Un seul remerciement ne suffit pas à exprimer toute la gratitude [PV Yumiko]

Je devais bien l’avouer, les évènements récents ne me donnaient pas très envie de travailler. Mon père allait venir me chercher d’une façon ou d’une autre, des amis avaient été gravement blessés, un autre semblait avoir de moins en moins le moral et j’avais la nette impression que quelque chose ne tournait pas rond. Pourtant, pensant à la raison qui me poussait à rester dans cette académie, je trouvais encore et toujours la force d’étudier avec acharnement. C’était le cas pour ce matin-là : elle avait débuté comme le lendemain d’une insomnie, autrement dit par un réveil cauchemardesque. Puis, après m’être lavée, habillée et coiffée, j’avais simplement prit le sac que j’avais préparé la veille et m’était dirigée vers la bibliothèque. Cette salle était un trésor pour une personne qui, comme moi, avait bien des lacunes.

M’installant sur une des tables, loin des endroits préférés des groupes habituels, je sortis les matières dans lesquelles il me restait le plus de choses à apprendre et en choisi une. Mon choix du jour tomba sur l’histoire. J’adorais tellement chercher des informations sur les dates nommées pour un évènements dans chaque pays et autres que je me perdais chaque fois dans bon nombre de livres et atlas sans pour autant avancer réellement dans ce que j’étais sensée faire au départ.
Ainsi, après une petite demi-heure de recherches, je me trouvai entourée d’innombrables livres qui n’avaient pas forcément de lien entre eux. J’étais d’ailleurs en train de lire l’un d’entre eux quand j’entendis des bruits de pas s’approcher. Curieuse, je levai les yeux pour découvrir Tori qui avançait dans ma direction. Elle semblait contente bien que je me demandasse si elle dormait bien : elle avait l’air d’avoir sommeil, comme moi lorsque je faisais une nuit blanche. A voix basse, elle me salua :

- Bonjour Yumiko. J'espère que je ne te dérange pas trop.

- Bonjour Tori, lui répondis-je sur un ton égal. Ne t’en fais pas, tu ne me déranges pas. Comment vas-tu ?

J’espérais que j’avais guérit correctement sa jambe. Je ne contrôlais pas réellement la guérison que je pratiquais, surtout avec le peu de connaissance en médecine que j’avais. Du coup, et parce que c’était la première fois que je soignais une blessure telle que celle-ci, j’avais peur d’avoir fait une erreur. Bien entendu, ce n’était pas le cas, mon pouvoir ne me demandant pas de réfléchir mais bel et bien de résister à ses conséquences. Peut-être allais-je finir par regretter le fait de guérir de simples maladies ?

Code par Rin

Lorsque je l'eus saluée, la jeune Émeraude s'installa à ma table. J'avais vu son regard qui s'était porté sur mes livres, mais je préférais attendre qu'elle e répondre, voire qu'elle me pose la question les concernant avant de lui répondre. Ainsi, je l'écoutai :

- Ça va bien. Les derniers jours ont été calmes et sans incident, du moins en ce qui concerne ceux qui sortent de l'ordinaire. Et toi, comment te portes-tu ?

Avait-elle un air inquiet ? Ou bien était-ce le fait qu'elle semblait attendre ma réponse avec une certaine impatience qui me donnait cette impression ? Je n'arrivais pas à le savoir réellement et s'en était presque étrange. Est-ce que... elle était encore inquiète par rapport aux soins que je lui avais prodigués ? Pourtant j'étais remise depuis quelques temps déjà.
Ne sachant pas trop quoi penser, je lui souris simplement avec gentillesse pour lui répondre :

- Je vais bien. Un peu perdue dans mes recherches pour le cours d'histoire, mais à part ça il n'y a pas grand chose.

Bien entendu, j'avais encore une peur concernant mon père qui voulait venir me chercher, mais je voulais le cacher. Trop de gens étaient au courant de ce fait et s'en inquiétaient. Si je pouvais lui éviter des tourments supplémentaires, j'étais prête à le faire. D'autant plus qu'elle avait apparemment bien des choses à penser comme la fameuse attaque. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'ils soient tous dans de tels états? D'ailleurs, comment allait Marco ? Ses yeux étaient-il guéris maintenant ? Tant de questions et tant de mystères dont les réponses n'étaient pas inscrites dans les livres ou ailleurs, tout comme des faits historiques sur lesquels seules des hypothèses avaient été faites.

Code par Rin

Souriant, elle sembla ne pas trop savoir comment réagir à mes dires. Avais-je dit quelque chose de mal ? Je ne l’espérais pas. Puis, ce n’était qu’une impression, n’est-ce pas ? Ce n’était pas vraiment le cas concernant sa curiosité pour ce que je faisais. Je le devinais assez bien puisqu’elle jetait des regards assez nombreux aux piles de livres sur la table depuis qu’elle m’avait rejointe. Et, en plus de cela, elle me demanda :

- Ça fait beaucoup de lecture. Je ne m'y connais pas beaucoup en histoire, mais je peux peut-être quand même te filer un coup de main, si jamais tu as besoin d'aide. Fais-tu des recherches sur un sujet en particulier ?

Je rougis alors que je me rendais enfin compte que j’avais totalement oublié le thème premier que je devais étudier. Voulant absolument répondre à la jeune femme, je me mis à tourner les pages de mon cahier noires de notes soulignées, entourées, raturées, mais surtout diverses et tellement variées qu’on se noyait dans les informations. Du coup, ne trouvant pas l’information je me mis à paniquer doucement et, par cela je fis un grand geste qui fit tomber une des piles de livres dans un fracas qui attira l’attention sur moi. Plus rouge encore, je marmonnai que j’étais désolée sans m’arrêter alors que je ramassais un par un les ouvrages. Mes gestes étaient un peu tremblants et lents tant je me sentais honteuse de ma maladresse. Me rappelant la présence de Tori non loin, je tentai de cacher tout cela et me remis à sourire sans réussir à le rendre aussi sincère et cessai de marmonner. La cause de ce changement de comportement était en partie dû au fait que je savais que ce genre de chose allait bientôt m’être sévèrement puni si tant est que je puisse alors avoir accès à une certaine source d’activité, ce qui était loin d’être gagné.
Lorsque je fus à nouveau en face de l’Emeraude, je lui dis toujours avec le même sourire :

- Je suis désolée. Euhm… je dois avouer que je ne sais même plus le sujet que j’étudiais. En fait, j’ai tellement l’impression d’avoir un retard énorme dans cette matière qu’à chaque fois… je me disperse. Je veux dire, dès que je vois une nouvelle information, une nouvelle date ou un évènement dont je n’ai jamais entendu parler, j’ai l’impression qu’il faut absolument que je trouve tout ce qui a un lien avec, ce qu’il s’est passé…

Je me tus un instant pour baisser la tête de manière honteuse toujours en rougissant pour déclarer :

- Ca doit paraître étrange…

Code par Rin

Alors que j’avais finis par dire ce que je pensais de moi et mes actions, Tori s’exclama, visiblement surprise. Je relevai donc la tête, à mon tour surprise. Elle pensait que je n’étais pas étrange alors que je venais de réagir de la pire des façons en plus de prouver que j’étais une retardataire au niveau de l’histoire. Si elle savait que ce n’était pas que dans cette matière que j’avais du retard, donc que je faisais très régulièrement des recherches approfondies, penserait-elle toujours que je n’étais pas étrange ? Comme pour répondre à ma question, la jeune Emeraude continua sur un ton plus posé :

- Quand bien même ce serait le cas, est-ce que ça changerait quelque chose que ce soit étrange ? Est-ce que ça le serait plus que changer des objets en or ou se transformer en nuée de corneilles ou encore pouvoir guérir les autres ? Moi je crois que c'est tout-à-fait normal ce genre de chose.

Un peu interloquée par sa réponse, je regardai Tori avec des yeux ronds en clignant les yeux. Je ne pus m’empêcher de demander :

- Avoir un pouvoir est quelque chose d’étrange ?

Ayant vécu dans une cage loin de tout, je ne savais pas vraiment ce qui était normal ou non. De plus, dans ma famille je n’avais connu réellement que des personnes ayant des pouvoirs aussi. Comment aurais-je pu comprendre que ce n’était pas le cas pour tous. Après tout, avec le règlement de Tsuki, je m’étais simplement dit que c’était celle du monde. Je n’oubliais pas non plus les mises en gardes d’Archie, mais n’avait-il pas dit ça pour m’empêcher d’aller au-delà de mes capacités ? Je n’en étais plus aussi sûre…

Finissant de ramasser les livres, je les remis sur la table avec assez de délicatesse pour que les autres empilés ne s’écroulent pas à leur tour. C’est alors que j’aperçu un livre qui avait été comme mis à part et encore ouvert à une page bien précise. En découvrant le sujet, celui que j’avais commencé à étudier quelques heures plus tôt, je me mis à rire nerveusement en posant ma tête sur les livres que je tenais encore. Sérieusement, ce que je pouvais être bête des fois…

Code par Rin

La réponse de Tori me laissait pensive. N’ayant jamais réellement vu la société et le reste, je n’étais pas certaine de ce que je devais penser. Archie m’avait un jour dit qu’il fallait que je me fasse ma propre opinion, mais j’étais trop peu informée sur tous les sujets pour que je le puisse. Je choisi donc de la croire sur parole. Puis, quand j’eus découvert mon sujet à travers un livre ouvert à l’écart des autres et, à cause de cela, me mis à rire, la jeune femme me demanda avec la plus grande des incompréhensions :

- Qu’y a-t-il ?

Malheureusement, je ne sus me calmer avant une ou deux bonnes minutes. Ce temps me fut nécessaire pour arrêter de rire et me relever puisque je m’en étais appuyée sur la pile de livres que je venais de ramasser. Puis, tout en m’essuyant les yeux, je la regardai, toujours le sourire aux lèvres, pour lui répondre en essayant de toutes mes forces de ne pas éclater de rire une seconde fois :

- Gomen, gomen. Ce n’est pas ta faute. En vérité, hem… je viens de retrouver le sujet que j’étais venu étudier. Il n’était pas écrit sur mon cahier, enfin si, peut-être, mais j’avais plus simple à portée de mains.

Doucement, je me déplaçai vers l’ouvrage que je pris entre mes mains pour le montrer à l’Emeraude. Bien entendue, je me sentais un peu gênée par la situation dans sa globalité, mais je ne voulais pas laisser le malaise s’installer. C’est aussi la raison pour laquelle je lui montrai cela. La laissant découvrir que le sujet qui avait conduit toute cette scène n’était autre que l’étude de l’Egypte ancienne (programme de 6ième), je me rassis devant mes affaires en ajoutant :

- Quand j’y pense, j’en suis arrivée à très loin en fait… Je veux dire, en terme de dates : l’Egypte ancienne était avant Jésus Christ -faut absolument que je cherche qui c’est !- mais avec toutes mes recherches j’en suis arrivée en 1945, la fin de la seconde guerre mondiale, je crois. Et encore, je crois que je suis retournée en arrière à un moment donné.

En parlant, je ne pensais pas que le fait de se retrouver ainsi entre deux dates n’ayant aucun rapport avait quelque chose d’illogique. Après tout, je parlais selon les pensées qui me venaient en ne pensant qu’à répondre à sa question portant sur mes études.

Code par Rin

Pauvre Tori… Je ne l’avais pas ménagée. J’en ressentis un certain pincement au cœur bien qu’elle ne sembla pas m’en vouloir pour un sou. Bien au contraire : elle profita que j’ai relancé la conversation pour exprimer sa surprise et m’en apprendre un peu plus sur ce fameux « Jésus Christ » :

- Ah oui, Jésus Christ, le prophète. On raconte qu'il a fait de grandes choses comme marcher sur l'eau ou encore multiplier les pains et changer l'eau en vin. Il a fait des actions encore plus remarquables, mais je vais te laisser découvrir ça par toi-même. Tu as l'air de t'intéresser vraiment à l'histoire et je ne voudrais pas t'empêcher de te renseigner à ton rythme.

Je lui fus très reconnaissante qu’elle me laisse découvrir par moi-même bien que les informations données fussent extrêmement intéressantes à mes yeux. Marcher sur l’eau… Où avais-je lu ça déjà ? Je ne parvenais pas à m’en rappeler de mémoire et je ne souhaitais pas déranger à nouveau les personnes qui nous entouraient par une quelconque maladresse de ma part une seconde fois. Quoi que ce serait la troisième, non ? Perdue dans mes comptes, je fus ramenée sur Terre par l’Emeraude qui ajouta en faisant un dessin que seule elle voyait :

- On ne peut pas dire que l'histoire n'est pas ma matière forte... Les mathématiques et la biologie non plus d'ailleurs... Et même les sciences en général... En revanche, j'adore le français, mais le problème c'est qu'en Angleterre ça ne sert pas à grand-chose. C'est plutôt dommage, parce que c'est agréable à lire, à écrire et à parler comme langue.

- Je ne comprends pas tout, fis-je en souriant avec gentillesse comme pour la rassurer, mais je suis contente que tu saches tes préférences. A vrai dire, ce n’est pas mon cas et j’espère le découvrir en étudiant le plus possible.

Je n’oubliais pas que tout ce loisir me serait peut-être ôté un jour, mais je ne souhaitais pas y penser. Après tout, ce n’était ni le lieu, ni le moment. Et rien ne me disait que ça allait réellement se faire. L’espoir faisait vivre et j’allais en profiter.
Après un petit temps de réflexion, je fis en rassemblant quelques livres, l’air désolé :

- Est-ce que tu veux bien me donner un petit coup de main pour ranger les livres ? Je pense que j’ai besoin de prendre un peu l’air. Ca nous permettrait de discuter un peu plus, si tu veux bien ?

Code par Rin

La jeune femme avait accepté avec joie le fait de m’aider. Certainement que le fait de rester en ma compagnie en était la raison ? Je n’en étais pas totalement sure, mais cela ne faisait rien au fond. Ce qu’elle partageait avec moi était déjà énorme à mes yeux. Je pouvais même dire cela de son souhait que je trouve ce que j’aimais comme matière. Jamais je ne pourrais assez la remercier pour cela. C’est donc le cœur gonflé d’espoir que je pris une pile de livres pour les ranger à ses côtés. Tant il y avait d’ouvrages sortis, cela nous prit bien quelques minutes avant qu’on n’ait terminé. Suite à cela, je n’eus plus qu’à ranger mes propres affaires dans ma sacoche que je mis ensuite sur mon épaule avant d’inviter Tori à me suivre. Rapidement, j’empruntai un des livres d’histoire avant de me diriger vers l’extérieur.

En marchant, je ne pus m’empêcher de repenser à la blessure que je lui avais guérie. Non pas que je le regrettai, bien au contraire. Mais je me rendais compte que malgré toute notre conversation, je ne lui avais pas demandé si elle avait des séquelles ou autres. A la voir marcher, je pensai que ce n’était pas le cas, mais n’était-ce pas mieux de demander ? Je craignais cependant d’être blessante en lui rappelant de mauvais souvenirs. Ne sachant pas trop quoi faire mis à part laisser le silence s’éterniser, je pris mon courage à deux mains et lui demandai :

- Dis-moi, comment a évolué la blessure à ta jambe ? Elle ne s’est pas rouverte par la suite ?

Bien qu’on dise de mon don qu’il était génial, il me restait des arguments disant le contraire. Au départ, je pensais que les contrecoups étaient la cause de tous mes malheurs mais même s’il s’était avéré que ce n’était pas le cas, il restait qu’ils étaient assez puissants pour inquiéter mon entourage. On m’avait alors demandé de ne pas guérir tout et n’importe quoi sur n’importe qui en avait besoin, me conseillant d’évaluer la gravité et l’urgence qui se présenté. Cela semblait logique et il m’était impossible de répondre à cela. Pourtant… quelque chose m’empêchait de le mettre en pratique : mon envie inconsidérable de me faire apprécier. Certes, j’avais des amis, des personnes qui tenaient à moi, pourtant, j’avais besoin de renouer avec quelque chose dont je ne parvenais pas à trouver le nom.

Code par Rin

Je fus très soulagée de savoir qu’elle n’avait vécu aucune complication. En soit, cela signifiait que malgré le contrecoup je maîtrisais bien mon pouvoir. Mes joues rougirent cependant très fort quand elle me complimenta. Pour moi, il n’y avait aucune réelle raison pour que je sois complimentée. Certes, j’avais, pour autrui, fait pas moins d’un « miracle », mais j’étais tellement habituée de mes capacités que cela ne me paraissait pas tant. Mais, au moins, je ne pouvais pas regrettais le choix que j’avais fait.

- Mais je suis curieuse. Ton pouvoir consiste en quoi exactement ? Je veux dire, je sais que ça concerne la guérison, mais de quel genre ? Est-ce que tu as la possibilité de soigner n’importe quoi ou bien il y a une certaine catégorie de blessures ? Aussi, j’ai pu remarquer que tu exerçais un contact. Ça soit obligatoirement être fait ou bien c’est pour la concentration ?

Surprise par sa curiosité qui me sembla soudaine, je ne répondis pas tout de suite. Je clignai même quelques fois des yeux en la regardant alors que j’avais cessé de marcher avant de la rejoindre en jouant avec une mèche de mes cheveux. Les réponses n’étaient pas compliquées puisqu’instinctive pour moi, me semblait-il, mais quelque peu difficiles à donner car les mots me manquaient par moment. Je finis tout de même par lui répondre après un instant de silence :

- En fait, d’après une personne de ma famille, j’ai trois possibilités, mais je n’en connais que deux : les maladies et les blessures. Par contre, je suis obligée de toucher la personne ou la blessure pour que ça marche. Je n’ai pas encore eu la chance de savoir jusqu’où je pouvais aller mis à part que je ne peux pas faire repousser un membre ni guérir ce qui est incurable. Mmh… Je ne sais pas si je suis très claire dans ce que je dis…

C’était un problème qu’il me semblait toujours avoir quand je tenter d’expliquer. Et ce quel que soit le sujet à moins que cela ne concerne mon passé que je ne voulais pas aborder. Cependant, je ne savais pas si cela venait de ce dernier ou si c’était naturel chez moi. Quoi que… qu’est-ce qui était considéré comme étant naturel chez une personne ? Qu’est-ce qu’on possédait toujours qui qu’on soit ? C’était une question que j’espérais avoir un jour comme tant d’autres.

Code par Rin

- Si si, c’est simple à comprendre, ne t’en fais pas. Je trouve que, malgré les restrictions, ça offre quand même plusieurs possibilités, mais… par exemple, s’il s’agit d’une blessure interne comme… une lésion cérébrale suite à un choc. Est-ce que ça fonctionne aussi ? Ou bien, tu n’en sais rien, car tu n’as jamais eu de cas comme ça ?

Lorsqu’elle me nomma la blessure interne, je ne sus pas du tout quoi lui répondre. Non seulement je ne connaissais pas du tout, mais en plus je n’avais pas énormément soigné de blessures jusque-là, surtout des maladies. Néanmoins, pour ne pas trop la faire patienter, ni lui répondre un simple « je ne sais pas » qui aurait pu s’avérer blessant, je préférai déclarer :

- Concernant les blessures, tant qu’elle saigne, je peux la soigner. Pour le moment je n’ai pas rencontré d’autres limites que celle-là et celles que je t’ai citées, si ce n’est le fait que je recrache la même quantité de sang que celle que « mon patient » depuis qu’il est blessé. Et si on revient aux maladies, en touchant la personne, je peux comme visualiser les maux et c’est comme ça que je sais si je peux soigner ou non. C’est… instinctif ? En tous les cas, cela me fait ressentir une fatigue irrésistible après les soins.

Je n’avais pas d’autres mots bien que celui-ci ne soit pas forcément exact. En plus de cela, je me demandais si j’avais déjà parlé à quelqu’un de mon don de façon aussi libre. J’en doutais et me demandais d’où pouvais venir ce changement si soudain. Après tout, rien n’avait réellement changé… Quoi que… En y repensant plus amplement, je ne ressentais plus autant de honte ou de peur quant au fait qu’on me retrouve dans un état de faiblesse complètement ahurissant. Avec toutes les personnes que j’avais guérie, en même temps, c’était peut-être devenu normal. Je pensais cependant que j’avais assez gardé la conversation sur moi pour la détourner :

- Et toi, quel est ton pouvoir exactement ? Enfin… si ce n’est pas indiscret.

Code par Rin

Je ne savais ni comment, ni pourquoi, mais Tori semblait énormément aimer mon pouvoir. En même temps, c’était grâce à cela qu’elle marchait à côté de moi à ce moment-là. Puis, elle m’avait dit qu’elle avait apprécié mon geste. Comment pouvait-elle ne pas avoir une telle réaction ? J’étais un peu moins certaine concernant ma question retour. Heureusement, elle me rassura en déclarant que cela n’avait rien d’indiscret. Quoi que ne faisait-elle pas cela juste parce qu’elle m’avait posé des questions sur mon pouvoir ? Avait-elle peur d’être injuste ? Je n’en savais absolument rien et préférais ne pas trop m’en inquiéter, d’autant plus qu’elle reprit assez rapidement :

- J’ai la possibilité de manipuler et de créer des ombres pour les faire bouger et leur faire prendre les formes qui me plaisent. Donc en gros, pour du théâtre d’ombre, il n’y a pas meilleure animatrice que moi, haha.

J’aurais voulu rire avec elle, mais je ne savais pas du tout ce qu’étaient des ombres chinoises. Je n’aimais vraiment pas me retrouver dans ce genre de situation tant cela provoquait un malaise en moi si ce n’était pas dans la conversation. Je ne voulais pas que cela se produise, et encore moins avec cette jeune femme qui s’était montrée si gentille avec moi. Mais alors allait-il falloir que je lui avoue au risque de passer pour une ignorante ou quelqu’un de bizarre ? J’hésitais réellement à vrai dire.
Après un instant de silence sans pouvoir me décider, je lui demandais simplement :

- Il ne doit pas y avoir beaucoup de contrecoups, si ?

J’espérais de tout mon cœur qu’il n’y en avait pas. Après tout, une personne comme elle n’en méritait pas. D’ailleurs, maintenant que j’y pensais, peut-être que l’une des raisons pour laquelle on était triste en me regardant alors que je subissais les contrecoups de mon pouvoir était que ces personnes pensaient que je ne méritais pas de souffrir. A moins que je ne fusse totalement dans le faux ? Je n’en savais rien au fond et je n’étais pas assez courageuse pour poser la question. Puis, à quoi cela me servirait-il au fond à part blesser ceux à qui j’en parlais ? Non, cela n’en valait absolument pas la peine.

Code par Rin