un silence pesant (Pv Caitlyn)

Caitlyn s'était réveillée plus tard aujourd'hui, elle n'avait pas envie d'aller en cours, elle feindrait donc la maladie. C'était à demi faux. Elle était blasée aujourd'hui, d'ailleurs c'était plutôt rare.
Elle se leva de son lit, encouragée par Jef qui mourait de faim. ne fois debout et la gamelle de son chat remplie, elle mit sa cafetière en route, le temps d'aller se doucher. En serviette de bain, elle sortit se servir son petit-déjeuner quand elle entendit un bref toctoc à sa fenêtre. Encore un oiseau un peu stupide sans doute.

Elle fut étonnée de voir une corneille frapper à sa porte. Elle le fut d'autant plus quand elle vit que celle-ci avait un bout de papier avec elle. Doucement, pour ne pas l'effrayer elle la saisit délicatement pour lui prendre le message avant de la remercier.

Elle sentit son cœur s'emballer après l'avoir lu. Un sentiment de culpabilité, de gêne et de peur l'envahit. Elle était mortifiée de jalousie et elle s'énervait. Pour autant devait-elle lui dire? Elle ne pensait que cela le peinerait autant par ailleurs, elle en fut surprise. Mais dire son ressenti pour ça était .. extrêmement gênant. Elle ne pouvait lui dire ainsi ses sentiments.
Elle zyeuta sa montre et vit qu'il était déjà 12h. OH GOD. MIDI.

Caitlyn avala son café en quelques gorgées, heureusement il avait un peu refroidie avec l'air ambiant et la crème qu'elle y avait ajouté. Elle partit dans sa chambre s'habiller, se dépêchant de choisir une tenue adéquate. Bah oui, ce genre de rendez-vous t'y vas pas en jogging hein, enfin j'espère. Elle enfila sa robe blanche préférée et sa paire de talons compensés. Le tissu des chaussures était légèrement rosé et les talons couleur liège. La robe était moulante jusqu'à la taille, sans pour autant que cela fasse vulgaire, puis volentée jusqu'au bas qui s'arrêtait à mi-cuisse. Elle attrapa son trench beige, peu satisfaite de ne pas avoir de vestes assorties.

Après avoir salué Jef, elle remarqua que l'oiseau ne s'était pas encore envolé et que le chat le scrutait. Elle n'avait pas le temps d'y penser alors elle sortit de chez elle. Son repas serait acheté sur la route et elle le mangerait dans le bus.

Une fois au parc, elle regarda sa montre et constata qu'elle était dans les clous. Aussi, elle marcha plus doucement, cherchant son bel ami du regard. Elle n'avait pas eu de réelles précisions quant à leur lieu de rendez-vous. Tout le long elle s'était torturée l'esprit, qu'allait-elle lui dire bon sang?!

Quand Caitlyn vit Hansel lui faire signe, elle s'approchait doucement, dissimulant son envie de courir vers lui. Il lui sourit, elle lui sourit. Caitlyn était totalement sous le charme sans perdre pour autant pourquoi elle était venue. Bien qu'elle ne savait toujours pas quoi lui dire, elle se détendit un peu, soutenant son regard.

- Vous êtes magnifique ! Est-ce pour moi que vous vous êtes mise sur votre 31 ?

Son sourire se fit un peu plus gênée alors qu'elle lui répondit par un bref hochement de tête, ça se voyait tant que ça?

- Je crois bien que nous avons beaucoup de choses à nous dire. Que diriez-vous de marcher un peu ?

Alors qu'il lui tendit le coude, attitude qui plaisait drôlement à la demoiselle, elle s'en saisit en répondant d'une voix douce.

- Marchons donc cher ami.

L'appellation d'ami lui fit un pincement au cœur, elle ne pouvait pas vraiment le qualifier d'ami à ses yeux. Cependant, ne sachant toujours pas quoi lui dire elle hésitait à entrer directement dans le vif du sujet. A vrai dire, elle ne savait toujours pas si elle allait lui parler franchement de ce qu'elle ressentait. Caitlyn ne s'était jamais déclarée et ne savait pas réellement comment s'y prendre.
Elle prit une inspiration et posa doucement son regard sur lui en souriant, peu assurée. Un léger rougissement se dessinait sur ses pommettes tandis qu'elle marchait aux côtés du garçon qui lui plaisait tant.

- Pourquoi tant d'inquiétude quant à mes humeurs Hansel?

Elle réfléchissait, elle avait besoin de temps pour savoir comment s'y prendre.

- Hé bien … je craignais de vous avoir vexé d’une quelconque manière. Et je dois dire que cette idée me peinait grandement d’avoir pu gâcher une amitié et une complicité aussi vite qu’elle a vu le jour. Ce n’est pas tous les jours que j’ai la chance de rencontrer une personne comme vous qui vient se joindre à moi dans mes extravagantes chansons, qui m’invite chez elle pour m’offrir le thé et qui a même pris soin de nettoyer mes vêtements entachés par ma maladresse.

Caitlyn s'empourpra un peu plus tandis que son coeur se serrait. Une amitié? Elle n'en avait jamais eu le sentiment. Peut-on appeler ça un coup de foudre? Je suppose oui. Elle ne dit rien tandis qu'il reprenait la parole.

- Par ailleurs …si je puis me permettre, j’ignore toujours les raisons de cette … distance que vous aviez prise à mon égard.

La demoiselle passait une main contre son coeur, attristée. Elle ne savait que lui dire. Aussi, arrêta-t-elle de réfléchir. Sa voix était moins forte et se faisait plus douce, aidée d'une assurance peu marquée.

- Ce que tu me dis me touche réellement mais vois-tu... je suis embêtée de cette situation, comment te l'expliquer... disons que si je t'en exposais les vraies raisons cela changerait ta manière de me regarder alors je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée que l'on en parle.

Elle s'arrêta et se posa devant lui en lui prenant les mains. Elle les élevait légèrement et plongea son regard dans le sein alors que ses joues restaient toujours rougies.

- Je ne sais pas comment te faire comprendre à quel point je suis terrorisée. Je ne te parlais plus parce que j'étais morte de jalousie face à la blonde qui t'accompagnait l'autre fois.

Elle baissait les yeux sans rien dire de plus. C'était suffisamment clair non? Enfin elle l'espérait.

- Pardonnez-moi mais de qui parlez-vous au juste … ? À ma connaissance il n’y a aucune personne avec qui je partage une complicité comparable à la nôtre.

Caitlyn se figea un peu. S'était-elle montée le bourrichon toute seule? D'un côté cela la rassurait, mais d'un autre elle se sentait encore plus mal à l'aise : elle allait devoir s'expliquer.

Elle prit une grande inspiration avant de river son regard devant eux, le parc était tout de même agréable.

- Disons que.. Lors du cours de langue, tu t'étais mis à côté d'Artemis. Je me suis alors dit que.. voilà, il y avait quelque chose entre vous, voilà tout.

Elle était apeurée avec ce qu'elle venait de dire, elle devait sûrement être ridicule en fait. Son pas se faisait moins assurée tandis qu'elle évitait soigneusement tout contact visuel sous peine de virer à l'écarlate. N'importe qui aurait compris tout ce qu'elle sous-entendait avec ses dires, seulement Caitlyn n'avait aucun moyen de savoir s'il avait compris quoi que ce soit.

Elle hésita cependant à en demander plus. Sa curiosité était piquée au vif.

- Tu ne partages pas de complicités plus... comment dire.. intenses avec d'autres réellement?

Sa voix se faisait plus timide, elle avait hésité à lui demander mais elle voulait savoir. La demoiselle serra un peu plus son coude et se tut.

- Je vois… mais en réalité on ne s’est croisé qu’une seule fois auparavant. Nous avions accueilli ensemble une nouvelle arrivante. Et pendant étant la première tête connu que j’ai remarqué … je n’ai pas vraiment réfléchi.

Caitlyn soupirait sans rien dire, se maudissant intérieurement d'avoir piqué sa crise ainsi. STUPIDE CAITLYN, STUPIDE.

- Je peux vous assurer que vous êtes la personne de l’académie dont je suis le plus proche.

Caitlyn rougit instantanément. Qui ne serait pas gêné? Bon une personne qui n'avait aucun sentiment pour son interlocuteur ok, mais bon vous avez compris l'idée! Et quand elle sentit la main du jeune homme accompagner son visage, ses joues devinrent plus écarlates encore.
Alors je vous raconte même pas quand les mains de Hansel ont commencé à se descendre un peu plus pour la coller à lui. Caitlyn se sentait comme sur un nuage alors sa vue était totalement brouillée par l'émotion. Ses doigts serrèrent la main de son tendre tandis qu'elle se laissait faire, trop occupée à profiter du moment.
Elle sentit le souffle du jeune homme se rapprocher jusqu'à ce que leurs lèvres se collent; un sourire échappa à la demoiselle, transie de bonheur. Sa main libre remonta jusqu'au cou du rouquin tandis qu'elle répondait à son baiser en l'intensifiant un peu.

La sensation d'embrasser une personne que l'on aime lui était tout à fait nouvelle et elle était loin de s'imaginer que ce serait si... apaisant. Elle ne bougea pas durant quelques secondes puis s'écarta légèrement pour prendre le temps de le regarder un peu, les yeux emplis de tendresse et de happiness. Aussitôt, elle se colla à nouveau à lui en l'enlaçant, ses bras allant se passer autour du cou de son beau rouquin, sans rien dire. Alors qu'une petite larme perlait à chacun de ses yeux, son sourire était plus rayonnant que jamais.