Ou comment débarquer à la onzième heure [PV Sidney]
Olympus Project :: Avant le jeu :: Gestion du RP :: Souvenirs :: Archive Tsuki 2014/2018 :: Parc intérieur :: Portail
Page 1 sur 1 • Partagez
Ou comment débarquer à la onzième heure [PV Sidney]
"Ah bah oui, forcément, on sait jamais, on pouvait pas faire comme toutes les autres académies et avoir un vieux portail qui s'escalade facile, naaaan, là fallait à tout prix avoir une PUTAIN DE SECURITÉ DE BANQUE SUISSE. Mais ! Putain de portail de m-Ahh sa race !"
Oh, ok, douleur fulgurante au pied droit bien reçue. Merci à vous, nerfs. A défaut de pouvoir faire autre chose, j'opérais un repli stratégique en espérant trouver une solution qui m'évitera de passer ma première nuit en Angleterre comme un SDF. Et par repli stratégique, il faut comprendre "m'asseoir là, ici, pile devant ce grand portail en attendant que les choses bougent".
Maintenant que j'y pense, c'est peut-être parce qu'actuellement il doit être 23h que l'entrée principale est actuellement condamnée. Je jettais rapidement un coup d'oeil par dessus mon épaule et .. nope. C'est totalement mort pour grimper par dessus ce truc immense. Putain, je vais pas vraiment rester coincé là, hein ? La frustration était gentiment en train de me passer - frapper un portail en métal, c'était peut-être pas mon plus grand moment mais ça aura eu le mérite de me calmer - pour mieux laisser place à autre chose. A savoir, l'angoisse. Alors certes, j'arrive peut-être un peu à la bourre, genre vite fait, mais quand même ! Ils envoient des lettres à des gens qui sont à milliers de kilomètres d'ici, et ils se soucient pas qu'à cause du trajet ils pourraient débarquer en pleine nuit dans la ville ? Sérieux, ils pourraient au moins avoir prévu un truc, n'importe quoi passerait là. Putain, je veux VRAIMENT pas passer le reste de la nuit ici.
Bon, on se calme, je réfléchis n'importe comment là.
Voyons voir, j'viens de passer de la frustration la plus totale à une sombre rage qui m'a valu de me démonter le pied bien comme il faut, et maintenant j'en suis réduit à supplier le monde d'être fait de façon à convenir à mes besoins. Après la colère et le marchandage, c'est la dépression puis l'acceptation il me semble. J'suis presque sûr d'avoir déjà vu ça sur une sombre vidéo youtube qui traitait des différentes phases du deuil. Ha, la possibilité de passer une nuit en extérieur et tout de suite, mon monde s'écroule. Reculez mesdames, je suis clairement trop dangereux pour ce monde. Bah, autant faire une avance rapide sur la dépression, en venir directement à l'acceptation et me préparer à passer la nuit ici. C'est mort pour un hôtel, j'ai été assez doué claquer le peu de fric que j'avais soutiré à mes parents dans de la bouffe pendant le trajet.
Un type en costard étalé face au portail d'entrée de l'académie et se servant de son sac comme coussin. A quel point est-ce qu'il est improbable que cette affaire ne fasse pas trop de bruit et que je ne sois pas pointé du doigt ? J'ouvrais mon sac un instant et en extirpait une lettre à l'origine de ma venue. Je relisais des passages au hasard, sans trop pouvoir déterminer ce que je fichais à ce stade. Bah, j'avais pour habitude de lire des bouquins pour m'endormir quand j'étais gosse. Ça doit être la même chose ici. Dommage pour moi, j'crois pas que la lecture sera assez consistante pour m'occuper jusqu'à ce que le sommeille me vienne. D'abord, je perdis le compte du nombre de relecture effectuée. Ensuite, c'est le sens même des mots sur lesquels mes yeux se posaient qui me lâchèrent. Et doucement, je commençais à me détendre, mon dos approchant lentement mais sûrement du sol, mon esprit somnolant ayant perdu toute capacité d'appréhension quant la source d'inconfort éternelle qu'il représentait.
"Ok ça c'est mort."
A l'instant ou mon dos entra en contact avec le sol, c'est l'envie de dormir qui décida de se barrer. Y a vraiment que dans les films ou les gens dorment à même le sol sans que dalle putain, ça craint comme pas possible. Je me relevais et prenais mon expression faciale la plus vindicative possible. D'accord, jusque là j'ai toujours pigé qu'il ne fallait PAS que j'en fasse usage. C'est vrai quoi, l'erreur la plus conne que commettent les héros qui veulent vivre pépère, c'est de se servir de leur pouvoir au quotidien jusqu'à finalement se faire choper et entraîner dans un engrenage de responsabilités qui les suivront jusqu'à la tombe. Ça m'avait poussé à n'employer mon pouvoir qu'à l'intérieur de ma maison, lorsque mes parents se faisaient absent. Mais là, c'est un peu un cas d'urgence quoi, je vais pas dormir dans la rue merde. Il fait froid et tout là putain c'est flippant on pourrait m'agresser.
Je pris une grande inspiration. Ma pulsation sanguine n'en cessa pas moins de faire tourner de la dubstep en se servant de mon coeur comme baffe. Puis, exécutant un geste aussi fluide et naturel que possible, je posais ma main droite sur le portail tandis que ma main gauche était fixée à ma cuisse. Un clignement d’œil plus loin, et j'étais un mètre plus loin. Ça y est, j'avais traversé la cause de tous mes plus récents tracas. Et malgré ça, j'avais l'impression d'avoir commis une immense connerie, en plus d'une violation du serment de dissimulation qu'avait prêté une plus jeune version de moi il y a des années. Booon, on va dire que ça passe, j'ai plus qu'à entrer dans un des bâtiment au pif - c'est pas comme si les murs seraient un soucis - et à chercher un plan de l'établissement pour me poser gentiment dans mon dortoir situé dans .. l'aile Rubis ? Ou quelque chose comme ça.
Puis, soyons honnête : qu'est-ce qui pourrait mal tourner ? C'est pas comme si, dix minutes auparavant, j'avais frappé violemment ce portail en hurlant .. ouais mais hey, combien d'élèves doivent traîner hors des dortoirs à cette heure-ci ?
Allez, je vais croiser personne.
Parce que personne n'a rien vu.
Et personne verra rien.
Aucune chance.
... pas vrai ?
Oh, ok, douleur fulgurante au pied droit bien reçue. Merci à vous, nerfs. A défaut de pouvoir faire autre chose, j'opérais un repli stratégique en espérant trouver une solution qui m'évitera de passer ma première nuit en Angleterre comme un SDF. Et par repli stratégique, il faut comprendre "m'asseoir là, ici, pile devant ce grand portail en attendant que les choses bougent".
Maintenant que j'y pense, c'est peut-être parce qu'actuellement il doit être 23h que l'entrée principale est actuellement condamnée. Je jettais rapidement un coup d'oeil par dessus mon épaule et .. nope. C'est totalement mort pour grimper par dessus ce truc immense. Putain, je vais pas vraiment rester coincé là, hein ? La frustration était gentiment en train de me passer - frapper un portail en métal, c'était peut-être pas mon plus grand moment mais ça aura eu le mérite de me calmer - pour mieux laisser place à autre chose. A savoir, l'angoisse. Alors certes, j'arrive peut-être un peu à la bourre, genre vite fait, mais quand même ! Ils envoient des lettres à des gens qui sont à milliers de kilomètres d'ici, et ils se soucient pas qu'à cause du trajet ils pourraient débarquer en pleine nuit dans la ville ? Sérieux, ils pourraient au moins avoir prévu un truc, n'importe quoi passerait là. Putain, je veux VRAIMENT pas passer le reste de la nuit ici.
Bon, on se calme, je réfléchis n'importe comment là.
Voyons voir, j'viens de passer de la frustration la plus totale à une sombre rage qui m'a valu de me démonter le pied bien comme il faut, et maintenant j'en suis réduit à supplier le monde d'être fait de façon à convenir à mes besoins. Après la colère et le marchandage, c'est la dépression puis l'acceptation il me semble. J'suis presque sûr d'avoir déjà vu ça sur une sombre vidéo youtube qui traitait des différentes phases du deuil. Ha, la possibilité de passer une nuit en extérieur et tout de suite, mon monde s'écroule. Reculez mesdames, je suis clairement trop dangereux pour ce monde. Bah, autant faire une avance rapide sur la dépression, en venir directement à l'acceptation et me préparer à passer la nuit ici. C'est mort pour un hôtel, j'ai été assez doué claquer le peu de fric que j'avais soutiré à mes parents dans de la bouffe pendant le trajet.
Un type en costard étalé face au portail d'entrée de l'académie et se servant de son sac comme coussin. A quel point est-ce qu'il est improbable que cette affaire ne fasse pas trop de bruit et que je ne sois pas pointé du doigt ? J'ouvrais mon sac un instant et en extirpait une lettre à l'origine de ma venue. Je relisais des passages au hasard, sans trop pouvoir déterminer ce que je fichais à ce stade. Bah, j'avais pour habitude de lire des bouquins pour m'endormir quand j'étais gosse. Ça doit être la même chose ici. Dommage pour moi, j'crois pas que la lecture sera assez consistante pour m'occuper jusqu'à ce que le sommeille me vienne. D'abord, je perdis le compte du nombre de relecture effectuée. Ensuite, c'est le sens même des mots sur lesquels mes yeux se posaient qui me lâchèrent. Et doucement, je commençais à me détendre, mon dos approchant lentement mais sûrement du sol, mon esprit somnolant ayant perdu toute capacité d'appréhension quant la source d'inconfort éternelle qu'il représentait.
"Ok ça c'est mort."
A l'instant ou mon dos entra en contact avec le sol, c'est l'envie de dormir qui décida de se barrer. Y a vraiment que dans les films ou les gens dorment à même le sol sans que dalle putain, ça craint comme pas possible. Je me relevais et prenais mon expression faciale la plus vindicative possible. D'accord, jusque là j'ai toujours pigé qu'il ne fallait PAS que j'en fasse usage. C'est vrai quoi, l'erreur la plus conne que commettent les héros qui veulent vivre pépère, c'est de se servir de leur pouvoir au quotidien jusqu'à finalement se faire choper et entraîner dans un engrenage de responsabilités qui les suivront jusqu'à la tombe. Ça m'avait poussé à n'employer mon pouvoir qu'à l'intérieur de ma maison, lorsque mes parents se faisaient absent. Mais là, c'est un peu un cas d'urgence quoi, je vais pas dormir dans la rue merde. Il fait froid et tout là putain c'est flippant on pourrait m'agresser.
Je pris une grande inspiration. Ma pulsation sanguine n'en cessa pas moins de faire tourner de la dubstep en se servant de mon coeur comme baffe. Puis, exécutant un geste aussi fluide et naturel que possible, je posais ma main droite sur le portail tandis que ma main gauche était fixée à ma cuisse. Un clignement d’œil plus loin, et j'étais un mètre plus loin. Ça y est, j'avais traversé la cause de tous mes plus récents tracas. Et malgré ça, j'avais l'impression d'avoir commis une immense connerie, en plus d'une violation du serment de dissimulation qu'avait prêté une plus jeune version de moi il y a des années. Booon, on va dire que ça passe, j'ai plus qu'à entrer dans un des bâtiment au pif - c'est pas comme si les murs seraient un soucis - et à chercher un plan de l'établissement pour me poser gentiment dans mon dortoir situé dans .. l'aile Rubis ? Ou quelque chose comme ça.
Puis, soyons honnête : qu'est-ce qui pourrait mal tourner ? C'est pas comme si, dix minutes auparavant, j'avais frappé violemment ce portail en hurlant .. ouais mais hey, combien d'élèves doivent traîner hors des dortoirs à cette heure-ci ?
Allez, je vais croiser personne.
Parce que personne n'a rien vu.
Et personne verra rien.
Aucune chance.
... pas vrai ?
Re: Ou comment débarquer à la onzième heure [PV Sidney]
Mais qu’est-ce qu’on se fait chier.
Je tournai une énième page, lasse de ce bouquin que je ne relisais que pour la onzième fois.
Mais qu’est-ce qu’on se fait chier !
Soupirant tout mon ennui, je refermai mon livre d’un coup sec et me redressai, m’étirant avec un craquement sinistre au niveau de mes clavicules. Putain, ça devait bien faire trois heures que j’étais dans cette position, à moitié allongée sur mon lit, les pieds croisés à essayer de trouver le sommeil – en vain. J’en étais réduite à ne plus sentir mes orteils, et il était temps de me dégourdir les jambes. Aussi, secouant mes petons, je me levai nonchalamment et me dirigeai vers la salle de bains pour me passer un coup d’eau sur la figure.
J’avais pourtant prêté serment de ne pas sortir ce soir ! Il était temps que j’arrête mes escapades nocturnes et les virées impromptues et improvisées dans des bars au hasard. Car depuis que je m’étais fait repérer à mon bar préférée par ce connard de Muro qui en avait bien profité pour me filer, je faisais bien gaffe à varier mes endroits de débauche. Mais depuis peu, rien ne pouvais m’arrêter, et cela faisait bien des semaines que je n’avais pas passé la nuit à l’académie – si bien que mon porte-monnaie criait du mieux qu’il pouvait du fond de mon sac, à son plus grand désarroi vu l’implacable ignorance que j’avais appris à développer, faisant taire d’un geste agacé la petite voix dans ma tête qui me répétait inlassablement que je déconnais grave. J’avais donc pris la sage décision de ne pas bouger de ma chambre ce soir, décision que je n’étais visiblement pas apte à respecter.
Car malgré le fait que cela faisait trois heures que je lisais d’un œil distrait à la recherche de Morphée qui ne voulait pas pointer le bout de son nez, rien ne semblait vouloir y faire : j’étouffais dans cette chambre où les murs semblaient se rapprocher pour m’écraser dans une souffrance lente et hargneuse, sans parler des ronflements particulièrement agaçants de mes colocataires.
J’avais commencé à lire dans un élan désespéré de tromper mon ennui et d’oublier cette envie intarissable d’aller faire un tour en dehors de l’académie, avant de me rendre compte que je manquais désespérément de sommeil à force de faire la bringue tous les soirs. Mais maudite telle que j’étais, mon corps refusait définitivement de succomber à ses besoins. C’est ainsi que je me surpris moi-même à me retrouver en pleine séance d’habillement, enfilant un jean taille haute et un débardeur, avant de passer à la séance maquillage léger. Mais qu’est-ce que je foutais de ma vie ?
On se fait chier putain !
Et voilà que j’étais en train de lacer mes baskets, fourrant mes talons dans mon sac. Après tout, escalader le portail n’était déjà pas chose aisée de base, malgré le fait que je connaisse les moindres crevasses, fissures, trous et autres des murs auxquels je pouvais m’agripper ; mais de là à le faire en talons… Fallait pas abuser. Saisissant une veste, mes clefs et tout le tralala, je franchis la porte et me dirigeai vers la sortie de l’académie, parfaitement consciente de mon incapacité à respecter mes engagements avec moi-même, mais tellement désabusée que je n’y fis guère attention.
Alors que j’étais en pleine ascension du portail, abimant mes si jolies mains manucurées et me recevant la poussière du mur sur le jean et les cheveux – pourquoi n’avais-je pas pensé à prendre un élastique ? – j’entendis le bruit caractéristique d’un coup porté à la porte. Je marquai une pause, les sourcils froncés, me demandant quel élève incongru rageait de n’avoir pu arriver à l’heure. Haussant les épaules intérieurement, je continuai mon parcours ardu, espérant d’arriver assez vite pour me foutre ouvertement de la gueule de l’élève en question coincé au dehors. Et ce n’est qu’une fois arrivée tout en haut, sur le point de passer de l’autre côté pour redescendre – la liberté semblait m’appeler, m’envoûtant de sa voix douce et chaleureuse – qu’un détail – ou plutôt un mouvement – attira mon attention d’en bas.
Je m’assis sur le rebord, inspectant les horizons. Au dehors, rien ne laissait présager que quelqu’un se trouvait là. En revanche, à l’intérieur se dressait une silhouette qui n’était pas là avant, si près de la porte qu’on aurait dit qu’elle venait de la franchir. Mais c’était impossible, puisque le portail était fermé. Complètement fermé. Si bien qu’il me fallait l’escalader, mettant en péril ma vie si précieuse, pour espérer sortir de ces murs. Personne n’aurait pu franchir la porte avec autant de facilité. Personne. N’est-ce pas ?
Fronçant les sourcils, j’essayai de discerner qui était le nouveau venu perturbant mes réflexions. La curiosité prenant le dessus sur mon envie de m’en aller, je sifflai à l’intention du jeune homme pour attirer son attention et lui signifier qu’il n’était pas seul, histoire qu’il ne s’en aille pas tant que je n’avais pas eu le temps de le rejoindre.
C’est ainsi que j’entrepris, presque à contrecœur et maudissant ma curiosité irrécupérable, de faire à l’envers le chemin que j’avais lourdement déjà accompli. Enfin en bas, je m’essuyai le front du revers de la main, époussetai mon jean et m’ébouriffai les cheveux pour en retirer les fines pellicules de poussière venues s’y loger avant de les remettre en place. Une fois ma petite besogne accomplie, je recentrai mon attention sur le nouveau venu, constatant que c’était la première fois que je le voyais.
Trois à quatre centimètres de plus que moi, visiblement plus jeune, une dégaine on ne peut plus commune, assez en contradiction avec le costume qu’il portait. Si c’était pour faire bonne impression, c’est raté, mon gars. Je devinai aisément une silhouette fine derrière ses vêtements, un corps pas maigre, mais presque. Un peu frêle, peut-être. Quoique, ne jamais se fier aux apparences, au risque d’être largement surpris. Mais je ne doutais pas de ma capacité à le foutre à terre s’il le fallait.
Pourquoi pensais-je tout de suite au combat ? Il ne m’avait rien fait ! Je n’avais même pas encore ouvert la bouche, et lui non plus. Pourquoi fallait-il que mes pensées prennent une tournure si agressive ? Ah, si, je savais pourquoi.
On se fait putain de chier, bordel.
Voilà pourquoi. Il me fallait un peu de piment. Mais peut-être n’était pas là la meilleure façon d’aborder un étudiant fraîchement débarqué ? On se calme, Sidney. Diplomatie.
La raison de ma descente me revint subitement à l’esprit, et je le sondai du regard, ne prenant pas la peine de masquer ma curiosité, avant d’ouvrir enfin les lèvres.
- Comment tu as fait ?
Une question simple, directe, sans fioritures inutiles. Le ton de ma phrase ne laissait rien transparaitre, si ce n’est un peu de froideur due à mon envie irrépressible de comprendre ce que je ne pouvais expliquer. Et dieu savait que je détestais ne pas comprendre.
J’haussai un sourcil, plongeant mon regard aux rayons X dans ses yeux gris, attendant sa réponse, visiblement agacée de voir un garnement franchir un portail aussi facilement alors que je me tuais les bras et les jambes tous les soirs à escalader un putain de mur. Bordel.
Je tournai une énième page, lasse de ce bouquin que je ne relisais que pour la onzième fois.
Mais qu’est-ce qu’on se fait chier !
Soupirant tout mon ennui, je refermai mon livre d’un coup sec et me redressai, m’étirant avec un craquement sinistre au niveau de mes clavicules. Putain, ça devait bien faire trois heures que j’étais dans cette position, à moitié allongée sur mon lit, les pieds croisés à essayer de trouver le sommeil – en vain. J’en étais réduite à ne plus sentir mes orteils, et il était temps de me dégourdir les jambes. Aussi, secouant mes petons, je me levai nonchalamment et me dirigeai vers la salle de bains pour me passer un coup d’eau sur la figure.
J’avais pourtant prêté serment de ne pas sortir ce soir ! Il était temps que j’arrête mes escapades nocturnes et les virées impromptues et improvisées dans des bars au hasard. Car depuis que je m’étais fait repérer à mon bar préférée par ce connard de Muro qui en avait bien profité pour me filer, je faisais bien gaffe à varier mes endroits de débauche. Mais depuis peu, rien ne pouvais m’arrêter, et cela faisait bien des semaines que je n’avais pas passé la nuit à l’académie – si bien que mon porte-monnaie criait du mieux qu’il pouvait du fond de mon sac, à son plus grand désarroi vu l’implacable ignorance que j’avais appris à développer, faisant taire d’un geste agacé la petite voix dans ma tête qui me répétait inlassablement que je déconnais grave. J’avais donc pris la sage décision de ne pas bouger de ma chambre ce soir, décision que je n’étais visiblement pas apte à respecter.
Car malgré le fait que cela faisait trois heures que je lisais d’un œil distrait à la recherche de Morphée qui ne voulait pas pointer le bout de son nez, rien ne semblait vouloir y faire : j’étouffais dans cette chambre où les murs semblaient se rapprocher pour m’écraser dans une souffrance lente et hargneuse, sans parler des ronflements particulièrement agaçants de mes colocataires.
J’avais commencé à lire dans un élan désespéré de tromper mon ennui et d’oublier cette envie intarissable d’aller faire un tour en dehors de l’académie, avant de me rendre compte que je manquais désespérément de sommeil à force de faire la bringue tous les soirs. Mais maudite telle que j’étais, mon corps refusait définitivement de succomber à ses besoins. C’est ainsi que je me surpris moi-même à me retrouver en pleine séance d’habillement, enfilant un jean taille haute et un débardeur, avant de passer à la séance maquillage léger. Mais qu’est-ce que je foutais de ma vie ?
On se fait chier putain !
Et voilà que j’étais en train de lacer mes baskets, fourrant mes talons dans mon sac. Après tout, escalader le portail n’était déjà pas chose aisée de base, malgré le fait que je connaisse les moindres crevasses, fissures, trous et autres des murs auxquels je pouvais m’agripper ; mais de là à le faire en talons… Fallait pas abuser. Saisissant une veste, mes clefs et tout le tralala, je franchis la porte et me dirigeai vers la sortie de l’académie, parfaitement consciente de mon incapacité à respecter mes engagements avec moi-même, mais tellement désabusée que je n’y fis guère attention.
Alors que j’étais en pleine ascension du portail, abimant mes si jolies mains manucurées et me recevant la poussière du mur sur le jean et les cheveux – pourquoi n’avais-je pas pensé à prendre un élastique ? – j’entendis le bruit caractéristique d’un coup porté à la porte. Je marquai une pause, les sourcils froncés, me demandant quel élève incongru rageait de n’avoir pu arriver à l’heure. Haussant les épaules intérieurement, je continuai mon parcours ardu, espérant d’arriver assez vite pour me foutre ouvertement de la gueule de l’élève en question coincé au dehors. Et ce n’est qu’une fois arrivée tout en haut, sur le point de passer de l’autre côté pour redescendre – la liberté semblait m’appeler, m’envoûtant de sa voix douce et chaleureuse – qu’un détail – ou plutôt un mouvement – attira mon attention d’en bas.
Je m’assis sur le rebord, inspectant les horizons. Au dehors, rien ne laissait présager que quelqu’un se trouvait là. En revanche, à l’intérieur se dressait une silhouette qui n’était pas là avant, si près de la porte qu’on aurait dit qu’elle venait de la franchir. Mais c’était impossible, puisque le portail était fermé. Complètement fermé. Si bien qu’il me fallait l’escalader, mettant en péril ma vie si précieuse, pour espérer sortir de ces murs. Personne n’aurait pu franchir la porte avec autant de facilité. Personne. N’est-ce pas ?
Fronçant les sourcils, j’essayai de discerner qui était le nouveau venu perturbant mes réflexions. La curiosité prenant le dessus sur mon envie de m’en aller, je sifflai à l’intention du jeune homme pour attirer son attention et lui signifier qu’il n’était pas seul, histoire qu’il ne s’en aille pas tant que je n’avais pas eu le temps de le rejoindre.
C’est ainsi que j’entrepris, presque à contrecœur et maudissant ma curiosité irrécupérable, de faire à l’envers le chemin que j’avais lourdement déjà accompli. Enfin en bas, je m’essuyai le front du revers de la main, époussetai mon jean et m’ébouriffai les cheveux pour en retirer les fines pellicules de poussière venues s’y loger avant de les remettre en place. Une fois ma petite besogne accomplie, je recentrai mon attention sur le nouveau venu, constatant que c’était la première fois que je le voyais.
Trois à quatre centimètres de plus que moi, visiblement plus jeune, une dégaine on ne peut plus commune, assez en contradiction avec le costume qu’il portait. Si c’était pour faire bonne impression, c’est raté, mon gars. Je devinai aisément une silhouette fine derrière ses vêtements, un corps pas maigre, mais presque. Un peu frêle, peut-être. Quoique, ne jamais se fier aux apparences, au risque d’être largement surpris. Mais je ne doutais pas de ma capacité à le foutre à terre s’il le fallait.
Pourquoi pensais-je tout de suite au combat ? Il ne m’avait rien fait ! Je n’avais même pas encore ouvert la bouche, et lui non plus. Pourquoi fallait-il que mes pensées prennent une tournure si agressive ? Ah, si, je savais pourquoi.
On se fait putain de chier, bordel.
Voilà pourquoi. Il me fallait un peu de piment. Mais peut-être n’était pas là la meilleure façon d’aborder un étudiant fraîchement débarqué ? On se calme, Sidney. Diplomatie.
La raison de ma descente me revint subitement à l’esprit, et je le sondai du regard, ne prenant pas la peine de masquer ma curiosité, avant d’ouvrir enfin les lèvres.
- Comment tu as fait ?
Une question simple, directe, sans fioritures inutiles. Le ton de ma phrase ne laissait rien transparaitre, si ce n’est un peu de froideur due à mon envie irrépressible de comprendre ce que je ne pouvais expliquer. Et dieu savait que je détestais ne pas comprendre.
J’haussai un sourcil, plongeant mon regard aux rayons X dans ses yeux gris, attendant sa réponse, visiblement agacée de voir un garnement franchir un portail aussi facilement alors que je me tuais les bras et les jambes tous les soirs à escalader un putain de mur. Bordel.
Re: Ou comment débarquer à la onzième heure [PV Sidney]
Et voilà, avant même de pénétrer dans l'établissement, quelqu'un t'as déjà crâmé. Bravo gros malin.
J'étais figé. Quelqu'un, quelque part derrière moi, venait de siffler. Okay, réfléchissons un instant. Qu'est-ce qui me dit que ce sifflement m'était destiné ?
C'est pas comme s'il y avait un autre abruti dans le coin qui avait frappé le portail beaucoup trop fort histoire d'alerter tout le monde aux environs.
En effet, merci pour ton intervention, petite voix intérieure. Très bien, s'il y a un moment dans ta vie ou tu dois la jouer fine, c'est de suite. Tentons de jeter un regard derrière nous.
Euh. Comment. Comment elle a grimpé là-haut putain ? Ce mur est impraticable, autrement j'aurais fait comme elle depuis un moment ! Quoique, je dis "elle", mais ça pourrait tout aussi bien être un type aux cheveux longs, de nuit là comme ça j'arrive même pas à cerner les traits de son visage. Bah, disons qu'il s'agit d'une meuf. Elle demeurait silencieuse, et après s'être assurée qu'elle avait toute mon attention, la voilà qui descendait me rejoindre. Maintenant que je la voyais galérer à descendre - comme n'importe qui s'essayant à une telle tâche cela dit - elle paraissait déjà moins flippante. Le sifflement, le fait d'être au dessus de moi et tout, ça m'a foutu un peu les boules sur le coup mais finalement c'est jamais qu'un autre être humain et pas, genre, une sombre créature de la nuit. Ce qui est, il faut le dire, carrément dommage car normalement ça serait la partie ou elle enchaîne les petites répliques énigmatiques, m'attaque, me mets en mauvaise posture et au tout dernier moment, je serais sauvé par le staff de l'école qui serait en fait une couverture pour une ligue de justiciers secrète souhaitant que je les rejoigne. Tant pis.
Elle se débrouillait bien pour pas faire de faux-mouvements et était prudente, mais quelque part l'attente me paraissait interminable. Maintenant que j'y pense, il est encore temps de taper un sprint. Elle va pas tarder à arriver à mon niveau, mais elle y est pas encore. Je jetais un coup d'oeil aux alentours. Ca va pas le faire, si je courais maintenant, je serais encore dans son champ de vision pendant un moment, et qui plus est je sais pas ou aller. Quant à utiliser mon don, c'est hors de question vu ce qui vient de se produire. La seule putain de fois ou je me décide à l'utiliser en lieu public, quelqu'un me capte. Y a vraiment que les connards qui ont droit à avoir de la chance, moi j'ai la poisse.
Soit, vas-y ma grande, je t'attends. T'es la première personne à qui j'adresse la parole dans cette école, dans cette ville en fait. Tâche d'être un personnage secondaire moins chiant que tous ceux que j'ai cotoyé jusque là dans ma vie. S'il te plait.
Ah, et dépêche-toi de descendre, j'ai l'impression d'avoir passé toute ma vie à côté de ce portail à t'attendre.
A quel moment j'étais devenu aussi impatient ? C'était peut-être pas tant elle qui était lente que moi qui appréhendait la suite avec nervosité en fait.
Ouais, au vu de sa gestuelle maintenant qu'elle ébouriffe ses cheveux, c'est une fille et .. oh.
Oh.
Pas besoin d'être en plein jour pour se rendre compte qu'elle était assez jolie. Okay, si y a un truc que la télévision m'a appris, c'est qu'un garçon et une fille qui se rencontrent et discutent par hasard sous la pleine lune, ça évolue neuf fois sur dix par de la romance.
Wouah, mais quel puceau tu fais, j'ai limite honte qu'on soit la même personne là.
Ah, mais je devrais arrêter de m'écouter et entendre ce qu'elle a l'intention de me dire, elle.
- Comment tu as fait ?
Hey, y a immensément plus cool comme phrase d'introduction pour un love interest ! Un peu de créativité, s'il vous plait ! Allez, donnons l'exemple.
- Oh, ça ? J'ai un super pouvoir qui me permet de traverser ce que je veux. Enfin, en gros.
Arf, les trois derniers mots m'ont échappé. Mais là y a de l'idée déjà ! De toute manière, soit elle m'a vu utiliser mon don et dans ce cas y a rien à faire pour la convaincre qu'elle a mal observé, soit elle a vu que dalle et me prendra juste pour un taré. Dans le second cas, je m'en sort pépère, et dans le premier elle sera profondément intriguée par mon existence, marquant le début d'une romance riche en drame.
Ou pas.
J'étais figé. Quelqu'un, quelque part derrière moi, venait de siffler. Okay, réfléchissons un instant. Qu'est-ce qui me dit que ce sifflement m'était destiné ?
C'est pas comme s'il y avait un autre abruti dans le coin qui avait frappé le portail beaucoup trop fort histoire d'alerter tout le monde aux environs.
En effet, merci pour ton intervention, petite voix intérieure. Très bien, s'il y a un moment dans ta vie ou tu dois la jouer fine, c'est de suite. Tentons de jeter un regard derrière nous.
Euh. Comment. Comment elle a grimpé là-haut putain ? Ce mur est impraticable, autrement j'aurais fait comme elle depuis un moment ! Quoique, je dis "elle", mais ça pourrait tout aussi bien être un type aux cheveux longs, de nuit là comme ça j'arrive même pas à cerner les traits de son visage. Bah, disons qu'il s'agit d'une meuf. Elle demeurait silencieuse, et après s'être assurée qu'elle avait toute mon attention, la voilà qui descendait me rejoindre. Maintenant que je la voyais galérer à descendre - comme n'importe qui s'essayant à une telle tâche cela dit - elle paraissait déjà moins flippante. Le sifflement, le fait d'être au dessus de moi et tout, ça m'a foutu un peu les boules sur le coup mais finalement c'est jamais qu'un autre être humain et pas, genre, une sombre créature de la nuit. Ce qui est, il faut le dire, carrément dommage car normalement ça serait la partie ou elle enchaîne les petites répliques énigmatiques, m'attaque, me mets en mauvaise posture et au tout dernier moment, je serais sauvé par le staff de l'école qui serait en fait une couverture pour une ligue de justiciers secrète souhaitant que je les rejoigne. Tant pis.
Elle se débrouillait bien pour pas faire de faux-mouvements et était prudente, mais quelque part l'attente me paraissait interminable. Maintenant que j'y pense, il est encore temps de taper un sprint. Elle va pas tarder à arriver à mon niveau, mais elle y est pas encore. Je jetais un coup d'oeil aux alentours. Ca va pas le faire, si je courais maintenant, je serais encore dans son champ de vision pendant un moment, et qui plus est je sais pas ou aller. Quant à utiliser mon don, c'est hors de question vu ce qui vient de se produire. La seule putain de fois ou je me décide à l'utiliser en lieu public, quelqu'un me capte. Y a vraiment que les connards qui ont droit à avoir de la chance, moi j'ai la poisse.
Soit, vas-y ma grande, je t'attends. T'es la première personne à qui j'adresse la parole dans cette école, dans cette ville en fait. Tâche d'être un personnage secondaire moins chiant que tous ceux que j'ai cotoyé jusque là dans ma vie. S'il te plait.
Ah, et dépêche-toi de descendre, j'ai l'impression d'avoir passé toute ma vie à côté de ce portail à t'attendre.
A quel moment j'étais devenu aussi impatient ? C'était peut-être pas tant elle qui était lente que moi qui appréhendait la suite avec nervosité en fait.
Ouais, au vu de sa gestuelle maintenant qu'elle ébouriffe ses cheveux, c'est une fille et .. oh.
Oh.
Pas besoin d'être en plein jour pour se rendre compte qu'elle était assez jolie. Okay, si y a un truc que la télévision m'a appris, c'est qu'un garçon et une fille qui se rencontrent et discutent par hasard sous la pleine lune, ça évolue neuf fois sur dix par de la romance.
Wouah, mais quel puceau tu fais, j'ai limite honte qu'on soit la même personne là.
Ah, mais je devrais arrêter de m'écouter et entendre ce qu'elle a l'intention de me dire, elle.
- Comment tu as fait ?
Hey, y a immensément plus cool comme phrase d'introduction pour un love interest ! Un peu de créativité, s'il vous plait ! Allez, donnons l'exemple.
- Oh, ça ? J'ai un super pouvoir qui me permet de traverser ce que je veux. Enfin, en gros.
Arf, les trois derniers mots m'ont échappé. Mais là y a de l'idée déjà ! De toute manière, soit elle m'a vu utiliser mon don et dans ce cas y a rien à faire pour la convaincre qu'elle a mal observé, soit elle a vu que dalle et me prendra juste pour un taré. Dans le second cas, je m'en sort pépère, et dans le premier elle sera profondément intriguée par mon existence, marquant le début d'une romance riche en drame.
Ou pas.
Sujets similaires
» My grey world ~ [PV Sidney]
» Et si on s'improvisait détective? [PV Sidney J. Pond]
» Reviser ? Askip c important [Pv Sidney]
» Expédition botanique (Privé : Evan - Sidney)
» Sidney J. Pond - a fire as cold as ice. [Terminée]
» Et si on s'improvisait détective? [PV Sidney J. Pond]
» Reviser ? Askip c important [Pv Sidney]
» Expédition botanique (Privé : Evan - Sidney)
» Sidney J. Pond - a fire as cold as ice. [Terminée]
Olympus Project :: Avant le jeu :: Gestion du RP :: Souvenirs :: Archive Tsuki 2014/2018 :: Parc intérieur :: Portail
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum