J'ai beau être matinale j'ai mal. [Arthur Chrom]

Je me réveille encore assez tôt. Il est six heures, mais pour une fois, j'ai bien dormi, malgré tout, et ça, alors que j'ai un mal de chien au bras. Vraiment, essayer de faire n'importe quoi avec mon pouvoir c'est pas une bonne idée... Et je me suis permise de faire la morale à Senketsu... Ça remonte tout ça, ha, nostalgie... Putain je me sens vieille à parler comme ça de mon passé, genre monologuer ma vie, agrémenté de "C'était le bon temps !" çà et là. Bon, je vais quand même me lever un moment. Mon bras me fait mal quand je fais rien et quand je me lave et que l'eau passe dessus j'ai encore plus mal, c'est assez pénible.

Je finis, un peu plus tard, dans la salle commune des Émeraudes, il est tôt mais je suis toujours ouverte aux rencontres, on dit que la solitude est plus supportable à deux... Enfin la salle est déserte. Je m'installe, ou plutôt me vautre sur une chaise, écouteurs dans les oreilles, livre à la main. Je lis calmement, balançant ma tête à droite puis à gauche, suivant la musique. Mon bras gauche est enveloppé dans du tissu, blanc qui a viré au rouge, le sang, comme d'habitude, ne s'arrête pas de couler. J'ai vraiment mal, la peau sur ma main est un peu écorchée, et un peu rouge par endroit ; elle mime assez bien mes écailles quand j'utilisais mon pouvoir.

1 porc temps:

"Bonjour ! Ca va ton bras ? Tu veux que je t'accompagne à l'infirmerie ? "

Nan mon gros, mon bras me fait un mal de chien t'as pas idée, par contre, l'infirmerie, j'crois que c'est vraiment un des trucs les plus inutiles pour moi ici, vraiment.

"'jour m'sieur ! Mon bras restera comme ça un moment, quoi qu'on essaie !"

Puis je réalise que c'est vraiment impoli ; je suis encore mal assise, les écouteurs dans les oreilles et les pieds sur la table. Je jette mon livre sur la table, retire mes écouteurs simultanément des deux mains, et appuie mes pieds par terre avant de me lever. Je le regarde un quart de seconde et m'incline pour le saluer, une fois relevée je lui souris.

"J'en oublie les bonnes manières, Fuanteina, pour vous servir !"

Je lui dis ça en souriant, par contre, mes écouteurs envoient encore du son, j'entends le chanteur gueuler... Lui aussi sans doute. Avec ma queue de reptile je retire discrètement mes écouteurs de mon téléphone en peinant à sourire, à cause de la douleur que me cause mon bras droit... Je suis vraiment conne des fois... Ha, il faut bien souffrir pour progresser... Non, je ne regrette riiiiiien !

J'avais répondu à son "tu es sûre" par un simple hochement de tête. "Arthur Chrom" hein ? Un nom un peu moins atypique que le mien... J'imagine.

" C'est quoi comme livre? Tu aimes quel genre de lecture?
"J'lis de tout, là c'est de la science fiction. Mais je lis de tout, je lis pour m'évader, pour rêver un peu, la lecture c'est c'qu'y a d'mieux !"

Puis je m'arrête net, réalisant que je commençais un monologue bien chiant, puis je lâchais un rire gêné en regardant à côté.

"Excuse moi, 'faut m'arrêter quand je pars dans ce genre de délires !"

Puis je riais en reprenant ma place initiale ; assise sur ma chaise. J'essayais de me tenir convenablement tant bien que ce peut, en lâchant mon livre sur la table. Je passais lentement ma main dans mes cheveux en sentant la conversation s'essouffler, puis je le regardais dans les yeux, un air sérieux d'un coup.

"C'est quoi ton pouvoir Arthur ?!"

Spoiler:

L'arrêter ? Non elle avait raison !
"C'est très bien la lecture j'adore ça moi aussi tu sais ? "
Qu'est ce que je raconte elle doit s'en moquer complet . En plus je dois être tout rouge ... Aaah .
Qu'est ce que je dois faire ? Qu'est ce que je dois dire ?

"C'est quoi ton pouvoir Arthur ?!"

Je la regarde et la , comme le dernier des idiots, j'ai un trou. Bon sang c'est pourtant pas compliqué de retenir un mot qui de plus est ton pouvoir .
En guise de réponse , le livre qu'elle avait lâché se mit à léviter, comme le reste qui ornait la table . Cela ne dura qu'un court instant .

"Voilà , j'ai ...encore du mal à le contrôler et ne peut pas faire voler des choses trop lourdes mais c'est ...un début ...je crois ?"

Nuuuul je suis nuuuul . Pourquoi j'arrive pas à parler? Pourtant je veux me faire des amis -ou juste des connaissances -. Encore plus nul je me rappelle maintenant du terme de télékinésie . Elle doit penser que je suis un boulet . Ou une tomate avec ma gène

"Et euh ... toi?"

ps: :

"C'est très bien la lecture, j'adore ça aussi tu sais ?"

Je souriait, non je savais pas vraiment, je dois t'avouer, j'suis pas encore télépathe... Ha, 'manquerait plus que ça pour que ma vie soit un enfer total...

"Beaucoup de gens aiment, après tout, y'en a pour tout les goûts !"

Je ponctuais ma phrase en continuant avec la question fatidique, enfin pour certains surtout. Les pouvoir, avec la maîtrise que la plupart des élèves en avaient, faisaient des désastres, pour peu qu'ils aient du potentiel pour. Le mien ne me gênait pas autant, puisque je savais que mon esprit défaillant était l'unique raison aux dégâts que j'avais causés...
Je me suis fait tirer de mes pensées par la vue de quelques objets lévitant dans les airs. Ça ne dura que quelques instants, mais je souriais à Arthur en comprenant. Certains avaient été gâtés, beaucoup plus que d'autres...

"Voilà , j'ai ...encore du mal à le contrôler et ne peut pas faire voler des choses trop lourdes mais c'est ...un début ...je crois ?
- C'est cool...
- Et euh ... toi?"

Pff, 'fallait bien. Je ne suis pas gênée non, et puis je l'ai déjà montré plusieurs fois. Ça satisfera en plus sa curiosité pour mon bras droit. Sans parler, je défaisait mon bras de son bandage de fortune en souriant, et lui offrit comme tout réponse une transformation qui était un peu étrange, à cause de mes blessures sans doute. Mon épaule virait au noir en laissant se dessiner des sortes d'écailles, et ça s'étendait sur tout mon bras, formant des écaille décollées là où ma peau laissait apparaître des plaies béantes. Mes doigts s'allongèrent en griffes noires, la seule partie non sertie d'écaille de mon bras.

"Voilà tout." lui lançais-je tout sourire, tandis que ma mains reprenait une apparence humaine en laissant une sorte de fumée grisâtre se former sur lui avant de s'échapper dans les airs.