Titre [Fini]

Lucie n'a pas une histoire extraordinaire ou unique, elle est comme tout le monde, elle n'a aucune histoire à raconter mais pourrait écrire des livres sur les funérailles d'une vie à vivre. C'est simple ; pour elle, rien n'est à garder, excepté son frère. Son frère est un peu comme un rayon de soleil dans son ciel toujours si gris. Il est son cadet de six ans, mais ça ne nuit pas à leur relation. Ils ont beau être proches, ils ne sont pas inséparables non plus, et leur relation n'est pas un long fleuve tranquille. Issus d'une famille ni trop riche, ni trop pauvre, ces deux enfants auraient sans doute pu avoir une vie banale, bien rangée... Mais Lucie n'en voulait pas, elle y était contrainte. Elle était initialement rangée dans une boîte ; scolarité normale, relations normales, résultats normaux... Mais c'était difficilement supportable pour elle. Et la facilité déconcertante de tout ce que la vie lui opposait ne l'aidait pas à se sentir vivante. Elle l'aurait bien refusée, si elle avait pu, cette vie prémâchée et servie sur un plateau, mais elle avait peur malgré elle au moment de passer à l'acte. Obligée à vivre, elle se sentait hypocrite de sourire pour ne pas inquiéter sa famille, surtout son frère. Le monde tournait autour de son frère, enfin, quand elle n'était pas amoureuse, et dieu sait qu'elle l'a été. Elle eut beaucoup d'amis et beaucoup d'amours, bien que son pouvoir ne l'y aidait pas ; c'est moins facile de vivre sans pouvoir réfuter ses sentiments, se mettre à frapper quelqu'un d'un coup ça peut paraître étrange... Ou simplement le fait qu'on puisse lire en elle comme dans un livre ouvert. Malgré tout elle adorait ça, aimer, et tomber amoureuse. C'était une de ses grandes raisons, souvent trop éphémères, de garder le sourire, c'était un peu sa drogue... Depuis le collège. Ha son collège parlons en ! C'est à ce moment que les adolescents commencent à réfléchir un peu par eux mêmes... Enfin, pour certains. Ça a été le moment pour elle aussi de devenir anarchiste comme elle l'est, jamais d'accord, ni avec les profs ni avec les camarades de classe, mais elle restait respectueuse ; c'était le système le problème, pas ceux qui subissent le système. J'ai dit "sa drogue" ? Un de ses drogues plutôt ; elle était une grande amatrice de tout ce qu'elle pouvait consommer, depuis le collège également. Elle même ne sait pas si elle se drogue parce qu'elle est accro', ou juste pour satisfaire son côté "anarchiste", se dire qu'elle ne respecte pas les lois qu'on lui impose. Elle aurait pu vivre cette vie longtemps, au moins le temps de ses études. Elle faisait médecine, on lui avait vendu ça comme quelque chose de dur... Pour une fois. Elle y arrivait plutôt bien, perdant quand même peu à peu le fil des cours, car trop occupée par le reste. Elle profita de ces études pour se renseigner un peu sur son bras, c'était un peu comme le syndrome de la main étrangère. Ça ne l'a dérangeait pas, elle est née avec, et sait qu'elle mourra avec ça, si ce n'est de ça ; son pouvoir se développe lentement dans son bras, et Lucie ne sait pas ce qui arrivera quand il atteindra son cœur. Attendant ce moment fatidique, Lucie continuait ses études. La jeune fille était toujours autant anarchiste et dépressive, prenant soin de son frère plus que d'elle, elle sentait ses parents s'éloigner d'elle peu à peu. Les engueulades étaient régulières avec eux, et quand l'académie Tsuki la contacta, elle n'eut pas longtemps à réfléchir pour faire ses bagages. Elle dut se défaire de la drogue pour être embauchée ; qu'à cela ne tienne, elle n'étais pas assez accro' pour refuser le métier qu'on lui proposait.