Maîtriser c'est gagner! [Pv Mitsu Ichitoki]

Je marchais en trainant les pieds et en maugréant contre les médias. Mais ils n'étaient pas les seuls responsables. Mon père l'était bien plus qu'eux dans tous les sens du terme. En tous les cas, c'était à lui que j'en voulais le plus. Comment avait-il pu faire cela? Comment avait-il pu nous revendiquer comme ses fils juste après son procès qui l'avait jugé coupable d'un meurtre? Meurtre de ma mère, qui plus est!

Quelques jours plus tôt, un Saphir nommé Alastor était venu me trouver, suivit de près d'une jeune femme de la même maison répondant au nom de Mana, de la part de Yumiko. Cette dernière, la soeur de ma copine, avait des problèmes avec un Rubis que je connaissais de loin : Kô Mikawa. Il la faisait chanter à cause de son amitié avec mon demi-frère récemment revendiqué par mon paternel lors des infos télévisés. Fameuses infos qu'Alastor avait visionné comme certainement la plupart des gens dans cette ville. Comment ne pas être pointé du doigt désormais?! Comme le Saphir le fit après que nous ayons parlé de Yumiko.

Tout cela m'énervait au plus haut point. Et quand on me connaissait assez bien on savait qu'il ne fallait pas me mettre dans des états pareils. Heureusement j'avais un peu plus de maîtrise sur ma colère, mais j'avais encore quelques difficultés. Et dès lors que mon pouvoir avait évolué j'avais tendance à créer des boules de lumières qui voletaient autour de moi dans un rayon de 5 mètres au rythme de mes pensées. C'était ce qui était en train de se passer en ce moment même. J'avais d'ailleurs choisis de marcher ici car personne ne s'y trouvait pour le moment. Fort heureusement d'ailleurs puisque vu la vitesse où elle allaient, un accident serait arrivé très rapidement!

Je venais d'arriver hier dans l'appartement que j'avais pris en location près de l'académie, c'était un peu petit, mais tant que j'avais ma télé et de quoi exposer quelques figurines tout aller bien. J'avais plutôt bien dormi et aujourd'hui je devais m'attaquer à la découverte de l'académie, en tant que professeur j'avais été retirer un trousseau de clé la veille, le symbole sur le badge était plutôt sympa. Bon maintenant, je ne devais pas rater le bus... c'est vrai que je devrai penser à investir dans une voiture ici, mais est-ce que le permis américain marche en Angleterre ? Je ne sais pas. Bref, je devais me dépêcher.

Une fois arrivée au alentour de l'académie, il ne me restait que quelques minutes à pieds et sur la route je me demandais pourquoi j'étais aussi pressée, en effet je n'avais aucune leçon et aucun cours programmés aujourd'hui, je devais simplement prendre connaissance des lieux. Me voilà arrivée devant les grandes portes de l'académie, je n'avais franchi ces dernières qu'une fois, pour mon entretien afin d'être nommée professeur. Une fois les portes passée, il  ne me restait plus qu'à explorer, je me suis d’abord dirigée vers le bâtiment central, mais après un certain temps à arpenter des couloirs, il me fallait de l'air. Je suis donc ressortie pour partir à la recherche d'un endroit calme, après un léger temps de marche, je me suis retrouvée sur un terrain fleurit qui semblait faire le tour de l'académie, là je pouvais me reposer tranquillement et sortir mes cartes pour m'amuser un peu, mais au moment au je me suis posée sur le sol, j'ai aperçu un garçon au loin.
Il semblait marcher sans but précis, il était sans doute actuellement perdu dans ses pensées et plutôt contrarié, mais ce n'était pas ce qui attirait mon attention. Autour de lui semblait virevolter des boules lumineuses et à une vitesse assez conséquente, cela semblait comme être une sorte de rempart défensif, il n'avait pas l'air d'avoir envie d'être dérangé, mais ma curiosité m'emporta et son pouvoir semblait fort intéressant, je me suis donc levée, m'approchant assez près de lui mais à une distance raisonnable des sphères qui volaient, je ne savais pas si c'était réellement dangereux, mais il ne fallait pas éloigner tous les risques possibles.
J'ai ainsi pu l'interpeller:

"Eh, oh. Toi là, le grand avec les sphères, tu pourrait t'arrêter un moment, j'aimerai te parler ! Tu sais si ça ne va pas on peut discuter."

J'attendais sa réponse, mais dans ma tête mon approche ne me semblait guère professionnelle, avais-je vraiment l'air d'un professeur ainsi ? De toute façon ce n'était pas important.

Je ruminai la même chose au moins pour la dixième fois lorsque j'entendis des pas s'approcher de moi. Pensant qu'il s'agissait certainement d'une personne quelconque qui agirait avec prudence, surtout avec ces boules qui volaient rapidement autour de moi, je n'en tins pas compte en continuant mes "activités". Et ce jusqu'à ce qu'une personne, une femme apparemment, m'interpelle :

"Eh, oh. Toi là, le grand avec les sphères, tu pourrait t'arrêter un moment, j'aimerai te parler ! Tu sais si ça ne va pas on peut discuter."

En me retournant je pus confirmer qu'il s'agissait bel et bien d'une femme. Au vu de son accoutrement et de la façon de s'exprimer je ne sus dire quel était son rôle ici. Et au lieu de penser qu'elle voulait simplement m'aider je crus qu'elle m'attaquer indirectement à cause de mon pouvoir presque hors de contrôle. Je pris donc le temps de l'observer pour ne pas faire un acte inconsidéré que j'aurais pu regretter par la suite. Plus petite que moi, elle était rousse et ses yeux avaient la couleur de l'ambre pour le peu que j'en savais. Elle semblait fine. Je le devinais par le fait qu'elle me donnait l'impression de flotter dans son pull et son pantalon. Je ne savais pas trop quoi en penser. Mais une chose me retenait de l'envoyer balader : quelque chose chez elle me faisait penser à ma défunte mère. Je n'arrivais pas à savoir quoi. Du coup, je lui répondis simplement :

- Tu devrais pas t'approcher de moi. Ce serait fâcheux si je venais à te blesser.

Sur ce je fis mine de reprendre ma route, pour ainsi dire. Si elle voulait vraiment me parler elle me retiendrait dans aucun doute.

- Tu devrais pas t'approcher de moi. Ce serait fâcheux si je venais à te blesser.

Je connaissais bien cette phrase, on dirait celle d'un héros de shonen, à qui un méchant secondaire venait chercher des ennuis... du coup dans cette situation ? A ses yeux je devais être ce personnage perturbateur, qu'il aurait envie d'envoyer balader d'un coup de poing. Je veux bien qu'il soit énervé contre quelque chose mais il ne devait pas l'être contre moi.
Ce qu'on pouvait dire, c'est qu'il ne manquait pas de culot, après m'avoir inspecter du regard, il semblait totalement indifférent à ma présence et il commençait à reprendre sa route, je ne pouvait le laisser manquer ainsi de respect.

"Écoute mon grand, je ne te veux pas de mal et c'est quoi cette façon de parler ? Tu n'es pas dans la rue ici et de tels propos bien qu'ils semblent à titre de sécurité, sonnent comme un menace. J'ose espérer que tu ne compte pas t'attaquer à un professeur ?"

J'étais vraiment pas faite pour un tel statut, dans ma tête, je me serais bien vu avec une voix héroïque d'une guerrière arrêtant un bandit, mais en réalité, j'avais toujours cet air décalé, presque mou sans réel punch. Je ne savais pas comment il allait réagir, mais dans tout les cas je ne pouvais pas le laisser filer. Je devais essayer de me montrer plus autoritaire, ce qui n'était pas très dur à la vue de ma première prestation.

"Donc, je te le répète. Est-ce que tu peux t'arrêter, j'aimerai te parler, t'as pas l'air dans ton assiette et j'aimerai savoir pourquoi, tu vas maintenant arrêter de faire voler tes sphères et venir calmement me parler, on s'est compris ?"

Je me suis alors placée devant lui, enfin toujours à distance de ses sphères mais sur son passage, au passage j'ai saisi une de mes carte entre mes doigts, croisant ensuite les bras en attendant sa réponse, je me sentais fière actuellement, ma vie semblait déjà plus mouvementée, j'avais l'impression de vivre une aventure, alors qu'en réalité je n'étais qu'une prof débutante qui essayait de capter l'attention d'un élève, enfin j’espère que c'est un élève... je ne veux pas avoir des soucis dès le premier jour sur un malentendu.

Comme je le présentais, la jeune femme ne me laissa pas partir ainsi. Au contraire, elle répliqua avec un petit quelque chose qui me surpris sans que je parvienne à comprendre pourquoi :

"Écoute mon grand, je ne te veux pas de mal et c'est quoi cette façon de parler ? Tu n'es pas dans la rue ici et de tels propos bien qu'ils semblent à titre de sécurité, sonnent comme un menace. J'ose espérer que tu ne compte pas t'attaquer à un professeur ?"

Je n'eus pas le coeur à rire, même amèrement. Pourtant, en temps normal je l'aurais fait, surtout en l'entendant dire que nous n'étions pas dans la rue. Qu'est-ce qui lui faisait croire que j'en venais? Et je devais avouer que je n'étais pas certain de ne pas m'attaquer à un professeur si je ne me calmais pas. Je n'étais d'ailleurs pas certain qu'elle en soit réellement un, mais rien ne m'indiquait le contraire. Je m'arrêtai donc sans piper mot et la laissai venir se placer devant moi, à distance raisonnable de mes boules de lumières qui tournoyaient encore. Puis, d'une voix plus autoritaire, elle reprit :

"Donc, je te le répète. Est-ce que tu peux t'arrêter, j'aimerai te parler, t'as pas l'air dans ton assiette et j'aimerai savoir pourquoi, tu vas maintenant arrêter de faire voler tes sphères et venir calmement me parler, on s'est compris ?"

Doucement, je compris pourquoi elle me faisait penser à ma mère : son accent était semblable. Elle devait venir du même pays qu'elle. Tout comme Miko et Yumi. Le Japon. Cela me permit de me calmer assez pour accéder à sa requête. Mais pour y parvenir je dus sortir ma main droite bandée archaïquement par mes soins d'un morceau de tissu ayant visiblement déjà servit et la mordre jusqu'au sang. La douleur me fit penser à autre chose, ce qui fit disparaître les boules colorées une à une jusque la dernière. Quand cela fut fait je remis ma main ensanglantée dans ma poche et je lui répondis :

- Pour votre bien je vous conseil de pas vous approcher de moi. La... conversation qu'on va avoir risque de me mettre dans tous mes états. Les boules... je les crées souvent quand je suis... comment dirais-je? ... Dans tous mes états. Je ne veux pas vous blesser.

J'attendais, il semblait réfléchir pour finalement sortir sa main droite  de sa poche, j'ai légèrement été intriguée et surprise en voyant que cette dernière était bandée, bien que de façon peu professionnelle. Qu'elle en était la raison ? Était-ce suite à  une blessure domestique, à un entrainement  trop  intensif  ou même un combat. En tout cas j'observais bien sa main, pourquoi l'avait-il sortie. J'eu rapidement la  réponse le  voyant porter sa  main à la bouche pour venir y planter toutes ses dents. Je crois qu'à ce moment j'ai vraiment eu l'air surprise, de toute les idées que je pouvais imaginer de ce qu'il allait faire, je ne pouvait deviner qu'il allait se mettre à se mordre. Je ne savais  pas quoi faire, je l'ai donc laissé se faire  du mal, voyant que ses sphères disparaissaient une  à une. J'avais enfin compris l'utilité du bandage, mais était-ce vraiment la seule solution pour lui afin de maîtriser son pouvoir ? Il s’arrêta de mordre sa main pour la remettre dans sa poche, cette dernière semblait en sang. Toujours légèrement sous le choc, c'est à ce moment qu'il m'a reparlé.

- Pour votre bien je vous conseil de pas vous approcher de moi. La... conversation qu'on va avoir risque de me mettre dans tous mes états. Les boules... je les crées souvent quand je suis... comment dirais-je? ... Dans tous mes états. Je ne veux pas vous blesser.

Il semblait déjà un peu  plus calme. Apparemment il était bien énervé, déçu ou triste, d'après ses brefs explications,  il ne contrôlait pas son pouvoir, qui lui se manifestait selon ses émotions. Je ne pouvais prendre le risque d'être  blessée suite à notre future discutions, je suis donc restée à la même distance pour lui parler. J'ai décroisé les bras, gardant tout de même ma carte à la main et je me suis assise par terre.

"Voilà qui est bien raisonnable de ta part,  t'es un bon gars. Reste là, mais assieds toi et parle moi de ce qui te tracasse, on dit souvent que le mieux c'est de se confier à quelqu'un et c'est souvent vrai. Parles  tranquillement et t'en fais pas pour ton pouvoir, je suis à bonne  distance je penses."

J'avais repris ma voix habituelle, sans grande énergie. J'étais contente d'avoir réussi à le faire écouter et peut être que finalement j'étais faite pour parler aux jeunes, enfin il avait pas l'air si jeune mais il n'était pas encore vraiment adulte.
Rapidement quelque chose me tracassa, mais quoi ? Oh, bien sur je ne me suis pas présentée, bien que je ne sois pas actuellement dans une classe, c'est ce que fait un professeur quand il arrive devant de nouveaux élèves.

"Ah oui, j'oubliais. Je me présente ; Mitsu Ichitoki, professeur de pouvoirs. Enchantée, tu peux m’appeler Miss Ichitoki ou mademoiselle comme nos amis français, cela ne me dérange absolument pas."

J'étais là, à lui sourire en jouant avec ma carte entre mes doigts, attendant une réponse.

"Voilà qui est bien raisonnable de ta part,  t'es un bon gars. Reste là, mais assieds toi et parle moi de ce qui te tracasse, on dit souvent que le mieux c'est de se confier à quelqu'un et c'est souvent vrai. Parles  tranquillement et t'en fais pas pour ton pouvoir, je suis à bonne  distance je penses."

Elle avait parlé sur un ton moins autoritaire et plus flegmatique alors qu'elle avait décroisé ses bras. Et avant que je ne puisse lui répondre elle ajouta :

"Ah oui, j'oubliais. Je me présente ; Mitsu Ichitoki, professeur de pouvoirs. Enchantée, tu peux m’appeler Miss Ichitoki ou mademoiselle comme nos amis français, cela ne me dérange absolument pas."

Hochant la tête pour lui montrer que je l'avais écoutée, je me mis à réfléchir à comment lui parler et à sa demande de m'assoir. Rapidement, il me parut évident que ce n'était pas une bonne idée à cause du danger que je représentais. Je pris donc une grande inspiration pour me sentir vivant et rester calme avant de prendre la parole, les poings serrés dans mes poches et les yeux fixés sur mon interlocutrice :

- Vous m'excuserez, mais je préfère rester debout. Je pourrais mieux faire en sorte de ne pas vous faire de mal ainsi. Vous comprendrez certainement mieux après.

Je recommençai à penser à la suite d'évènements qui me mettaient dans cet état pour en parler à la prof. Du coup, avant de prendre la parole je me mis à faire les cent pas en tournant sur 180°. Puis je fis, sans la regarder cette fois :

- Je m'appelle Yasushi Lelph... le fils de Mike Lelph. Si je vous dis ça c'est parce qu'il est passé aux infos y'a pas longtemps après son procès et qu'il est aussi... enfin... il a fait de moi quelqu'un capable de tuer. Je ne contrôle pas bien ma colère et... Et merde! pourquoi je vous raconte ça?! demandai-je en portant une main dans mes cheveux.

Alors que je faisais ce geste une nouvelle boule de lumière de couleur rouge aux reflets noirs sorti et commença à tourner autour de moi sans suivre un rayon non défini.

Il semblait réfléchir, même si il avait l'air de m'avoir compris, il ne disait plus rien. Peut être cherchait-il ses mots ou alors il ne savais pas vraiment quoi me dire, lui semblais-je assez digne de confiance ? Il finit par tourner son regard vers moi et après une grand inspiration, sans doute pour se donner du courage il me dit :


- Vous m'excuserez, mais je préfère rester debout. Je pourrais mieux faire en sorte de ne pas vous faire de mal ainsi. Vous comprendrez certainement mieux après.

Bon, au moins il avait l'intention de continuer et lui seul pouvait être en mesure de savoir ce que son pouvoir pouvait provoquer, je n'allais donc pas insister sur le fait qu'il doivent s'asseoir. Il avait l'air assez perturbé, voir tourmenté que pouvait-il pouvait bien lui être arrivé ? Le voilà maintenant de nouveau dans une phase de réflexion, il tournait sur lui même à présent, était-ce si dur pour lui de parler ? Son histoire commençait presque à m’inquiéter. Je ne pouvais m'avancer à faire des hypothèse, le cas était bien trop mystérieux et avait l'air sérieux. Il lança alors dans son mouvement, sans même me regarder :

- Je m'appelle Yasushi Lelph... le fils de Mike Lelph. Si je vous dis ça c'est parce qu'il est passé aux infos y'a pas longtemps après son procès et qu'il est aussi... enfin... il a fait de moi quelqu'un capable de tuer. Je ne contrôle pas bien ma colère et... Et merde! pourquoi je vous raconte ça?!

Je n'avait pas eu le temps d’interpréter et d'analyser ses propos qu'une nouvelle sphère venait d’apparaître, cette dernière n'était guère comme les premières et semblait bien plus menaçante et dangereuse, ses mouvements ne semblait pas tout à fait les même, bien que sa trajectoire semblait toujours circulaire, son déplacement dans l’espace n'était guère régulier. Je ne devait surtout pas lui montrer que j'avais peur de lui, je devais gagner sa confiance, malgré tout je me préparais à user moi aussi de mon pouvoir au cas où cette sphère passerait trop près de moi. Je réfléchissait moi aussi à quoi lui dire, ne quittant pas sa sphère des yeux, restant calme au maximum. En effet j'avais entendu ce nom en faisant des courses, mais pas à la télévision, je regarde des programme plutôt enfantin pour mon âge et je n'ai que faire des informations. Enfin, il fallait que je réagisse assez vite tout de même.

"Écoute mon grand, je m'en fou de ton nom de famille, pour moi t'es un garçon qui à besoin d'aide, à mes oreilles je n'ai retenu que Yasushi. Donc Yasushi, tu as des problèmes et je doute que tu puisse surmonter cela seul, ton histoire de paternel je la connais pas et je ne veux pas la connaître, du moins pas maintenant. Tu dis être capable de tuer et bien on va faire en sorte que cela n'arrive pas ou que cela n'arrive plus, je ne sais pas ce que tu as fait et ne réponds pas à cela. C'est mon rôle de m'occuper des grands garçons comme toi qui ne savent pas gérer entièrement leur pouvoir. Donc à présent tu vas penser à quelque chose d'agréable et me faire disparaitre cette sphère tranquillement sans te mordre, je ne sais pas moi penses à ta bouffe favorite ou alors un endroit calme et tranquille."

Je voulais à tout prix qu'il se calme, il avait réussit à l'air quelques seconde auparavant, retrouver cet état ne devait pas lui être trop difficile, mais je devais le motiver, enfin à ma façon.

"Allez arrête moi cette sphère et je paye un coup à boire, mais pas d'alcool hein !! ou de la bouffe comme tu voudras."

J'étais vraiment professeur ? A m'entendre, moi même je ne pourrait y croire, enfin je regardais toujours sa sphère en attendant une réponse.

"Écoute mon grand, je m'en fou de ton nom de famille, pour moi t'es un garçon qui à besoin d'aide, à mes oreilles je n'ai retenu que Yasushi. Donc Yasushi, tu as des problèmes et je doute que tu puisse surmonter cela seul, ton histoire de paternel je la connais pas et je ne veux pas la connaître, du moins pas maintenant. Tu dis être capable de tuer et bien on va faire en sorte que cela n'arrive pas ou que cela n'arrive plus, je ne sais pas ce que tu as fait et ne réponds pas à cela. C'est mon rôle de m'occuper des grands garçons comme toi qui ne savent pas gérer entièrement leur pouvoir. Donc à présent tu vas penser à quelque chose d'agréable et me faire disparaitre cette sphère tranquillement sans te mordre, je ne sais pas moi penses à ta bouffe favorite ou alors un endroit calme et tranquille."

Une seule chose dans son "exposé" me fit presque l'effet d'une douche froide : elle se fichait de mon nom. Non pas que cela me calma, mais la perturbation que je ressentis fit changer ma boule de lumière en un rouge moins foncé qui, cette fois, était en proie à toutes sortes d'éclats colorés représentant mes émotions. Pour moi tout était lié à mon paternel et le fait est qu'elle ne voulait pas la connaître. J'en pris mon visage dans ma main alors que la jeune femme ajouta :

"Allez arrête moi cette sphère et je paye un coup à boire, mais pas d'alcool hein !! ou de la bouffe comme tu voudras."

Comme si on pouvait m'acheter de cette façon! Mais, d'un certain côté c'était après avoir mangé à l'auberge que je m'étais rapproché de Yumi. Etait-ce la solution? Je n'en étais pas certain... Comme je doutais de ce que je devais raconter. Alors, sans avoir fait préalablement fait disparaître ma boule, je dis à la "mademoiselle" en la regardant avec un air froid :

- Vous dîtes vouloir m'aider? Sur quoi voulez-vous m'aider? L'un de mes problèmes concerne mon frère fraichement revendiqué, et seulement lui et la personne qu'il aime. Vous n'avez donc rien à faire pour ça. Le second ne concerne que moi et mon paternel assassin qui a fait de moi ce que je suis, le fait que ça m'empêche d'avancer et que la seule personne qui fut capable de me retenir est morte à cause de lui. Alors, madame le professeur, comment allez-vous m'aider à reconstruire ma vie?

Je repensai alors l'incident qui avait failli couter la vie d'un nouvel élève avant de me rappeler que j'avais attenter à la vie de ma copine et de ce fameux frère alors que j'étais en pleine crise de rage. Certes, j'étais peut-être en pleine crise de schizophrénie ou de dédoublement de la personnalité, mais n'ayant jamais été voir un médecin pour cela, je mettais cela sur le fait que je ne contrôlais pas ma colère. Est-ce qu'il y avait un lien entre tout cela? Je ne le savais pas, mais mon cerveau était surtout axé sur les évènements récents et leur lien avec les plus anciens, ce qui me mettait hors de moi. Je restai cependant relativement calme, ce qui se traduisit par un ralentissement de ma boule qui changeait encore et toujours de couleurs.

J'avais quand même eu le droit à un "facepalm" ce qui m'aurait bien amusée dans une autre situation, ici il semblerait que j'ai réussit à le plonger dans une confrontation contre lui même, enfin c'est ce que je pouvais constater, si comme il me l'a dit ses sphères était directement en connexion avec ses sentiments, alors en ce moment ces derniers étaient en conflits, sa sphère bien que toujours rouge, était cette fois un peu plus clair et différents éclats de couleurs semblait s'y mêler. Il semblait tendu et c'est avec un air froid qu'il me lança :

- Vous dîtes vouloir m'aider? Sur quoi voulez-vous m'aider? L'un de mes problèmes concerne mon frère fraichement revendiqué, et seulement lui et la personne qu'il aime. Vous n'avez donc rien à faire pour ça. Le second ne concerne que moi et mon paternel assassin qui a fait de moi ce que je suis, le fait que ça m'empêche d'avancer et que la seule personne qui fut capable de me retenir est morte à cause de lui. Alors, madame le professeur, comment allez-vous m'aider à reconstruire ma vie?

Ses problèmes étaient visiblement familiaux, il devait trainer dans une sale affaire liée à son père, mais je je n'était guère psychologue, je ne savait pas vraiment quoi faire, mon objectif premier était de l'aider à se défaire du poids de son pouvoir, pour ça il fallait que je trouve un moyen de conditionner ce dernier, il fallait que j'en apprenne plus sur son pouvoir, une fois son pouvoir sous contrôle, nous pourrons discuter normalement.

"Écoute, je ne suis pas ici, pour reconstruire ta vie, toi seul le peut, en revanche je peux te guider sur cette voie, mais pour cela il me faudra ta coopération, je vois bien que tout tourne autour de toi et ta famille, mais actuellement ton pouvoir est un obstacle à une conversation constructive, je suis avant tout là pour t'aider à le maitriser, une fois cela fait ta vie pourra évoluer et tu pourra être maître de tes actions, les sentiments sont des facteurs trop aléatoire pour les laisser guider un pouvoir. Entre nous deux, toi seul connais les limites de ton pouvoir et bien que tu vas surement prendre cela comme un risque ou même une menace, il faut que tu me livre une façon extérieur à toi même qui pourrait arrêter ton pouvoir. Une fois ton pouvoir sous contrôle extérieur, on pourra discuter et avancer."

Je sais bien que rare sont ceux qui accepteraient de livrer le point faible de leur pouvoir, mais il devait le faire, je sais qu'il peut comprendre que c'est pour son bien, j'avais essayé de lui faire comprendre avec une voix douce et rassurante même si pour moi changer le ton de ma voix était un défi de taille. J'attendais de nouveau sa réaction, fixant toujours sa sphère.

"Écoute, je ne suis pas ici, pour reconstruire ta vie, toi seul le peut, en revanche je peux te guider sur cette voie, mais pour cela il me faudra ta coopération, je vois bien que tout tourne autour de toi et ta famille, mais actuellement ton pouvoir est un obstacle à une conversation constructive, je suis avant tout là pour t'aider à le maitriser, une fois cela fait ta vie pourra évoluer et tu pourra être maître de tes actions, les sentiments sont des facteurs trop aléatoire pour les laisser guider un pouvoir. Entre nous deux, toi seul connais les limites de ton pouvoir et bien que tu vas surement prendre cela comme un risque ou même une menace, il faut que tu me livre une façon extérieur à toi même qui pourrait arrêter ton pouvoir. Une fois ton pouvoir sous contrôle extérieur, on pourra discuter et avancer."

Je l'écoutai attentivement avant de réfléchir sérieusement à sa proposition de mettre mon pouvoir comme sous clé. Je savais qu'elle devait avoir raison, et encore plus en disant que seul moi pouvait reconstruire ma vie. Ma réponse était : oui, je veux qu'on m'aide. Je n'étais cependant pas à l'aise au fait de devoir m'installer dans le noir total pour lui parler. Et même si mon pouvoir n'était plus là, qu'est-ce qui me disait que mon côté assassin n'allait pas resurgir à l'improviste?
Sur la défensive, je lui fis :

- Si vous connaissez un endroit dans lequel nous serons dans le noir complet, et pas trop à l'étroit, je vous suivrais. Mais je dois vous prévenir : si je viens à partir comme sur un coup de tête, pour votre sécurité, laissez-moi faire. Et si vous voulez vraiment ne pas me quitter d'une semelle ou... si vous êtes curieuse au point de me suivre quand même, je vous donnerais une adresse. Un seul conseil, ne m'approchez pas si je viens à partir de cette façon.

Ma plus grande peur était sans aucun doute de faire du mal à quelqu'un sans réellement le vouloir comme je l'avais déjà plus ou moins fait. Je m'en voulais terriblement comme à mon géniteur. Certainement que j'étais tellement en colère ce jour-là parce que je ne voulais pas devoir expliquer à tous que j'étais non seulement le fils d'un assassin, mais qu'en plus j'étais son apprentie sans l'avoir voulu. Après réflexion, il s'agissait sans aucun doute de cela.

De nouveau dans sa réflexion, le jeune homme semblait tout de même avoir compris ce que je lui disait. Il réfléchissait surement à la question, lui demandant de dévoiler le point faible de son pouvoir, c'est sur que c'est risqué de se trouver démuni face à une inconnue, mais c'était pour son bien. Il finit par me dire, semblant être sur ses gardes :

- Si vous connaissez un endroit dans lequel nous serons dans le noir complet, et pas trop à l'étroit, je vous suivrais. Mais je dois vous prévenir : si je viens à partir comme sur un coup de tête, pour votre sécurité, laissez-moi faire. Et si vous voulez vraiment ne pas me quitter d'une semelle ou... si vous êtes curieuse au point de me suivre quand même, je vous donnerais une adresse. Un seul conseil, ne m'approchez pas si je viens à partir de cette façon.

C'est donc cela, son pouvoir ne fonctionne uniquement quand il est exposé à une quelconque source de lumière, je savais à présent quoi faire pour neutraliser son pouvoir. Cependant le reste de sa phrase restait inquiétant, ces mises en gardes, ne devait pas être prise à la légère, il semblait ne pas plaisanter et pour lui c'était du sérieux. Cependant il s'était ouvert au dialogue, il ne suffisait à présent plus qu' à lui fournir une obscurité totale.

"Bien mon grand, on va pouvoir discuter tranquillement sans bouger d'ici, cependant tu vas devoir te soumettre à rentrer dans quelque chose d'assez spécial et faut pas que tu ais peur de te salir, il se peut qu'on se tache."

J'ai alors commencé à chercher dans mon paquet de carte avant d'en sélectionner une, je l'ai alors posée sur le sol, ma main à plat sur le verso, un légère lumière parcouru la carte et une flaque d'encre commença à en sortir, de plus en plus la flaque prenait de l'ampleur, je faisait signe au jeune homme de ne pas bouger. Après quelques instant l'encre commença à prendre forme dans l'espace pour finir par faire apparaitre une sorte de crapaud, enfin si on pouvait dire cela, il mesurait bien deux mètres de haut et possédait des piques sur le dos, deux langues et une multitude de paires d'yeux, cependant, il semblait être entièrement fait d'encre, il était d'un noir profond.

"Alors voilà ce qu'on va faire, on va tout deux entrer dans cette brave bête, tu n'y vois pas inconvénients ? L'intérieur des mes créatures est creux et bien plus grand que ce qu'on pourrait croire vu de l’extérieur. Une fois à l'intérieur, je peux t'assurer qu'aucun rayon lumineux ne viendra nous déranger."

J'ai fait ouvrir la bouche de la créature par ma volonté en attendant la réaction du jeune homme, en vrai j'avais tout de même un petit sourire en coin.

"Je peux y aller la première si tu le souhaite."

"Bien mon grand, on va pouvoir discuter tranquillement sans bouger d'ici, cependant tu vas devoir te soumettre à rentrer dans quelque chose d'assez spécial et faut pas que tu ais peur de te salir, il se peut qu'on se tache."

Juste après cela, la jeune femme sortit un paquet de carte et les regarda pour ensuite en sortir une. Elle rangea les autres et plaqua la dernière au sol. Un éclat de lumière en sorti avant qu'une sorte de liquide noir en sorte. La peur me prit un peu, mais le geste que me fit la dénommée Mitsu pour me signifier que je ne devais pas bouger et ses paroles un peu plus tôt me permirent de rester calme et immobile. Peu à peu, un crapaud géant se forma. Et encore, vu le monstre que c'était les mots ne sont même pas les bons!

"Alors voilà ce qu'on va faire, commença-t-elle lorsqu'elle eut fini ce que j'appellerais sa création, on va tout deux entrer dans cette brave bête, tu n'y vois pas inconvénients ? L'intérieur des mes créatures est creux et bien plus grand que ce qu'on pourrait croire vu de l’extérieur. Une fois à l'intérieur, je peux t'assurer qu'aucun rayon lumineux ne viendra nous déranger."

La créature ouvrit la gueule sur ces mots. Je n'avais pas peur de me salir mais un détail me dérangeait. A cause de cela je ne fis pas un geste pour m'approcher de la bête. Peut-être fusse pour cela que la jeune femme proposa :

Je peux y aller la première si tu le souhaite."

- Juste au cas où : comment on en sort de ce machin? llui demandai-je sans lui laisser le temps de penser à quoi que ce soit.

Le détail qui me faisait hésitait était qu'elle semblait contrôler la créature. Mais si celle-ci venait à fermer sa gueule et que je pétais un plomb, ce que je redoutais énormément, la "mademoiselle" serait en danger de mort. Même si je me doutais que ce serait compliqué dans le noir complet, je n'étais pas certain de quoi j'étais capable quand l'assassin en moi prenait le dessus.

- Juste au cas où : comment on en sort de ce machin ?

Il me semblait naturel qu'il me pose cette question, c'est vrai que moi aussi à sa place je serais dans le doute avant de m'engouffrer dans la bouche d'une telle chose. Bien je devais lui montrer qu'il n'y avait pas de problème et qu'on pouvait en sortir facilement enfin si je le souhaitais. Je me suis donc avancée vers la bouche bouche de ma créature avant d'y mettre les deux pieds dedans, des bruits semblable à lorsque l'on marche dans une flaque d'eau se firent entendre, mes chaussures nagées presque dans l'encre.

"Aller viens, pour sortir il y a deux solutions, premièrement je peux faire en sorte de faire disparaitre ma créature alors qu'on est encore à l'intérieur, la deuxième je peux faire en sorte qu'elle te recrache."

Je ne lui avait pas exposé la troisième possibilité qui ne concernait pas la façon de sortir mais plutôt la situation inverse, il fallait savoir que dans mon jeu de carte, cette créature servait à immobiliser d'autres monstres, c'était donc un piège vivant, enfin vivant en quelque sorte. Je devais quand même le prévenir que l'intérieur de la bête n’était pas très rose.

"Bon tout de même avant de rentrer il faut savoir que cela ne risque pas d'être agréable au début, le ventre de cette créature est rempli de différent fils, semblable à des toiles d'araignées, mais tu pourra facilement les écarter."

Enfin il peut facilement les écarter tant qu'il étaient détendu, si jamais je donnais l'ordre à ma créature de contracter et de tendre ces fils, il serait extrêmement dur de s'en défaire. J'étais donc là à lui tendre la main pour l'inciter à rentrer.

"Aller tout vas bien aller, on va simplement discuter tranquillement et si jamais cela ne marche pas, je ferais en sorte que tu puisse partir, j'ai la situation en main."

Je souriait, toujours la main tendue vers lui.

Sans piper mot, la prof' s'avança vers la créature qui ouvrit la bouche et s'engouffra dedans. A chaque pas, on avait l'impression qu'elle marchait dans de l'eau. Puis seulement elle se retourna vers moi et répondit à ma question :

"Aller viens, pour sortir il y a deux solutions, premièrement je peux faire en sorte de faire disparaitre ma créature alors qu'on est encore à l'intérieur, la deuxième je peux faire en sorte qu'elle te recrache. Bon tout de même avant de rentrer il faut savoir que cela ne risque pas d'être agréable au début, le ventre de cette créature est rempli de différent fils, semblable à des toiles d'araignées, mais tu pourra facilement les écarter."

L'idée qu'elle ait la possibilité d'arrêter l'assassin me plaisait et avait le don de me détendre un peu, mais pas assez pour que ce soit visible.

"Aller tout vas bien aller, on va simplement discuter tranquillement et si jamais cela ne marche pas, je ferais en sorte que tu puisse partir, j'ai la situation en main."

Elle m'avait dit ça en me tendant la main. Nonchalamment, je la rejoignis avant d'entrer dans la bouche de la grenouille. Je ne pouvais pas dire que je n'étais pas quelque peu sceptique et un poil effrayé par l'expérience, mais si elle venait c'était que c'était sans danger. Je la suivit donc sans prendre sa main et sans lui dire un mot. Puis, quand nous avançâmes plus loin, je lui dis :

- Si vous voyez que je change, que je deviens violent ou... que j'agis bizarrement, faites-moi sortir ou immobilisez-moi.

Je n'attendais aucune réponse à cela. Bien que cela n'y ressemble pas, c'était un conseil plus qu'autre chose. En attendant, je suivis Mitsu jusque dans le ventre du monstre.

Il venait de s'avancer prêt à entrer avec moi dans ma créature, bien sans me tenir la main, mais il voulait bien entrer c'était déjà ça, il pris tout de même le temps d'une petite mise en garde après quelques pas ensemble.

- Si vous voyez que je change, que je deviens violent ou... que j'agis bizarrement, faites-moi sortir ou immobilisez-moi.

Après cette phrase, je fis fermer sa bouche à mon invocation, ce qui eut pour effet de nous plonger tout deux dans un noir complet. Après quelques pas de plus nous voilà arrivé à l'endroit où les filets d'encre commençait. J'essayais toujours de le rassurer pendant que je naviguais tranquillement entre les fils.

"Voilà nous y sommes, et je suis encore là, écarte les fils et passe tranquillement, je te dirais quand t'arrêter."

Je venais d'atteindre le fond de la bête, c'était le moment du lui dire de s'arrêter, pour le laisser à une distance raisonnable de moi.

"Bien, arrête toi ici, nous allons pouvoir commencer notre petite discutions et essaye de te mettre à l'aise malgré les fils qui nous entourent."

Je me suis donc assise dans l'encre dans un bruit d'eau assez conséquent, fermant les yeux étant prête à interroger l'élève qui se trouvait avec moi. J'étais nerveuse en réalité, non pas d'être avec lui ici, mais je venais de me demander comment aller réagir une autre personne qui voudrait passer par le même endroit où nous étions dans le parc. Enfin je verrai bien si cela arrive.

"Bien alors tu peux commencer, explique moi ce que tu as dans le cœur et le rapport entre l'état dans lequel je t'ai trouvé et ta vie."

J'étais donc assise dans le noir avec lui, attendant une réponse.

Dans le noir total, je la suivais en me fiant au bruit de ses pas comme si elle marchait dans de l'eau. Les miens la suivaient, heureusement mes pas plus lents me laissaient localiser les siens. Je pouvais aussi me fier au son de sa voix tandis qu'elle prononçait comme des paroles sensées être rassurantes qui m'étaient destinées :

"Voilà nous y sommes, et je suis encore là, écarte les fils et passe tranquillement, je te dirais quand t'arrêter."

Effectivement, nous étions arrivés dans un endroit dans lequel semblait régner des fils fins et souples. Je pouvais les pousser facilement, mais en tentant d'en casser un il m'apparut qu'ils étaient très solides.

"Bien, arrête toi ici, nous allons pouvoir commencer notre petite discutions et essaye de te mettre à l'aise malgré les fils qui nous entourent."

Je l'entendis s'assoir. Tout en pensant qu'elle était soit imprudente, soit bien sûre d'elle, je restai debout. Puis, je l'écoutai me demander :

"Bien alors tu peux commencer, expliques moi ce que tu as dans le cœur et le rapport entre l'état dans lequel je t'ai trouvé et ta vie."

- Pour commencer, fis-je sans préambule, je suis un apprentis assassin qui refoule sa partie assassine pour pouvoir vivre correctement et aider une bande d'orphelins de rues et ses amis. Je ne maîtrise pas ma colère qui peut se transformer en rage très rapidement, faisant ressortir des envies de meurtre sur tout ce qui bouge. Comme vous avez pu le constater, mes sentiments changent rapidement et un simple lien peut me faire perdre les pédales.

Je la laissai méditer un instant sur les révélations que je venais de lui faire. Puis, sans plus attendre, j'entrepris de lui expliquer le lien entre ma vie et l'état dans lequel elle m'avait trouvée :

- Mon père, qui m'a entraîné à devenir un tueur, a tué ma mère il y a 12 ou 13 ans. Vous pouvez donc constater que les "liens" que j'ai avec ma famille ne sont pas joyeux. Je refoule ma colère contre lui, contre une Brute qui en veut à ma vie parce que je l'empêche de s'en prendre à ma bande de gamins qui vivent dans la rue et maintenant il y a la soeur de ma petite copine qui est victime d'un chantage comme si elle n'avait pas assez souffert à cause de sa propre famille. Pour couronner le tout, mon paternel m'a revendiqué à la télévision avec mon frère et certaines personnes l'ont su, ici! Alors, oui, je suis sur le point d'exploser littéralement car je me bats sur différents fronts et je fais déjà des efforts phénoménaux pour ne pas tabasser quelqu'un!

Plus j'avais parlé, plus ma voix montrait mon énervement plus que palpable. Si nous n'avions pas été dans le noir total alors de multiples boules, plus nombreuses qu'auparavant, se seraient mises à tourner tout autour de moi de manière vertigineuse. Je sentais que j'allais passer à la rage et je me retenais de justesse en pensant à Yumi et l'amour que je lui portais. J'en fis d'ailleurs part au professeur qui m'écoutait sur un ton un peu plus calme quoi que je le fis en serrant les dents :

- Vous avez d'ailleurs de la chance que mon frère ait commencé à m'aider à me contrôler, à reprendre le flambeau de ma défunte mère, car sinon vous auriez dû me maîtriser il y a un moment.

- Pour commencer, je suis un apprentis assassin qui refoule sa partie assassine pour pouvoir vivre correctement et aider une bande d'orphelins de rues et ses amis. Je ne maîtrise pas ma colère qui peut se transformer en rage très rapidement, faisant ressortir des envies de meurtre sur tout ce qui bouge. Comme vous avez pu le constater, mes sentiments changent rapidement et un simple lien peut me faire perdre les pédales.

Un apprentis assassin ? Sérieusement sa existe ? Si nous n'étions pas dans la vraie vie et sur la terre, j'aurais trouvé ça super classe, mais là c'était plutôt sérieux voir dangereux. Bon il avait le mérite d'essayer d'écarter la part d'assassin en lui, dans un but social plus que louable. Ce qui semblait le déranger c'est que même si il ne pouvait écarter sa partie meurtrière, cela pouvait basculer d'un coup, de part sa nature sentimentale instable. j'étais dessinatrice... entraîneuse.. mais pas psychologue, je ne savait quoi faire pour le moment.

- Mon père, qui m'a entraîné à devenir un tueur, a tué ma mère il y a 12 ou 13 ans. Vous pouvez donc constater que les "liens" que j'ai avec ma famille ne sont pas joyeux. Je refoule ma colère contre lui, contre une Brute qui en veut à ma vie parce que je l'empêche de s'en prendre à ma bande de gamins qui vivent dans la rue et maintenant il y a la soeur de ma petite copine qui est victime d'un chantage comme si elle n'avait pas assez souffert à cause de sa propre famille. Pour couronner le tout, mon paternel m'a revendiqué à la télévision avec mon frère et certaines personnes l'ont su, ici! Alors, oui, je suis sur le point d'exploser littéralement car je me bats sur différents fronts et je fais déjà des efforts phénoménaux pour ne pas tabasser quelqu'un!

Eh bah, je suis heureuse que mon père à moi, il a préféré m'initier aux jeux de cartes, mais on peut ressentir l'intensité de la vie du jeune homme dans ses paroles, même pour quelqu'un qui n'a pas vécu cela, entendre qu'un père à assassiné sa femme, de plus l'entendre par l'enfant lui même, c'est plutôt dur. Le plus choquant encore c'est que son malheur semble affecter les autres, sa belle famille semble subir les conséquence de sa propre vie à lui. Il est normal qu'il ait du mal à contenir ses émotions, à sa place moi aussi je ne saurait pas sur quelle ligne me ranger. Je félicite tout de même sa force d'esprit car comme il l'a dit, il n'a pas encore "tabasser" quelqu'un et par cela on peut en effet constater qu'il fait des efforts d'un très haut niveau. Cependant actuellement on pouvait sentir qu'il commençait à s'énerver, bien que je me savais en sécurité ici, il ne valait mieux pas que cela s'accentue. Il me fit part d'une dernière chose.

- Vous avez d'ailleurs de la chance que mon frère ait commencé à m'aider à me contrôler, à reprendre le flambeau de ma défunte mère, car sinon vous auriez dû me maîtriser il y a un moment.

Donc il avait bien quelqu'un pour l'aider et avant cela c'est sa mère qui faisait en sorte de le contenir, si j'en juge par mon expérience des méchants dans les mangas, il est donc logique que son père l'ai tué pour couper toute bride à l'envie meurtrière de son fils, enfin logique... si nous n'étions pas encore une fois dans ce monde et sur cette terre.

"Bon écoute Yasushi, je comprends parfaitement ta situation actuelle, ce qui explique l'état dans lequel je t'ai trouvé, je ne peux cependant pas me mettre à ta place, il n'y que toi qui a vécu ainsi. Je ne peux donc pas m'avancer à faire des théorie sur ta vie, ce serait simplement une insulte envers toi. Cependant tu m'a livré quelque élément qui pourrait m'aider à t'aider, en plus de l'aide que t'apporte ton frère. Le problème viens essentiellement de ton paternel et de tout ce qui découle de lui. Pour cela je vais devoir d'abord comprendre ce qu'il est bon de faire pour tes sentiments, il est vrai que contenir sa haine envers quelqu'un ne t'aidera pas, mais la libérer entièrement serait aussi une erreur, il se peut qu'une fois libérer cette dernière s'exprime trop, jusqu'à te pousser à le tuer directement et toi comme moi ne voulons que tu fasse cela. Si j'en juge par mes expérience et quelques déduction, sans vouloir m'avancer hein, je dirais que c'est ce qu'il cherche, afin de compléter ton "apprentissage, c'est généralement cela qu'il se passe dans ces milieu, l'élève doit surpasser le maître, mais toi tu ne veut pas être cet élève et nous feront tout pour que tu quitte ce monde."

Je savais qu'il fallait calmer le jeu.

"Tu dois surement te demander qui je suis pour vouloir ainsi m'incruster dans ta vie personnel, sache que je ne veut que ton bien et je vais essayer avec ton aide de te faire devenir maître de tes sentiments, mais ce ne sera pas que toi et moi, ton entourage proche, les gens qui t'aident déjà et t’apprécient seront mis en parallèle de nos exercices. Je vais à présent te laisser te calmer, afin de nous faire sortir de là et je te fixerait un cours particulier que je vais essayer de faire correspondre à tes besoins."

J'attendais donc sa réponse dans le noir, respirant calmement.

Un silence suivit mes révélations. Quoi de plus normal? Pourtant, dans le noir complet, je ne pouvais m'empêcher de me demander à quoi elle pouvait bien penser. L'attente me parut longue et insupportable. J'allais même la chercher pour la secouer comme un prunier quand elle me répondit enfin :

"Bon écoute Yasushi, je comprends parfaitement ta situation actuelle, ce qui explique l'état dans lequel je t'ai trouvé, je ne peux cependant pas me mettre à ta place, il n'y que toi qui a vécu ainsi. Je ne peux donc pas m'avancer à faire des théorie sur ta vie, ce serait simplement une insulte envers toi. Cependant tu m'a livré quelque élément qui pourrait m'aider à t'aider, en plus de l'aide que t'apporte ton frère. Le problème viens essentiellement de ton paternel et de tout ce qui découle de lui. Pour cela je vais devoir d'abord comprendre ce qu'il est bon de faire pour tes sentiments, il est vrai que contenir sa haine envers quelqu'un ne t'aidera pas, mais la libérer entièrement serait aussi une erreur, il se peut qu'une fois libérer cette dernière s'exprime trop, jusqu'à te pousser à le tuer directement et toi comme moi ne voulons que tu fasse cela. Si j'en juge par mes expérience et quelques déduction, sans vouloir m'avancer hein, je dirais que c'est ce qu'il cherche, afin de compléter ton "apprentissage, c'est généralement cela qu'il se passe dans ces milieu, l'élève doit surpasser le maître, mais toi tu ne veut pas être cet élève et nous feront tout pour que tu quitte ce monde."

Elle me croyait. C'était déjà ça. Vers la fin de son monologue, je me souvins que mon frère avait rendu une petite visite à mon paternel et que la rencontre contée par Tyron m'avait laissé l'impression que c'était ce dernier qu'on voulait voir mourir... de ma main. Je n'en dit rien à la jeune femme qui reprit rapidement :

"Tu dois surement te demander qui je suis pour vouloir ainsi m'incruster dans ta vie personnel, sache que je ne veut que ton bien et je vais essayer avec ton aide de te faire devenir maître de tes sentiments, mais ce ne sera pas que toi et moi, ton entourage proche, les gens qui t'aident déjà et t’apprécient seront mis en parallèle de nos exercices. Je vais à présent te laisser te calmer, afin de nous faire sortir de là et je te fixerait un cours particulier que je vais essayer de faire correspondre à tes besoins."

Quand elle me parla d'exercices et des personnes qui me venaient déjà en aide, mon esprit se dirigea immédiatement vers le jour où j'avais faillis tuer les deux personnes qui m'étaient le plus proches. Ce souvenir me fit trembler de colère contre moi-même. Je ne voulais plus mettre qui que ce soit en danger par ma seule faute. Pourtant, cette personne me proposait de canaliser mes émotions avec l'aide des personnes qui auraient toutes les raisons du monde de m'en vouloir. Que pouvais-je faire pour l'éviter?!
Soudain très calme, j'étais comme démunis. Jamais elle ne voudrais lâcher l'affaire. Certainement que cela relevait de ses fonctions de prof... Je fis quelques pas après avoir fait un demi-tour que j'estimai complet avant de prendre la parole :

- Si cela ne vous dérange pas de mettre votre vie en jeu, faites donc. Mais s'il arrive quelque chose, n'allez pas dire que je vous aurais pas prévenue. Que vous soyez prof, proche ou bien inconnue, je ne fais plus la différence quand je vais... mal.

Un léger silence s'est installé, suivit de quelque bruit de pas dans l'encre. Avait-il l'intention de partir, me cherchait-il ? Aucune idée, mais je ne devait pas bouger. Finalement il me dit d'un ton calme.

- Si cela ne vous dérange pas de mettre votre vie en jeu, faites donc. Mais s'il arrive quelque chose, n'allez pas dire que je vous aurais pas prévenue. Que vous soyez prof, proche ou bien inconnue, je ne fais plus la différence quand je vais... mal.

Le ton calme semblait rendre la phrase soit dramatique soit, elle semblait sonner comme une menace ayant pour but de me détourner de mon objectif qui était de l'aider. Connaissant un peu plus son histoire, je savait que ce n'était surement qu'une mise en garde sincère, il ne voulait pas faire de mal à quelqu'un et si cela devait arriver, je suppose que le ramener dans le droit chemin serait impossible. Je ne suis qu'une professeur, mais tout de même une personne vivante et il s'en voudrait de me faire du mal, cependant je ne pouvait le laisser ainsi, je devait prendre le risque et puis j'aime bien les histoires comme ça, j'ai l'impression d'être plongée dans un manga.

"Bon voilà ce qu'on va faire, tu vas me donner tes disponibilité et suite à cela je te convoquerait pour un cours particulier en vue de d'apprendre à gérer tes émotions, c'est compris, sache que tu n'a pas le choix. Sécher les cours est passible de sanctions et puis c'est pour ton bien. Je prends bien note du risque que je pourrait courir, mais je ferais en sorte de pouvoir t'immobiliser si ta colère venait à l'emporter."

Je me suis alors relevée, et je me suis avancée vers lui, simplement de quelque pas.

"Allez, on va sortir, dis moi quand tu sera prêt, mais si tu as autre chose à me dire n'hésite pas."