Apprentie médecin - Pv Natsume

Je ne savais pas quoi faire.  J'avais encore des devoirs à faire, mais mes pensées dérivaient sans cesse vers ma rencontre avec Narok. Cette dernière s'était très bien passée jusqu'à ce qu'il essaie de me faire comprendre que tout ce que j'avais vécu faisait partie de la vie que je découvrais et qu'il fallait que je m'endurcisse. J'en souffrais encore, ne serait-ce parce que ses mots étaient encore pire que ce que Kô avaient prononcés un peu plus d'un mois plus tôt... et que je n'étais pas encore remise de ce qu'il s'était passé ce fameux mois. Mais je ne lui en voulais pas du tout. Après tout, il avait fait cela pour essayer de m'aider. Cependant, cela m'amenait à devenir totalement paranoïaque alors que je n'étais devenue que méfiante avant cela. Bien que je pensais toujours qu'une personne ne pouvait pas être foncièrement mauvaise, même Kô qui me faisait extrêmement peur, j'avais constamment peur de dire quelque chose qui me mette en péril. Moi, ou une personne à laquelle je tenais énormément.

N'en pouvant plus, je me levai de mon lit sur lequel je m'étais lovée en observant mes bracelets, et parti pour une "promenade". Ce n'en étais pas vraiment une puisque j'avais dans l'idée de faire quelque chose qui me fasse sentir utile, à ma place. J'avais le sentiment de n'être qu'une étrangère qui n'avait ni famille, ni vrai maison où rentrer... Je tournais seulement autour de personnes que j'appréciais énormément, dont une plus particulièrement. Je ne pouvais cependant pas aller le voir : il était avec son frère pour l'aider. Je ne savais pas exactement ce qu'il avait comme problème, mais je savais que c'était quelque chose de très important puisque même Yumi, ma soeur, s'en inquiétait.

Lorsque je fus devant la porte de l'infirmerie, je pris un temps pour vérifier que personne ne m'avait suivi et j'entrai en silence. L'infirmière était certainement allé prendre une pause puisqu'elle n'était pas là. D'un certain côté, cela m'arrangeait.  D'autant plus que je vis un jeune homme aux cheveux blancs qui était couché dans un des lits. Il semblait avoir super mal... Après avoir refermé la porte derrière moi, je m'approchai rapidement de lui, m'assis sur une chaise et posai une main sur son front comme si je voulais prendre sa fièvre. Après quelques secondes pendant lesquelles j'avais utilisé mon pouvoir de guérison, je sentis le contrecoup arriver. Je savais qu'il était guéris et qu'il n'était plus en danger, mais sa maladie n'avait rien de banale. C'était un ulcère à l'estomac. Autant dire que j'allais dormir pendant une bonne heure, au moins. C'est sur cette pensée-là et l'espoir qu'il ne serait pas trop inquiet pour moi que je m'évanouis, tombant sur le sol.

8h du matin' : comme à mon habitude, je venais tout juste de m'endormir, j'avais passé la nuit à lire pour m'occuper et une fois mon livre fini, je m'étais écroulé sur mon lit et endormie sans grandes difficultés, mais cette fois mon repos fut de courte durée, j'avais été tirée de mon sommeil par de fortes douleurs à l'estomac, j'attendis que la douleur passe, mais au bout de trente minutes à me tordre de douleurs dans mon lit, je finis par me résigner à aller à l'infirmerie, mais avant ça, je décidai de prendre une douche, l'eau tiède de la douche me fit presque oublier la douleur quelques instants, mais le répit fut de courte durée, après quelques minutes, je sortis de la douche, j'enfilai des vêtements propres et je sortis de ma chambre en prenant soin de fermer la porte derrière moi, je n'avais aucune idée de l'endroit où l'infirmerie se trouvai alors je vagabondai dans les couloirs pendant de longues minutes avant de finalement la trouvée " Enfin " me dit-je avant d'ouvrir la porte, j'entrais donc dans l'infirmerie qui était malheureusement déserte " Eh merde " je restais quelques minutes debout au milieux de la pièce à attendre le retour de l'infirmière avant de me décider à m'allonger sur un lit en attendant que quelqu'un vienne. Mes yeux se closent et j'attendais en silence le visage crispé par la douleur, les minutes s'écoulaient lentement et le temps me semblait s'écouler très lentement, presque figé. Le bruit de la porte qui s'ouvre me sortit de mes pensées, j'entendis la personne s'approcher de moi et sentie une main se poser sur mon front. C'était une sensation très étrange à la seconde ou sa main, c'était posé sur mon front la douleur avait commencé à s'atténuer pour finir par disparaitre quelques instants plus tard, j'ouvris finalement les yeux pour voir qui m'avait soigné. Mon regard se posa sur une jeune fille qui devait avoir à peu près mon âge, elle avait de jolis cheveux blonds des yeux bleu clair lumineux qui attirèrent mon regard, je n'eus pas le temps de la détailler plus que ça, car à ma grande surprise, elle tomba au sol soudainement, je sortis de mon lit d'un bond pour aller la voir " Hey , qu'est-ce qui t'arrive ? " Aucune réponse, elle venait de s'évanouir, je pris quelques instants pour réfléchir et la pris finalement dans mes bras puis l'allongea sur le lit " La poisse, faut que ça tombe le jour ou l'infirmière est absente "Je soupirai un grand coup et m'assis à son chevet attendant le retour de l'infirmière ou son réveil ...

Environ une heure et demi plus tard, je commençai doucement à reprendre conscience. Les yeux clos, je me fis la remarque que j'étais allongée sur quelque chose de bien moelleux? Avec une lenteur exaspérante, mes souvenirs revinrent partiellement avant que je n'ouvre les yeux d'un coup en me relevant, affolée. Je venais de me rappeler que j'avais guérit quelqu'un d'un ulcère à l'estomac et l'idée que mon pouvoir ait pu avoir un raté sans que je le sache m'avait fait paniquer. Tournant la tête pour regarder tout autour de moi, je fus soulagée de le voir assis à mon chevet.
Tiens? Je n'étais pas tombée au sol? me demandai-je en fronçant les sourcils.
Alors qu'il me semblait être tombée au sol, j'étais désormais assise dans le lit du jeune homme, à l'infirmerie. Encore une fois, après que j'eus déterminé où j'étais, je regardai autour de moi pour vérifier que l'infirmière n'était pas là. Je ne la vis pas, mais cela ne voulait rien dire...
Quand je fus enfin remise de mon réveil brusque et que j'eus retrouvé tous mes souvenirs de ce qu'il s'était passé, je me tournai vers mon patient, à genoux sur le lit, et je lui dit timidement :

- B-bonjour. Je suis désolée, si je t'ai inquiété... mais je t'ai guéris d'un ulcère à l'estomac à l'aide de mon pouvoir.

Mon regard se perdit un instant dans ses yeux dorés avant que je le détourne, les joues rouges. Cette couleur était la même que celle colorant les iris de ma soeur et mon père. Les souvenirs et ma "paranoïa" m'avaient fait baisser les yeux.

- Comment te sens-tu? finis-je par lui demander en m'asseyant plus confortablement sur le lit.

Ce changement de position, pour moi, était pour cacher mes problèmes passés, pour qu'on ne devine pas que quelque chose s'était passé quand j'étais encore chez mes parents. Je ne voulais plus raconter à des inconnus mon passé. D'un certain côté, je suivais les conseil de Narok pour éviter d'être à nouveau victime de chantage.

Après avoir déposé la jeune fille dans mon lit et m'être assis à son chevet, j'avais passé quelques minutes à l'observer un peu inquiet, mais après de longues minutes d'attente, je finis par comprendre qu'elle n'était pas prête de reprendre connaissance, c'est donc sur cette pensée que j'attrapai un magasine trainant sur la table de chevet, je le lus assez rapidement, rien de vraiment passionnant. Le temps s'écoulait bien lentement et la jeune fille était toujours inconsciente, sans y faire attention, je posai mon coude sur la table de chevet posant ma tête sur ma main et jetant quelques coups d'œil à la jeune fille de temps à autre pour vérifier son état.

Environ 1h30 s'étaient écoulées depuis mon arrivé à l'infirmerie, je commençais à somnoler appuyer sur mon coude, lorsque je sortis de ma léthargie la jeune fille était à genoux sur le lit et d'une petite voix, elle s'adressa à moi " - B-bonjour. Je suis désolée, si je t'ai inquiété... Mais je t'ai guérie d'un ulcère à l'estomac à l'aide de mon pouvoir. " Je mis quelques instants à assimiler sa phrase, une fois cela fait des souvenirs me revinrent et je me perdis dans mes pensées " Un ulcère, si je ne me trompe pas, c'est une sorte de trou dans l'estomac, j'ai lu un truc la dessus quand j'étais encore à la maison, je crois que ça disait que ça pouvait être la cause du stress de la clope ou de l'alcool, mais que dans la plupart des cas ça viens d'une bactérie, ma consommation en alcool et en clope étant assez faible, je doute que ça vienne de là de plus je ne pense pas être suffisamment stressé pour avoir un ulcère, alors je pencherai pour la bactérie "

Quand je repris mes esprits, la jeune fille me regardait dans les yeux, je n'eus pas vraiment le temps de profiter de cet échange, car elle détourna le regard rapidement, je passais une main dans mes cheveux assez gêné du silence qui s'installa, mais la jeune fille le brisa assez rapidement, elle me demanda comment je me sentais, je pris quelques secondes pour réfléchir avant de lui dire, un sourire chaleureux au coin des lèvres " Beaucoup mieux grâce à toi, merci de m'avoir soignée, je ne sais pas comment te remercier " Je fis une petite pause et repris " Et toi comment va-tu ...? Je ne sais même pas ton prénom ... Moi s'est Natsume enchantée et merci " Des tas de questions fusait dans ma tête, mais je préférai la laisser respirer un peu, je me contentai d'un sourire amical et attendis calmement sa réponse.

Spoiler:

Discrètement, je regardai sa réaction face à mon comportement et à moi-même. Je fus surprise mais non mécontente de m'apercevoir qu'il souriait avec chaleur. J'eus donc le courage de le regarder en face alors qu'il me répondait :

- Beaucoup mieux grâce à toi, merci de m'avoir soignée, je ne sais pas comment te remercier.

Me remercier? Mais je ne voulais pas qu'il me remercie! Ce n'était pas pour avoir de quelconques reconnaissances que je soignais autrui... Je voulais simplement les aider, faire en sorte qu'ils ne souffrent plus autant. J'aurais donc voulu lui dire que me remercier n'était pas la peine mais il ne me laissa pas le temps de savoir comment le dire puisqu'il reprit :

- Et toi comment va-tu ...? Je ne sais même pas ton prénom ... Moi s'est Natsume enchantée et merci.

C'est seulement lorsqu'il me le demanda que je me rendis compte que je ne m'étais pas présentée. Honteuse, je me mordis la joue avant de lui répondre, penaude :

- G-... Je suis désolée. Je m'appelle Yumiko. Et tu n'as pas besoin de me remercier : je soigne tous ceux que je peux, tous les jours.

Je me tus quelques instants, ne sachant pas s'il était poli pour moi de partir maintenant et ainsi. J'avais très envie de prendre la poudre d'escampette pour retrouver mes amis. Mais je ne voulais pas le froisser de peur qu'il soit comme Kô, ou méchant d'une façon différente. Je ne le connaissais pas et je n'étais pas certaine de la marche à suivre dans ce genre de situation... Mais, après un coup d'oeil à son uniforme, je sus qu'il faisait partie de ma maison. Un Saphir. Etait-il possible qu'il puisse être méchant envers autrui? Mes pensées allèrent vers Narok, un autre Saphir, mais je chassai bien rapidement ce qu'il m'avait fait subir, me rappelant que c'était pour m'endurcir, essayer de m'aider après avoir su que j'avais été victime de chantage. Non, je ne pouvais tout de même pas me fier aux maisons pour me permettre de juger de la gentillesse d'une personne. Après tout, il existait des Rubis particulièrement gentils sous leurs méthodes un peu rustres et leurs airs bourrus.

Confortablement assis au fond de ma chaise, j'écoutais attentivement sa réponse :" - G-... Je suis désolée. Je m'appelle Yumiko. Et tu n'as pas besoin de me remercier : je soigne tous ceux que je peux, tous les jours." Je ne pus m'empêcher d'être surpris, elle soignait tous les gens qu'elle pouvait tous les jours, si j'avais bien compris son pouvoir lui permettais de soigner les gens, je ne savais pas si son pouvoir lui permettait de tout soigner, mais au vu de son évanouissement soigné quelqu'un n'était pas sans conséquence, je me fis une réflexion dont je n'étais pas vraiment fier

" Cette fille est vraiment trop gentille, si je possédais un tel pouvoir, je doute que je m'en serve pour aider tout le monde comme elle "

Je lâchai un petit soupire déçu de moi-même et posa mon regard dans le sien. " Yumiko ? C'est un joli nom " Je lui fis un sourire et repris " Je doit dire que tu m'impressionne, c'est rare de croiser des gens aussi gentils et désintéresser que toi, ça me rassure de voir qu'il y a des gens comme toi dans notre école " Mes yeux se détachèrent des siens et j'observais l'infirmerie toujours déserte " Toujours personne " me dit-je avant de reposer mon regard sur elle

" On dirait que personne ne viendra aujourd'hui, si tu veux, tu peux y aller ne t'en fais pas, je me sens beaucoup mieux grâce à toi " J'avais sortie cela sans m'en rendre compte, non pas que sa présence me dérangeait, mais Yumiko semblait assez timide et je ne voulais pas la retenir inutilement. Je lui fis un sourire chaleureux pour ne pas qu'elle ai l'impression que sa présence me gêne. J'avais pris l'habitude de sourire aux gens, pas vraiment, car j'étais joviale, mais plutôt, car c'était plus simple et agréable que faire la tête. Je m'étirai légèrement et me réinstallai sur ma chaise curieux de savoir si elle allait rester ou partir.

Suite à ma présentation, je l'entendis pousser un soupire. Peut-être que, comme beaucoup, il trouvait ma façon de faire et de penser absurde. Je ne pouvais pas lui en vouloir de penser cela.

- Yumiko ? C'est un joli nom.

Je murmurais un bref remerciement en m'obligeant de sourire. Oui, il était tellement beau que mes parents l'avaient aussi donné à ma petite soeur, se désintéressant totalement de moi. Mais je me contentai de le regarder sourire, gardant cela pour moi.

- Je dois dire que tu m'impressionne, c'est rare de croiser des gens aussi gentils et désintéressés que toi, ça me rassure de voir qu'il y a des gens comme toi dans notre école.

Cette fois, je rougis. Alors comme ça il ne me trouvais ni bête, ni absurde? C'était rare. Souvent, après m'avoir trouvée dans mon état de faiblesse, on me demandait de limiter l'utilisation de mon pouvoir, de faire attention à ma santé. Alors que quelqu'un me félicite d'être aussi altruiste me surprenait. Je ne fit rien pour le contredire, trop heureuse que quelqu'un me donne comme un accord.
Mon patient se mit à regarder tout autour de nous, comme s'il cherchait quelqu'un. Puis, reposant son regard doré sur moi, il fit :

- On dirait que personne ne viendra aujourd'hui, si tu veux, tu peux y aller ne t'en fais pas, je me sens beaucoup mieux grâce à toi.

Pendant quelques instants, je le regardai pesant le pour et le contre. Certes, il avait l'air mieux. Mais la fatigue m'avait prise tellement rapidement et de manière si intense que je n'étais pas certaine d'avoir fait tout ce qu'il fallait. Lui souriait. Il était sympathique. Je ne voulais pas qu'il retombe malade par ma faute. Je lui tendis donc une main et lui expliquai pour qu'il ne se pose pas trop de questions :

- Si tu le veux bien, j'aimerais vérifier d'avoir guérit totalement ta maladie. Pour cela, j'ai besoin d'un contact physique. Ne t'en fais pas, conclus-je, si j'ai bien fait le travail plus tôt, je ne m'évanouirais pas.

Ma faiblesse étant proportionnelle à la maladie soignée, si je ne guérissais rien alors je ne ressentais pas de fatigue. C'était aussi simple que cela. Certains professeurs pensaient qu'il s'agissait plutôt d'un manque d'endurance. Je n'étais pas d'accord puisque, malgré toutes les guérisons que j'effectuais, aucune amélioration n'était à noter. Ce que cela pouvait être agaçant...

Un sentiment de satisfaction m'envahissait peu à peu, j'étais content de m'être présenté à l'infirmerie aujourd'hui d'une part, car j'avais été guérie et d'autre part, car j'avais fait la connaissance de Yumiko , c'était une jeune fille calme et timide qui semblait assez réservée, sa gentillesse désintéressée la rendait vraiment mignonne, c'était la première personne dont je fis la connaissance depuis mon arrivé à l'académie et ce n'était pas pour me déplaire, j'appréciais cet échange et chose assez rare, je souhaitais même qu'il dure encore un peu.

Le sourire présent sur mes lèvres était sincère, je remarquai que Yumiko rougis légèrement après ma remarque sur sa gentillesse, c'était assez surprenant, mais ses joues rossit la rendait vraiment mignonne, je me contenta simplement de sourire sans rien dire " Si tu le veux bien, j'aimerais vérifier d'avoir guéri totalement ta maladie. Pour cela, j'ai besoin d'un contact physique. Ne t'en fais pas, si j'ai bien fait le travail plus tôt, je ne m'évanouirais pas. " Me dit-elle en me tendant la main, j'hésitai quelques instants, légèrement inquiet à l'idée qu'elle s'évanouisse tout de même, mais je décidai de lui faire confiance et plaça ma main dans la sienne

" Merci pour tout " lui dis-je avant de poser une nouvelle fois mon regard dans le sien, ses yeux bleu clair lumineux étaient vraiment magnifiques et je me laissais allez à les contempler, me perdant quelques instant dans son regard. " Ton pouvoir est vraiment fascinant " lui dis-je en reprenant mes esprits, pouvoir soigné les gens étaient un pouvoir bien utile, le mien n'avait rien de bien intéressant alors voir un pouvoir comme le sien et pouvoir en faire l'expérience me plaisait beaucoup.

Suite à ma demande, je vis que le jeune homme hésitait. Comme je pouvais le comprendre. Je n'étais pas certaine de vouloir revoir une même personne tomber dans les pommes si elle devait utiliser son pouvoir sur moi. D'autant plus que je n'étais même pas certaine du temps pendant lequel j'avais été inconsciente. Je priais tout de même pour qu'il accepte parce que je ne voulais pas qu'il souffre à nouveau de cette maladie parce que j'aurais mal fait mon "travail". Alors, quand il me donna sa main, je fus on ne peut plus soulagée.

Merci pour tout.

A cela, je lui répondis par un simple sourire avant d'user de mon pouvoir. Cela ne dura que quelques secondes qui me permirent de constater qu'il n'y avait plus de risque pour le moment. Je fus "de retour" au moment où le jeune homme annonça :

- Ton pouvoir est vraiment fascinant.

Lui lâchant doucement la main, je souris tristement et répondis simplement :

- Tout le monde n'est malheureusement pas de cet avis...

Je lui souris un peu plus franchement malgré mes sentiments contraires. J'avais plutôt envie de pleurer en repensant au traitement que j'avais subi à cause de ce pouvoir. Mais je ne devais pas le dire. Si j'avais bien compris ce qu'avait voulu me dire Narok, cette partie de mon passé était utilisable contre moi pour me faire chanter. Je devais donc taire mon passé devant lui. Du coup, je lui annonçai à mon tour :

- Tu es guéris. Normalement tu ne devrais plus avoir de problème avec cette maladie à moins que tu ne la rattrape dans le futur.

L'infirmière choisit ce moment-là pour revenir. Elle était entrée plutôt discrètement. Du coup, lorsqu'elle nous parla, je sursautai :

- Que faites-vous là?

- Il était malade et, après que je l'eus soigné, il a veillé sur moi. Désolée, nous allons nous en aller, madame.

J'allais me lever quand elle sembla me reconnaître. Elle s'approcha de moi et me prit les poignets cachés par des bracelets discrets qui m'avaient été offerts et elle fit un commentaire dont je me serait bien passée :

- On dirait que tu as bien cicatrisé, Yumiko. Si tu as besoin de parler, tu sais que ma porte est toujours ouverte, n'est-ce pas?

- Oui, madame, lui répondis-je avant qu'elle ne parte à son bureau.

Qu'allait donc penser le jeune homme à côté de moi? Est-ce que j'allais devoir esquiver ses questions? J'avais peur de ce qui allait se passer suite à cela, bien que je n'en montrai rien.

J'attendais patiemment que Yumiko finisse sa vérification, mon regard était dirigé vers sa main dans la mienne " Un simple contact pour guérir " me dis-je avant d'attraper le pendentif ornant mon cou " Aurais-je été comme elle si mon pouvoir avait été différent ? " Sur cette pensée, je replaçai mon pendentif sous mon t-shirt et replaçai mon regard sur la jeune fille, elle lâcha délicatement ma main et me répondit avec un sourire n'ayant rien d'heureux

" - tout le monde n'est malheureusement pas de cet avis... "

Je me demandais si je n'avais pas commis une erreur en disant ça " Tu trouveras toujours des gens pour te rabaisser et d'autres pour t'encourager alors autant évité les uns et garder les autres proches de soi " Je lui dis cela en affichant un sourire sympathique. Je n'étais pas sûr qu'elle ai entendu, mais le fait de voir son sourire devenir un peu plus franc me rassura, elle ajouta

" - tu es guéri. Normalement, tu ne devrais plus avoir de problème avec cette maladie à moins que tu ne la rattrapes dans le futur. "

Je laissai un rire m'échapper et lui dit " Je suis heureux de l'apprendre, mais tant qu'à faire, j'aimerais éviter de me retrouver avec un autre ulcère même si j'apprécie ta compagnie " Mon rire fut interrompu par le retour de l'infirmière, elle nous demanda la raison de notre présence, rien de bien surprenant, je n'eus pas le temps de prononcer quoi que ce soit Yumiko lui avait déjà répondu, je commençai à me lever de ma chaise quand l'infirmière dit quelque chose qui me stoppa net

" - on dirait que tu as bien cicatrisé, Yumiko. Si tu as besoin de parler, tu sais que ma porte est toujours ouverte, n'est-ce pas ? "

Elle avait prononcé ces mots en attrapant les poignets de la jeune fille dissimulés par des bracelets, mon sourire s'effaça quelque peu. Pas vraiment besoin d'être un génie pour imaginer ce que pouvais cacher ces bracelets " ... " Mes lèvres s'entrouvrir pour lui poser une question, mais je me ravisa , passant une main dans mes cheveux, effleurant ma cicatrice au passage et me remémorant qu'il y a des choses que l'on préférerai oublier, je lui lança un regard interrogateur lui donnant ainsi le choix ou non de se confier .

Comme le silence qui venait de s'installer semblait se prolonger, je portai un regard à mon interlocuteur. Il avait les yeux posés sur moi et semblait vouloir poser des questions sans trop oser. Je me levai donc de mon lit et profitant qu'il soit debout, je lui pris une main et m'évertuai à sortir de cet endroit. Je ne l'aimais pas pour diverses raisons et je ne voulais pas parler devant elle. Cette femme était désespérément persuadée que je ne disais pas la vérité pour me cacher de l'horreur de "mon" geste. Du coup, je n'en parlais plus devant elle. C'était une promesse que je m'étais faite.
Lorsque nous fûmes dans les couloirs, je lui lâchai la main et je lui dis sans le regarder :

- Une des personnes qui ne sont pas du même avis que toi à propos de mon pouvoir a utilisé le sien pour essayer de me tuer indirectement.

J'étais restée vague tout en répondant à sa question muette. J'avais profité de notre "fuite" pour préparer mentalement ce que je pouvais dire, ou non, à ce jeune homme que je ne connaissais pas vraiment. Je profitai même de ce fait pour changer de sujet :

- Tu ne m'as pas dit comment tu t'appelais, si?

J'espérais sans vraiment trop y croire qu'il allait oublier de m'en poser d'autres questions. Pour ma propre sécurité, je ne devais pas trop en dire. Mais ce n'étais pas facile pour moi car cacher des choses n'était pas dans mes habitudes en plus que tout cela me pesait énormément. Mon air légèrement attristé derrière mes traits que je m'efforçai à garder neutre en regardant devant moi en était le résultat.

Voilà maintenant de longues secondes que le silence perdurait, j'hésitais à le rompre. De nombreuses questions me brûlaient les lèvres, mais j'avais décidé de laisser le choix à Yumiko de se confier à moi ou non, je n'aimais pas que l'on mêle de ma vie privée alors je tâchais de faire de même de mon côté. Mais tout de même, je dois dire que les propos de l'infirmière avaient éveillé ma curiosité " Pourquoi ? " C'est la question qui me revenait sans cesse. Je reprendrais mes réflexions une autre fois ; Yumiko venait d'attraper ma main et me tira hors de l'infirmerie, je me laissai guider sans broncher à sa place, j'aurais également voulu quitter cet endroit au plus vite me connaissant, j'aurais même sûrement quitté l'infirmerie seul. Une fois dans les couloirs Yumiko me lâcha et me dis en détournant le regard : " - Une des personnes qui ne sont pas du même avis que toi à propos de mon pouvoir a utilisé le sien pour essayer de me tuer indirectement. "


Alors, voilà donc la raison de ces marques " Quel genre de personne peut en venir à des extrêmes pareils ? Et surtout pourquoi ? " Eh bien eh bien chaque réponse apportait de nouvelles questions .. Je voulus lui dire que j'étais désolé pour elle, mais Yumiko me prit de court en disant : " Tu ne m'as pas dit comment tu t'appelais, si ? " La jeune demoiselle tentait donc de dévier la conversation, c'était compréhensible et malgré ma curiosité qui étais-je pour me mêler d'un sujet qu'elle veut éviter ? Je lui fis un sourire compatissant " Il me semblait l'avoir dit, mais je peux me tromper, je m'appelle Natsume Hoshikami "


L'air triste qu'affichais Yumiko me faisait de la peine. Ma main se posa sur son épaule ce qui me surpris légèrement ... je lui souris sincèrement " Merci pour tout Yumiko , j'ai une dette envers toi même si tu penses le contraire alors si jamais tu as besoin de quoi que ce soit ou même si tu cherches simplement la compagnie de quelqu'un n'hésite pas " C'était la réponse qui m'avait semblé être la plus adapté , je n'étais pas très doué pour les interactions humaines alors je n'étais pas vraiment sûr que c'était la meilleure réponse à donner, mais je ne voyais rien d'autre pour respecter sa vie privée..

" Il me semblait l'avoir dit, mais je peux me tromper, je m'appelle Natsume Hoshikami. "

Je lui répondis par un sourire qui ne parvint pas à cacher mes sentiments et je commençai à faire un demi-tour pour vaquer à d'autres occupation. Pourtant, une main se posa sur mon épaule, me faisant sursauter. Je savais que c'était le jeune homme que j'avais soigné, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse ce geste. Je me retournai donc pour lui faire face. Il me souriait avec compassion et il me dit :

" Merci pour tout Yumiko , j'ai une dette envers toi même si tu penses le contraire alors si jamais tu as besoin de quoi que ce soit ou même si tu cherches simplement la compagnie de quelqu'un n'hésite pas. "

Il portait bien trop d'importance à ce j'avais fait. D'autant plus que cela avait le don d'inquiéter mon entourage. Comme si je ne leur avais pas assez fait vivre l'enfer... Je n'avais voulu cela. En même temps, je n'avais pas prévu, en arrivant à l'Académie, que je me ferais des amis.
Pas aussi discrètement que j'aurais dû, je me mis à regarder tout autour de nous pour être sûre que personne n'était là? Puis, d'une voix incertaine, je lui demandai :

- Est-ce que tu veux bien faire un tour avec moi? J'aimerais mieux te connaître.

Ne pas dire tout et n'importe quoi à des inconnus. Mais rien dans ces conseils ne m'interdisait de faire connaissance. D'après ce que j'avais compris, il était même mieux de faire ainsi. Etait-ce cela la base des liens que nous nous forgions?

Yumiko avait sursauté lorsque ma main se posa sur son épaule. À bien y réfléchir, c'était assez soudain et quelque peu déplacé de ma part, mais bon ce qui est fait est fait. Il me fallut quelques secondes pour m'apercevoir que ma main était toujours sur l'épaule de Yumiko , je rougis légèrement me sentant un peu bête et j'ota ma main de son épaule. La jeune demoiselle regarda autour d'elle comme si elle cherchait quelque chose ou au contraire qu'elle s'assurait qu'il n'y ai personne. C'était assez triste de voir que la jeune femme semblait toujours méfiante et sur ses gardes, comme si elle avait peur que les gens lui veulent du mal ou quelque chose dans le genre " Ça doit être dur au quotidien " je me rappelai les explications qu'elle m'avait données rapport à ses cicatrices... Je ne pouvais que comprendre sa méfiance en aillant cela en tête et je me sentais assez mal pour elle... Malgré le faite que j'étais un peu déboussolé par tout ça, je fis bonne figure et j'écoutai Yumiko qui venait d'ouvrir la bouche et de dire d'une voix incertaine :

- Est-ce que tu veux bien faire un tour avec moi? J'aimerais mieux te connaître.

Je fus légèrement surpris de la proposition de Yumiko , je ne m'attendais pas  à ce qu'elle me propose ça, mais bon, c'était une proposition plaisante. Je me mis à regarder autour de nous cherchant un endroit où nous pourrions aller, mais rien ne me venait, je ne connaissais pas très bien Tsuki et ses alentours. Mon regard se reporta sur Yumiko et je lui dis en me grattant la joue un peu gêné " Merci de ta proposition, je serais ravi d'aller faire un tour avec toi, tu as un endroit particulier en tête ? Car je ne connais pas très bien le coin perso " Je fis un sourire gêné et passât une main dans mes cheveux pour essayer de cacher ma gêne, je me sentais un peu stupide de ne pas connaître les environs de ma nouvelle école malgré le faite que j'étais arrivé il y a un moment déjà. Bref, ça ne m'apporterait rien de rester gêner éternellement, sur cette pensée, j'affichais un sourire plus détendu et regardais mon interlocutrice en attendant calmement la suite...

Je devais l'avouer, je ne m'attendais pas du tout à une réponse positive sur la minute. Pourtant, malgré la surprise qui l'avait prit, Natsume se mit, comme moi plus tôt, à regarder tout autour de lui. Allait-il prendre la fuite? Cela aurait été normal à mes yeux. Mais non, il me sourit en se grattant la joue et me répondit :

" Merci de ta proposition, je serais ravi d'aller faire un tour avec toi, tu as un endroit particulier en tête ? Car je ne connais pas très bien le coin perso. "

Autant dire que je ne m'y attendais pas du tout. Je l'invitai donc à me suivre d'un geste et me mis à marcher sur un pas de promenade tout en m'assurant qu'il me suivait. Je ne parlai pas, ne voulant pas que quelqu'un d'autre nous entende, jusqu'à ce qu'on arrive dans la serre. En passant par le jardin, j'avais profité du soleil, de la beauté du paysage et du chant des oiseaux passant par là. Je ne savais pas pourquoi cela me réconfortait très souvent. Et maintenant que nous étions entré dans ce lieux splendide, bien qu'enfermé, je continuai à marcher, plus lentement, et je lui demandai :

- Qu'est-ce qui fait que tu as confiance en moi, outre que je t'ai soigné?

Mine de rien, cette histoire de confiance, de devoir connaître avant de se confier ou autre, me perturbait. J'avais peur de me tromper et de me faire à nouveau manipuler. On m'avait dit de mentir et de ne pas faire confiance à n'importe qui, mais rien ne me disait quand et pourquoi telle ou telle personne était digne de confiance. J'étais perdue, ni plus ni moins.