Timide et Perdu... [PV Yumiko]

Une semaine...une semaine s'était écoulée depuis l'incident. L'épaule d'Alric n'était plus blessée, mais le médecin lui avait dit qu'il conserverait une cicatrice. Marqué à jamais...cela sonnait un peu comme une malédiction. Le jeune garçon prit son masque dans sa main et le fixa...

- Pfff...je suis complètement perdu. D'abord cette agression, où j'ai réussi, je ne sais comment, à faire fuir ce taré. Ensuite le fait que je me sois réveillé dans mon lit, sans personne pour m'expliquer ce qui s'était passé, et enfin cette étrange lettre qui m'annonçant que je suis reçu dans cette académie...Académie Tsuki...

Tournant la tête vers la fenêtre, Alric répéta plusieurs fois ce nom. Non, le nom n'était pas anglais, malgré le fait que l'académie se situait en Angleterre, mais plutôt japonais. Étrange...
Mais ce qui surprenait Alric était le fait que cette académie l'ait accepté, alors qu'il n'a pas souvenir d'avoir, un jour, envoyé une quelconque lettre de demande d'intégration. Il est vrai que ses résultats étaient loin d'être mauvais, mais de là à ce qu'une académie privée s’intéresse à lui et lui propose de la rejoindre, il y avait tout de même quelque chose de bizarre. Enfin, ce qui terminait d'inquiéter Alric était le fait que l'académie Tsuki ne soit située sur aucune carte de l'orphelinat, comme si elle n'existait pas. Un plan était fourni avec la lettre, détaillant ,avec une précision incroyable, le trajet que devait effectuer Alric de l'orphelinat à l'académie, quels lignes de bus prendre, où s'arrêter,...
Il y avait de quoi être perplexe, voire carrément effrayé. Mais cette académie était surtout une chance inespérée pour Alric de faire ses études dans une académie privée, sûrement très fameuse.
Alric était plongé dans ses réflexions lorsqu'il entendit la  voix du chauffeur lui annoncer:

- Terminus, petit! 'Faut qu'tu descendes maintenant!

Surpris, Alric remit son masque sur la tête et s'excusa. Il sortit du bus. Après avoir un peu marché, il arriva devant l'imposant portail de l'établissement.
...
...
...
...Il n'y avait personne. Alric consulta le contenu de l'enveloppe afin de voir si la lettre parlait d'un quelconque rendez-vous ou entretient... Rien. Cependant, Alric trouva un trousseau de clés où était marquée sur l'une d'elle: "Chambre 6M, Alric". Il trouva aussi un badge magnétique portant l'emblème de l'académie. Hésitant quelques instants, Alric se décida à tenter de l'utiliser afin d'ouvrir les portes du portail. Lorsqu'il passa le badge sur un petit boitier près de la porte, ce dernier émit un bip strident. Les portes s'ouvrirent, permettant à Alric d'entrer. D'un pas hésitant, enlevant doucement son masque afin d'élargir son champs de vision, Alric s'engagea dans l'enceinte de l'académie Tsuki, mal à l'aise et surtout,...perdu...

Concrètement, je commençais à en avoir marre de tous ces cours à rattraper. Où en étais-je avant cette histoire avec Kô? Dire qu'en plus de mes quinze années de retard, j'en avais eu à cause de mon père qui m'avait obligé à mettre fin de mes jours, faute de me persuader de rentrer au Japon. Enfin... que des histoires passionnantes qui avaient contribué à me retarder dans mes études. Au rythme auquel j'allais, ce ne serait pas facile de devenir médecin. Malgré les encouragements de mon petit-ami, de mes amis et de ma soeur, je n'étais pas loin de baisser les bras et de craquer. Pourtant, je gardais toujours le sourire et mon envie de venir en aide aux autres. Je ne voulais qu'ils pâtissent de mon état d'esprit et de mes problèmes.

Ce jour-là, je revenais d'une étude et me dirigeai vers mon dortoir pour prendre quelques affaires. J'avais envie de finir mes devoirs rapidement pour pouvoir rattraper les leçons que j'avais ratées le mois dernier. Un mois... Cela me paraissait si loin, pourtant j'en avais bien bavé et il m'avait parut si long. A chaque fois que mes pensées me menaient aux souvenirs laissés par cette période que je détestais, je grimaçais. Je m'en voulais d'avoir été si bête! Et, malheureusement, cette expérience m'avait rendue assez méfiante envers les personnes que je ne connaissais pas. Bien entendu, je ne voulais pas que cela m'empêche d'aider mon prochain, mais je me refusais de faire la conversation aux inconnus. Plus asociale qu'avant, c'était ce que j'étais devenu...

Plongée dans mon listing de ce que je voulais et devais faire avant la fin de la journée, je ne faisais pas attention à mon environnement. Du coup, quand un nouvel élève arriva sans prévenir, regardant tout autour de lui comme absorbé par la grandeur des lieux, je fonçai sur lui sans le voir. Surprise par le choc, je tombai à terre sans trop me faire mal. Ce ne fut pas cela qui me laissa coi, mais plutôt l'appréhension de ce que me réservait cette rencontre.

BAAM!

Trop occupé à contempler l'immensité des lieux qui l'entouraient, Alric n'avait pas vu la jeune fille qu'il venait de heurter. Tombant par terre, Alric remit son masque d'un geste vif et nerveux, avant de demander, d'un ton mal assuré:

-Euh...ça va? Désolé, je ne t'avais pas vu, tu ne t'es pas fait mal?

Se relevant, il tendit sa main à la fille pour l'aider à se relever. Toutes les affaires de celle-ci étaient éparpillées par terre.

-Oh mince! Excuses-moi, je vais tout ramasser.

Toujours son masque sur la tête, Alric entreprit donc de ramasser les affaires de la jeune fille qu'il venait de bousculer. Il se sentait un peu honteux: à peine venait-il d'arriver dans un établissement qu'il n'aurait jamais pensé, avoir un jour la chance d'intégrer, qu'il bousculait une élève et faisait tomber ses affaires. Il n'y avait pas à dire, il était le roi des gaffeurs.
Une idée lui traversa soudain l'esprit: pourquoi ne pas demander à la jeune fille où était le bureau du directeur? Après tout, c'était le meilleur moyen pour lui de faire savoir qu'il venait d'arriver à l'académie. Mais n'était-ce pas  impoli de solliciter l'aide d'une fille à qui on venait de causer du tort? Bon, Alric n'avait pas vraiment le choix: c'était soi cela, soit rester ici à attendre pour, dieu seul sait, combien de temps. Prenant une grande inspiration, Alric demanda à la jeune fille:

-Je suis vraiment désolé de vous déranger, mais je viens juste d'arriver ici, et je ne sais pas où je dois me rendre. Seriez-vous où se trouverais le bureau du directeur afin que je puisse mettre au clair cette situation, s'il vous plait...? désolé... Oh, et... je  m'appelle Alric Legion... Quelle est votre nom?

Si Alric n'arrivait pas à articuler ,ne serait-ce qu'un mot, sans son masque, il maîtrisait, en revanche, plutôt bien la langue de Shakespeare, auteur qu'il appréciait particulièrement, soit dit en passant.

-Euh...ça va? Désolé, je ne t'avais pas vu, tu ne t'es pas fait mal?

Je lui fis signe que non sans arriver à lui répondre oralement. J'étais bien trop tendue pour ça. Tout comme pour accepter l'aide qu'il me proposait pour me relever alors que j'étais toujours assise à terre, entourée de mes affaires. Aussitôt qu'il s'aperçut il s'exclama avant de m'aider à les rassembler :

-Oh mince! Excuses-moi, je vais tout ramasser.

De temps à autres, je lui jetais des petits coups d'oeil curieux. Pourquoi portait-il un masque? Avait-il quelque chose à cacher? Je n'étais pas certaine de vouloir le savoir. Non pas que son sort ne m'intéressait pas, mais j'avais peur. Il ne fallait pas m'en vouloir, après ce que j'avais traversé. Je savais que ma naïveté était en grande partie la cause de mes récents problèmes, mais il n'y avait pas eu que cela. Si les personnes qui s'amusaient du malheur des autres se trouvaient une autre occupation, peut-être aurais-je eu le courage d'adresser quelques mots, même timidement, à ce jeune homme au masque.
Lorsque nous eûmes terminé, nous nous levâmes et il me rendit mes affaires, à savoir des cahiers et des livres de cours. J'allais me décider à m'en aller, trop anxieuse pour songer à lui demander la raison de sa présence ici (il ne portait pas l'uniforme alors que nous étions en semaine), quand il prit une grande inspiration. Me mordant la joue, je l'écoutai me demander :

-Je suis vraiment désolé de vous déranger, mais je viens juste d'arriver ici, et je ne sais pas où je dois me rendre. Seriez-vous où se trouverais le bureau du directeur afin que je puisse mettre au clair cette situation, s'il vous plait...? désolé... Oh, et... je m'appelle Alric Legion... Quelle est votre nom?

Avant de comprendre que c'était à moi qu'il s'adressait, à cause du vouvoiement, je me mis à regarder tout autour de nous avant de reporter mon attention sur lui.

- Miko... lui répondis-je dans un murmure.

Je laissai planer un léger silence qui me permit de reprendre courage avant de plus étayer ma réponse et d'ajouter quelques éléments :

- Appelles-moi Miko. Enchantée, Alric-kun. Suis-moi.

Ce fut tout ce que je parvins à formuler, serrant mes cahiers contre ma poitrine. Puis, vérifiant qu'il m'emboîtait le pas, je le conduisit vers le bureau du directeur. Je marchais d'un bon pas, bien que ce ne fut pas le plus rapide qui soit. Je ne voulais pas qu'il croit que je le fuyais.

-Quelle est votre nom?

Alric se sentit tout d'un coup un peu idiot: il venait de bousculer une fille, et maintenant, il lui demandait de l'aider ainsi que son nom, toujours son masque sur la tête. Il s'attendait à ce que la jeune fille s'enfuit de peur, mais au lieu de cela, elle regardai partout autour d'elle, avant de répondre d'une voix tout aussi timide que celle d'Alric:

-Miko...

Il n'y avait pas de doute: elle était effrayé par Alric, ce qui était assez ironique en soi, puisque Le Mask était, sinon plus, aussi effrayé qu'elle.
Un long silence plana avant que la jeune fille arrive à articuler autre chose:

- Appelles-moi Miko. Enchantée, Alric-kun. Suis-moi.

Elle avait visiblement reprit un peu confiance, même si ce n'était pas le cas d'Alric. Elle se mit à marcher vers un des bâtiments, avant de tourner la tête. Alric mit quelques secondes avant de comprendre qu'il devait la suivre. Il fallait dire qu'il était encore un peu dans un état un peu "bug". Empoignant la poignée de sa valise, il suivit Yumiko.
Durant ce petit incident, Alric ne s'était pas rendu compte que l'une des ficelles de son masque s'était abîmée, et qu'elle ne mettrait pas longtemps avant de lâcher...et surtout, chose qu'il ne pouvait pas savoir, son pouvoir s'était activé.
Toujours sur les pas de Yumiko, Alric se sentait de plus en plus mal à l'aise: il était la seule personne, au milieu de tous ces élèves, à ne pas porter d'uniforme et à avoir une valise dans la main...ainsi que, évidemment, un masque sur la tête.
Arrivés à une porte, qui devait donc être la porte d'entrée de la salle du directeur, Yumiko lui indiqua où il était.
Posant sa valise par terre, il frappa à la porte une première fois...Pas de réponse...
Il frappa une seconde fois... Toujours rien. Tentant une ultime fois, il demanda d'une voix assez forte:

Excusez-moi, il y a quelqu'un?

Rien de rien. Alric soupira, et tournant la tête vers Yumiko, il la remercia. C'est à ce moment précis que son masque tomba, révélant un visage identique à celui de la jeune fille.

Lorsque nous fûmes devant la porte du directeur, que je n'avais jamais rencontré, le jeune homme posa sa valise non loin de lui et toqua. Il eut beau faire des essais ou même demander s'il y avait quelqu'un, il n'eut aucune réponse. Cela ne m'étonna pas vraiment. Peu de gens l'avaient rencontré et je me demandais pourquoi cela changerait maintenant.
Visiblement désespéré par la situation, Alric-kun soupira avant de se retourner vers moi en me remerciant. Je restai là, sans lui répondre : un détail pendant qu'il me tournait le dos m'avait sauté aux yeux et surprise au point de me laisser sans voix. Ses cheveux étaient devenus aussi longs et blonds que les miens. Mais ce ne fut pas tout. Lorsque son masque tomba ce ne fut pas le visage encore inconnu de mon interlocuteur que je vis... mais le mien. Choquée, je laissai tomber encore une fois mes affaires au sol en le fixant avec des yeux ronds. Ralentis pas toutes les émotions qui restaient dans mon esprits, ma réflexion mit du temps à comprendre qu'il devait s'agir de son pouvoir. Voilà qui était fort peu commode. Le pire était certainement qu'il ne semblait pas s'en apercevoir. Timidement, avec le sentiment d'être bête comme jamais, je lui demandai :

- Euh... Tu... Ton pouvoir c'est de changer de visage?

Devant son incompréhension flagrante, et le fait qu'il ne semblait pas savoir ce qu'il faisait là, je lui pris la main et l'entraînait dans les couloirs avec une détermination dont je faisais rarement preuve. Sur le chemin, je lui expliquai :

- A l'Académie Tsuki, nous sommes tous dotés d'un pouvoir. Par exemple, moi, j'ai celui de guérir les maladies des gens en les touchant. Mais je connais des personnes qui ont le pouvoir de se transformer en félin, ou de créer des boules de lumière ou même de se faire pousser des ailes et voler avec. Bref!

Quand j'eus trouvé un espace avec un miroir, et que j'eus vérifié qu'il avait toujours mon visage, je le plaçai devant le fameux miroir et lui dit :

- Faut croire que le tient est de changer de visage.

Après cela, je le laissai digérer la nouvelle en l'observant. Comment allait-il réagir face à cela?

Le masque d'Alric venait de tomber sur le sol. La collision du masque et du sol fit un bruit sourd. Alric sursauta et ramassa précipitamment son masque. Relevant les yeux, il croisa le regard de Yumiko. Cependant, un détail le frappait: la jeune fille l'observait avec un air d'incompréhension, un peu comme s'il elle se trouvait devant un extraterrestre. Se relevant, Alric remit très vite son masque. L'air étonnée de Yumiko l'interrogeait. De nombreuses personnes l'avait mainte fois regardé de la même façon, mais c'était seulement lorsqu'il portait son masque, pas l'inverse! Aucun deux ne bougeait lorsque la jeune fille laissa tomber une seconde fois ses affaires sur le sol, faisant au passage resursauter Alric. Il allait se repencher afin de l'aider à ramasser ses affaires, une seconde fois, mais Yumiko lui demanda soudain:

- Euh... Tu... Ton pouvoir c'est de changer de visage?

Alric la regarda avec le même air d'incompréhension que cette dernière affichait précédemment, même si elle ne pouvait pas le voir puisqu'il avait remit son masque. Il allait lui demander ce qu'elle voulait dire lorsque la jeune fille lui prit la main et l’entraîna dans un des couloirs. Sur le chemin, elle reprit la parole:

- A l'Académie Tsuki, nous sommes tous dotés d'un pouvoir. Par exemple, moi, j'ai celui de guérir les maladies des gens en les touchant. Mais je connais des personnes qui ont le pouvoir de se transformer en félin, ou de créer des boules de lumière ou même de se faire pousser des ailes et voler avec. Bref!

-Qu...hein?

Alric était tellement hébété qu'il n'arrivait même pas à articuler. Les deux jeunes gens arrivèrent à une pièce où il avait un miroir. Yumiko plaça Alric devant et lui dit:

- Faut croire que le tient est de changer de visage.

Malgré le masque recouvrant son visage, de long cheveux blonds tombèrent sur ses épaules. Alors, tout doucement, en tremblant, Alric retira le masque de son visage et sursauta une nouvelle fois: il avait exactement la même tête que Yumiko. Il n’arrivait pas à croire ce qu'il voyait.

-J...Je...J-J-J'ai...Aah!

Il tomba par terre, abasourdi. De longues minutes passèrent avant qu'il ne reprenne ses esprits. Son premier réflexe fut de se pincer le bras. Rien.
Il se releva et se regarda une nouvelle fois dans le miroir. Rien à faire, il avait toujours la tête de Yumiko. Pris de panique, il se rapprocha de Yumiko et lui demanda:

-T-T-Tu sais ce qu'il se passe ici?? Si tu s....SAIS ça, est-ce que tu sais comment je dois faire....ce que je dois faire pour redevenir normal??!! Je t'en supplie, AIDE-MOI!

Il en avait les larmes aux yeux. Il ne savait pas ce qu'il allait devenir. De plus, Il n'avait pas encore été enregistré auprès de l'Académie et ne savait même pas à qui s'adresser pour valider son entrée à Tsuki.

Doucement, certainement apeuré par ce qui l'attendais, il retira le masque qu'il avait remis en voyant mon air surpris de plus tôt. D'un certain côté je me demandais vraiment ce que pouvais bien représenter ce morceau de bois pour lui... Mais c'était certainement personnel et je n'avais aucunement envie d'entrer ainsi dans sa vie privée. D'autant plus que, lorsqu'il l'eut ôté, il commença à paniquer et tomba au sol. Sans bouger, je lui laissai le temps de se remettre. J'étais un peu inquiète, mais je savais que si je le brusquais ce serait pire pour lui. Il lui fallait certainement un peu de temps pour assimiler la présence de son don. Comment avais-je réagis, moi, lorsque j'avais appris que je pouvais guérir les maladies et que c'était la faute de mon pouvoir que j'avais été enfermée comme un monstre? Je ne parvenais pas à m'en rappeler...

Me sortant de mes pensées, le jeune homme se releva et, tremblant, il regarda une nouvelle fois dans le miroir. Il vint ensuite vers moi, complètement paniqué (ce qui ne me rassura pas du tout) et me demanda :

-T-T-Tu sais ce qu'il se passe ici?? Si tu s....SAIS ça, est-ce que tu sais comment je dois faire....ce que je dois faire pour redevenir normal??!! Je t'en supplie, AIDE-MOI!

Prenant sur moi, je tus mes propres tremblements qui s'étaient éveillés devant un tel vent de panique, et lui mis mes deux mains sur ses épaules. Là, les sourcils froncés et d'une voix dans laquelle sonnait une grande détermination, je lui répondis :

- Dans un premier temps, il faut que tu te calme! Respire profondément et écoute moi avec attention : je vais t'expliquer quelque chose sur les pouvoirs. Ici, nous avons tous des dons différents qui ont des contrecoups qui n'ont parfois rien à voir les uns avec les autres. Peut-être que ton visage reviendra avec le temps, mais paniquer ne t'aidera pas. Alors reste tranquille un moment et réfléchis un peu aux possibilités qui s'offrent à toi.

Je le lâchai doucement et poussai un léger soupir comme pour mettre fin à cette force d'esprit qui ne me ressemblait pas vraiment. Je repris ensuite d'une voix plus douce :

- En tous les cas, je n'ai pas vraiment entendu parler de pouvoir ressemblant au tient qui laisse une trace indélébile sur son utilisateur. Je pense donc que tu pourras aller finaliser ton inscription plus tard. Si vraiment ça persiste, je t'emmènerais à l'infirmerie.

Je lui fis un léger sourire et lui annonçai :

- Bienvenu à l'Académie.

Soudain, Yumiko saisit les épaules d'Alric, puis, le regardant avec un regard assez sévère, elle lui dit:

- Dans un premier temps, il faut que tu te calme! Respire profondément et écoute moi avec attention : je vais t'expliquer quelque chose sur les pouvoirs. Ici, nous avons tous des dons différents qui ont des contrecoups qui n'ont parfois rien à voir les uns avec les autres. Peut-être que ton visage reviendra avec le temps, mais paniquer ne t'aidera pas. Alors reste tranquille un moment et réfléchis un peu aux possibilités qui s'offrent à toi.

Alric se calma. La jeune fille le lâcha et continua:

- En tous les cas, je n'ai pas vraiment entendu parler de pouvoir ressemblant au tient qui laisse une trace indélébile sur son utilisateur. Je pense donc que tu pourras aller finaliser ton inscription plus tard. Si vraiment ça persiste, je t'emmènerais à l'infirmerie.

Progressivement, Alric reprit pleinement le contrôle de ses émotions. Étrangement, passé le premier choc, il prit la nouvelle concernant la vraie nature de l'Académie Tsuki avec un calme qui le surpris lui-même.

-Bienvenu à l'Académie.

Alric ne savait plus trop quoi penser. Une foule de pensées se bousculaient dans sa tête.

-"Alors tout cela est normal? Ce n'est pas un rêve ou un cauchemar? Si ce qu'elle dit est vrai, alors ça veut dire que ma tête reviendra à la normale d'un moment à l'autre. Et surtout...je possède un pouvoir! Comme un super-héros! C'est incroyable!", pensa le garçon au masque.

Il eut d'ailleurs une idée: si son pouvoir était de changer de tête, peut-être qu'en "modifiant" la tête actuelle, l'effet allait s'annuler plus vite!
Il saisit une fine mèche de "ses" cheveux, et l'arracha. Rien ne se passa. Alric éprouva un léger sentiment de déception mais aussi, étrangement, un léger sentiment de soulagement.
Il était excité à l'idée d'en apprendre plus sur son pouvoir, mais, pour l'heure, il fallait qu'il trouve un moyen de reprendre son apparence normale, et surtout, de finaliser son inscription.
Un peu plus confiant, il demanda à Yumiko:

-Merci beaucoup de ton aide! Grâce à toi, je comprends un peu mieux ce qui m'arrive et aussi pourquoi j'ai été acceptée dans cette université...Cependant, je pourrais abuser et te demander un dernier service? Pourrais-tu me conduire à un responsable capable de m'en dire plus sur l'Académie, et surtout, capable de finaliser mon inscription, s'il te plaît?

Allait-elle accepter?