Petite balade en ville [Privé Yumie]

Je marchais tranquillement pour arriver en ville, où je devais acheter des chaussons. Je me sentais seul dans cette académie, je l'aimais bien et... les gens avaient l'air gentils mais... je ne m'étais pas encore fait de vrais amis. Ou même des amies... j'aimerais bien, c'est sur. Mais à cause de mon pouvoir, les gens ont peur de moi et personne ne peut me comprendre ! Et puis, je suis encre le seul dans ma chambre 2M Rubis, pas moyen de sympathiser le soir. J’espère que je rencontrerais des gens pour me faire des amis, voire une petite amie pourquoi pas. Bon, la, ma préoccupation devait plutôt être de trouver ces fichus chaussons.

La ville était assez belle, avec beaucoup de charme. Les gens souriaient et commençaient à manger en terrasse. Je devrais manger aussi, après avoir fait mes achats, le déjeuner est très important. J'apercevais quelques personnes vêtues de l'uniforme de l'académie Tsuki. Des bleus, des verts... aucun Rubis dans les parages. Cela renforçait encore plus ma sensation d'être seul.  Mais ...! Ils me regardaient, tous, tout ces Émeraude et ces Saphir... pas de méchanceté, certes, mais je lis de la pitié, de la peur aussi. Je baissais les yeux, et regardais par terre, j'étais assez timide avec eux encore. J'étais gêné, je ne m'attendais pas à me sentir aussi... exclu ? Soudain, un choc. Je venais de bousculer une jeune fille. Les seuls mots qui sortirent de ma bouche furent un...

"...Pardon..!"

J'ai horreur de ça, mais il le faut bien.
Réveillé depuis seulement quarante cinq minutes, je cherche mon porte-monnaie que je ne trouve désespérément pas. Oui, aujourd'hui j'ai décidée d'enfin m'acheter de nouveau chaussons. Ceux qui ont étés abîmés sont à présent dans une précieuse boite que je garde en permanence sous mon lit. Cela me fait mal au cœur, mais ça m'apprendra à succomber à mes pulsions. Brusquement, je me mets à me rappeler de la raison pour laquelle mes chaussons ont étés aussi vites usées. Je me mets alors à regarder les étranges bleus que j'ai reçu cette fameuse nuit : Trois, quatre bleus se distinguent parfaitement sur mes petites jambes, tout comme la marque encore visible à mon cou. Je ne peux malheureusement pas les voiler, n'ayant aucune poudre pour les camoufler. De toute façon, qui prêtera attention ? Et d'une certaine façon, je suis assez fière de les avoir sur moi : Cela prouve la haine profonde et l'envie de meurtre qu'à eus cette jeune fille à son réveil. A petit sourire mauvais apparaît sur mon visage, jusqu'à ce que je constate d'avoir enfin trouvé mon porte-monnaie. Contente, j'enfile directement mes chaussures pour enfin m'échapper de mon dortoir. Ou pas. En fait, quelque chose me bloque, ou me manque plutôt : La motivation de sortir dehors lorsqu'il fait beau. Brusquement, je m'affale sur mon lit, les jambes encore par terre. J'essaie de trouver ce qui peut réellement me motiver. Après tout, je déteste le bruit, rencontrer des personnes et la chaleur. Et puis, je suis affreusement attachée à mes anciens chaussons, est-ce que ma sortie en vaudra la peine ? Yumie ! Si tu ne sors pas, tu ne pourras pas savoir si tu as trouvé ta perle rare ou pas ! Et puis, sortir de temps en temps n'est pas si mal, mais surtout, pense à cela : Si tu ne bouge pas, tu risque de passer à côté d'une paire qui sera encore mieux que tes anciens chaussons qui sait ? A moitié convaincue, je décide malgré tout de sortir, à contrecœur malgré tout. Ma petite voix à raison après tout, mais si elle se trompe, je lui en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Enfin, je mets un pas en dehors de ce petit dortoir Saphir, à la recherche de cette perle rare.

Lorsque je suis sortie du campus, une question surgit dans ma tête : ''Il y aurait-il un magasin de pantoufle en ville?''. Je sais où se trouve la ville, mais je n'ai aucune idée à quoi elle ressemble et encore moins quel magasin il y a. Je soupire d'agacement. Très bien, je vais passer ma journée et qui sait, ma nuit, à la recherche d'un magasin de chaussure.

Alors que j'arrive en peine en ville, à l'endroit où se trouve la plupart des boutiques, mon premier réflexe a été de contenter mon argent de poche. Normalement, j'ai vingt euros dans mon petit porte-monnaie bleu avec un hibou en relief. Malheureusement, je n'ai qu'un billet de cinq euros alors que le reste est de la petite monnaie. Je râle avant de refaire le compte. Alors que j'ai le nez dans ma petite boite à sous, je cogne malencontreusement quelqu'un. Mes petites pièces font leur baptême de l'air avant de rouler sur le col allant partout, profitant même de faire un petit tour dans les égouts.

Alors que je reprend mes esprits, je me tourne vers la personne que j'ai poussé qui s'excuse tout de suite :

« ...Pardon..!  »

Je frotte mon œil, avant de me rendre compte qu'il faut que je réagis :

« Ah ! N-non non c'est moi... »

Je m'arrête de parler, profitant plutôt de ramasser mes satanés pièces baladeuses. Je suis non seulement énervée après elles, mais je suis aussi entrain de perturber la circulation des piétons, ce qui me fait complètement paniqué et me rend complètement mal à l'aise. Je crois qu'à présent je n'écouterais plus jamais cette petite voix qui me donne les mauvais choix.

J'étais très gêné. La fille que j'avais bousculé me disais quelque chose, je crois que c'est une Saphir. J'avais déjà un profond respect pour eux, je ne saurais dire pourquoi. En revanche, les Émeraude, eux, me paraissait plus de bons rivaux que de futurs amis. Bon, c'est vrai que j'aimerais bien être avec eux dans les dortoirs, plutôt qu'être seul dans le mien. Mais il ne faut pas désespérer, il y aura bien des nouveaux gars qui viendront Rubis, non ? Bref, revenons à l'action. Elle lâcha un :

« Ah ! N-non non c'est moi... »

Presque aussi peu convaincant que mon pardon. Elle s'accroupis pour ramasser quelque chose. Oh non,  j'avais fait tomber son argent, j'étais encore plus gêné... Je devais me calmer, et être utile. Je mis un genou à terre, et ramassa sans plus attendre son argent avant de lui tendre gentiment dans mes mains.

"Tiens ! Vraiment, désolé de t’avoir bousculée. Je ne t'ai pas fait mal ? Tu es bien une Saphir c'est ça ? Moi je suis Narkys, des Rubis."

Alors que je ramasse avec peine mes pauvres petits sous, le jeune homme qui m'a percuté décide de m'aider à attraper les dernières petites pièces voyageuses. Se relevant tout deux en même temps, je regarde ma main où il dépose l'argent restant. Il dit :

« Tiens ! Vraiment, désolé de t’avoir bousculée. Je ne t'ai pas fait mal ? Tu es bien une Saphir c'est ça ? Moi je suis Narkys, des Rubis. »

Toutes ces questions me gênent un peu, mais chaque choses en son temps. Alors qu'il parle, je compte si j'ai bien la même somme d'argent. Par mon plus grand regret, j'ai perdue trois euros cinquante. Comment fais-je pour être aussi nouille ?! Je marmonne :

« Mince, j'en ai perdu autant … Je suis vraiment nunuche. »

Enfin, repensant aux questions de mon interlocuteur, je m'affole inutilement avant de planter mon regard timide et désolé dans le siens, les joues pourprées. Je lui dis enfin :

« A-a-ah, j-je vais très b-bien. »

C'est alors que je réalise qui l'est dans le même établissement que moi, qui l'est dans la Maison Rubis, et qu'il a étrangement remarqué que je viens de la Maison Saphir. Tout cela me met mal à l'aise, je ressemble autant que cela à un élève Saphir ? Ne craint-il pas de parler à un humain sans aucun don surnaturel ? En même temps, la plupart des jeunes de cette ville vienne de l'Académie. En effet, cette ville est réputée de vieilles personnes et d'adultes. Donc voilà une questions résolue : C'est normal qu'il sache que je suis une élève de l'Académie. Maintenant, ce que je trouve encore plus bizarre c'est qu'il est devine la maison où je demeure. A-t-il un pouvoir qui lui permet de révéler mon identité où quelque chose comme ça ? Où simplement une intuition ? On raconte que les femmes sont très intuitives, mais pas forcément les hommes. Ah, les hommes sont surprenants. Ils peuvent eux aussi deviner certaines choses aussi facilement que nous les femmes. Mais à quoi je pense ?!

Retrouvant enfin mes esprits après quelques minutes dans mes songes, je décide de lui répondre, posant mes yeux sur le sol et le visage encore plus rouge qu'avant :

« J-je m'appelle Yumie. Désolé de v-t'avoir dérangé. »

Peu après, mon visage timide se relève vers Narkys. Je prend alors une position droite avant de m'incliner légèrement comme le font les japonais pour dire :

« B-bonne journée. »

Peu après, je passe mon chemin, évitant son regard. Je suis vraiment ridicule. Non seulement je me suis inclinée au mauvais moment et inutilement, mais en plus je me fais passer pour quelqu'un de complètement d'impolie. Je dois vraiment apprendre à me socialiser, et surtout à me décontracter.

Elle me répondit qu'elle allait bien, et qu'elle s'appelait Yumie. Elle était visiblement, très gênée. Elle me salua alors en bégayant un petit "Bonne journée." Je rêve ? Elle n'allait pas s'en aller comme ça tout de même. Je devais la rattraper, lancer une discussion avec elle. Pourquoi était-elle comme cela ? Elle aussi, se méfiait de moi et voulais m'éviter ? Je devais en avoir le cœur net. Mince, elle s'éloignait ! Je me retournais en faisant volte-face, et tendit légèrement mon bras en avant, en l'apostrophant :

"Hé attends ! Euuh.. tu fais quoi ici, tu cherches quelque chose ? Et, ne t'excuse pas, c'est ma faute je ne regardais pas ou j'allais."

Je sortait mon porte-monnaie, en pris 3 euros cinquante. Je m'approchait d'elle, et une fois a sa hauteur, déposa les sous dans sa main.

"Tiens, c'est pour les sous qui sont tombés à cause de moi."

Je lui fis un grand sourire amical en fermant les yeux, tout en priant intérieurement pour qu'elle accepte de faire connaissance."

Alors que je suis déjà en route, le jeune homme m'interpelle de nouveau, le bras légèrement brandi. Interloquée, je reste droite, ne bougeant pas d'un poil, voulant savoir ce qu'il me veut une nouvelle fois. Il me dit :

« Hé attends ! Euuh.. tu fais quoi ici, tu cherches quelque chose ? Et, ne t'excuse pas, c'est ma faute je ne regardais pas ou j'allais.  »

Mon regard se dirige au niveau de ses mains camouflés. Il sort alors un petit porte-monnaie, retirant la somme que j'ai exactement perdue. Peu après, le jeune homme se rapproche un peu plus de moi, me mettant dans mes petites mains frêles ses pièces. Sans aucune réaction apparente, mes yeux se plante dans les yeux de mon percuteur. Ce dernier me dit avec un agréable sourire.

« Tiens, c'est pour les sous qui sont tombés à cause de moi. »

Alors que je prend l'air d'une personne doucement surprise, je lui fais un petit sourire tendre jusqu'à ce que je me rende compte que cette scène est assez romantique. Brusquement, je rougis, et fais disparaître toutes traces de bien-être. Je prend sûrement mal les choses, si cela se trouve, il veut juste me parler, je ne peux quand même pas refuser. Reprenant mon calme, je décide de le regarder de nouveau pour lui rendre son sourire amical et lui répondre sur un ton parfaitement serein :

« Eh bien, je suis à la recherche d'un magasin de chaussure pour m'acheter de nouveaux chaussons. C'est d'ailleurs très gentil de me prêter l'argent perdue, je promets de te remboursé au plus vite. »

Peu après, mon ventre s'est mis à gargouillé. Contrairement à beaucoup de personne, je ne suis pas vraiment embarrassé par ce petit grognement. Je lui parle de nouveau :

« Je ferais mieux de trouver ces pantoufles au plus vite si je veux rentrer à temps à l'Académie pour déjeuner. »

J'aurais pus arrêter la conversation ici, mais je trouve cela assez mal poli de ma part si je me trouve à faire ça. J'attends alors une réponse pour voir si il souhaite encore rester avec moi, supportant les cris stridents de mon pauvre ventre affamé ou qu'il me laisse avancer seule dans mes recherches.

Yumie me regarda gentiment avant de rougir. Elle devait être timide par nature. Elle me souris en disant calmement :

« Eh bien, je suis à la recherche d'un magasin de chaussure pour m'acheter de nouveaux chaussons. C'est d'ailleurs très gentil de me prêter l'argent perdue, je promets de te remboursé au plus vite. »

Elle cherchais des chaussons, comme moi ! Ça tombais bien. Elle ne devais pas avoir bien compris mon geste par rapport à l'argent. Elle rajouta, après un grognement de ventre amusant :

« Je ferais mieux de trouver ces pantoufles au plus vite si je veux rentrer à temps à l'Académie pour déjeuner. »

Je répondis sans tarder :

" Tout d'abord, tu n'auras pas besoin de me rendre l'argent, je te le donnes, tout est ma faute et je n'en ai pas besoin. Et puis, toi aussi tu cherches des chaussons ? C'est fou, moi aussi, j'ai oublié d'emmener les miens dans ma valise avant de partir pour l'Académie. On pourrait chercher ensemble ? Ça irait plus vite, je commence a avoir faim également. - Je lui fis un grand sourire l'encourageant à venir - Tu as quel âge au fait ? Moi j'ai bientôt 15 ans. "

J'étais assez content de moi. J'allais probablement trouver les si précieux chaussons si nous cherchions à deux, et j'allais peut-être me faire une amie. Je pourrais lui proposer de manger au restaurant après avoir trouver nos chaussons. Aujourd'hui, j'allais peut-être sympathiser avec quelqu'un ? Défi accepté.

Peu après avoir parlé à voix haute, ma connaissance me répond directement :

« Tout d'abord, tu n'auras pas besoin de me rendre l'argent, je te le donnes, tout est ma faute et je n'en ai pas besoin. Et puis, toi aussi tu cherches des chaussons ? C'est fou, moi aussi, j'ai oublié d'emmener les miens dans ma valise avant de partir pour l'Académie. On pourrait chercher ensemble ? Ça irait plus vite, je commence a avoir faim également. Tu as quel âge au fait ? Moi j'ai bientôt 15 ans. »

Par ma grande stupeur, j'ai souris. Je n'en ai aucune idée, mais une aise s'installe entre nous deux. Brusquement, mon ventre se remet à se plaindre. Plongeant de nouveau mon regard dans le sien, je lui répondit d'une voix cristalline et délicate :

« Pourrions-nous plutôt manger avant ? Je n'aime pas vraiment chercher le ventre vide. »

J'attends une réponse, mais je préfère tout de même partir à la recherche d'une sandwicherie ou un petit bar restaurant. Alors, je réplique aussitôt :

« Ça ne te dérange pas que l'on parle pendant que l'on marche … ? »

Mes joues sont légèrement pourprées. Je semble impolie et surtout quelqu'un de pressé, ce qui n'est pas totalement faux dans le fond. Je suis surtout quelqu'un de timide et de stressée par moment. Alors, je commence à marcher, attendant que mon compagnon me suive.

La ville semble active alors qu'il n'y a pas autant de monde. Le brouhaha n'est pas perçant, et nous laisse entendre le bruit du vent tiède et des vagues venant de la mer qui se trouve pas très loin du centre ville. En fin de compte, cette virée en dehors de l'Académie n'est pas si mal. De plus, je suis en compagnie de quelqu'un qui me fait fortement rappeler à quelqu'un que j’apprécie. Il est aussi bavarde et amicale, quoique un peu moins imposant et plus calme que Maester. Un sourire naturel se dessine sur mon visage. En fin de compte, cette journée n'est pas si mauvaise que cela. Enfin, je décide de répondre à sa question :

« J'ai 15 ans. Tu sembles pourtant tellement plus grand que moi. »

En effet, je ne fais qu'un mètre cinquante cinq par rapport à lui. Mais je parle au niveau du visage, il semble tellement plus mature que ma bouille enfantine. Mais peu importe, cela a peu d'importance, je veux juste trouver un sujet de conversation sauf que je n'y arrive désespérément pas. Espérons que Narkys trouvera quelques choses.

Je commençais à avoir vraiment faim. J'aurais du prendre un petit déjeuner avant de partir... Elle fixa son regard dans le mien, - j'adore quand elles font ça - et me questionna :

« Pourrions-nous plutôt manger avant ? Je n'aime pas vraiment chercher le ventre vide. »

Tient, elle voulait manger aussi ! Et bien, autant y aller. Elle se mit en marche, n'attendant donc pas mon avis. De toute façon, j'allais venir ! Yumie ajouta :

« Ça ne te dérange pas que l'on parle pendant que l'on marche … ? »

Aucun problème. Mon silence devait faire deviner une réponse positive. Avec de la chance on trouverait une restaurant en terrasse pour manger tranquillement en faisant connaissance. Je ne connaissais pas spécialement les Saphir, ils étaient pour moi encore un des mystères de l'Académie.

« J'ai 15 ans. Tu sembles pourtant tellement plus grand que moi. »

Elle à donc mon âge, à probablement quelques mois près. J'étais juste un peu plus jeune, comme toujours. Et puis, elle a raison, c'est vrai qu'elle est petite. Mais, au fond, quelle importance ? Je marchais rapidement pour la rattraper, m’arrêtait à sa hauteur puis emboîtait son pas pressé.

"Oh, tu sais, la taille, quelle importance ? On se moque souvent de moi avec ma taille aussi, mais j'ai appris à ignorer ce genre de choses."

C'est vrai, j'ai une taille "dans la moyenne". Mais les autres trouvent toujours un moyen de rendre les gens... 'différents'. Pour moi, la partie du corps la plus importante lors d'un échange, et bien c'est les yeux. Avec un regard je peux déterminer les grandes lignes de chacun. Un regard profond ou un œil vide ? Cela a bien plus d'importance que tout le reste. Enfin, avec nous, les étudiants de l'Académie Tsuki, autre chose à son importance....

"... D'ailleurs, Yumie, quel est ton pouvoir ?"

Cette question, aussi directe soit-elle pouvait tout changer. Je devais anticiper ma réaction a sa réponse, et être capable de répondre si elle me renvoie ma question. J'avais encore rencontrer peu de pouvoir. Une fille qui peut colorer des choses, ce gars qui m'a fait pleurer l'autre jour et puis, Cléa qui anime des choses inanimées comme son lapin. Qu'allait être le sien ? Un pouvoir, amusant, utile, avec lequel ont peut s'amuser ? Ou bien, un de ces pouvoirs dangereux dont j'avais entendu parler ? Je m'inquiétais tout seul, l'attente devenait insupportable.

Alors qu'il vient à peine de me rattraper, Narkys répond à ma réflexion :

« Oh, tu sais, la taille, quelle importance ? On se moque souvent de moi avec ma taille aussi, mais j'ai appris à ignorer ce genre de choses. »

Je plonge de nouveau mon regard peu expressif dans le sien, en affichant un petit sourire compatissant et satisfaisant. Je ne suis pas la seule à être traitée comme une enfant à cause de ma taille. Bien qu'il soit plus grand que moi, il reste assez petit par rapport à d'autres garçons de son age. Ce petit point commun me met un peu plus à l'aise et me donne l'impression que mon compagnon est de plus en plus sympathique. Je suis complètement sereine, c'est bien la première fois que je me sens aussi bien en public. Jusqu'à ce que cette fameuse question vienne à l'esprit du garçon au cheveux blond.

« ... D'ailleurs, Yumie, quel est ton pouvoir ?

Mon pouvoir ?
L'air songeuse et surprise, j'effleure du bout de mes doigts mon cou marqué, repensant aux bleus que j'ai sur les jambes. Subitement, je m'arrête de marcher. Mon pouvoir ? Un pouvoir qu'il pourrait penser inoffensif, même inutile, rien de très impressionnant en fait. Cependant, lorsqu'on le subis, il peut sembler beaucoup plus puissant qu'on l'imagine. Comme cette pauvre et pathétique jeune fille qui a voulue se venger en me tuer dans le monde réel. Ah, mon pouvoir est merveilleux. Il n'est peut-être pas physique et pas très spontané, mais je pense qu'il laisse de bonne séquelle selon l'attaque que je choisis. Que ferais-je sans de toute façon ? Je serais qu'une misérable petite fille sans défense, remplie d'une immense rancœur refoulée. Je pense que sans ce don de la nature, je me sentirais encore plus seule que je ne le suis. Du moins, c'est ce que je pense.

Alors que ma tête est tournée vers le ciel, les yeux aussi vides qu'une coquille et un sourire démesuré, je glousse faiblement avant de reprendre mes esprits. Ma tête se positionne correctement, mon sourire se rétracte pour en former un plus innocent et doux, tout en gardant ces yeux sans vies.

« Je manipule mes rêves. »

Alors que je viens de dire cela, mon regard se pose sur autre chose. Un sourire plus sincère mais timide se dessine sur mon visage. Je m'exclame alors :

« Oh, un café. Il doit sûrement y avoir des menus. On rentre ? E-enfin, si tu le souhaite ... »

Une certaine timidité est réapparue chez moi, je suis redevenue moi-même, tout en étant parfaitement calme.

Spoiler:

« Je manipule mes rêves. »  

Tiens ? Ça c'était un pouvoir intéressant. Cela voulait donc dire qu'elle pouvait enchaîner de beaux rêves agréables sans qu'un cauchemar venu du plus malsain de son imagination ne gâche sa nuit de sommeil ? C'était plutôt pratique. Pouvait-elle manipuler les rêves des autres ? Si oui, peut elle également influencer les cauchemars ? Et jusqu’à quelle précision ? Dans le cas ou elle peut réaliser toutes ces prouesses, son rêve est a la fois utopique et maléfique... Je lui en reparlerai plus tard, je ne dois pas paraître trop curieux. Mais pour sûr, elle et son pouvoir m'intéressai beaucoup.

Je fixai le sol en marchant, tête baissée, mes longs cheveux cachant mon regard penseur. Je relevai la tête l'air un peu surpris et attentif lorsque j'entendit la petite respiration qui caractérise une prise de parole.

« Oh, un café. Il doit sûrement y avoir des menus. On rentre ? E-enfin, si tu le souhaite ... »

J'émis un petit bruit signifiant une réponse positive et entrait dans le café. Je me retournais vers elle avant de lui demander :

"Tiens, une banquette dans le fond. On va là-bas ? On sera plutôt tranquille et ça a l'air confortable."

Je n'attendais pas sa réponse que je partit là-bas m’asseoir avec elle. Je mis mon pied droit sur mon genou gauche en étendant mes bras à gauche et à droite sur la banquette, bien calé au fond. Je pris une grande respiration en fermant les yeux.  A cette heure-ci, être dehors, ce n'était pas souvent. Je posait ensuite un regard intéressé et curieux sur Yumie.

"Ça fait longtemps que tu étudie ici ? Je suis assez nouveau pour ma part. Et, tu sais, ton pouvoir, il m'intéresse, il a l'air super ! Tu peux m'en parler un peu plus ? Si ça ne te dérange pas, bien sur."

J'étais bien, ici sur cette banquette avec elle. L'air été frais et doux, une belle musique se jouait en fond et il y avait une bonne odeur de fleur. Je souris alors, baignant dans le bien être et le calme. L'atmosphère était parfaite, c'est très rare que le temps soit aussi... agréable.

Nous entrons enfin dans ce petit café qui m'a l'air tout bonnement sympa. A l’intérieur, peu de monde déjeune par ma grande surprise. Il est pourtant quatorze heures, mais le café n'est pas pleins à craquer, les habitants doivent probablement déjeuner dans les environs de midi. De plus, les personnes semblent calme : Elles discutent paisiblement avec leurs amis sans pour autant causer un brouhaha insupportable. J'avoue que je suis plutôt satisfaite que ce lieux soit si tranquille.

« Tiens, une banquette dans le fond. On va là-bas ? On sera plutôt tranquille et ça a l'air confortable. » Me dit Narkys.

Regardant l'endroit où nous allons nous poser, j'acquiesce, et le suit jusqu'à cette banquette.
Nous nous asseyons alors face à face. Le garçon qui m'accompagne dans ma mésaventure semble avoir choisis très bonne place. Elle est un peu plus écartée des autres et près d'une fenêtre, et à l'ombre.

« Ça fait longtemps que tu étudie ici ? Je suis assez nouveau pour ma part. Et, tu sais, ton pouvoir, il m'intéresse, il a l'air super ! Tu peux m'en parler un peu plus ? Si ça ne te dérange pas, bien sur. »

Au moment même où Narkys a finis sa phrase, une jeune serveuse viens nous saluer pour donner des cartes avant de repartir pour s'occuper de d'autres clients qui sont venus avant nous. Embarrassé par la situation, je chuchote à Narkys :

« Tu devrais peut-être être un peu plus discret, nous devons pas trop en parler de nos pouvoirs en ville. »

Peu après, je prend la carte pour voir ce qui se trouve avant l'arrivée de la servante.

« Excusez-moi ! Donc, qu'allez vous prendre ? »

Hésitante, je finis par dire ma commande.

« Hum, deux sandwichs au poulet et de la limonade s'il vous plaît. »

Après qu'elle est pris nos commandes et qu'elle soit partie, j'expire bruyamment pour enfin me retourner vers Narkys.

« Je suis dans l'Académie depuis un petit moment. Bienvenue à l'Académie en tout cas. »

Je ne vais quand même pas lui parler de mon pouvoir, surtout pas en publique. J'ai complètement oublié que personne ne sait de quoi est composer notre fameuse Académie, et qu'il faut surtout pas parler de nos dons surnaturels à nos risques et périls. Je vais donc ignorer son compliment et son interrogation.

Une dame est venue nous déposé les cartes, avant de revenir peu de temps après prendre nos commandes. Je n'avais même pas regardé, laissant Yumie prendre pour nous deux. Cela m'importait peu, du moment que je mangeais. Entre temps elle m'avait fait une remarque sur nos pouvoirs... je ne savais pas que l'ont devait éviter de parler de nos pouvoirs en ville ! J'ai du sauté une ligne du règlement, comme d'hab... J'étais assez gêné d'avoir pris un risque aussi bêtement. Il faut dire que ça m'intriguais ! Nous allions surement parler de nos pouvoirs plus tard, quand il y aura moins de gens pour nous écouter. Je venais de remarquer qu'elle ne connaissait d'ailleurs toujours pas le mien ! C'est fou, pour moi le pouvoir est une information essentielle sur une personne. M'enfin, cela ne me dérangeait pas trop. Quand je dis mon pouvoir à une personne, elle a vite fait de me juger. Lorsque je le dévoile après avoir fait connaissance, le jugement est déjà fait, et cette information vient s'ajouter aux autres plus naturellement. C'était mieux comme cela, en fait. Il vaut mieux dire son pouvoir après avoir fait un peu connaissance.

Yumie commanda deux sandwichs et du soda, c'était bien, ça m'allait du moins. Elle fit du bruit avant de se retourner vers moi et dire qu'elle était dans l'Académie depuis un moment. Puis, elle me souhaita la bienvenue. Je lui fit un petit sourire, et baissant vivement la tête, je lâcha un "merci !" enjoué. Nous devions désormais patienter avant la commande, qui devrait pourtant arriver vite. Je ne savais pas quoi dire, je n'étais pas très doué pour lancer les conversations comme ça... par contre, pour ce qui est de les relancer... Bon, je devais parler, au risque d'être un peu maladroit.

"Euhmm... il fait super bon aujourd'hui, tu ne trouves pas ? C'est un temps idéal pour sortir. Je ne sors pas beaucoup d'habitude, je reste plutôt dans l'enceinte de l'Académie en recherche d'un passe temps productif. Et toi, tu fais quoi de tes journées ? T'es plutôt... créative ou .. sportive... ou.. je ne sais pas ! ...?"

J'avais peut-être mal formulé ma question, mais l'idée y était. C'était important de connaitre les passions, loisirs des gens, non ?

L'élève de Tsuki m'a gentiment remerciée de ma ''tentative de dialogue''. Après qu'il m'est sourit, je rougis subitement, complètement gênée. Je suis misérable parfois à rougir ainsi pour trois fois rien, même si il est vrai que s'est gênant de parler à quelqu'un, je n'ai pas vraiment l'habitude aussi.

Je regarde alors à travers la fenêtre pour passer cette rougeur et cet embarras jusqu'à ce que j'aperçois au loin une pharmacie. Cela me fait penser que je dois prendre des somnifères, au cas où. De plus, je commence à y prendre goût, même si cela fait depuis peu que j'utilise. Pour le moment, je profite de mon sommeil lourd. Mais malgré tout, j'irais m'en acheter.

Subitement, Narkys se met à me parler ce qui attire alors mon attention.

« Euhmm... il fait super bon aujourd'hui, tu ne trouves pas ? C'est un temps idéal pour sortir. Je ne sors pas beaucoup d'habitude, je reste plutôt dans l'enceinte de l'Académie en recherche d'un passe temps productif. Et toi, tu fais quoi de tes journées ? T'es plutôt... créative ou .. sportive... ou.. je ne sais pas ! ...?

''Créative''. C'est ce qui devrait me définir non ? Malheureusement, je n'ai jamais réalisé de brillant et d’extraordinaire œuvre si ce n'est que ce fameux cauchemar que j'ai fais subir à une pauvre et pathétique fille et à cette stupide et inutile vieille carcasse qui ne mérite même pas le nom de ''grand-mère''. Un léger sourire s'affiche au coin des mes lèvres. Je murmure le mot créative avant de relever mon visage et planter mes yeux dans ce de Narkys.

« Je dors pour créer. Je déteste le monde extérieur. »

La commande arrive alors sous peu. Le service est rapide et efficace, cela me permet de marquer une pause à ma réponse. Je remercie timidement la servante très aimable qui repart aussi après avoir donné ce que l'on souhaite. C'est alors que je prend mon premier sandwich que je croque aussitôt avant de boire une gorgée de ma limonade, calmement. Après cela, je lui retourne la question malgré le peu de curiosité qui me ronge -si l'on peut dire-, c'est juste pour parler après tout.

« ...Et toi ? »