Contrôle et justice [Pv Jïnn & Marco Wakasa] - Terminé

Contrôle et justice

Cela faisait bien une semaine que j’avais sauvé la vie à Marco et promis de l’aider. Avant toute chose, j’étais allé mettre les choses au clair avec Lloyd, le professeur de physique contre qui Marco en avait parce qu’il l’avait vu faire un câlin à son bourreau, Alyssa. J’avais appris lors de mon entrevu avec lui qu’il connaissait cette histoire et qu’il s’efforçait de faire en sorte que la Rubis cesse de maltraiter l’Emeraude. Après discussion, nous en étions venus à penser que Marco avait besoin de reprendre un semblant de contrôle sur sa vie et Lloyd m’avait prétendu que lui apprendre à se défendre serait un bon moyen de le faire. Malheureusement, je n’étais pas certain d’en être capable…
Par la suite, Noa, qui avait entendu la conversation que j’avais eu avec Lloyd avait demandé à me parler en m’envoyant un mot dans ma boîte. Il voulait alors me donner de plus amples informations sur Marco, ce qu’il s’était passé depuis le début de l’année scolaire et ce qu’il pensait pouvoir faire pour aider le jeune homme. Pourtant, cela ne changea rien à mon idée première et à la demande de Marco. Il allait cependant falloir que je parle à une autre personne avant cela.

Je préparai deux mots pour les mettre dans les boîtes de leur destinataire. Le premier pour Jïnn pour lui demander de me rejoindre devant le gymnase le lendemain matin, 10 heures, pour que je puisse lui parler de Marco et, pourquoi pas, de ce qu’il s’était passé quelques temps plus tôt, maintenant que j’avais des réponses. Le second était destiné à Marco pour lui donner rendez-vous, même lieu, même jour, mais vers midi. J’avais vérifié qu’aucun club ne serait présent. Nous allions certainement avoir besoin de toute la tranquillité possible.

Après une nuit sans grand sommeil, je me préparai lentement. Jean sombre, tee-shirt gris, veste à capuche noire et baskets étaient ce qui composaient ma tenue. Vers neuf heure, je me levai de ma couche sur laquelle je me reposai, faisant attention à mon ventre encore barré par quelques points de suture qu’il me restait depuis la tentative d’assassinat. Tout était plutôt calme. A moins que ce ne soit moi qui était bien trop enfermé dans mes pensées avec ma capuche ramenée sur ma tête ? Lentement, les mains dans les poches, je me dirigeai vers le gymnase pour attendre Jïnn en premier lieu. J’espérais que deux heures seraient suffisantes pour dire tout ce qu’il y avait à dire. Puis, j’espérais que Marco ne viendrait pas à l’avance non plus… En attendant, une fois à destination, je m’appuyai contre le mur, les bras croisés sur ma poitrine et les yeux fermés.

(c) Rin sur Epicode

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Armé d’un short, d’un débardeur et de son bandeau qui semblait ne jamais le quitter, Jïnn arriva en me saluant d’un signe de main. Pour mieux, l’accueillir, je me relevai. Puis, quand il fut à mes côtés, il bailla légèrement tout en souriant, il me demanda :

- Yo...Tu voulais me dire des trucs Yasushi ? Si c'est important déballe tout d'un coup qu'on perde pas de temps.

Bon, c’était ce qu’on appelait ne pas passer par quatre chemins. J’espérais qu’il n’avait rien de prévu… Je ne voulais pas le déranger dans ses occupations non plus. Ce n’était pas mon but. Je lui fis donc signe d’entrer avec moi à l’intérieur, silencieux. Mon air était grave, j’en avais conscience, mais je ne tenais pas à cacher mes sentiments. A quoi bon ? Nous allions, après tout, aborder des sujets assez délicats et assez sérieux. D’ailleurs, lorsque nous fûmes à l’intérieur, je répondis à sa question :

- J’ai besoin de ton aide. Cela concerne Marco, un gars appartenant à la maison Emeraude. Tu vois qui c’est ?

J’attendis de voir sa réaction à cette annonce avant de lui expliquer en lui faisant face, mais sans le regarder dans les yeux :

- Il y a quelques jours, je l’ai empêché de mettre fin à ses jours. Apparemment il se ferait maltraiter depuis le début de cette année et il voudrait s’entraîner. D’après Lloyd, un professeur qui connaît ses soucis, cela lui ferait du bien pour reprendre un certain contrôle sur sa vie. Si je voulais te voir sans Marco en premier abord, c’est parce qu’il m’a donné l’impression de vouloir se venger et que je ne veux pas que tu te lances dans quelque chose que tu ne voudrais pas faire. Puis, aussi pour te prévenir de ça. Personnellement je ne voudrais pas lui donner un moyen de mettre ses envies de vengeance à exécution.

Il y avait aussi une autre raison, mais je préférais savoir son avis à ce propos avant d’enchaîner. Ce n’était pas pour rien que j’avais laissé une marge de deux heures. Puis, même si Jïnn refusait, cela ne changeait rien à mon rendez-vous avec Marco puisque j’avais des choses à dire à Marco.

En attendant la réponse de Jïnn, je repensais à notre combat et ce qui avait suivis. Mon poignet était toujours emplâtré et le blanc était marqué des noms de ceux que j’avais perdus. Puis, j’avais toujours une blessure au niveau de l’abdomen, mais rien qui résultait de ma perte de contrôle. Au pire, je ne pensais pas que ce soit le genre du jeune homme de porter un couteau sur lui puisque sa force semblait déjà plus que suffisante pour tuer quelqu’un.

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Jïnn sembla réfléchir, comme s’il avait besoin de réaliser ce qu’il venait d’entendre. Il ne mit cependant pas longtemps avant de me répondre avec énormément de sérieux :

- Soit. J'essaierai. Je lui dirai tout ce qu'il faut savoir pour son comportement, et je l'entraînerai s'il le faut. Cependant il répondra à mes questions et si j'estime son caractère inapte ou qu'il n'a aucune volonté, je refuserai. Je suis ferme et dur pour le coup je l'avoue, mais c'est ma condition. S'il ose utiliser mon savoir pour blesser les gens sans raison, il aura affaire à moi, et je me contenterai pas d'une simple blessure pour aller à l'hôpital.

- Je comprends ton point de vue, lui répondis-je en souriant légèrement. Mais ne le tue pas non plus. Enfin, je te fais confiance. D’ailleurs, puis qu’on est sur cette voix-là, je crois que je te dois quelques explications pour l’autre fois. Maintenant que j’ai des réponses. On a un peu de temps avant que Marco ne nous rejoigne.

Je disais réellement la vérité. Je comprenais qu’il réagisse mal si on venait à utiliser son art à de mauvaises fins. J’étais un peu moins confiant concernant mes révélations me concernant. Ce n’est pas si facile d’avouer qu’on est comme ces fous à la double personnalité. Je n’allais cependant pas le faire attendre jusqu’à ce qu’il perde patience avant de continuer :

- Je suppose que tu n’as pas oublié ma « folie meurtrière » et que j’avais l’impression de partager mon corps avec un esprit assassin ?

Je fis une pause pour voir sa réaction et ses commentaires. Enfin, pas que puisque j’en profitai pour rassembler mon courage afin de continuer :

- Il y a peu, j’ai eu confirmation que mes impressions étaient fondées. Mon père, quand j’étais petit, m’a implanté cet esprit assassin dans l’espoir que je tuerais quelqu’un et que mon âme se fasse ainsi engloutir. Je pense que c’est dans le but d’agrandir ses rangs...

Je fis une nouvelle pause. Devais-je lui dire ce que je pensais par rapport à ma survie ? Que ma vie était en péril ? Etait-il raisonnable de tout lui dire ? Je n’étais même pas certain qu’il soit apte à comprendre que ce soit possible. Après toi, il ne m’avait rien dit à propos de mes premières révélations à l’hôpital. Finalement, après une rapide réflexion, je décidai de prendre les choses sous un autre angle :

- J’aurais bien entraîné Marco moi-même et, par le même temps, atteindre « la tranquillité par le mouvement », mais je préfère ne pas prendre de risque. Je vais me focaliser sur le fait de protéger les personnes que j’aime en évitant d’attiser mes sentiments négatifs pour garder l’assassin enfoui profondément en moi. Après, je reste avec vous pour aider en cas de besoin, conclus-je en souriant.

Je n’avais pas vraiment le cœur à rire, mais au moins je paraissais plus léger que je ne l’étais réellement. Je voulais protéger les êtres qui m’étaient chers. Et si, pour cela, je devais mettre un terme à ma vie, j’étais loin d’hésiter. Je préférais largement mourir plutôt que vivre en me regardant tuer !

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Je ne savais pas à quoi il pensait, mais il était loin de sourire. Peut-être me faisais-je des idées, mais si c’était à cause de mon histoire ? Non, tout de même pas…

- Je vois...Pour Marco, comme je te l'ai dit précédemment, j'te promet rien mais j'veux bien faire le premier pas. Sinon pour toi...t'as aucun moyen de le purger ton esprit ? Si on retrouve ton père et qu'on le défonce ça passe non ? Car honnêtement...les connards comme ça...ça m'énerve pas qu'un peu tu vois. C'est pas une vie à offrir à son gosse. Donc tu m'en veux pas si un jour je le croise par hasard au supermarché et que je lui... fasse un débat avec mes deux poings dans la gueule pas vrai ?

Ah ! Il faut croire que si, finalement. D’un certain côté, cela me faisait plaisir. Encore, il ne savait pas la totalité de mon histoire et mon petit doigt me disait que mieux valait qu’il ne le sache pas. Quoi que, j’allais très certainement le rendre curieux… A voir comment j’allais tourner les choses. Après, il soulevait aussi un point important, mais chaque chose en son temps. A la fois sérieux, amusé et soulagé, je pris un air démontrant tout cela et je lui répondis :

- Je serais ravi de t’aider en ce sens ! Mais avec un peu de chance on n’aura pas à le voir avant un sacré bout de temps : je l’ai envoyé en prison y’a près d’un an pour avoir tué ma mère. Etant le seul témoin oculaire, j’étais le seul à pouvoir donner les preuves de sa culpabilité.

Bon, finalement je lui avais dit. Pour le meilleur, ou pour le pire ? Le meilleur, je l’espérais, mais comme il semblait passablement énervé je ne pouvais pas l’assurer, malheureusement. Mais, au moins, il n’aurait pas à me demander pourquoi il était là-bas et pourquoi mon air s’était soudainement attristé. Puis, après cette légère pause, je repris :

- Pour ce qui est de « purger » mon esprit… Je ne sais pas. Je sais ce que je ne dois pas faire pour qu’il prenne le dessus, mais pas pour le détruire. Je ne suis pas près d’aller le trouver, surtout en ce moment. Du coup, je pense vivre avec ça encore quelques temps…

Non, il était hors de question que je dise comme ça que ce même père voulait m’assassiner si je ne laissais pas l’assassin me détruire mon âme. C’était certainement déjà assez gros à avaler ce que je venais de lui dire pour ne pas lui en rajouter. Moi-même j’avais encore des difficultés à l’avaler alors que je le vivais réellement.

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Pendant un instant, je crus qu’il allait s’énerver. Sérieusement, je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il comprenne mes sentiments ou mon impuissance face à tout cela. Du coup, j’étais prêt à subir l’ouragan qui devint finalement qu’un soupire. J’eus la grosse impression que Jïnn se calmait pour paraître neutre afin de me demander :

- Tu comptes réellement vivre avec ça toute ta vie ? Car bon...c'est pas réellement une vie que tu vas vivre là mon grand. M'enfin, je peux pas réellement comprendre ce que tu ressens avec ce truc en toi.

Compréhensif et impuissant, je lui fit un demi-sourire avant de lui répondre :

- Tant que je n’ai pas de solution, je ne peux que vivre avec. Mais, crois-moi, je suis le premier à vouloir me débarrasser de cette chose qui me pourrit la vie depuis mon enfance.

Enfin… tout en évitant de faire un acte me promettant la prison et en évitant de mourir. Je sentais que ça allait encore être une sacrée épreuve, mais je n’étais pas prêt à demander de l’aide pour ça. Alors j’ajoutai :

- En tous les cas, compte sur moi pour trouver une solution le plus rapidement possible. Souvent c’est quand on ne cherche pas de réponse qu’on trouve celle qu’il nous faut.

En tous les cas je ne pouvais que l’espérer. De toute façon, ce n’était pas en me débattant avec mes démons dans le gymnase que j’allais avoir une réponse, de cela j’en étais certain. Du coup, il ne nous restait plus qu’à attendre Marco. En regardant l’horloge numérique, je vis qu’il était presque midi. Il n’allait certainement pas tarder à arriver. Le temps passait aussi vite que cela ? Mmh… pas toujours ? L’éphémérité (si ça se dit) de cette notion était parfois sacrément surprenante. Mais, au moins, j’avais réussis à dire à Jïnn tout ce que j’avais à lui dire. Restait Marco.

- C’est presque l’heure. Prêt à recevoir ton futur élève ? lui demandai-je tranquillement en allant voir à l’entrée si l’intéressé arrivait.

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Lorsque sonnèrent les douze coups de midi au loin, nous pûmes voir Marco entrer dans le gymnase et nous rejoindre en déclarant espérer ne pas trop nous avoir fait attendre. Puisque c’était moi qui avait mis deux heures de décalages entre les rendez-vous, ce n’était certainement pas lui qui nous avait fait poireauter. Je lui répondis donc :

- Non, t’en fais pas. Tu es pile à l’heure.

Malgré le fait que je voulais le rassurer un peu, je n’étais pas certain que cela fonctionnerait. Surtout que Jïnn ne semblait pas du tout apte à faire dans la dentelle. De toute façon, avec ce que je lui avais dit c’était peut-être normal. Je fus cependant surpris qu’il lui tourne ainsi autour en lui disant :

- Dit moi Marco. Avant qu'on procède...J'ai besoin de savoir des choses. Pourquoi tu veux t'entraîner ? Noa m'a déjà raconté pas mal de choses. Soit honnête. Si la réponse me déplaît, je partirai, c'est aussi simple que cela. D'ailleurs...ça part mal...

- Je pense que, pour la tenue, c’est un peu ma faute, fis-je pour éviter à Marco de devoir se justifier. Mon mot ne devait pas spécifier quelle tenue il fallait, si ?

J’espérais que c’était bien moi qui avait fait la bourde. Au pire, ça ne me changerait pas de beaucoup de recevoir la foudre de Jïnn. Ce serait même moins pire que recevoir le châtiment de mon géniteur pour ne pas vouloir devenir un assassin.
Revenant à ce qu’il se passait devant moi, j’espérais réellement que Marco ne dirait ou ferait rien de stupide. La vengeance était une chose que j’avais abandonnée en voyant les conséquences qu’elle m’apportait. D’une certaine manière, il n’avait fait que subir la vengeance d’une autre alors qu’il n’était en rien responsable. J’aurais peut-être dû lui parler un peu avant de commencer… Je n’y avais pas réellement réfléchi avant, mais il me paraissait désormais évident que la vengeance n’était qu’une spirale infernale qui ne s’arrêtait que si quelqu’un était assez intelligent pour ne pas se laisser emporter par elle. J’avais agi comme un abruti ignorant et je voulais faire en sorte que Marco ne devienne pas comme moi.

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- Non... Et je n'ai pas encore de tenue de sport... Je veux me défendre... Je ne veux plus rester à me faire tabasser ou intimider sans rien faire ! Est-ce une assez bonne raison ?

Bon, j’avais appris deux choses sur Marco : il ne savait pas lire entre les lignes et ne faisait jamais de sport. Ou pas dans une tenue un minimum adéquate. Au pire, nous allions changer ça. Puis, pourquoi cela dérangeait-il tant Jïnn aujourd’hui alors que nous avions été en jean pour notre combat amical. Certainement pensait-il que c’était à cause du mot « entraînement ». Enfin… je n’étais pas vraiment là pour juger, mais pour soutenir ce beau petit monde. Je ne pris donc pas la parole en espérant que le Rubis ne ferait rien qui ferait éclater la colère de l’Emeraude.

- Pour apprendre le combat, il te faudra un corps en conséquence. Pour commencer, on va te forger une arme de défense, un solide bouclier. J'ai des programmes qui trainent dans le gymnase à cause des Tsuki's Warriors. Ce sera dur je te le cache pas. Tu devras au moins faire 2h par jour 5 jours par semaines. A moins que tu veuilles attendre longtemps. Tu devras aussi changer ton alimentation en conséquence. Très peu d'écarts. Tu viendras tous les jours ici avec moi, et je t'observerai faire les exercices. Quand j'estimerai que ton corps soit assez solide, on apprendra les rudiments de la défense. Cela te va ? Tu peux décliner si tu veux. Puis t'auras pas forcément besoin de moi, Yasushi peut faire un excellent Coach sportif.

Moi ? Un coach sportif ?! Non mais il m’a bien regardé ? Puis, avait-il au moins compris dans quel état mental je me trouvais ? Non seulement le seul sport que je connais c’est la course pour sauver ma peau et donner des coups pour diverses autres raisons, mais rien de plus. Je ne connaissais rien de ses entraînements. Pourtant, je ne dis rien, ne réagit pas. Pourquoi serais-je plus motivé si Marco n’y mettait pas du sien ? J’avais mes propres problèmes et rien ne m’obligeait à l’aider plus que cela. Après tout, il avait des amis bien plus proche de lui que je ne l’étais !

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Patiemment, j’attendis que l’Emeraude donne sa réponse à Jïnn. Les deux semblaient se calquer sur moi pour réagir. Je n’aimais pas ça. Loin d’être un modèle, un exemple à suivre, je préférais qu’on me donne pour le moment un rôle de pur spectateur. Le fait de ne pas réagir ne voulait rien dire. Mais, au moins, peut-être que Marco pu se faire un avis propre sur ce qu’avait dit le Rubis. Pour ma part je ne connaissais pas vraiment le régime du nouveau venu, mais ayant vu La Brute grossir parce qu’il se gavait pendant que les autres mourraient de faim, je me doutais que ce devait être à peu près la même chose. Ce serait peut-être une bonne idée de montrer au jeune homme la vie là-bas et le présenter à Berth.

- D'accord... C'est d'accord... Je mettrai tous mes efforts là-dedans. Combien de temps cet entraînement prendra-t-il ? Quand pourrais-je apprendre à me défendre ?

Bon ! Il semblait motivé un minimum. Malheureusement, cette lubie de vouloir se défendre était trop présente. Il allait falloir qu’on corrige ça avant qu’il ne devienne totalement parano ! Jïnn, quant à lui, se contenta de répondre :

- Honnêtement, si tu y mets du tiens et que tu ne flanches pas, trois mois c'est un minimum. Je comprends ton impatience, comme toute celle des jeunes de nos jours. Cependant faut rester réaliste, je peux bien t'apprendre à te défendre, sauf que si ton corps n'est pas capable de porter un coup rapidement ou d'en encaisser… ce sera du temps perdu. De plus, renforcer ton corps renforcera aussi ton esprit, et ça... au-delà de la violence physique, tu développeras un mental qui déjà je pense t'aidera énormément.

Donner une estimation, un but, ce n’était pas plus mal, surtout dans ce genre de situation. Je ne comprenais cependant pas trop ce qu’il voulait dire en prétendant que renforcer son corps renforce aussi l’esprit. Il me semblait qu’il n’y avait pas forcément besoin de ça. Enfin, ça c’était la logique de la rue il me semblait. C’est à cause de mes méconnaissances dans le domaine que je ne voulais pas vraiment être coach, mais cela ne m’empêcha pas de continuer :

- De mon côté, je vais aussi t’aider à renforcer ton caractère, mais d’une toute autre manière. En fait, je pense t’aider à réaliser que tu n’es pas si faible que ça, ou, au contraire, te montrer ta faiblesse pour que tu remontes la pente. Je l’ai fait quand j’étais plus jeune. Je ne vois pas pourquoi tu n’y arriverais pas. Saches cependant que se battre, comme veut te le dire Jïnn, ce n’est pas toujours une solution.

Si je n’avais pas été autant meurtris par les souvenirs, certainement lui aurais-je parlé des conséquences que se battre apportait. Mais cela m’était pour le moment impossible. « Œil pour œil, dent pour dent » ? Qu’est-ce que c’était débile ! La vengeance n'était que source d'ennuis !

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