Coup de Foudre et Porcelaine ~ [Privé : Eri Satou, Yumie]

Quel torture d'être une fille, je vous le dis. Mes ovaires me font triturer au point que j'en suis réduit à me recroqueviller sur mon lit en gémissant de douleur.

Period is cumming.

Il n'y a rien de plus naturelle mais c'est tout bonnement mortelle. C'est la pire des douleurs qui puissent exister, hormis l'accouchement. Je regrette tellement d'être fertile, sachant qu'il est hors de question de m'être au monde un monstre descendant ce don. Cependant, je serai prête à faire en sorte que mon enfant vive le mieux possible avec ce poids surnaturel et lui ferai vivre une vie plus que normale, d'où tout l'intérêt d'être à l'Académie Tsuki. Mais peu importe, je n'en veux juste pas, c'est trop de contrainte et d'épuisement, sachant qu'il faut gérer son pouvoir en même temps. En espérant ne me jamais faire violer.

Après cette discussion pathétique entre moi, moi et mon appareil reproducteur, je décide d'aller me vidanger et de changer ma serviette hygiénique.

Mon voyage jusqu'à l'Aile Nord semble interminable. Le bas de mon ventre fait encore des siennes et je n'ai qu'une seule et unique envie, c'est de prendre du paracétamol et me coucher en position fœtale. Mais avant cela, mon envie pressante et mon désir d'hygiène doivent être assouvis. Alors que je traîne des pieds, je méprise chaque hommes que j'aperçois, souhaitant de leur donner un coup dans les glandes génitales afin partager la même douleur. Songer à ce fantasme me soulage un minimum même si ma douleur reste imposante.

Je suis allée aux toilettes du premier étage, sachant que peu de personne y vont et que j'aime les étages. Je peux enfin me changer tranquillement.

Je contemple tout d'abord ces walter-closets qui semble incroyablement calme. Sans plus attendre, je me dirige vers une cabine. Ces toilettes semblent mixtes, mais qu'importe, je ne peux me retenir d'avantage. Je manque de peu d'échapper un soupir de soulagement le plus extrême mais je me contente d'en faire un bref. J'enlève bruyamment la bande absorbante avant de constater l'absence de petite poubelle. Je crie intérieurement et me met à paniquer dans la discrétion, mais tout va bien, il doit y en avoir une en dehors.

« NOOOOOOON ! »

Ce cri me fait sursauter de plus belle. Une voix de fille ? Cette dernière semble renifler et gémir, c'est ce qu'on appelle pleurer non ?
Encore plus perturbée qu'avant, je tire enfin la chasse d'eau, me sentant quand même plus à l'aise.
Je sors de mes wcs pour balancer rapidement ma serviette hygiénique dans la poubelle. Je m'approche de la cabine occupée avant de dire d'une voix affolée :

« T-tout va bien ? »

Ma seule crainte c'est qu'elle soit tomber dans le trou. Les toilettes ont toujours eu un aspect glauque, et je ne dis pas cela parce que j'ai appris l'histoire d'Hanako-san à l'âge de cinq ans que j'en suis traumatisée, absolument pas.

Tandis que je continuais de me morfondre en angoissant à l'idée de me faire trouver par un garçon, plusieurs scénarios s'enchaînèrent très vite dans mon esprit: Et si un garçon me voit dans cette position de faiblesse après avoir défoncé la porte? Va-t-il me battre? Me violer? Faire courir des rumeurs sur moi? Me.... *je déglutis avec dégoût* d-draguer? Ou alors y'en aura-t-il plusieurs? 10? 100? 1000? Non ! Hors de question ! Ranw... Ils sont tous plus vieux que moi, ici, en plus, filles et garçons confondus.

Une petite voix me tira de mon théâtre mental et me demanda prudemment:

« T-tout va bien ? »

Une voix de... fille? Mon dieu, merci mon dieu.... Réalisant que cela signifiait que Dieu m'avait envoyé mon si cher et désiré miracle, je m'apprêtai à sortir de ma cabine et à vénérer la personne qui se trouvait là. Puis, m'étant rendu compte du ridicule qu'aurait la situation, je me contentai de simplement demander mon dû, sans bouger du trône qui me servait de refuge improvisé.

« D-du... *renifle* pa... papier, s'il te plaît... *renifle* Je... n'en ai plus. *déglutis* »

Attendant que la personne avec cette si jolie petite voix me donne du précieux papier, je me mis à fantasmer sur sa nature. Grande? Petite? Brune? Blonde? Grosse Poitrine? Cheveux long? Yeux clairs? Peau pâle? Douce? Tsundere? Froide? Dominatrice? Ahhh ~ Je balançai ma tête en arrière et sentis le rouge me monter aux joues tandis que je fermai les yeux en fantasmant sur la charmante jeune fille derrière la porte.

Attendant la réponse de la coincée, cette dernière me répond sur un ton tristounet interrompu par des reniflements et un dégluti.

« D-du...pa... papier, s'il te plaît... Je... n'en ai plus. »

Il faut que je m'empêche de pouffer de rire. J'ai trouvé cela adorable, paniquée au point de pleurer toutes ses larmes de son corps réveille cet instinct maternel quasiment inexistant et me donne envie de la prendre dans mes bras et de la rassurer. Je suis sur que ce sont mes règles qui me rend aussi étrange et inexplicable. J'esquisse un sourire rassuré et amusé par la situation. C'est tout simplement hilarant et adorble.

Trêve de réflexion, je me dois de retrouver Saint Papier Toilette pour la pauvre princesse coincée dans son donjon. Profitant qu'aucun « ennemi » me surprenne, je vais prendre du papier toilette dans les wc voisins pour ensuite me baisser et lui donner en dessous de la porte.

« Tiens, ça ira je suis là et il n'y a personnes d'autres. Je te fais le garde du corps. »

La situation est tellement divertissante que j'oublie cette affreuse douleur persistante sur mes ovaires. Lorsqu'elle a l'occasion de prendre le papier, j'en profite pour enfin me laver les mains minutieusement.

« Je me laver les mains, je suis pas loin. »

Lui prévenir semble totalement futile mais je continue à jouer et je ne veux pas l'entendre de nouveau sangloter. Je reviens finalement devant les toilettes, surveillant les alentours et curieuse de voir à quoi ressemble mon interlocutrice.

J'entendis des pas et vis quelque chose de rose sous la porte. Du papier ! Enfin ! Je remerciai intérieurement la gentille inconnue et saisis le papier rose qui me sauvera dans tous les sens du terme. La gentille inconnue m'adressa ensuite quelques mots:

« Tiens, ça ira je suis là et il n'y a personnes d'autres. Je te fais le garde du corps. »

Puis de nouveaux pas et :

« Je me lave les mains, je suis pas loin. »
« M-merci beaucoup... »

Une partie du papier... remplit sa fonction initiale et l'autre partie sécha mes larmes. Ranw... Je dois praître ridicule. Tous ces sanglots pour seulement du papier toilette... j'aimerais apprendre à gérer cette angoisse des garçons. Après tout j'ai fait perdre son temps à cette fille, j'urai dû prévoir des mouchoirs ou je ne sais quoi. Attend, qui m'assure que c'est réellement une fille? J'hésite à sortir. On est dans les toilettes des mecs ! Deux scénarios catastrophes me vinrent en tête:

1. Cette gentille fille est un garçon à la voix efféminée qui veut me pièger;
   
2. Un garçon va voir deux filles dans les toilettes des hommes et il va s'imaginer des choses et nous faire du mal.
   

Oui ! Du mal, précisément ! C'est pour cela que je dois sortir de ces WC et protéger cette inconnue !

Je m'accroupis pour regarder sous la porte de ma cabine: aucun garçon à l'horizon, bien. Je défis le loquet de la porte et tournai la poignée afin de sortir. Je fis ça très doucement, la gentille inconnue ne m'a pas entendue. Je la voyais de dos. Elle a l'air jolie. Surtout, elle a l'air du sexe féminin. Rah... Je poussai un soupir de soulagement puis lui dit d'une voix neutre (habitude):

« Je suis sortie, encore merci. Je suis Eriko Satou, de la maison Rubis. »

Alors que je sortis des toilettes, la gentille inconnue m'entendis lorsque je l'ai prévenue de ma sortie, se retourna et s'adressa à moi avec un superbe sourire:

" Moi c'est Yumie, de la maison Saphir. Lieu original pour une rencontre. "

Quel joli prénom, et elle même est très jolie. Elle a des cheveux châtains clair, des yeux noisettes, la peau pâle et ses cheveux sont attachés en deux jolies nattes. Niveau morphologie? Elle a un petit peu plus de formes que moi, déjà. Je hochai doucement la tête sans rien dire. J'aurai pû dire "enchantée" ou encore un simple "d'accord" mais je n'en étais pas capable. Je pouvais juste hocher la tête en la regardant. Son visage est sans maquillage, et heureusement d'ailleurs, ça aurait gâché l'attrait naturel qu'il a.

Elle sembla avoir très mal au ventre; je m'inquiétai et sentis quelque chose dans mon coeur. Du stress? Après tout, je n'ai pas eu beaucoup de contacts sociaux depuis 5 ans. Normal que je stresse de voir une de mes premières rencontres sur le point de mourir dans d'atroces souffrances. Elle s'adressa ensuite à moi:

" Eh, ça te dirait de m'accompagner à l'infirmerie ? Je dois prendre des médicaments parce que j'agonise là. "

C'est vrai que les filles ont ce genre de problèmes, moi pas encore. Elle veut que je l'accompagne pour soulager sa douleur. Pourquoi pas? Après tout, je lui dois un service de toute manière. Et je suis tout à fait pour sortir de ce repère hygiénique pour hommes. Je hochai de nouveau la tête et sentis l'ébauche d'un petit sourire sur mon visage. J'espère que ce n'est pas à cause de sa souffrance, je peux me montrer peste, mais je ne suis pas cruelle pour autant.

" J't'achèterai même quelque chose à manger pour te remercier d'm'avoir accompagné. "

Après cette déclaration, mon sourire fut réel. Je suis du genre à beaucoup manger, d'une part car j'aime les bonnes choses, et d'autre part car si je grossis un jour, j'aurai enfin de la poitrine... bref.

" Je suis d'accord. Après tout, je te dois un service et cet endroit est dég... heu pour hommes. "

Je ne suis pas très honnête, pas plus que d'habitude. Car ce que j'aurai vraiment dit si j'étais sincère, ce serait " J'ai hâte de manger avec toi ! Je peux t'appeler senpai? ", Car oui, je suis sûrement une des plus jeunes de l'académie et Yumie est forcément une senpai. Bref, je me perd dans mes pensées. Je vais donc accompagner Yumie à l'infirmerie et on ira manger.