The show must go on ! ~ Annushka [Terminée]

C'est le 29 février 1988, lors du célèbre carnaval de Venise que naquit la petite Annushka Betsabea. Il s'agissait d'un prénom bien étrange et surtout bien long pour une aussi petite créature, mais il fallait dire que l'enfant avait eu la chance de venir au monde en temps que fille aînée d'un couple dont la femme était une célèbre top modèle italienne et dont l'homme était un grand comédien russe. Ainsi un double prénom était justifiable, un pour chacune des cultures.

Une année après la naissance d'Annushka, un autre membre vint s'ajouter à la famille. Il s'agissait de sa sœur cadette, Arabella. Deux autres années plus tard, ce fut son frère Ludovick qui arriva au ceint du nid familial et trois ans eurent le temps de s'écouler avant que le dernier enfant ne rejoigne la grande famille, soit Masha.



Si la Annushka vit le jour dans la ville natale de sa mère, elle grandit cependant à Moscou en Russie, au cœur même de la capitale du plus grand pays au monde. Elle passa une grande majorité des trois premières années de sa vie auprès de sa " baboushka " (sa grand-mère), car ses parents étaient souvent autre part dans le pays où dans le monde à cause de leur carrière. Cependant, quelques mois après son troisième anniversaire, la mère d'Annushka cessa d'exercer son métier dans le but de mieux s'occuper de la famille qui prenait de l'expansion. Ce n'est pas pour autant qu'Annushka arrêta de passer du temps avec sa baboushka, développement une relation précieuse avec elle.

Étant la fille d'un comédien de renommée et ayant été initiée à l'art de la scène dès son plus jeune âge, personne ne fut étonné lorsque, alors âgée de 5 ans, elle déclara vouloir devenir comme son père lorsqu'elle serait grande. Elle commença donc à prendre des cours de théâtre, puis à l'âge de 7 ans, elle se découvrit une passion pour le piano qu'elle commença également à pratiquer.

C'est également au cours de son enfance que la jeune fille apprit à voyager. Ce fut plus précisément lorsque son père entreprit une carrière internationale qui l'amena à se rendre dans divers pays autour du globe lors de tournées mondiales. Annushka était alors âgée de 9 ans. Sa famille et elle assistèrent à des premières de spectacles dans des villes telles que Tokyo, Paris, Londres, Toronto, New York, Pékin, Athènes, Sydney et encore bien d'autres.



Ce fut lorsqu'âgée de 17 ans et en 11ème classe, soit l'équivalent de l'année de terminale, il vint pour elle le temps d'incarner un rôle principal dans une pièce de fin d'année. À ce stade-ci, il ne s'agissait plus d'un simple spectacle amateur, mais d'un ouvrage sérieux sur lequel les étudiants travaillaient depuis déjà plus de 4 mois. Une heure avant le début de la représentation, la jeune femme qui était pourtant depuis toujours habituée au stress et à d'excitation que procurait sa production sur scène avait cette fois-ci, un immense mal de ventre. La douleur finit par passer au cours de la présentation, mais Annushka gardait une certaine nervosité pour la scène finale où elle devrait embrasser de façon réelle le premier rôle masculin. Ce n'était pas l'action d'embrasser en temps que tel qui l'inquiétait, mais plutôt le fait de devoir embrasser quelqu'un tout en restant dans le personnage et en évitant de décrocher, même durant quelques secondes.

Le moment fatidique arriva et, alors que tout semblait se passer comme prévu, son partenaire de jeu s'écarta brusquement, pris d'une convulsion, puis parti en courant vers les coulisses du côté jardin où il se mît à vomir, laissant la jeune femme désappointée seule au milieu de la scène, face à une salle bondée où les murmures fusaient déjà de toutes parts.

5 minutes plus tard, le temps que le public de la salle soit évacué, les choses ne s'arrangeaient pas. Le malheureux garçon avait encore des convulsions et par-dessus tout, sa respiration était sifflante et semblait difficile. L'ambulance pour le conduire aux urgences d'un hôpital arriva et l'un des ambulanciers qui se chargea de l'examiner au préalable fut clair, le garçon faisait une grosse réaction allergique. Il fut demandé ce qu'il avait mangé, mais le garçon n'avait rien avalé depuis plus de 3 heures. Il pointa simplement Annushka d'un doigt faible et tremblant, puis il fut sorti sur une civière, ce qui mît fin à l'événement.

Mais était-ce vraiment la fin ? Loin de là. Il ne s'agissait que du début.

La semaine suivante, Annushka n'avait toujours pas compris ce qu'il s'était passé le jour de la représentation. Elle tentait simplement d'oublier l'événement, ainsi que le sentiment de honte qui avait suivi. Heureusement, le garçon s'en était sorti indemne, mais dans les couloirs de l'école, plusieurs la regardaient étrangement.

Ce fut au cours de la même semaine que la jeune femme fit un jogging matinal, lorsqu'elle aperçu un chat dans la ruelle où elle se trouvait. Elle s'arrêta pour caresser l'animal, malgré la probabilité qu'il ait des puces, car ce n'était pas le genre de chose qui la dérangeait. L'animal se montra très affectueux avec elle, se mettant à lécher de sa langue râpeuse le dos de sa main où une petite quantité de sueur s'était formé. C'est alors que le félidé fut pris de convulsions qui ne manquèrent pas de rappeler à la blonde les symptômes qui s'étaient subitement manifestés chez son partenaire de jeu. Bien que dégoûtée de voir la pauvre bête régurgiter le contenu de son estomac au sol, Annushka resta auprès du chat qui s'étendit sur le sol et dont le souffle devint de plus en plus rauque. À peine une minute plus tard, l'animal sembla suffoquer pour finalement cesser de bouger. Horrifiée par la mort de la bête et venant de comprendre une terrible réalité, elle s'enfuit en pleurant en direction de la maison de sa baboushka, lieu où elle se rendait toujours lorsqu'elle avait besoin de réconfort.



Les années s'écoulèrent une à une et malgré la distance physique qu'elle se mît à prendre avec les autres, la jeune femme poursuivi ses études dans le domaine du théâtre, finissant par obtenir au bout de quelques années, un diplôme lui donnant la possibilité d'enseigner sa passion de toujours. Cependant, ce n'est pas vers l'enseignement que ses pas se dirigent en premier. Avec quelques amis de longue date, elle monta une troupe de théâtre amateur qui partie donner des spectacles un peu partout à l'intérieur du vaste pays.

6 mois de tournée plus tard, Annushka reçu par un matin ennuagé un appel de son frère Ludovick, membre de sa famille dont elle était la plus proche. Il lui apprit que leur baboushka avait été amenée à l'hôpital après avoir fait une rupture d'anévrisme. La jeune femme se trouvant alors dans la ville de Yakutsk sauta dans le premier avion en direction de Moscou, laissant derrière elle sa troupe.

Une fois au chevet de sa baboushka, la blonde fut forcée de constater que la femme qui se tenait dans le lit d'hôpital devant elle, malgré sa ressemblance, n'était pas la personne qu'elle avait connu durant toutes ces années. La vieille femme semblait oublier certaines choses, mais elle se souvint de sa petite fille et elle lui demanda de lui parler du voyage qu'elle faisait depuis des mois à travers la Russie. La jeune femme sourit à sa baboushka, puis entreprit son récit.

9 jours plus tard, Annushka se tenait devant le notaire. Cela faisait 6 jours que sa baboushka n'était plus de ce monde. La vieille femme était partie durant son sommeil, laissant sur une table de chevet une lettre qu'elle avait rédigée deux journées plutôt, soit le lendemain du récit d'Annushka. Cette lettre s'avérait être un testament qu'elle avait probablement dû rédiger en sentant sa fin approcher, voilà l'une des seules explications plausibles qu'avait trouvé la famille. Il y était entre autre écrit la somme d'argent qu'elle léguait à chacun de ses petits enfants. Non seulement Annushka fut surprise de la lucidité et de la conscience des mots pour une femme qui semblait atteinte de troubles de la mémoires au cours de ses derniers jours, mais de plus elle découvrit que la majeure partie de la fortune lui revenait. Il y avait même une note à son adresse :

" Ma chère Nushka, je n'oublierai probablement jamais l'éclat qui illuminait tes yeux alors que tu me parlais des voyages que tu faisais quand tu étais une enfant. J'ai constaté que ces mêmes étoiles brillent dans tes yeux encore aujourd'hui, alors ma dernière volonté est la suivante : je veux que tu utilises l'argent de l'héritage pour voyager dans le monde au cours de ta vie, afin pour découvrir de nouvelles choses, comme tu as toujours aimé le faire. Je t'aime très fort. "

Il y eut d'abord la Côte Ouest de l'Amérique du Nord en voiture, partant de Vancouver au Canada pour arriver jusqu'à Phénix aux États-Unis, puis ce fut au tour du voyage au Pérou et au Brésil. Vint ensuite le voyage de l'Espagne, la France et l'Allemagne et elle en profita pour aller aussi en Italie où elle visita sa famille du côté maternelle. Par après, ce fut le voyage en Égypte et au Maroc, puis il y eut celui en Australie et en Nouvelle-Zélande. Son dernier voyage fut celui dans lequel elle alla en Inde, en Chine, en Corée du Sud et où elle termina par rien de moins que le Japon.



Annushka était revenue du Japon depuis deux semaines. À son retour des courses au supermarché, elle ramassa le courrier dans sa boîte postale et entra dans l'appartement où elle vivait lorsqu'elle ne voyageait pas. Parmi des publicités qu'elle jeta au recyclage se trouvait une lettre en provenance d'Angleterre. La blonde prit un couteau dans le tiroir des ustensiles et ouvrit l'enveloppe pour en sortir son contenu. Elle dut relire plus de quatre fois la lettre, restant malgré tout incrédule après cette nouvelle relecture. On lui proposait un poste en tant que professeur de théâtre dans une académie au nom à consonance japonaise, mais qui, comme il l'était indiqué sur l'enveloppe, se situait en Angleterre, toutefois ce n'était pas le plus étrange. Il s'agissait apparemment d'une école pour des gens possédant un pouvoir. Annushka n'avait jamais envisagé son problème comme pouvant être capacité surnaturelle, bien qu'il ne soit pas donné à tous la capacité de provoquer ce qui pouvait s'apparenter à un choc anaphylactique, mais plus elle y repensa, plus elle trouva cela crédible, donc elle accepta le poste en se disant qu'après avoir tant voyagé, il était temps de mettre la main à la pâte.