans la crainte que j'avais perpétuellement ici, à présent je jouais de la Musique.

Doucement, la chaleur de la journée ternissait, devenait plus légère. Le sombre manteau de la nuit, parsemé de points brillants nommés « étoiles » recouvrait une partie de notre vaste monde. La journée avait été complètement éprouvante, par sa température et par sa longueur. Elle n’avait fait que traîner, inexorable. Chaque minute était une souffrance, et j’étais resté imperturbablement tantôt dans mon dortoir, et lorsque je n’y étais plus seul, je me réfugiais dans le grenier, ou des couloirs peu empruntés. Il faisait trop chaud pour aller dehors, et je n’avais pas envie de croiser du monde, et pire, des gens que je connaissais !

Bientôt, le noir laissa place au bleu. Le corps de mes camarades endormis paisiblement dans leur lit, bien au chaud, m’apparurent comme de violentes taches rouges orangées. Ah… mon pouvoir venait tout juste de se déclencher. Là commençait ma journée, en pleine nuit. Là, je me libérais de toute entrave, toute contrainte qui me condamnait, lorsque l’astre du jour dardait la terre de rayons, à vivre comme un damné. Ici, et seulement maintenant, je me sentais plus libre que jamais. J’avais cette force sur les autres, je pouvais les dominer. Là où eux ne verraient que le noir, moi, je voyais les couleurs. Tout s’inversait. Eux devenaient aveugles, moi, je régnais en maître dans les ténèbres nocturnes.

Je n’avais pas sommeil. Je ne voulais pas dormir. Pour moi, dormir était baisser les bras, refuser un champ de possibilités infini. Pour quelqu’un qui ne peut vivre pleinement seulement la nuit, oui, dormir était une perte de temps ! Mais ce mode de vie n’était guère bien pour un garçon de mon âge… je manquais cruellement de sommeil, ce désir profond et frissonnant d’aventure dévorait mes heures de repos comme un monstre avalerait votre âme. Il fallait que je dorme plus… mais plus la nuit. Pas la nuit. Perte de temps ! Le jour, il fallait que je ferme les yeux au moment où tout le monde les avaient ouverts. Oui, c’était ça.

Vêtu d’une tenue entièrement noire pour mieux me fondre dans les ombres, je sortais de mon dortoir. Malgré mon pouvoir, je gardais toujours ma canne avec moi. Question d’habitude, ou de principe je suppose. Si je tombais sur des gens malhonnêtes, je pourrais me défendre par exemple : je suis nul au combat ! Comme beaucoup… Mais aussi, mon pouvoir ne comblait pas entièrement ma cécité, et dans le dédale de couloirs de cette académie, il m’était parfois nécessaire, même la nuit, d’avoir un point d’accroche : ma canne.
Que pouvais-je bien faire, à cette heure avancée ? Sûrement pas aller dehors… arpenter les couloirs ? Non, j’en avais marre. Je le faisais sans cesse. Et la salle de musique ? Je me rappelle y être allé en journée, il y a bien longtemps. N’était-ce pas dans l’hiver ? Ou, tout du moins, lors du printemps. La douce époque où la chaleur n’était pas étouffante, ah ! D’un pas décidé, je me dirigeais vers la salle de musique : le chemin était gravé dans ma tête. Doucement, je poussais la porte, en silence.

Un corps, rouge. Une mélodie, douce et romantique. Pas de doute, il y avait quelqu’un. La personne ne m’avait toujours pas remarquée, tant mieux. Je me rapprochais du musicien, et, d’une voix puissamment lugubre, je disais.

« Tu ne me vois pas, mais moi je te vois. »

La faible lueur de la lune éclaira mon visage, ainsi que mes yeux globuleux et terrifiants, en un mouvement théâtral.

HRP:

Cela faisait un moment que tout le dortoir des Émeraudes, comme les autres je supposai, était endormi. Cela faisait aussi un moment que j'étais censée dormir. Pourtant je n'y arrivais pas. Chaque fois que je fermais les yeux, j'étais assaillies par des doutes et des fantômes du passé qui me hurlaient mes quatre vérités comme s'il fallait absolument que je les retienne parfaitement. A chaque voix était associé un visage si familier mais si lointain maintenant. Mes paupières se rouvraient brusquement toutes les minutes, les faisant taire jusqu'à leur prochain assaut. Sauf que je n'étais pas sûre de supporter encore longtemps ces hurlements silencieux et internes.

Je me redressai doucement en jetant un coup d'oeil à mon téléphone afin de voir l'heure. Je dirai simplement que j'avais encore une grande partie de la nuit devant moi. Je soupirai intérieurement avant de me lever le plus discrètement possible. Je remerciai mentalement mon lit de ne pas avoir craqué lors de mes mouvements. Je ne tenais pas spécialement à réveiller les quatre endormies de la chambre. J'attrapai simplement la veste légère que j'avais laissé sur mon bureau et enfilai mes bottes avant de sortir de la pièce. Je n'avais pas pris la peine de me changer et avais gardé mon short et mon t-shirt de pyjama. Une fois dehors, je respirai un grand coup comme si je venais d'être privée d'air depuis des années avant d'avancer de quelques pas distraitement.

Je savais bien que je n'avais sûrement aucun droit d'arpenter de cette manière les couloirs de l'Académie sans réelle raison. Mais je n'arrivais pas à rester en place. Je voulais juste oublier pour quelques instants tout ce qui pouvait me faire peur et mes hanter. Enfin, avec le voile noire de la nuit qui enveloppait, l'Académie me semblait complètement différente et j'avais l'impression de ne pas m'y retrouver. Sans aucun bruit et aucune personne en vue, elle avait l'air abandonné et j'avais presque le sentiment que n'importe quoi pourrait me sauter dessus à n'importe quel moment. Sans vraiment m'en rendre compte je m'étais évadée du bâtiment qui comportaient les dortoirs mais je ne me sentais pas mieux pour autant et je sentais encore les larmes me monter aux yeux chaque fois que ces derniers se fermaient plus que nécessaire. Machinalement, je continuai à avancer sans porter une quelconque attention à l'endroit où je pouvais bien me rendre.

Je ne revins vraiment à la réalité que lorsque je me cognai contre un lourde porte de bois. Je me frottai doucement le front. Mais aïe ! C'est que ça faisait super mal ce truc ! Après m'être intérieurement plainte durant plusieurs secondes, je reconnus le bâtiment et la porte en question. C'était le bâtiment qui se trouvait au Nord de l'ensemble de l'Académie, là où je m'étais retrouvée le premier jour de mon arrivée. Lui aussi, il semblait désert. J'allais faire demi-tour pour retourner dans ma chambre, après tout je  n'étais même pas censée être ici quand je me rendis compte de quelque chose. Il y avait quelque chose qui redonnait de la vie à cette bâtisse si vide et délaissée. Ce n'était pas très perceptible mais compte tenu du silence qui régnait en maître dans les environs, en se concentrant un peu on pouvait bel et bien entendre une mélodie. Curieuse, je décidai d'entrer pour voir d'où est-ce qu'elle pouvait venir. je poussai la porte responsable de ma douleur en grimaçant légèrement alors qu'elle grinçait. Tiens, elle n'était pas fermée à clé ? Heureusement pour moi. Je m'engouffrai dans le dédales d'escaliers et de couloirs de cette aile. Il faisait assez sombre et je manquai de tomber à plusieurs reprises mais je me retenais toujours au dernier moment. Plus j'avançai, plus le son devenait fort et audible. Une chance que la musique m'ait en quelques sortes guidée, sinon je me serais facilement perdue. J'arrivai devant une salle que je ne connaissais pas avant d'identifier deux présences grâce à mon pouvoir. L'une jouait de la musique tandis que l'autre était simplement éclairée par la lumière de la Lune.

" Tu ne me vois pas, mais moi je te vois. "

La manière dont la personne avait parlé ne me rassurait pas plus que cela ! Je préférais encore rester cachée quelques secondes... au moins le temps de ne pas tout envoyer valser en ayant trop peur.

Je n'arrivais pas à dormir. Des images se succédaient à une vitesse effarante dans ma tête, mêlant mon passé, et le banquet d'anniversaire de Tsuki. Je finis par me redresser en pestant à voix basse, ne voulant surtout pas réveiller mes colocataires. Je décidais de sortir prendre l'air, en me disant que ça me ferais du bien. Et ça me permettrais de visiter un peu plus sans avoir besoin de plonger dans une foule d'inconnus. Connaissant la disposition de la chambre par cœur, je m'habillais à tâtons, leggins et t-shirt comme d'habitude et glissais mes pieds dans mes bottes. En faisant attention de ne pas faire tinter mes armes, pour n'effrayer personne, je raflais ma ceinture et la garde de Fialinn. J'attendis d'être dans le couloir pour la glisser dans ma ceinture que je venais d'accrocher à ma taille.

Je sortis, et déambulais dans les jardins. Puis décidais de visiter plus à fond le bâtiment principal. Je montais, et dans un couloir entendis de la musique. Une belle musique qui m'apaisais. Je me dirigeais donc vers elle, curieuse de savoir qui pouvait donc jouer ainsi en pleine nuit.

J'arrivais, et aperçu deux silhouettes se détachant grâce à la lueur de la lune. Je rentrais à mon tour dans la salle et me coulais dans l'ombre du mur. Je m'assis et fermais les yeux profitant de la mélodie. Soudain, une voix s'éleva de façon lugubre :

Tu ne me vois pas, mais moi je te vois.

Je rouvris les yeux, un peu énervée et, n'ayant pas besoin de parler fort pour me faire entendre, lançais à mi-voix :

-Ah ah ah très drôle. Franchement...

Ma voix étais blasée, je trouvais que c'était juste débile, digne d'un gamin. Après ce garçon en était peut-être un, mais je n'étais pas d'humeur à subir ce genre de gamineries. J'étais épuisée, mais le sommeil se refusait à moi depuis quelques jours. Alors mes paroles étaient... comment dire... un peu sèches.

Je finissais mon nocturne quand j'entendis quelqu'un me dire :

- Tu ne me voies pas mais moi je te vois.

J'étais un peu inquiète et je vis soudain une puis deux formes indistintes au loin. Une autre fille dont la voix ne m'étais pas inconnue dit ensuite :

- Ah ah ah très drôle. Franchement...

Je reconnus cette voix, c'était Gwendoline, celle qui avait été là lors de mon mal de crâne intense et du massacre. Un flot de souvenirs remontait en moi en même temps que la douleur. La catastrophe, ce noir, puis ce réveil en étant toute massacrée. J'avais soudain envie de pleurer mais je ne pouvais pas. Je pris conscience de ce que je n'avais compris auparavant. Je ne retrouverai pas toutes mes fonctionnalité sur mes jambes et mon dos même si j'avais déjà bien récupéré. Je fis abstraction de tout ça un moment. Je quittais mon siège et m'approchais de l'endroit où tout le monde était. Une fois arrivée près des deux, je dis :

- Entrez, restez pas là, on va discuter ensemble là où il y a un poil de lumière.

Soudain, je remarquais une autre personne cachée un peu plus loin. Je m'approchais d'elle je lui dit d'une voix douce :

- Toi aussi viens avec nous, reste pas ici toute seule.

Je vis qu'elle me suivait, une fois que tout le monde fut près du rayon de Lune. Je dis alors à tous :

- Je suis Iris Espérantis, une Saphir avant que vous ne vous présentiez, je vais jouer un petit morceau.

Je me dirigeais vers le piano, très faiblement éclairé puis je commençais à jouer The Sound of Silence que je chantais également. Lors de la bonne mesure, je chantais faiblement tout en jouant : "Hello Darkness my old Friend, I want tout talk with tout again ....." Lorsque j'eus finis, je leur demandais d'un mouvement de tête de se présenter, histoire de voir et de faire connaissance avec mes compagnons d'une nuit

Durement blotti dans ton drap, tu essayais de te reposer.
Mais tes maigres bras, serrant fermement ta couverture contre toi, ne parvenaient pas à te redonner de la chaleur. C'est malgré toi que tu commenças alors à grelotter. Ce n'était pas une sensation plaisante que d'avoir froid, quand soudainement tout tes membres semblaient être pris de spasmes incontrôlables et qu'il y avait toujours cette sensation, cette sensation qui te donnait l'impression d'être en hypothermie. Tu détestais ça, ne pas contrôler tes mouvements, ne pas être maître de toi même. Tu avais horreur de ça.
À présent tu n'avais plus envie de dormir, tu voulais juste que tout cela cesse.

Tu enfilais alors une autre veste et tes chaussures avant de quitter le dortoir. Dans un élan d'égoïsme, tu n'avais même pas prêté attention à tes colocataires, tout ce qui t'importais était ton bien être.

Vagabondant dans les couloirs, tu priais pour que tout redevienne normal, frottant nerveusement tes bras en espérant améliorer la situation. Lorsque tu étais petit, tu avais souvenir que c'était ce que faisait ta mère, pour te réchauffer. Malheureusement même ayant passé plusieurs longues minutes à errer dans l'académie, cette sensation ne s'était toujours pas dissipée.

Mais, tu finis par passer devant une salle qui attira ton attention, elle semblait avoir quelque chose de différent, une atmosphère singulière.
Tu regardais plus attentivement l'écriteau accroché sur la porte. " Salle de musique " voilà donc où tes pas t'avaient guidé. Tu restais planté là un instant, devant cette porte, hésitant. Tu ne savais jouer d'aucun instrument et cela ne t'intéressais absolument pas. Mais savoir que la nuit était déjà bien entamée te poussa à pénétrer dans la pièce, espérant pouvoir y trouver un peu de paix.
Malheureusement non. Tes yeux ambrés remarquèrent immédiatement les quatre personnes dans la pièce, la plupart assises à terre, en rond. Mais... Pourquoi ? C'était une question que tu étais en droit de te poser.
Mais, imperturbable, tu allas t'asseoir un peu plus loin et replia une de tes jambes contre toi et y déposa tes bras afin d'y caler ta tête. Une fois plus ou moins confortablement installé tu en profitas pour observer d'avantage les autres élèves. Tu pouvais distinguer trois filles et un garçon, tous semblaient relativement jeunes, sans doute plus que toi.
Tu reportais ton attention sur la fille derrière le piano, allait-elle se remettre à jouer ?
Car c'était l'unique raison pour laquelle tu étais venu.
Même si la musique n'avait jamais rien éveillé en toi et qu'à tes oreilles ce n'était que du bruit mélodieux, ça n'en restait pas moins agréable à écouter.

HRP:

Petit à petit, je m'étais presque entièrement calmée. Du moins suffisamment pour ne pas perdre le contrôle. En plus, il m'avait semblé reconnaître la voix de Gwendoline même si je n'avais pas vraiment fait attention ou saisi ce qu'elle avait dit. Il en fut de même lorsque la première voix lui répondit quelque chose qui me paraissait lointain et indistinct. De toute façon, je ne m'étais pas encore décidée à sortir de ma cachette. Même quand la musique s'était arrêtée, arrivée à la fin du morceau, je n'avais pas plus envie de m'avancer. J'avais presque l'impression que mes jambes étaient faites de plomb et soudainement très difficiles à bouger.

Je reportai mon attention sur la scène qui se déroulait devant mes yeux en entendant une troisième voix que j'identifiais comme étant celle d'une fille, sûrement celle qui avait joué de la musique un peu plus tôt. Elle proposait aux deux autres personnes d'entrer dans la salle et apparemment ni le garçon ni Gwendoline n'objectèrent puisque je les vis la suivre. Je bougeai la tête en les suivant du regard, partagée entre de la curiosité et une légère envie de faire demi-tour et d'oublier tout ça. Mais la musicienne ne semblait pas de cet avis puisqu'en me voyant elle m'incita à venir moi aussi.

" Toi aussi viens avec nous, reste pas ici toute seule. "

Un peu hésitante, je lui cédai. De toute façon, j'étais démasquée alors je pouvais bien me permettre de rester avec eux. Une fois dans la salle, je me rendis compte qu'il y avait nettement plus de lumière à l'intérieur même si elle n'égalisait pas encore avec celle du Soleil en plein jour c'était beaucoup mieux que dans les couloirs sombres que j'avais dus emprunter

" Je suis Iris Espérantis, une Saphir avant que vous ne vous présentiez, je vais jouer un petit morceau."

Tandis qu'elle commençait à jouer, les deux autres personnes et moi-même nous étions assises sur le sol en cercle. Je souris légèrement. C'était comme retomber en enfance. En plus, Iris jouait vraiment bien. En l'écoutant, la musique prenait le dessus sur les horreurs auxquelles j'avais essayé d'échapper en sortant de ma chambre. Elles étaient toujours là, cachées dans un coin de ma tête mais elles étaient dominées par l'attention que portais à la mélodie et à la salle autour de nous. Elle contenait plusieurs instruments, une quantité énorme à vrai dire, certains plus connus que d'autres. Je n'étais même pas sûre de connaître tous leurs noms ! Même si en y regardant bien, il y en avait qui étaient plus utilisés que d'autres. Ceux-là étaient simplement recouverts d'une épaisse couche de poussières grises.

Je continuai à balayer la zone du regard jusqu'à tomber sur un nouveau signal. Je ne l'avais pas remarqué tout de suite parce qu'il n'avait pas été dans mon champ de vision initial mais il y avait bien une cinquième personne dans la pièce. En plissant les yeux, je reconnus une silhouette sans pour autant l'identifier plus que cela. La mélodie ayant cessé, je détournai les yeux pour regarder de nouveau la musicienne, restant déçue que la chanson soit finie, je soupirai légèrement. Puisqu'elle avait terminé, c'était à nous de nous présenter.

" Je m’appelle Hideki Raytoku, et je suis un Rubis. "

C'était le garçon qui avait parlé d'une voix menaçante quelques instants plus tôt qui venait de se présenter.

" Moi, c'est Enil Yume. Je suis une Émeraude. "

Et comme je ne réfléchissais pas toujours avant de parler ou d'agir, je me frottais les yeux rougis par la fatigue en tournant la tête vers un coin de la pièce tout en le désignant. Le coin où je voyais encore des ondes, signe que la personne n'était pas partie. Ça me stressait un peu de savoir qu'il y avait quelqu'un là-bas mais que je le voyais à peine.

" D'ailleurs, je ne sais pas qui tu es mais je pense que ça ne pose pas de problème si tu t'approches un peu. "

-Excuse-moi, mais il ne me semble pas que je t’ai parlée.

Mais qu'est-ce-qu'il avait lui ? Ou en fait c'était peut-être moi qui avait abusé, j'en sais rien. Tout ce que je voulais, c'était être au calme. La jeune fille jouant du piano s'approcha de nous :

- Entrez, restez pas là, on va discuter ensemble là où il y a un poil de lumière.

Puis à une autre personne que je n'avais pas vue :

- Toi aussi viens avec nous, reste pas ici toute seule. Je suis Iris Espérantis, une Saphir avant que vous ne vous présentiez, je vais jouer un petit morceau.

Iris ? La dernière et seule fois que je l'avais vue, elle était par terre et un arbre s'était cassée la figure dessus. Je grimaçais, des images de cette "fête" remontant à ma mémoire. Mais, même dans le rayon de lumière, ma réaction avait due passer inaperçue. Elle retourna à son piano, et se mit à jouer. Je fermais les yeux, soudainement apaisée par la beauté du morceau. Malheureusement, cela se termina trop vite à mon goût. Je rouvris à regrets mes paupières, et le garçon, qui se tenais très droit dit :

-Je m’appelle Hideki Raytoku, et je suis un Rubis.

Puis ce fut au tour de l'autre personne que je n'avais toujours pas regardée :

-Moi, c'est Enil Yume. Je suis une Émeraude, puis s'addressant à un nouvel arrivé, que je n'avais, une nouvelle fois, pas remarquée, D'ailleurs, je ne sais pas qui tu es mais je pense que ça ne pose pas de problème si tu t'approches un peu.

Enil ? Ah bah tiens, à part l'autre qui m'avait à moitié agressée verbalement, et le garçon que je venais à peine de remarquer, je connaissais les autres personnes. Alors, si j'avais bien compris, c'était à mon tour :

-Gwendoline Arget, je suis une Saphir. J'espère que vous allez bien.

Ma remarque s’adressait à Iris et à Enil. Je voulais savoir si, respectivement, Iris allait mieux, et si Enil s'habituait à l'académie. Je me tournais ensuite vers... Hideki pour lui dire :

-Désolée, je suis un peu fatiguée, j'ai trouvé ta réaction débile, mais je n'aurais peut-être pas dû te parler comme ça. Je n'ai clairement pas envie de me disputer avec qui que ce soit ce soir.

Je mettais fin tout de suite à une quelconque dispute, n'ayant pas la force mi l'envie de me quereller. Néanmoins, si cette personne m'énervait, avec ma fatigue actuelle, elle n'étais pas à l'abri d'autres remarques de ma part. Je me tournais enfin vers le dernier arrivé rapidement essayant de le détailler du regard, chose impossible au vu de la luminosité, mais j'étais curieuse. Ensuite, je reportais mon attention sur la musicienne de la nuit, attendant un autre morceau, ou d'autre paroles.

Assis dans le cercle, le dos si droit que l’on pourrait croire que j’avais une planche de bois coincée sous le tee-shirt, je balayais la salle de musique du regard. Un détail attira mon attention : je gardais les yeux rivés sur la porte, que j’entendais grincer et s’ouvrir. Derrière apparut une forme rougeâtre : encore quelqu’un ? Il y avait beaucoup de monde pour une seule salle, et ce en pleine nuit ! Au moins, j’aurais de la compagnie et peut-être de quoi m’amuser un peu, qui sait.

Le garçon, ou la fille, s’assit à l’écart du cercle, ce qui me perturba fortement : ne savait-il pas qu’il était vu, et que c’était d’une impolitesse monstre d’agir comme ça ? Ceci dit, j’aurais sûrement fait la même chose… tout cela était intriguant. Je voyais son aura thermique se resserrer, comme s’il se roulait en boule. Bon, très bien… sûrement était-il venu ici pour avoir du calme, et il n’avait pas envie de se mêler aux autres… si personne ne le forcerait à nous rejoindre, je vous jure que je le dégagerais.

« Moi, c'est Enil Yume. Je suis une Émeraude. » Je vis la jeune fille qui venait juste de se présenter tourner la tête vers le garçon, ou la fille, recroquevillée dans son coin. « D'ailleurs, je ne sais pas qui tu es mais je pense que ça ne pose pas de problème si tu t'approches un peu. »

J’hochais doucement de la tête, complètement d’accord. Il fallait qu’il se rapproche un peu ! On n’allait pas le manger. Enfin, je crois. Peut-être était-il très timide, mais alors, pourquoi n’était-il pas parti en voyant que nous étions si nombreux ? Ou alors, je restais sur ma première hypothèse qui disait que ce garçon était venu chercher du calme… s’il résistait à l’appel de la jeune Émeraude Enil, je n’aurais aucun mal à lui botter le cul.

« Gwendoline Arget, je suis une Saphir. J'espère que vous allez bien. » Ah ? Est-ce que cette mystérieuse Gwendoline était au courant du massacre du banquet ? Puis elle se tournait vers moi. « Désolée, je suis un peu fatiguée, j'ai trouvé ta réaction débile, mais je n'aurais peut-être pas dû te parler comme ça. Je n'ai clairement pas envie de me disputer avec qui que ce soit ce soir. »

J’haussais nonchalamment des épaules. Au moins, elle s’excusait. De toute façon, c’est tout ce dont j’attendais d’une Saphir. Les saphirs sont de pauvres victimes totalement plates, qui sont incapables de tenir tête. Voyez, vous avez la preuve ! Elle vient juste de s’excuser, et en plus, pour rien… cette excuse ne me fait ni chaud ni froid. À vrai dire, le sujet du pardon était tellement anodin, ça ne méritait pas d’être pardonné… selon moi. Je soupirais, exaspéré par ce comportement.

« Cool. »

HRP:

« D'ailleurs, je ne sais pas qui tu es mais je pense que ça ne pose pas de problème si tu t'approches un peu. »

Tu ne prenais même pas la peine de relever la tête vers ta camarade, et continuais à fixer le sol.
C'était prévisible qu'en entrant dans cette pièce tu prenais un risque, le risque que l'on vienne te parler. Mais ces gens ne t'intéressaient pas, tu t'en fichais bien d'aller avec eux ou non. De toute façon personne ne pouvait t'enlever cette sensation de vide omniprésente , alors à quoi bon perdre ton temps dans des relations inutiles ?
Mais si tu t'approchais d'eux tu pourrais mieux entendre lorsqu'un prochain morceau sera joué et puis, et s'ils devenaient trop agaçants tu n'aurais qu'à partir.
Cette condition te convenais. Tu te relevais aussitôt et fit mine d'acquiescer sa proposition avant de rejoindre les autres élèves. Mais, alors que tu t'apprêtais à t'asseoir, quelque chose bloqua ton pied, il ne te fallut pas longtemps pour comprendre que tu venais de donner un coup de pied à une élève aux cheveux blonds sans le vouloir. Putain d'angle mort.

« Tss... D'solé. »

Tu avais marmonné, peut être même qu'elle n'avait pas entendu, et bien tant pis. C'était bien le dernier de tes soucis que de savoir si oui ou non une élève inutile avait entendue tes excuses. De toute façon tu n'avais pas à te faire pardonner, tu ne l'avais pas frappée intentionnellement et tu ne t'étais pas toi même rendu borgne. Alors elle n'avait rien à dire.
Tu espérais quand même qu'elle comprendrait rapidement la situation et qu'elle t'épargnerai une quelconque dispute, étant donné qu'elle semblait déjà s'être embrouillée avec un autre élève. Il fallait dire que même si tu étais parfaitement habitué à n'avoir qu'un seul œil ce genre de situation se présentait encore quelques fois, lorsque tu n'étais pas assez attentif.

Puis tu allas finalement t'asseoir à côté d'un élève au hasard, autre que cette élève aux cheveux blonds qui semblait s'appeler Gwendoline.
Tu les avais brièvement entendus se présenter, et tu supposais qu'on te demanderais de faire la même chose alors tu décidais de les prendre de court.

« Sinon, je m'appelle Cheslock Wicht et je suis un rubis »

Tu soupirais. Tu n'avais pas envie de faire ami-ami avec eux mais les ignorer n'était pas la meilleure solution qu'il soit, cela ne mènerai sans doute qu'a des conflits, ironique pour quelqu'un qui voulait être tranquille. Alors tu te contentais de faire le minimum.
Tu reprenais ensuite ta position initiale et attendais de voir ce qu'il pouvait bien se passer ensuite.

" - Gwendoline Arget, je suis une Saphir. J'espère que vous allez bien. "

Cela confirma ma première impression lorsque j'avais entendu sa voix quelques minutes plut tôt : il s'agissait bien de Gwendoline. Pour seule réponse à sa question je me contentai de tourner légèrement la tête vers elle et de lui sourire. Je me rappelais parfaitement de la manière dont elle m'avait accueillie et, même si depuis je ne l'avais pas vraiment revu seulement aperçu au loin de rares fois, elle me paraissait toujours aussi sympathique. Lui dire que j'avais du mal à m'habituer à l'Académie et que je m'y ennuyai fermement depuis quelques temps n'aurait pas été gentil en vu de son geste envers moi. Je préférais ne rien dire. Et puis tout cela me passerait sûrement avec le temps, non ?

J'entendis la jeune fille s'excuser auprès d'Hideki pour ses premières paroles à son égard. Celui lui répondit un simple " Cool " qui me faisait penser qu'il n'avait pas grand chose à tirer de ces excuses et qu'il n'y réagissait pas plus que cela. Cela m'aurait fait levé les yeux au ciel si je n'aurai pas remarqué que la mystérieuse personne que j'avais invité à nous rejoindre s'était rapproché. Le garçon, puisqu'il s'avéra qu'il en avait l'apparence, se mit à marmonner quelque chose et de s'asseoir à même le sol comme nous tous. Cette fois-ci je levai vraiment mon regard vers le plafond durant une demi-dizaine de secondes. S'il ne voulait pas venir qu'il le dise directement, s'il s'agissait bien du sujet de ses marmonnements. En réalité, je n'en savais rien et je n'avais pas de raison précise de lui demander.

" Sinon, je m'appelle Cheslock Wicht et je suis un rubis. "

En regardant dans sa direction, je vis qu'il avait un bandage qui cachait l'intégralité de son oeil droit. Il était blessé ? Blessure passagère ou définitive ? Est-ce qu'il y voyait un peu malgré tout lorsqu'il enlevait son bandage ?
Beaucoup de questions se mélangèrent dans ma tête mais je n'en posai aucune. En général, les gens évitent de parler de ce genre chose et je n'avais pas spécialement envie de me disputer avec un inconnu et en pleine nuit, qui plus est. Je soupirai en me reportant mon regard vers l'avant. Malgré tout, j'avais quand même très envie de savoir et ça m'énervait de devoir tenir ma langue.

" Ça te fait mal ? "

Mince, cette question m'avait complètement échappée ! Olala... en plein jour, j'aurai su m'empêcher de demander de telles choses sans problèmes mais apparemment une fois fatiguée j'en étais incapable ou du moins pas très longtemps. Mais quelle idiote je pouvais être à certains moments. Je continuai de me maudire intérieurement en me demandant si Cheslock allait répondre malgré tout.

D'un coup, je me sentis bousculée. Je me redressais vivement, sur mes gardes, avant de m’apercevoir que ce n'étais que l'autre élève qui s’approchait. Je fis un petit signe pour dire que ce n'était rien. J'entendis un "Cool" provenant d'Hideki. Je marmonais :

-Tant mieux pour toi

D'une voix lasse. Mais Gwendoline ferme ta bouche ! Je veux pas me disputer, mais ce gars m'agaçais au plus haut point. J'avais également repéré le sourire d'Enil, auquel j'avais répondu.

-Sinon, je m'appelle Cheslock Wicht et je suis un rubis.

Bon, bah les présentations étaient faites alors. Le dernier arrivé semblait ne pas avoir vraiment envie d'être là. Je ne relevais pas. Soudain, la voix d'Enil s'éleva :

- Ça te fait mal ?

Hein ? Je me tournais vers la personne à qui elle avait parlé sans comprendre. Et je vis le bandage. Seulement maintenant. Pourtant il était plutôt imposant. Moi et mon sens de l'observation parfois... Je jetais parfois des regards noirs vers Hideki, mais celui-ci ne semblait pas s'en apercevoir. Je regardais également Enil. Elle semblait un peu gênée de sa propre question, et le jour de son arrivée me revins en mémoire. Je ne pu m'empêcher d'esquisser un sourire. Je m'appuyais sur mes mains placées derrière moi, attendant la suite des évènements.

Une fois, mon morceau terminé et moi présenté, le premier garçon se présenta et nous dit qu'il s'appelait Hideki et que c'était un Rubis. Bon, je n'aimais pas tellement les Rubis mais je vais m'abstenir de tout commentaire car je ne voulais me fâcher avec personne, ensuite la fille que j'avais invité à nous rejoindre fit de même et j'appris que c'était une émeraude. Toutes les maisons étaient donc représentées ce soir. Enil dit aussi à une personne que je n'avais justement pas encore vu de venir nous rejoindre. À son tour celle que que j'avais reconnu en étant Gwendoline, se présenta et bingo, je ne m'étais pas trompée. Elle nous demanda si on allait bien. J'aurais bien aimé éviter cette question. Non je n'allait pas très bien. En effet depuis le banquet, j'ai peur et je ne sors quasiment plus du tout le jour. Pourquoi ? C'est car j'ai mal, j'ai peur et j'ai honte. Cette situation ne me plaît pas tellement mais bon. Je touche mon dos. Je sens encore ma blessure et tremblante je retire ma main. Je n'ai pas écouté la suite de ce qu'à dit Gwendoline. J'entends juste la personne qui était à l'autre bout de la salle se rapprocher et nous dire qu'il s'appelle Cheslock et que c'est un Rubis. Il avait un bandage sur l'oeil et Enil lui demanda s'il avait mal. Comme je sentais tout le monde un peu gêné, je repris la parole pour répondre à la question de Gwendoline :

- Sinon, Gwendoline , je fais aller et vous tous pourquoi êtes vous venus ici cette nuit ? Moi c'est parce que depuis un moment, je ne sors plus beaucoup le jour

Je l'avais dit, bon pas entièrement mais je l'avais dit et c'était déjà ça. De toute façon je savais que si j'étais dans mon lit, je ferai encore et toujours le même cauchemar de revoir cette scène. Bon maintenant j'attendais la réponse des autres  tranquillement le dos bien calé à ma chaise pour éviter la douleur.

« Sinon, je m'appelle Cheslock Wicht et je suis un rubis. »

Je regardais ce garçon, Cheslock, qui venait tout juste de se joindre à nous. Il s’était glissé entre le cercle, encore incomplet, et nous avions du malgré tout nous bouger un peu pour lui faire de la place. Cela ne me dérangeait pas, et bien que j’aimais la tranquillité, avoir un peu de compagnie ne faisait de mal à personne. Je ne recherchais pas le contact, la chaleur humaine, l’amitié. Je… je m’en foutais un peu. Mais c’est vrai que, des élèves perdus au plein milieu de la nuit avaient sûrement des choses à dire…

« Ça te fait mal ? »

Je sursautais, légèrement interloqué. À qui, diable, cette garce s’adressait-elle ? Au garçon qui venait d’arriver ? À l’une des deux autres filles ? À moi ? Avait-elle relevé ma position plutôt inconfortable, et mes grincements de douleur ? J’en doutais… un instinct étrange me poussait à croire que ça ne m’était pas du tout adressé. Évidemment, qui s’intéresserait à moi ? Qui serait en mesure de relever ma souffrance, et de sentir mon désespoir ? Il devait y avoir quelqu’un d’autre en souffrance dans cette salle, mais je ne savais pas qui. Je n’étais pas seul… des fois, je sentais, toujours par cet instant indescriptible, d’étranges regards se poser sur moi.

« Sinon, Gwendoline , je fais aller et vous tous pourquoi êtes vous venus ici cette nuit ? Moi c'est parce que depuis un moment, je ne sors plus beaucoup le jour. »

J’avais reconnu la voix de la talentueuse musicienne. C’est vrai que je la trouvais très douée, je ne pouvais pas dire le contraire ! Il était rare, pour moi, de reconnaître les talents d’autrui sans une pointe de jalousie. Je voulais être meilleurs qu’eux, mais là… je n’avais rien à envier à une femme. Les femmes sont toutes des sottes, et ce n’est pas parce qu’elle sait bien faire courir ses mains sur un clavier qu’elle allait m’impressionner et me rendre jaloux. Et je n’allais surement pas la complimenter, je passerais pour ce que je ne suis pas, et je ferais croire des choses qui n’ont aucun sens… on m’a assez parlé des filles et de leur caractère, bien que je n’ai jamais eu l’occasion d’y expérimenter. Et tant mieux ! La seule qualité des femmes, c’est que je leur étais supérieur même dans mes moments de faiblesse.

Le fait que cette jeune Iris s’intéresse de près ou de loin à la raison de notre venue relatait vraiment du domaine de l’ennui. Qu’est-ce qu’on en avait à foutre… je ne m’intéressais pas beaucoup à la raison de pourquoi tu étais venue jouer du piano au plein milieu de la nuit, et je m’en foutais pas mal de savoir ce que mes compagnons foutaient aussi là. Qui serait intéressé par ça, à part les Saphirs qui eux, n’ont aucun problème à se mêler des affaires des autres ? Ils foutent leur nez partout, c’est d’un chiant…

Iris ne… sort plus le jour ? Elle veut dire… comme moi ? D’un seul coup, je me sentais bien plus intéressé par cette étrange situation. Alors je n’étais pas le seul qui supporterait de moins en moins la journée ? Qu’avait-elle vécu pour vivre la nuit elle aussi ? Avait-elle participé au banquet ? La question me brûlait vers elle... je déterminais sa position, et je posais mon regard aveugle et dur sur elle.

« Tu étais au banquet ? »

J’avais ignoré sa question, mais je trouvais la mienne beaucoup plus intéressante.