La Rentrée de Lunatic et Sawako [Fini]

J'avançais doucement dans le hall de ma nouvelle académie, abordant fièrement le bel uniforme. C'était plutôt bien décoré. Mes pieds me guidaient doucement, puis, je m'arrêtas doucement et regarda autour de moi.

Ou devais-je allé ? A l'administration ? Oui, se devait être ça... Non? Que devais-je faire? Un peu inquiète, je regardais autour de moi, ou des élèves discutaient entre eux. D'autres personnes anormales, sans doute. J'espérais sincèrement que quelqu’un vienne et nous aide, Lunatic et moi, car j'étais totalement perdu. Mais je ne voulais pas le montré à mon amie: inutile de l’inquiéter.

Je n'arrivais toujours pas à croire ce qui m'arrivait. En quelques instants seulement, tout avait changé. Plus jamais je ne reverrais mes parents.

Ils m'avaient abandonné.

Mon visage devint légèrement sombre en repensant à tout cela. Mais il valait mieux évité, non ? D'un geste, je remis en place mes cheveux blonds attaché en deux couettes. Une nouvelle vie allait commencer. Allais-je me faire des amis? Cette question trottait dans ma tête depuis un bon moment déjà. Le regard perdu dans le vide, je continuais de penser à tout cela, n'entendant presque rien autour de moi. J'avançai de quelques pas, me demandant toujours ce que je devais faire... Perdu, je lança un regard derrière moi pour voir si ma meilleure amie Lunatic me suivait : on faisait notre rentrée ensemble.

Le front baissé, avec le sentiment partagé entre la nervosité et l'intrigue, mes pieds suivaient un par un les pas de ma seule amie. Je décidais alors de lever ma tête et d'observer autour de moi. L'espace était rempli de personnes, toute aussi différentes les une que les autres. Une voix me chuchota des questions : << Que penses-tu de cet endroit ? Croix-tu qu'il est mieux que le cimetière que tu as délaissé ? Que croix-tu que les personnes autour te feront ? As-tu VRAIMENT confiance à cet académie ? >> De la peur m'envahit. Je restais figée au milieu d'un monde nouveau pour moi. Puis la voix s'adoucit brusquement : << Te voilà dans une nouvelle route.>> Je ne l'avais pas complètement comprise...

Plus je marchais plus mon col glissait petit à petit de mon épaule, je le remis à sa place. Cela ne changeait pas de d'habitude, mes vêtements étaient quotidiennement plus grands que moi. Quelque chose me disait que cet atmosphère faisait quelque chose de particulier pour me sentir à l'aise, comme Sawako, qui me lança un regard chaleureusement inquiet. Je cligna des yeux pour lui signaler que je vais bien. Elle se senti immédiatement soulagée. Elle fit un sourire et continua d'avancer.

Je me suis toujours demander si je n'étais pas un poids de plus sur ses épaules, elle prenait toujours soin de moi, une voix ennuyeuse me répétait qu'elle va sûrement m'abandonner un jour ou l'autre. Une pulsion me poussa alors à prendre sa main. Puis la serrer. Je veux qu'elle comprenne de ne pas me laisser. Sans elle je serais seule, les personnes autour n'ont rien à faire de moi... Elles ne sont sûrement pas si différentes des élèves cruels que j'ai dû supporter toute ma scolarité.

J'aurai tellement voulu que Runi soit là... D'habitude, quand je suis dans les lieux publics, il est avec moi, me guide, me dit ce que je dois faire et parle à ma place. Parce que moi, quand je suis dans un endroit avec autant de monde, je stresse alors je commence à raconter n'importe quoi à n'importe qui ! Là où je vivais, on n'était pas beaucoup et tout le monde connaissait tout le monde. Toutes les habitations étaient petites, pas comme ce grend hall... Et pour être honnête, même avec Runi, j'avais une peur bleue de ces endroits bondés.

Bon, calme, calme... Un pas après l'autre, Edi.
Je lève la tête, doucement, pour voir le monde qui m'entoure, et... tout le monde me dévisage.

"B-Bonjour..."

J'entends quelques chuchotement et je vois des regards, des centaines de regards sur moi. Ils n'ont pas l'air étonnés, justes curieux. Certains ont des sourires moqueurs, d'autres amicaux. Je fais un pas en arrière et je la sens. Une traînée verte me suis depuis tout à l'heure. Elle s'étale à perte de vue... Foutues aurores boréales !

"Je suis désolée, c'est... pa-pardon..."

Je panique. Plus je panique, plus l'aurore boréale emplit la salle et plus je panique. Cercle vicieux. Je suis toute rouge, je veux juste disparaître, pitié, que quelqu'un me sorte de cet enfer !

En gesticulant dans tout les sens, je heurte une fille avec des vêtements trop grands pour elle qui tient la main d'une autre fille. J'essaye de sortir des excuses mais je postillonne et je fais n'importe quoi. J'ai presque les larmes aux yeux, je n'en peux plus. Je lève ma main droite et je ramène toute l'aurore boréale qui traîne dans le hall autour de moi pour cacher ma honte. J'entend des "ooooh", des "aaaah" et des rires. Je m'accroupis, toujours sous mon aurore boréale. Je ne pense même pas à m'écarter de la personne que j'ai percutée, je reste à ses pieds, pathétique...

Je souris lorsque Lunatic pris ma main, et je la serrai légèrement, prête à tout pour la protéger si quelque chose tournait mal.

Une lueur attira alors mon attention.

Je me retournai et vit une magnifique jeune fille rousse, avec une mèche bleue. Elle avait l'air angoissée, et derrière elle... Quesque c'était ? Cela ressemblait à une Aurore Boréale... Je n'en avais jamais vu de vrais, seulement sur internet, mais j'avais toujours été fasciné par ces phénomènes sacrés.

« B-Bonjour... » murmura-t-elle.

Elle se rendit alors compte de la trainée verte et lumineuse qui l'a suivait. Rougissant encore plus, et sous les ricanements de quelques élèves idiots, elle réussit à articulé quelques mots.

« Je suis désolée, c'est... pa-pardon... »

Je me retournai alors, tandis qu'elle continuait à s'affoler. Les rires autour d'elle redoublait, et je ne préférais rien dire car sinon j'aurais sûrement crié après tout les moqueurs.

C'est alors que, en gesticulant dans tous les sens, elle se heurta contre Lunatic. Je lançai un regard inquiet aux deux filles, mais elles n'avaient pas l'air blessé. Voyant la fille qui avait heurté ma meilleure amie s'accroupir et se cacher sous on aurore boréale en balbutiant des excuses, je m'accroupis à mon tour.

« ça va, di-je avec un sourire angélique et réconfortant. Lève toi et ignore ces gros idiots. Ils n'ont pas le droit de se moquer de toi.»

Mon ton de voix était celui que j'utilisais pour consoler quelqu'un : mature et sincère. Je lui tendis une main, l'autre étant déjà prise par Lunatic. Je ne pouvais bien entendu pas passé mon bras dans l'aurore, mais je le tendis le plus près possible.

On avançait petit à petit. Ma tête était toujours baissée. J'entendais de plus en plus de bruits, ce n''étais pas les voix de ma tête. Quand je décida alors de la lever, quelque chose se passa sous mes yeux. C'était une fille, qui me heurta ensuite après. Les yeux pleins de larmes... Elle était belle. Le fait que les autres se moquaient d'elle m'énervait, leurs voix me dégouttaient.

Je restais crispée au même endroit, dans la même posture, en regardant la scène. Cette fille était similaire à moi auparavant. Je devais faire quelque chose, mais c'était trop tard. Sawako est intervenue.

« Ça va, dit-elle avec son habituelle sourire. Lève toi et ignore ces gros idiots. Ils n'ont pas le droit de se moquer de toi.»

Toujours elle. Elle qui sort les autres des situations gênantes, elle qui me sauve toujours. Je me devais de faire un geste, je me devais de sauver quelqu'un un jour.

Je lâche alors mes affaires et la main de Sawako. Ma peluche tomba à son tour et à cet instant je m'accroupis à mon tour. Je fixa la fille en me demandant ce que je devais faire. La voix intervenu. Elle me poussa à la prendre alors dans mes bras. Je chuchota ce que me disait la voix dans l'oreille de la fille qui pleurait, comme moi avant.

«Ne laisse pas la peur prendre les décisions à ta place. Alors décide d'être forte, lui chuchotais-je. » 

C'est tout ce que j'ai dis à l'instant, je me releva. Humiliée par mon action je partis alors.

« Ça va, dit-elle. Lève toi et ignore ces gros idiots. Ils n'ont pas le droit de se moquer de toi.»

Je soulève mon aurore boréale comme si c'était une couverture pour apercevoir la fille qui me parle. C'est celle avec des yeux bleus et des cheveux blonds d'anges... Elle me tend la main, elle est rassurante. Elle saurait peut-être me protéger... Puis l'autre s'accroupit aussi, me regarde. Et me serre dans ses bras.

"Ne laisse pas la peur prendre les décisions à ta place. Alors décide d'être forte."

Son étreinte est si douce, sa voix si bienveillante... Mais si trouble. Je sens que cette fille est comme moi, qu'elle a vécu des choses que personne ne devrait vivre. Avant même que j'aie le temps de l'enlacer à mon tour, elle se lève et part. Je n'ai pu apercevoir son visage qu'un tout petit instant, juste le temps de voir ses joues roses et ses mèches qui tombent joliment sur son visage d'enfant. Puis... Puis quoi ? Je ne sais pas exactement. Je me suis sentie comprise, je pense. C'était beau, comme sentiment, c'était chaud et inexplicable... Je prend la main que m'offre l'ange et je lui sourit. Une bouffée de confiance en moi monte, j'attrape la peluche et les affaires laissées par terre et je cours sans réfléchir, tirant mon autre sauveuse par la main. Dans ma tête, je pense très fort :

"Vous savez quoi, tout le monde ? Je m'en fiche que vous n'aimiez pas mon pouvoir ! J'ai décidé d'être forte !"

Et je fais une aurore boréale. C'est plus compliqué, par contre, parce que là je la fais volontairement... Tant pis, pour une fois que ça sert à quelque chose ! Derrière moi, j'entends un "c'est joliiii..." et je suis toute fière. Je rattrape celle qui m'a réconfortée et je m'arrête devant elle. Elle est plus grande que moi (en même temps, vu ma taille, il est difficile de ne pas être plus grand que moi) et me regarde, embarassée à cause de tout à l'heure. Je lui tend sa peluche, qu'elle prend dans ses bras. Je souris très fort, je pense que ça se voit dans mes yeux puisque je sens ma rétine pétiller de bonheur ! Je ne suis plus seule, j'ai trouvé une maison, des amis... qui pourraient devenir une famille ?

"Merci de m'avoir sauvé..."

Je souriais toujours à la jolie jeune femme, lorsque soudain Lunatic la prit dans ses bras.

"Ne laisse pas la peur prendre les décisions à ta place. Alors décide d'être forte." , murmura-t-elle.

Et elle s'enfuit.
J'étais vraiment étonnée. C'était la première fois que je la voyais essayer de consoler quelqu'un. Mais pourquoi partait-elle ? C'était complètement idiot, surtout qu'elle avait dit des paroles à la fois si rassurante et si... Belle. Mystique. Je me demandais si c’était un mort qui lui avait dit. Après tout, son pouvoir était de les entendre, non ?

La jeune vicking pris alors ma main et me sourit. Je lui rendis son sourire, mais j'étais tellement étonnée qu'il fut un peu forcé. Elle attrapa l'ours en peluche de ma meilleure amie puis, sans que je puisse rien dire, elle m'entraina avec elle. Je ne dis rien, trop interloquée, et me contenta de la suivre en courant. Mais avions-nous seulement le droit de courir dans la hall ? Oui, sûrement, ce n'était pas un couloir, mais bon...
La femme aux cheveux oranges pris un air déterminé et fit une aurore boréale, sous les applaudissements des autres. Quels hypocrites ! Ils se moquent puis félicitent... C'était vraiment énervant et dégouttant à voir.

Nous rejoignîmes ainsi Lunatic. La petite Vicking lui tendit sa peluche, Tartinette, qu'elle avait ramassée un peu plus tôt. Elle avait l'air... Heureuse ? Oui, heureuse. Mais pourquoi ?

"Merci de m'avoir sauvée..."  murmura-t-elle.

Je ne savais pas quoi répondre. Je ne savais pas si elle s’adressait à moi ou à ma meilleure amie, alors je ne répondis rien. Je fis cependant un petit sourire réconfortant et lui posa une simple question.

« Es-tu nouvelle, toi aussi ? »

Je ne me rendais pas compte de ce que je faisais. Mais en m'enfuyant j'ai laissé mes affaires. En cet instant même, je sentis la présence de Sawako et de la fille que je ne connaissais pas, pas encore me dit une voix. Elle était juste devant et avait mes affaires et Tartinette. C'était la première fois que je laissais ma peluche.

Elle s'avança vers moi et me tendis mes affaires.

"Merci de m'avoir sauvée..."  murmura-t-elle.

Je ne fis aucun gestes, un larme se laissa apparaître quelque seconde. Qu'ai-je fais ? Suis-je capable de le refaire ? Après tout... Peut-être que cette personne pénétrera dans le lieu dans mon coeur qu'on aime appeler "amitier", comme Sawako l'a fait.

Je la repris doucement. Sawako intervenu à son tour, elle qui savait calmer l'ambiance :

«Es -tu nouvelle, toi aussi ? Lui demande-t-elle toujours avec son air angélique.»

Si c'étais le cas, cette fille devais être similaire à moi et les voix ne se sont peut-être pas trompées. C'était le moment où normalement on devais la remercier et lui sourire, mais étant donné ce que j'ai fais il y a à peine 5 minutes, je ne me sentais pas prête de faire quelque chose d'autre de ce genre alors je lui fis un regard affectueux pour qu'elle comprenne que je la remercie. Je ne suis pas encore prête pour lui faire un sourire.

"Es -tu nouvelle, toi aussi ?"

Littéralement obsédée par la larme que la fille à la peluche vient de lâcher, je met un temps à revenir à la réalité... Elle a l'air tiraillée, comme si plusieurs choses se passaient en même temps dans son cerveau.

"Oui... Je... m'appelle Edi."

Vraiment, je suis trop émotive : d'un coup je pleurniche, d'un coup tout va mieux, d'un coup je n'arrive plus à placer deux mots ! J'en ai marre, je me rends tout le temps ridicule ! J'espère que je deviendrais plus forte, à l'avenir, comme cet ange. Elle a l'air juste, on dirait qu'elle a tout le temps plein d'assurance. Elle est tout ce que j'aimerais être...
Mon autre sauveuse me gratifie d'un regard affectueux, elle est à croquer ! Je lui souris encore. Elle aussi, j'aimerais lui ressembler. Si ces personnes deviennent mes amies, c'est sûr que je serais quelqu'un de meilleur !

"Je viens de Norvège et je suis maison Saphir. Et vous ?"

Dans mon dos, je cache mon stress en jouant avec mes cheveux. Elles sont vraiment grandes... Non, je suis vraiment petite ! Maudits gènes nordiques, faites moi grandir un peu, histoire que sois un peu moi gênée !

Une larme apparut quelques secondes sur le visage de Lunatic.
Je sortis aussitôt un petit mouchoir pour l'essuyer, comme à mon habitude. Mais elle disparut. Pourquoi ? Cela était-il une larme de joie ou de tristesse ? Les réactions de ma meilleure amie étaient si incompréhensibles que même moi je peinais à la comprendre. Mais je tenais tellement à elle. Depuis que mes parents m'avaient abandonnée, elle était tout ce qu'il me restait. Elle et cette magnifique Académie.
J’espérais reconstituer une famille, bien meilleure et plus loyale que celle qui m'avait donné la vie. Des amis si chers qu'ils deviendraient ma famille. Lunatic était une sorte de sœur pour moi, une sœur jumelle, car nous nous ressemblions beaucoup. Je voulais élargir cette famille. Je voulais devenir amie avec le plus possible d'élèves, pour qu'ils intègrent cette fameuse famille. Et la jeune vicking serait sans aucuns doute le prochain membre.

Cette dernière finit par me répondre, me tirant de ma réflexion.

"Oui... Je... m'appelle Edi."

Edi... C'était si joli, et si simple à retenir. Ce prénom m'inspirait les légendes nordiques que me racontaient anciennement mon père, avant qu'il devienne si cruel. Je me demandais vraiment d’où elle venait, et je savais déjà que ce serait un pays extraordinaire. Rien qu'en fermant les yeux et en m'isolant dans mon propre petit monde, je pouvais me l'imaginer... Un pays froid, vu son style. Avec de la neige. Une épaisse et moelleuse couche blanche, qui ressemblerait aux nombreux nuages qui peuplent le ciel.
Alors... Ce fut comme si elle lisait dans mes pensées.

"Je viens de Norvège et je suis maison Saphir. Et vous ?"

Je fut étonnée, et penchai la tête légèrement sur le côté. Elle m'avait dit ses origines alors que justement j'y pensais. Quel curieuse coïncidence... Edi me plaisait de plus en plus ! Une chose était sûre : elle ferait partie des membres les plus chers de ma nouvelle famille. De plus, elle était aussi Saphir. Quel excellente nouvelle ! J'eus un petit sourire.

« Nous venons toute les deux du Japon, et nous sommes aussi de la maison Saphir. Oh, et désolée de ne pas t'avoir répondu tout à l'heure, je m'étais perdue dans mes pensées. Je suis Sawako et voici Lunatic. Enchanté, Edi-chan. »

J'avais complètement oublié que, même dans la langue anglaise que nous parlions en ce moment même (étant donné que l'académie est située en Angleterre et que tout les élèves vienne de pays différent, il est tout à fait logique que nous parlions anglais, la langue universaile pour nous comprendre non?) on ne mettait pas « Chan » à la fin d'un prénom. Je n'avais même pas remarqué que je l'avais dit, en vérité. Quel idiote. De plus, cette manie n'allait sûrement pas s'arrêter et j'appellerai sûrement beaucoup de personnes ainsi.

« Dit moi, finis-je par dire, sais-tu ou on doit aller maintenant ? Je veux dire, on est nouvelles, doit-on passer à l'administration, ou autre ? »

En voyant la perle de larme qui roulait sur ma joue, Sawako m'essuya délicatement le visage avec son mouchoir. Je ne bougea toujours pas. Je continuais de regarder l'inconnue. Qui se présenta aussitôt.

"Oui... Je... m'appelle Edi, dit la jeune rousse."

Edi. Je ne risquais pas de l'oublier, à vrai dire, c'étais un charmant prénom. Je sentis qu'elle ne venait pas d'Angleterre, un air frais s'échappait de ses mèches rousses avec lesquelles elle semblait tripoter.  Elle était plus petite que moi, ce qui était rare. Moi qui étais toujours la moins grande. Elle étais étrangement habillée chaudement, elle devais venir d'un pays froid.

"Je viens de Norvège et je suis maison Saphir. Et vous ?"

«Qu'elle coïncidence, me fit une voix. » C'est comme...  le destin ? On devait se rencontrer. Comment devrais-je m'y prendre ? Que dois-je lui dire ? Des paroles insouciante allait sortir de ma bouche avant que Sawako pris soudainement la parole pour lui répondre. C'était encore un occasion ratée.

" Nous venons toute les deux du Japon, et nous sommes aussi de la maison Saphir. Oh, et désolée de ne pas t'avoir répondu tout à l'heure, je m'étais perdue dans mes pensées. Je suis Sawako et voici Lunatic. Enchanté, Edi-chan, fit-elle."

Je me rapprocha alors un peu de Edi d'un pas lent. Je remarqua qu'elle a une mèche bleue, ça lui allait plutôt bien. Je regarda ailleurs pour qu'elle ne pense pas que je la fixe trop longtemps.

" Dit moi, repris Sawako, sais-tu ou on doit aller maintenant ? Je veux dire, on est nouvelles, doit-on passer à l'administration, ou autre ? "

"Nous venons toute les deux du Japon, et nous sommes aussi de la maison Saphir. Oh, et désolée de ne pas t'avoir répondu tout à l'heure, je m'étais perdue dans mes pensées. Je suis Sawako et voici Lunatic. Enchanté, Edi-chan, fit l'ange."

Le Japon... Ca leur va bien. C'est vrai que Sawako a un petit air asiatique. Et en plus elles sont maison Saphir ! Ca, c'est cool ! Mais... Sawako m'a appellée Edi-quelque chose. A-t-elle bien compris comment je m'appelle ? Que faire ? Est-ce que je lui répète mon prénom au rique de passer pour quelqu'un de lourd ? Je lançe un regard interrogateur à Lunatic, mais elle ne semble pas se soucier de l'erreur de Sawako... A moins que ce ne soit pas une erreur.
Lunatic me regarde, elle est jolie avec ses joues roses et son air de petite fille. Enfin, c'est moi qui dit ça ! Je ne devrais pas me permettre de faire une remarque comme tel du haut de mes 1mètre 34 ! N'empêche qu'elle a vraiment l'air d'une petite fille, et son prénom lui va bien...

J'imagine Sawako et Lunatic au Japon, dans les rues des grandes villes ou dans les montagnes. Rien que cette vision me donne envie d'aller au Japon avec elles, j'aimerais découvrir leur pays...
Lunatic s'avança un peu vers moi en fixant ma mèche. Ca étonne toujours un peu les gens au départ, mais il était courant de se colorer quelques mèches de cheveux en brun, bleu, blanc ou rouge dans mon peuple, pour symboliser les 4 éléments. En vert aussi, pour les aurores boréales... Mais ça me fait plaisir que Lunatic me porte autant d'attention que je lui en porte. Ca semble bien parti pour qu'elles soient de ma famille !

"Dis-moi, repris Sawako, sais-tu ou on doit aller maintenant ? Je veux dire, on est nouvelles, doit-on passer à l'administration, ou autre ?"

Bon, il est temps de régler cette histoire de Edi-machin.

"Non, je n'en ai aucune idée, Sawa-chan."

J'espère que je n'ai pas fait n'importe quoi...

Je regardais Lunatic-chan observer la mèche de Edi-chan. Elle était très belle, c'est vrai, mais je ne voyais pas vraiment pourquoi elle l'a fixait si intensément.
Dans l'espoir de comprendre, je me mis aussi à regarder cette couleur. Elle me rappelait l'eau, les vagues, l'océan. C'était très agréable.
Mais je m'arrêtai pour pas qu'elle pense que j'étais mal polie.

« Non, je n'en ai aucune idée, Sawa-chan. »

Déçue, je baissai la tête. Elle ne savait donc pas ou il fallait aller... Il allait falloir trouver quelqu'un d'autre.

C'est alors que je me rendis compte qu'elle m'avait appelée Sawa-CHAN. Chan ! Ce petit mot japonais à la fin de mon prénom... Cela signifiait qu'elle me considérait comme une amie, mais surtout...
Elle devait savoir parler japonais !

Toute excitée et les yeux brillants, je lui posai aussitôt la question.

« Tu sais parler aussi japonais ? »

J'étais presque sûr qu'elle dise oui. Après tout, on ne disait pas « chan » si on ne savait pas un minimum parler Japonais, non ?
Je l'a regardais dans les yeux, appréhendant la réponse. J’espérais vraiment un oui, je serais toute triste sinon.

" Non, je n'en ai aucune idée, Sawa-chan, fit Edi. "

« Sawa-chan ? Pourquoi devient-elle si familière, me fit une voix » Je n'en avais aucune idée, un malentendu peut-être, ou elle essayait simplement de se familiariser avec nous en essayant une coutume japonaise. Je décida enfin de reprendre ma peluche. Il y a avait une petite banquette où je choisis de me mettre, avec Tartinette dans mes bras. Je me demandais comment cela se fait que je n'avais qu'une personne auprès de moi, pourquoi n'avais-je pas le courage d'en rencontrer une autre ? Quoi que, c'est peut-être mieux comme ça. « Tu ne devrais pas non plus enlever ta méfiance de cette jeune fille, me conseilla une voix. » Elle n'avait pas tord mais... Si j'essayais cette fois, si cette expérience se passait mal, je pourrais toujours recommencer... Même si j'étais plongée dans mes pensées, je ne perdais pas le fil de leur discussion.

"Tu sais parler aussi japonais ? fit-elle avec une lueur d'espoir dans le regard."

En attendant la réponse je faisait pivoter Tartinette le long de la banquette... « Elle ne te laissera jamais, elle, intervenue la voix » Peut-être bien, oui.

En une seconde, j'ai perdu le fil.

"Tu sais parler aussi japonais ? fit Sawako."

Oh mon dieu, son regard... Je n'aurais JAMAIS dû dire "chan". Ses yeux espèrent tellement, je vais avoir l'air d'une grosse nouille toute nulle quand je vais lui dire que non. Et pire, je vais la décevoir, alors qu'on vient à peine de se rencontrer ! Je m'apprête à essayer de sauver le coup quand Lunatic part s'asseoir un peu plus loin, elle a l'air complètement désinteressée par la conversation, elle joue avec sa peluche... Mais que se passe-til ? Je l'ai froissée... ? Je suis complètement perdue !

"Non, je suis désolée, je pensais que ça te ferait plaisir que je t'appelle... euh... Puisque tu m'as appelée Edi-chan... C'est..."

Oh non, je le sens, je l'ai horriblement déçue. Son visage se décompose... Ah, je me déteste ! Le rouge me monte aux joues alors que je réfléchis à toute vitesse. Puis je me souviens de Aiko, une élève de mon école à moitié japonaise qui aimait beaucoup une chanson traditionnelle de son pays. Nous étions très proche avant... avant le drame. Je n'ai aucune idée de ce que la chanson raconte, mais ce sont les seuls mots de japonais que je connais. Alors, vu que je suis une grosse nouille, je me met à chanter. Avec un peu de chance, Sawako connaîtra cette chanson puisqu'elle est traditionnelle...

"Sakura sakura, yayoi no sorawa, mi-watasu kagiri..."

Je continuais de la regarder fixement, lorsque je vis soudainement Lunatic s'asseoir un peu plus loin. Me rendant soudain compte de ma bêtise, et pleine de remord, je m'assis à côté d'elle et l'a mis sur mes genoux, comme je le faisais parfois, et me mis à la caliner en lui murmurant de douces excuses à l'oreille.
Je n'étais pas loin de Edi. Tant mieux, ainsi, même ici, je pourrais continuer à dialoguer avec elle, tout en câlinant ma meilleure amie. J'attendais toujours sa réponse, qui, d'ailleurs, me surprit et me déçue un petit peu. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir.

« Non, je suis désolée, je pensais que ça te ferait plaisir que je t'appelle... euh... Puisque tu m'as appelée Edi-chan... C'est..." »

Oh, d'accord. C'était assez logique dans un sens. Quel dommage, mais tant pis ! Et puis, elle était si mignonne quand elle rougissait !

Je souris.

« Soka. Pardon, je voulais dire « je vois », j'ai tendance à parler encore dans ma langue natale. Ne t'inquiète pas pour ça. « Chan » est un mot japonais que l'on met derrière le prénom de quelqu'un que l'on apprécie. »

Edi continuait tout de même à se dandiner sur place, et comme pour se rattraper, elle se mit à chanter d'une voix mélodieuse et douce, avec un japonais presque parfait.

« Sakura sakura, yayoi no sorawa, mi-watasu kagiri... »

Je souris en reconnaissant la chanson traditionelle. Puis, je me mis à chanter doucement dans l'oreille de Lunatic, en la berçant légèrement. Ma voix était cependant assez forte pour que Edi m'entende, mais à part elle et la merveilleuse Lunatic, personne ne l'entendrait.

« kasumi ka? Kumo ka? Nioi zo izuru; iza ya! Iza ya! Mi ni yukan. Saita sakura, hanamite modoro. Yoshino... »

Spoiler:

Sawako m'attrapa et je me retrouva sur ses genoux. Elle m’enlaça, comme elle a l'habitude de le faire. Et comme moi je ne disais rien, elle continuais.

" Non, je suis désolée, je pensais que ça te ferait plaisir que je t'appelle... euh... Puisque tu m'as appelée Edi-chan... C'est... Fit-elle à mis voix, comme si elle avait honte."

Elle semblait être très souvent nerveuse, ses joues devaient quotidiennement tourner au rouge pivoine. Ça m'amusait.

" Soka. Pardon, je voulais dire « je vois », j'ai tendance à parler encore dans ma langue natale. Ne t'inquiète pas pour ça. « Chan » est un mot japonais que l'on met derrière le prénom de quelqu'un que l'on apprécie, lui expliqua mon amie. "

Je n'avais jamais placé de « Chan » à la fin du nom de personne. Je trouvais que ça faisait familier, et je ne parlais jamais familièrement, sûrement car je n'étais proche de personne.

Edi prit un air gêné puis elle respira un moment avant de se mettre à chanter une chanson que je connaissais bien. Sa voix mélodieuse me fit traverser des années en arrière. Je fis danser Tartinette et en utilisant ses bras moelleux, je décida de faire signe à Edi pour qu'elle nous rejoigne sur la banquette. Je sentis que Sawako avait retrouver un air nostalgique, elle chanta à son tour.

" Sakura sakura, yayoi no sorawa, mi-watasu kagiri... "

" ...kasumi ka? Kumo ka? Nioi zo izuru; iza ya! Iza ya! Mi ni yukan. Saita sakura, hanamite modoro. Yoshino... "

Leurs voix s'entrelaçaient, on dirait qu'elles étaient faites pour chanter ensembles. «Ça ne te fatigue pas ? Je m'endors presque moi, me fis remarquer une voix en baillant. » C'étais vrai. Leur berceuse était efficace pour me faire somnoler. Mes yeux étaient fermés mais je continuais de les écouter. Je ne chantais pas, je ne voulais pas chanter, je n'avais jamais chanté. Mais une pulsion me fit fredonner un peu.

"Soka. Pardon, je voulais dire « je vois », j'ai tendance à parler encore dans ma langue natale. Ne t'inquiète pas pour ça. « Chan » est un mot japonais que l'on met derrière le prénom de quelqu'un que l'on apprécie."

Il y a quelques minutes, j'étais très heureuse de m'être fait des amies. Encore avant, j'étais très gênée à cause de mon pouvoir. Là... je ne sais vraiment pas comment je me sens. Je sens que Lunatic se méfie très fortement de moi, mais elle m'a enlacé, ce qui apparemment est inhabituel pour elle puisqu'elle s'est enfuie et qu'elle a pleuré. Je sens que j'ai déçu Sawako, mais elle se montre si gentille.

Sakura sakura, yayoi no sorawa, mi-watasu kagiri kasumi ka? Kumo ka? Nioi zo izuru; iza ya! Iza ya! Mi ni yukan. Saita sakura, hanamite modoro. Yoshino... "

Et actuellement, je suis plantée dans le hall à chanter en japonais. Lunatic, sur les genoux de Sawako, me fait signe de venir m'asseoir à côté d'elle. J'obéis pendant qu'elle fait danser sa peluche en fredonnant. Vraiment, je ne la comprend pas. Elle m'apprécie ou pas ? Je pense que... oui ? Je ne sais pas. Je suis confuse.

Je ramène mes genous dans mes bras et je ferme les yeux, troublée. Mais nos voix mélangées sont belles. La voix de l'ange ressemble trait pour trait à celle d'Aiko. Je me souviens qu'on passait des heures, au milieu des dessins sur les murs de ma chambre , à chanter encore et encore. On se regardait dans les yeux, on s'étreignait, on regardait le monde par la fenêtre, on se baladait dans la pièce, n'écoutant que l'harmonie de nos voix entremêlées. J'adorais Aiko, c'était l'une de mes plus chères amies, mais elle est morte. Comme tout le monde. Consumée dans les flammes ou transpercée par une épée ennemie... Et quand on sentait que nos voix étaient à bout, qu'on allait bientôt plus pouvoir chanter, on chantait une dernière fois la chanson très fort... On n'hésitait pas à étoffer et à tenir les notes, c'était en général la fois la plus magique.

J'ouvre les yeux, elle me manque terriblement... J'aimerais qu'elle soit là, qu'elle me voie, qu'elle sourie. Lunatic me regarde avec des yeux ronds, toujours en fredonnant. Je remarque que ma voix a légèrement changé... Quoi ? Je ne suis pas en train de pleurer, quand même ?

Je continuais à chanter la belle chanson en souriant, mais mes yeux reflétaient la mélancolie. J'avais déjà chanter cette chanson avec Lunatic, et cette dernière commençait à s'endormir, lorsque qu'elle se mit à fredonner un peu.
Je baissai alors légèrement la voix pour la laisser chanter avec moi sans pour autant couvrir sa voix. C'était rare de la voir chanter. Peut'être même la première fois.

Elle était douce, mélodieuse et tristounette, cette voix-ci. Belle, oui. Edi s'assit à nos côté sous la demande de Lunatic.
Je vis alors la petite rousse ramener ses genoux sous elle, au bord des larmes. Edi était sans aucuns doute triste, mais pourquoi ? Je ne savais plus quoi faire, s' il fallait que je continue ou que j'arrête de chanter. Si tout cela continuait, la vicking finirait par pleurer, mais... C'était elle qui avait tout lançer, cette jolie chanson à trois, après tout.

Inquiète, voyant son état empirer, je finis par m'arrêter de chanter.

« ça va ? »

Je la regardais dans les yeux. Ma meilleure amie continuait de fredonner et je la remerciais sincèrement de cela, car sa douce voix, bien que très petite et difficile à entendre, était tellement agréable à entendre.

Je continuais d'attendre sa réponse, sincèrement angoissée. Pourquoi avait-elle l'air si malheureuse ? Avait-elle eu un passé encore plus dur que le notre ? Je me sentis soudainement un peu honteuse. Je pleurais souvent, car mes parents m'avaient abandonnée. Mais à côté de ce que Lunatic avait subi, et peut-t'être même Edi, ce n'était rien, rien du tout ! Je ne savais pas ce qui lui était arrivé, mais...

J'essayais de garder un sourire et de consoler les gens, mais en vérité, j'étais toujours en larmes au fond de moi. C'était ridicule, ce qui m'était arrivé n'était rien, rien du tout.

Rien.
Comparé a elle, ce n'était sûrement rien.

Spoiler:

Je continuais de fredonner à tue-tête. L'ambiance était parfaitement saine, jusqu'à que Sawako interrompu son couplet. Je tourna ma tête vers Edi, elle pleurait. Pendant un instant de réflexion, je fixais ma peluche en cherchant quelque chose qui pourrait arranger cet air de chagrin, tout en fredonnant.

" ça va ? Fit-elle."

Elle semblait inquiète. Voir quelqu'un verser des larmes étais habituel pour elle et moi. Mais ça lui fait toujours aussi mal. Je me souvenais que la seule chose qui pouvait me réconforter quand je larmoyais, était de croire que je n'étais pas seule... C'est normalement à ce moment là que Sawako intervient et prouve ma croyance. Ou quand elle disparaissait, c'était ma peluche. Edi avait de si beaux yeux, j'étais si certaine qu'elle avait pleurer autant que moi.

Je soupira tristement. « Tu sais que tu dois agir, n'est-ce pas ? Fit une voix. » Je fredonnais toujours, répétitivement, comme une boîte à musique.

Je décida alors de me glisser doucement jusqu'à Edi. Je lui pris la main, déplias ses genoux qui étaient misérablement crispés et laissa ma tête se poser dessus.

Je continua alors de fredonner en la regardant et petit à petit, mes yeux se laissa tomber. Je serrais fort sa main contre ma poitrine. Mes pieds remuaient, ma tête balançait d'un côté à l'autre. Je ne pouvais pas en faire plus, j'espérais que Sawako intervienne.