Escapade Nocturne... [Pv Fuanteina, Senkestsu~]

Je n'ai jamais beaucoup aimé dormir de toute façon, mais depuis que je suis à l'académie, c'est pire. Mon esprit pense à des millions et des millions de choses : les cours que j'ai demain, les amis que je verrai demain, les amis que je rencontrerai demain, ce que j'ai fait hier, aujourd'hui, les gens avec qui je me suis liée d'amitié... Ce genre de trucs réjouissants qui t'empêchent carrément d'avoir sommeil et te donnent envie de parcourir le monde !
Bref, je sors en douce de ma chambre une fois de plus - heureusement, mes camarades ont un sommeil de plomb. Changer de vêtements ferait trop de bruit, alors j'ai gardé mon pantalon long et mon débardeur qui me servent de pyjama, j'ai juste enfilé des Converses histoire de ne pas me balader dans l'académie en chaussettes.

Bon, quelle va être ma destination de cette nuit ? Pas dehors, les jardins sont beaux à la lumière des étoiles mais il fait trop froid. Peut-être dans le hall ou les couloirs, mais il n'y a rien à voir. La salle de musique me semble être l'endroit parfait ! En arrivant, je découvre la porte fermée. Avec un sourire malicieux, je prend la clef dans le pot du géranium à proximité et j'ouvre la salle... Je décide de ne pas allumer les lumières car ça pourrait être visible par dessous la porte ou par la vitre, mais de toute façon je connais l'endroit par cœur. Sur l'ordinateur de cette salle, il y a des centaines et des centaines de morceaux que je ne me lasse pas d'écouter, alors je sors mon baladeur de ma poche et le branche au PC. Je stocke de la musique sur mon baladeur. Je ne sais pas si j'ai le droit, mais tant pis ! Une fois la manipulation terminée, j'éteins tout et j'utilise mon appareil à moi, ça fait moins de bruit.

Le casque audio sur les oreilles, j'ouvre la fenêtre qui donne sur le jardin de l'académie. J'avais raison, il fait froid dehors et j'ai la chair de poule, mais le vent sur mes bras nus me fait du bien... Le problème, c'est qu'avec la musique que j'écoute, je n'entend pas quand quelqu'un vient et je peux à tout moment me faire prendre par un membre de l'administration, et choper une punition. Mais le doux son de la guitare de Mark Everett vaut toutes les punitions du monde...

Calme. Inhabituel pour le dortoir Émeraude, le dortoir des gens conviviaux et amicaux pour la plupart. Probablement le dortoir le plus bruyant de l'académie, à côté de ce dernier, les deux autres dortoirs, le dortoir Saphir, plus ou moins celui des artistes, ainsi que le dortoir Rubis, plus ou moins celui des "arrogants" à l'image d'enfants et d'adolescents indisciplinés, insolents et irrespectueux ; tout deux pas vides pour autant, juste d'air plus calme en général. Aucune distinction entre ceux là à cette heure de la nuit ; le silence complet, partout. Sauf dans ma tête. Les voix toujours plus bruyantes, toujours plus agaçantes : impossible de les ignorer, et donc, pas de sommeil réparateur cette nuit. Mon jour, ou plutôt ma nuit, de chance ! Une de mes premières nuit à cette académie d'ailleurs. Les heures suivante : identiques, aucune phase de silence. Alors une escale à la salle de musique, la musique comme thérapie, la thérapie d'Edi. Pourquoi pas, toujours en pyjama, en effet ; presque aucune chance de rencontre à cette heure de la nuit, d'après mes pensées à cet instant... Les couloirs : déserts également, jusqu'à la salle de musique, d'apparence vide aussi. Derrière la porte une pièce sombre, avec probablement des instruments et autres choses nécessaires à la création de morceaux de musique divers et variés. Seul son dans cette salle : un chantonnement. Quelqu'un ici, à cette heure ? L'idée improbable et pourtant, devant la fenêtre ouverte : une silhouette. La personne, calme, immobile, d'où le chantonnement, sans aucun doute, accoudée à la fenêtre : même pas un regard. De l'inattention, sans doute. Après quelque pas, au milieu de la pièce :

"Heu... Bonsoir ?"

Il y a du bruit, mais je n'ose pas me retourner. Je soulève le casque je mon oreille gauche lentement et entend un bafouillage hésitant :

"Heu... Bonsoir ?"

Cette voix, je ne la reconnais pas tout de suite, même si elle me semble familière.

"Ca y est, je me suis faite attraper ! Je vais être renvoyée !" je m'affole en pensée.

Dans le noir, je ne distingue pas bien la personne qui vient d'entrer, mais j'ai un avantage sur elle : je connais cette salle comme ma poche. Si j'arrive à quitter la pièce sans qu'elle me voie, je peux éviter la punition... Je me baisse sous la fenêtre pour faire disparaître ma silhouette dans le noir et réfléchir à un plan. J'avoue, je pars un peu loin dans mon délire de fuite, mais j'ai une idée : je vais lui coller le casque sur la tête pour pouvoir sortir sans être entendue. Ouais, c'est foireux et ça ne tient pas la route, mais dans le feu de l'action je n'ai pas de temps pour réfléchir !

Le morceau que j'étais en train d'écouter s'appelle "Climbing to the Moon", c'est ma chanson préférée. Si tout le monde savait ça, je serais facilement repérée et renvoyée, mais seule une personne dans toute l'académie en a conscience. Bref, je me jette sur ma proie. Je n'ai juste pas pensé à quelque chose : il faut que je m'en aille avec mon baladeur, or il est branché au casque... Paniquée, je me cache dans un coin sombre en laissant mes affaires à l'inconnu.

Aucune réponse à ma salutation, l'inconnue faire disparaître sa silhouette en se fondant dans l'ombre. J'entends ses pas, mais je ne connais pas cette salle, l'inconnu se rapproche de moi,je l'entends venir. Je ne vois même pas son visage alors qu'il se rue sur moi, me mets un casque avec de la musique et manque de faire tomber son baladeur que je rattrape in extremis. Je reconnais après quelques secondes la chanson, je n'en connais pas le nom, mais je reconnais la chanson qu'Edi m'a chanté pendant ma crise. J'écoute la musique en entendant la voix d'Edi dans ma tête. Après quelques secondes à écouter le morceau, je pense à voix haute :

"C'est ce qu'Edi m'a chanté..."

Puis je reviens à la réalité, je ne sais pas si l'inconnu a pris la poudre d'escampette ou si il est encore là. En coupant la musique pour pouvoir l'entendre si il me répond, et je reconnais que le baladeur est le même que celui d'Edi. L'un dans l'autre je commence à trouver que ça fait beaucoup de coïncidences.

"Je reconnais ce baladeur et c'est une chanson qu'une amie aime beaucoup, donc soit c'est toi, Edi, soit t'as intérêt de pouvoir m'expliquer.

"C'est ce qu'Edi m'a chanté..."

J'écarquille les yeux, surprise.

"Je reconnais ce baladeur et c'est une chanson qu'une amie aime beaucoup, donc soit c'est toi, Edi, soit t'as intérêt de pouvoir m'expliquer."

Ce n'est pas quelqu'un qui vient me surprendre, c'est mon amie ! Je me rue sur elle et la serre dans mes bras, soulagée.

"Fuanteina ! Désolée, je suis stupide, je t'ai prise pour quelqu'un d'autre..."

A notre rencontre, je me souviens avoir rêvé du moment où on sècherait les cours, où on enfreindrait les règles ensemble. Et bien ça y est, c'est fait !
Soudain, j'entend des pas rapides, agités, des talons qui claquent. Je tire ma partenaire de crime derrière un ampli pour guitare électrique pendant que la porte s'ouvre bruyamment... Et deux personnes se ruent à lintérieur de la salle, allumant la lumière. Quelques secondes passent, puis on entend un voix masculine :

"Bah y a rien, ici.
-Je t'assure que j'ai entendu des voix ! répondit une voix de femme d'âge mur.
-Mouais, j'y vais moi.
-Attends moi !"

La porte se referme et la lumière s'éteint. Ouf, on a évité le pire ! Je pousse un soupir de soulagement en laissant glisser ma tête sur l'épaule de Fuanteina.

"On a eu chaud... Au fait, qu'est-ce que tu fais là ? je demande."

Après que je l'ai menacé, l'inconnu me saute dessus et me serre dans ses bras, je reconnais Edi :

"Fuanteina ! Désolée, je suis stupide, je t'ai prise pour quelqu'un d'autre...
-Désolée de t'avoir mena.."

Edi interrompt ma phrase en m'emmenant dans cette salle obscure que je ne connaissais toujours pas. Alors qu'on est caché, on entend deux personne qui parlent après avoir allumé la lumière :

"Bah y a rien, ici.
-Je t'assure que j'ai entendu des voix ! répondit une voix de femme d'âge mur.
-Mouais, j'y vais moi.
-Attends moi !"

Les deux inconnus s'en sont allés après avoir éteint la lumière, et quand ils referment les portes Edi soupire avant de poser sa tête sur mon épaule et de me demander :

"On a eu chaud... Au fait, qu'est-ce que tu fais là ?
-He bien j'étais venu ici pour écouter de la musique parce que je n'arrive pas à dormir à cause d'elles...je repose ma tête sur la sienne avant de continuer, et toi qu'est ce que tu fais ici, Edi ?"

Nous sommes seules dans une salle que je ne connais pas mais je ne me sens pas perdu, j'arrive à ignorer les voix quand je suis avec elle... Je reprends ses affaires pour les remettre dans sa main.

"He bien j'étais venu ici pour écouter de la musique parce que je n'arrive pas à dormir à cause d'elles...Et toi qu'est ce que tu fais ici, Edi ?"

Fuanteina pose sa tête contre la mienne et me rend mon casque et mon baladeur. On est bien, là, toutes les deux, à être ensemble pendant que tout le monde dort dans son dortoir... Mais je suis un peu triste que ses voix la torturent même la nuit.

"Je viens souvent aussi quand je m'ennuie. Et j'ai une idée : à chaque fois qu'elles t'embêtent, la nuit, on se retrouve ici. D'accord ?"

Cette fille est vraiment l'une de mes plus chères amies, je trouve ça génial d'avoir une personne aussi proche de moi, à qui je peux tout dire, que je peux protéger, qui me protège. Notre rencontre ne date pas d'il y a très longtemps pourtant on s'est tout de suite bien entendues, on a tout de suite su apaiser mutuellement nos blessures. Elle a... disons, changé ma vision du monde ! Ce genre de sentiment est assez complexe et dur à expliquer, mais ça me rend très heureuse. Et cet instant est magique.
Je frotte ma tête contre la sienne, contente.

"Je suis heureuse de t'avoir rencontrée, Fuanteina."

C'est sorti tout seul, je n'ai même pas réfléchi. Mais ça résume parfaitement en de simples mots tout ce que je ressens dans mon cœur en ce moment.

"Je viens souvent aussi quand je m'ennuie. Et j'ai une idée : à chaque fois qu'elles t'embêtent, la nuit, on se retrouve ici. D'accord ?"

Edi est vraiment gentille avec moi, depuis le début... J'ai du mal à comprendre pourquoi elle est comme ça avec moi mais je tiens de plus en plus à elle, je lui montre en passant mon bras autour d'elle pour la serrer contre moi.

"On va se voire souvent alors..."

Puis, calmement, elle ajoute :

"Je suis heureuse de t'avoir rencontrée, Fuanteina."

Je savais que j'étais en train de rougir à ce moment, en essayant de ne pas montrer ma gêne je lui réponduis :

"Je.. Heu... Moi aussi Edi !"

Je savais que j'avais l'air gêné mais ça ne me dérangeait pas, pas avec elle, en fait plus rien ne me dérangeait avec elle.

"Même si on ne se connait pas depuis longtemps, je t'aime beaucoup, Edi..."

On est seules, dans le noir, à chuchoter dans l'ombre, je me dit qu'on devrait éviter de s'endormir ici, mais au fond de moi je veux juste que cet instant dure pour toujours...

Fuanteina met son bras sur mes épaules pour me serrer contre elle et répond, gênée :

"Je.. Heu... Moi aussi Edi !"

Elle est super mignonne quand elle rougit !

"Même si on ne se connait pas depuis longtemps, je t'aime beaucoup, Edi..."

Je suis heureuse qu'elle partage les mêmes sentiments que moi !
N'empêche qu'on est un peu à l'étroit dans ce coin, alors je l'invite à s'asseoir sur une table de cours. On est face à la fenêtre - donc dos à la porte d'entrée - et on regarde les étoiles, côte à côte. J'ai envie de lui faire un câlin. Je pose la tête contre son épaule, comme tout à l'heure, et joue avec une de ses mèches de cheveux. Elle passe à nouveau son bras autour de moi. Je souris en fermant les yeux.

"Alors, on écoute de la musique ? On était venues pour ça !"

Sans attendre la réponse, on prend des casques qui trainent et on les branche à la multiprise de mon baladeur. Je n'ai même pas le temps de démarrer un morceau que j'entend la porte s'ouvrir derrière nous.

Eh bien.. Comment dire... il est bientôt 3h du matin et je n'ai pas sommeil, ce manga m'a tellement bouleversé que j'en ai perdu le sommeil.
En plus de ça, j'ai vraiment soif, il faut que je me lève pour aller au toilette. Mais je suis tellement bien dans cette couverture !
Bon aller, je me lance à la découverte de l'académie pendant la nuit ! Peut-être verrais-je des fantômes ? Non, ça m'étonnerait. Dommage.

Il est vrai qu'une grande académie comme celle-là me ferait presque peur la nuit, mais ces parties de chasse nocturne avec mon père m'ont fortifié ! J'avance dans ce long couloir qui me parait gigantesque tellement je prends du temps à le traverser... J'arrive devant les toilettes de mon dortoir mais la porte est fermée, il y a un petit écriteau :

Toilettes fermés, problèmes de tuyauterie .

Comment ça des problèmes de tuyauterie !? Je vais devoir aller dans le bâtiment principal.. Moi qui voulait vite revenir sous ma couette, c'est raté.

J'avançais de plus en plus dans les ténèbres et j'entendit du bruit qui venait vers moi, je me cacha et vis 2 ombres, ils ne me remarquent pas, tant mieux .

Je commence à me lever mais l'une des ombres me remarque et dis :

"Qui va là ?!"

Mince, je me suis fait avoir il faut que je cours vite ! Je cours le plus vite possible, je peux les semer très facilement si je rentre dans une salle. Une porte était ouverte, mon sang ne fit qu'un tour.
Vite il faut que je rentre dedans . Je fonce dans la salle en essayant de fermer la porte lentement pour ne pas faire de bruit. Une minute de silence...

"Ouf ! Je les ai semé, je suis trop fort Hé Hé !"

C'est alors que je vis encore 2 ombres devant moi : C'est pas vrai ! Dîtes-moi que je rêve !

Nous sommes seules dans cette pièces, Edi et moi, nous sommes encore collées l'une à l'autre, Edi pose sa tête sur mon épaule, puis je repasse mon bras autour d'elle. La salle est silencieuse, et l'unique son qu'on y entend est la respiration d'Edi, et la mienne. Je voudrait que ces secondes à câliner Edi deviennent des heures, je ne veux plus jamais me séparer d'elle, non, je ne pourrai plus jamais me séparer d'elle. Serais-je tombée amoureuse d'elle en si peu de temps ? Je n'ai jamais été attirée par les filles mais avec elle je ressens quelque chose de différent, de plus fort... De rapides bruits de pas m'ont tiré de mes pensées, du couloir sans doute. Puis j'entendis la porte s'ouvrir, je caressais le bras d'Edi en remontant ma main jusqu'à son visage, pour poser mon index sur ses lèvres et l'encourager à rester silencieuse. Même si quelqu'un nous observait je voulais la garder contre moi, et qu'elle reste calme. Une voix masculine quoiqu'un peu aiguë se fit alors entendre.

"Ouf ! Je les ai semé, je suis trop fort Hé Hé !
-Et qui est cet homme "trop fort" a qui nous avons l'honneur ?"

Dis-je pour me moquer de lui, en redescendant ma main du visage d'Edi en lui caressant la joue ; décidément je ne pouvais pas m'empêcher de la toucher...

Fuanteina et moi regardons les étoiles paisiblement quand elle me caresse le bras pour poser son index sur mes lèvres. Un individu étrange s'invite dans la salle de musique.

"Ouf ! Je les ai semé, je suis trop fort Hé Hé !"

Je ne bouge pas, ne dis rien, obéissant à mon amie.

"Et qui est cet homme "trop fort" a qui nous avons l'honneur ? lance-t-elle d'un ton menaçant."

J'adore ce côté agressif. Je veux dire, quand elle est toute douce puis qu'elle change d'attitude d'un coup, pareil que tout à l'heure quand elle a entendu ma chanson... C'est comme si sa tendresse m'était réservée, comme si j'étais spéciale à ses yeux tout autant qu'elle l'est aux miens. Je tourne la tête pour voir celui qui vient d'entrer, toujours affalée sur l'épaule de l'Emeraude qui passe sa main sur ma joue.
Des voix nous parviennent depuis le couloirs, ils reviennent. Ils nous cherchaient et je parie que maintenant, ils cherchent le garçon avec nous.

"Je t'avais bien dit qu'il y avait des délinquants par ici !
-Ouais, ouais, on a qu'à aller voir...
-Ils sont dans la salle de musique !!"

L'ampli ne suffira pas, ils vont explorer la pièce de fond en comble. J'ai peu de temps, mais il faut que je trouve une cachette convenable pour nous. A gauche, à droite, je regarde chaque recoin. Une idée germe dans ma tête ; c'est risqué, mais ça vaut largement ma place à l'académie... Et je vais probablement être renvoyée si on me voit ici en pleine nuit.
La salle de musique se trouve au premier étage, pas loin du dortoir des Emeraudes, qui possède un balcon. Si on sort par la fenêtre, on peut longer la bordure de la façade (qui franchement, n'est pas si étroite que ça) pour arriver à la terrasse du dortoir. Une fois que les surveillants seront partis, on peut revenir.
C'est tordu, vraiment très tordu. Et risqué, et carrément stupide. Mais c'est la seule solution que j'ai.
J'attrappe Fuanteina par la main et lui montre la fenêtre, puis le balcon un peu plus loin. Je fixe le garçon les yeux dans les yeux.

"On tente ?"

Après mon soupir, j'entends :
"-Et qui est cet homme "trop fort" a qui nous avons l'honneur ?"

Cette voix, je l'ai déjà entendu mais où ? Il y a deux filles, elles n'avaient pas l'air de vouloir m'engueuler en faite je pense que ce sont des élèves qui comme moi sont sorties de leur chambres.
Enfin je n'ai même pas le temps de réfléchir que les inconnus reviennent à la charge :
"Je t'avais bien dit qu'il y avait des délinquants par ici !
-Ouais, ouais, on a qu'à aller voir...
-Ils sont dans la salle de musique !!"

Mince, je suis trop bête ça aurait été trop facile de les semer aussi vite . Mais ils ont l'air déterminé je ne pense pas que nous cacher nous sauvera. Je ne trouve pas d'idée en plus nous n'avons bientôt plus de temps ! Mais je vois que l'une des filles en face se lève et prend par la main son amie en montrant la fenêtre, elle me fixe alors et s'exclame :

"On tente ?"

Je lui fais signe d'un hochement de tête, je fonce à travers la fenêtre et longe le mur puis je saute : Ça passe !
Vite ! On a plus le temps ! Je transforme soudainement mon bras qui devient alors un peu plus long mais plus fort :

"Vite ! Prenez mon bras et je vous ramène direct au balcon !"

Avant même que l'invité surprise ne décline son identité, on entend les voix d'adultes qui viennent ici. Edi se lève en me prenant par la main, et arrivées à la fenêtre, me désigne le balcon du dortoir Émeraude... C'est une idée plutôt stupide, mais je décide de lui faire confiance. Alors qu'elle décide de s'adresser à l'inconnu pour lui demande si il en est, ni une ni deux il prend les devants et s'exécute avant nous, puis il transforme son bras avant de... Il transforme son bras... Ce pouvoir, cette voix familière ; mais que fait cet abruti ici ?! Pas le temps de réfléchir, je décide de lui faire confiance cette fois et saute, attendant qu'Edi fasse de même. J'adresse quand même un regard à Senketsu, qui doit m'avoir reconnu avec ma queue, quoique je l'ai plutôt dissimulée jusque là.

"Quand elle est passée, je te fais la deuxième joue."

J'espère que les adultes qu'on a entendu ne vont pas choper Edi, je m'en voudrais... Mais plus qu'à moi, j'en voudrai à cette plaie de Senketsu, c'est lui qui les a ramenés, et si Edi est exclue par sa faute, je ne garantis pas que moi ou la folle le laissions en un seul morceau à l'entraînement de demain. Pour l'instant rien ne dépend de moi, anxieuse j'attends qu'Edi s'exécute, ces secondes sont les plus longues de ma vie.

Le garçon saute par la fenêtre puis... bon, on va dire que son bras super long est dû à son pouvoir, ça m'évitera de me poser plus de questions. Je ne m'inquiète donc pas et m'apprête à rejoindre Fuanteina, déjà agrippée au bras. Je contourne une table, deux, j'enjambe un ampli, je suis presque à la fenêtre, ce n'est qu'une question de secondes... Ils se rapprochent trop vite, j'entend déjà leurs voix derrière la porte ! Même en allant à la vitesse de lumière, c'est impossible.

"C'est bon !" je crie à monsieur bras-géant pour qu'il ramène mon amie sur le balcon.

J'adresse un clin d'oeil à cette dernière, je n'ai pas le temps de lui dire quoi que ce soit.

"Je viens d'entendre une voix ! Vite, ouvre !" s'agite la vieille surveillante.

La porte s'ouvre à la volée et j'ai juste le temps de m'allonger derrière une table. La lumière s'allume tandis que le bras s'éloigne de la vitre.

"Quelque chose, à la fenêtre !!"

Je retiens mon souffle. Oh non, ne les découvrez pas...

"Arrête d'être parano, c'était un piaf.
-D'accord, j'admets, mais il y avait bien quelqu'un qui parlait tout à l'heure."

Pfiou, ils sont sauvés !

"Qui que ce soit, vous feriez mieux de vous montrer tout de suite ! De toute façon, on va vous trouver !"

Plutôt crever que de me rendre, je me battrai jusqu'au bout ! En attendant, il faut que je trouve un moyen de me battre, parce que je ne vais pas faire long feu avec cette cachette pourrie...

Mince ! Je..je.. Qu'est ce qu'on peut faire ?! Je suppose qu'elle est l'amie de Fuanteina alors si je veux me racheter il faut que je la sauve, mais je n'en peux plus : Plusieurs utilisation de mon bras me font souffrir.
En plus je l'aurais sur ma conscience longtemps, si une élève est virée par ma faute enfin..Non. Je n'aurais pas le temps d'y réfléchir Fuanteina me tuera avant !

Bordel ! Fuanteina, il faut que tu m'écoutes ! Je vais foncer dans la salle de musique ! Je vais rentrer par la fenêtre , trouver ton ami et la jeter sur toi ! Prépare toi à la rattraper ! Si je me fais prendre alors tant pis, mais j'irai jusqu'au bout !

Je prend une grande respiration , je mets ma capuche : Je n'ai pas le droit à l'erreur si je me plante tout est fini.

J'y vais !!!

Je saute en plantant mon bras dans le mur, passe par la fenêtre et rentre à nouveau dans la salle de musique,  
je regarde à gauche : rien. Puis à droite, ça y est ! Je la vois, la porte d'un coup et la jette sur Fuan :

Désolé ! Alors on cherche quelqu'un les gens ? Je suis votre cible !

Je fonce sur la porte tout en les esquivant et alors je cours, je cours jusqu'à m'en détruire les jambes. Il faut que je continue !!!

Senketsu eu l'air paniqué quand on a entendu, depuis la salle de musique, les voix des inconnus. Il me demande de suivre son plan foireux, il va envoyer Edi sur moi et je devrai la rattraper, alors que lui courra pour attirer l'attention des adultes et essayer de les éviter. Je n'ai pas le temps de lui dire tout le mal que je pense de son plan avant qu'il n'enfile sa capuche, puis saute à la fenêtre. Il jette Edi sur moi, que je réceptionne difficilement ; je ne dispose pas d'une grande force physique sous forme humaine. Je regarde Edi dans les yeux, avant de remarquer que je la tien encore dans mes bras, je m'excuse en la déposant.

"Ha désolée..."

Puis je regarde la fenêtre... Quel abruti c'est pas possible. Je regarde Edi.

"Bon on y va, j'imagine qu'on va pas le laisser risquer sa place ici tout seul..."

Les mots me manquent pour décrire la stupidité de ce garçon, mais j'avoue que son geste est courageux, et touchant, plutôt pour Edi, mais je n'y suis pas indifférente. Je commence à avancer en lançant un regard à Edi.

"Allez, on y va."

Soudain, j'entend un bruit sur ma gauche mais je n'ose pas bouger de peur d'être vue. Quelque chose m'attrappe et me jette par la fenêtre. J'ai juste le temps d'aperçevoir le garçon encapuchonné...

"NON, ATTENDS !!"

Ca y est, ils ont vu son visage, ils savent qui il est, il va probablement être renvoyé. Cette académie représente pour la majorité des élèves une maison, un refuge ou des personnes semblables peuvent s'entraider dans les pires difficultés. Perdre ma place ici, c'est perdre toute ma vie, mes amis, ma famille. Ca signifie errer dans le monde sans jamais pouvoir être compris, en se cachant des autres... Ca signifie être SEUL. Et cet élève vient de se sacrifier pour moi, une simple inconnue qu'il ne connaît que depuis quelques minutes.
Avant de comprendre ce qu'il m'arrive, je me retrouve dans les bras de Fuanteina, les yeux écarquillés, le regard plongé dans le sien.

"Ha désolée..."

Je viens seulement de remarquer qu'elle m'a tenu un peu plus longtemps que prévu.

"Bon on y va, j'imagine qu'on va pas le laisser risquer sa place ici tout seul..."

Je n'arrive toujours pas à croire qu'il ait fait ça. Je veux dire, c'est tellement démesuré, comment quelqu'un peut-il être aussi généreux ?

"Allez, on y va, me dit mon amie en faisant un pas en avant."

Je hoche la tête de manière solennelle.

"Je propose qu'on passe par ton dortoir, ça ira plus vite qu'en allant par la salle de musique."

On entre, on marche à pas de loups, on se tient la main pour ne pas se perdre dans le noir. J'ai un peu peur de me faire attraper ou de réveiller quelqu'un... On parvient à traverser les couloirs des Émeraudes et nous voici dans le couloir principal, courant silencieusement à la poursuite de l'élève inconnu qui vient de me sauver la mise...

Edi me propose de passer par le dortoir pour aller plus vite, bonne idée, je la suis. On se déplace en silence dans le dortoir, ma main dans la sienne pour ne pas se perdre dans le noir. On cours un petit moment, on arrive du dortoir jusqu'au bâtiment principal, on se dépêche de monter à l'étage. On entends des bruits de pas rapides, sans doute Senketsu qui fuie encore les adultes de tout à l'heure. On cours, Edi et moi, et à l'intersection de deux couloirs je ne fais pas attention et on se retrouve par terre après s'être rentré dedans, Senketsu et moi. Je me relève vite et lui prends l'avant bras pour le remettre debout. Je m'addresse à Senktsu après avoir déposé un baiser sur son front.

"Ça, c'est pour avoir risqué ta peau pour nous."

Je vois que Senketsu rougit beaucoup, je le calme sur le coup en lui donnant une violente gifle.

"Ça c'est pour avoir réutilisé ton pouvoir alors qu'on en avait pas besoin."

Je lui sourit comme pour me moquer de lui, puis j'annonce à Edi et lui :

"Allez on cours, il s'agit pas de se faire choper."

Fuanteina se cogne au garçon à l'intersection d'un couloir mais se relève rapidement. En embrassant son front, elle dit :

"Ça, c'est pour avoir risqué ta peau pour nous."

Puis, en le giflant violemment :

"Ça c'est pour avoir réutilisé ton pouvoir alors qu'on en avait pas besoin."

Plutôt radical, comme procédé, mais au moins c'est clair.

"Allez on cours, il s'agit pas de se faire choper."

C'est parti ! On sprint dans les couloirs et on sème rapidement les surveillants, ou alors ils sont allés prévenir des plus hauts gradés, ce qui ne serait pas bon pour nous... Puis on se planque dans les toilettes. (Les toilettes des filles, parce que c'était les plus proches.) Tous dans les mêmes cabinets, on se serre et on ne fait pas de bruit. Quand on sera sûrs qu'il n'y a personne aux alentours, on repartira dans nos chambres... Je crois qu'on a eu assez d'adrénaline pour cette nuit ! Je chuchote à l'élève qui m'a sauvé :

"Au fait, tout à l'heure, c'était dément... J-je ne pourrait jamais autant te remercier ! Quel est ton nom ?"