Escapade en ville et confusion [PV Sans]

Cela faisait environ trois jours que Lizbeth était arrivée à l’académie.

La jeune fille s’installait doucement. Sa rencontre avec Marco l’avait aidé à se retrouver, comme il avait fait preuve de générosité et l’avait guidé vers les personnes ressources de l’académie. Elle avait d’ailleurs pu récupérer son horaire et son numéro de chambre, où elle logeait en colocation avec trois autres étudiantes. Elle ne les connaissait pas encore beaucoup, mais Lizbeth sentait que ça ne tarderait pas.

Lorsqu’elle avait intégré sa chambre, elle n’avait sur elle qu’un chandail long, une jupe carottée, des bas collants et un manteau qui avait plus l’épaisseur d’une veste… Tous étaient tâchés de terre ici et là et s’étaient abimés à quelques endroits lors de son périple dans la forêt. Rien de bien dommageable, mais après une journée aussi bien remplie, se changer de vêtement aurait été simplement agréable.

Lizbeth avait alors soupiré. Toutes ses affaires étaient restées dans la voiture… Pas qu’il y avait grand-chose dans sa valise non plus; son grand-père l’envoyait au couvent et les biens matériels ne sont pas particulièrement utiles quand on offre son âme à dieu. Lizbeth était tout de même un peu triste qu’elle n’ait pas pu conserver le journal de voyage de sa mère… Mais en ce moment, ce qui l’embêtait c’était qu’elle n’ait rien d’autre à se mettre.

Elle était retournée voir le concierge la mine basse et lui avait fait part de sa situation. Elle se sentait embarrassée d’avoir à demander des vêtements alors qu’elle venait d’arriver, mais elle fut accueillie de façon compréhensive. Le concierge lui indiqua où trouver les objets perdus et ajouta qu’elle pouvait prendre ce qu’elle désirait dans tout ce bric-à-brac. Il n’y avait pas beaucoup de morceaux qui étaient bien ajustés à sa taille miniature, mais elle dénicha un large t-shirt pour dormir et une chemise blanche un peu trop grande pour le lendemain. Sa jupe pourrait être remise, de toute façon les pantalons qui trainaient là ne tenaient même pas sur ses hanches…

« C’est pas toujours la grand classe, mais ça pourra dépanner. » Lui avait fait remarquer le concierge alors qu’elle fouillait dans divers bacs avec un air un peu découragé, « Je te conseille de prendre l’autobus et d’aller en ville ramasser quelque chose au centre de dons. Ils ont beaucoup plus de choix. »

Elle avait acquiescé, n’osant pas avoué qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il lui proposait de faire. Le surlendemain, elle avait enfilé la chemise trop grande et remis sa jupe tâchée. Comme les cours commençaient la semaine prochaine, elle s’était donné comme mission de se rendre en ville pour trouver de nouveaux habits. Jusqu’à maintenant, cette tâche s’avérait beaucoup plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé.

Elle se répétait les seules directions qu’elle avait d’une voix légère en serrant Cinder très fort contre sa poitrine. ‘Prendre l’autobus... En ville... Centre de dons…’ Elle était très nerveuse à l'idée de rencontrer les gens en ville. Lorsqu’elle arriva près d’un panneau d’indication, les lettres réfléchissaient les rayons du soleil ce qui l’aveugla quelques secondes avant qu’elle ne puisse lire son message - ‘Arrêt d’autobus’.

Elle regarda autour d’elle plusieurs fois et comme elle ne voyait rien qui ressemblait à un moyen de transport, elle s’assit par terre, découragée, la tête appuyée sur ses genoux. Cinder couinait délicatement, fixant la jeune fille d’un air interrogatif…

« Je n’y arriverai pas… »

Il me fallait aller en ville pour chercher de nouveaux vêtements. Maintenant que j'ai pu me faire un peu d'argent avec les p'tits boulots que m'avait trouvés. Je voulais être chic pour mon rendez-vous avec Louise. Celui-ci se faisait dans un restaurant de haute qualité, l'genre d'endroit où j'n'avais jamais été avant. Du coup, toujours sur les conseils d'Edi, je me devais d'être au top de moi même !

Il y avait des tonnes de magasins en ville, et pour y arriver, je devais prendre le bus. Le problème était que .. J'n'aime pas prendre le bus. Surtout quand j'n'ai pas de musique. C'est un endroit où l'on entends les gens parler, on sent leur présence, ça bouge, et même certaines personnes sont irrespectueuses de part leur état. Ça n'arrive pas tout l'temps, certes, mais ça arrive. Assez pour que prendre le bus puisse m’horripiler au plus au point.

Bref, j'n'avais pas grand chose à me mettre, encore une fois ma veste fétiche, un simple T-shirt blanc et un short de sport. Un style peu conventionnel, mais .. Qui m'va très bien. Moi, le "Pas comme les autres". Après, j'étais dans une académie remplie de gens "Pas comme les autres", est-ce que ça faisait de moi un gars "Normal" parmis les "Pas comme les autres" ? J'me prenais réellement la tête pour rien en fait. On s'en foutait complètement, c'que j'devais faire, c'était prendre le bus.

Mais dans quelle direction ? Et jusque où ? Y'avait-il plusieurs arrêts, ou faisait-il la navette ? Est-ce que l'arrêt était loin ? Plein de questions complètement importantes venaient de me sauter au visage, et j'n'eu d'autres choix que de demander à un élève croisé aux travers des couloirs. Il m'indiquait que je pouvais trouver l'arrêt de bus en suivant le sentier à la sortie de l'école. Ce que je fis dans la minute qui suivait.

Une fois le sentier parcouru, j'arrivais à l'endroit dit. Le fameuse arrêt de bus. Il n'y avait personne à première vue, seulement .. Une fois que j'm'étais approché, j'aperçu une jeune fille, qui serrait contre elle .. Rien ? Elle ne serrait rien contre elle, mais donnait cette impression. Elle était habillée un peu n'importe comment : Elle avait une chemise bien trop grande pour elle, avec une robe. Robe tâchée ? Qui était-elle ?


Merde, je suis tombé sur quelqu'un qui est dans la merde. Un peu comme moi à mon arrivée. Était-elle perdue ? Il me fallait l'aider, coûte que coûte. Je n'ai pas l'habitude de communiquer avec les gens, mais cette fois-ci, il était de mon devoir de Gentleman d'aider cette demoiselle en détresse. Je m'approchais d'elle, et m'accroupis. Un peu comme pour me mettre au même niveau qu'elle, et lui indiquer par mon geste qu'elle n'doit pas se sentir "Au plus bas" du à sa situation. Je la regardais d'un sourire sympa :

Lizbeth, les bras toujours contre son cœur dans un geste qui, elle espérait bien, pourrait la rassurer, n’avait rien entendu de l’inconnu qui s’apprêtait à l’interpeller. Elle était perdue dans ses pensées… Elle s’en voulait d’avoir cru qu’elle pourrait se rendre en ville toute seule, sans encombre. Elle n’avait pas revu Marco ce matin-là, mais comme elle ne souhaitait pas l’embêter, elle n’avait pas cherché bien loin. Et puis… l’académie grouillait d’inconnus lorsqu’elle était sortie de sa chambre. Heureusement, elle savait comment se faire oublier des autres et s’était faufilée comme une ombre hors de l’établissement.

Elle ne remarqua qu’à la dernière minute qu’un jeune homme s’était accroupi près d’elle. Pourtant, ses pas avaient résonné dans la petite ruelle déserte, mais la jeune fille n’arrivait plus à se concentrer… Elle lâcha un léger « ah » de surprise et son cœur se mit à battre la chamade. Comment était-il arrivé là? Pourquoi? Quoi faire? Elle était visiblement alarmée, ses pensées se percutant à une vitesse folle. Il ouvrit la bouche :

« Besoin d'aide .. ? Tu es de l'académie ? Et Oh .. Bonjour ! »

Dans son instinct de panique, Lizbeth n’entendit pas vraiment le sens de ses mots, ni la douceur de sa voix. Elle cherchait frénétiquement une façon de s’extirper de cette situation. Illusion d’elle-même? Il était trop proche, il remarquerait tout de suite… Elle serrait Cinder si fort contre sa poitrine, qu’elle eut l’impression de l’entendre se plaindre d’un couinement étouffé.

Lizbeth tenta de se relever, gardant une main autour de la petite souris imaginaire. Elle vacilla à quelques reprises. Elle regarda autour d’elle, dans l’espoir de trouver une possibilité de fuite. Elle n’arrivait pas à réfléchir à quoi que ce soit d’autre, elle en oubliait même que les gens d’ici ne lui souhaitaient pas vraiment de mal…

Elle avait trouvé. Ses yeux s’étaient arrêtés sur le panneau d’affichage de l’arrêt. Il luisait encore au soleil, ce qui le rendait déjà un peu difficile à détailler. Lizbeth inspira afin de se concentrer. Elle se créa l’image du panneau, la modifia légèrement dans sa tête et gribouilla  celui-ci d'un petit mouvement de la main tombant sur le jeune homme. L’image du panneau chancela sans aucun bruit vers l’inconnu. Les rayons du soleil étaient aveuglants, il serait donc plus difficile, pensa-t-elle, de voir les mauvais traits de son dessins.

Les quelques secondes de confusion que créèrent l’illusion permirent amplement à Lizbeth de se déplacer derrière l’abribus. Elle s’effondra sur le sol, s’adossa à l’abri et s’efforça de calmer sa respiration haletante. Elle ne saisissait pas toujours ses actions, mais en ce moment-même, l’important était qu’elle taise ce sentiment de peur qui brûlait son cœur.

À peine quelques secondes après m'être présenté, il semblerait que j'eu l'effet de surprise sur la situation. La jeune fille serrait ses bras contre elle très fortement, et eux une réaction pour le moins inhabituelle. Elle regardait différentes endroits frénétiquement comme pour rechercher une issue. J'n'étais pas horrible, tout de même ? J'avais presque envie de le prendre mal, et de bouder. Mais j'imagine qu'ça n'aurait avancé en rien la conversation, si tant qu'elle existe.

Quelle ne fut ma surprise quand soudain, un panneau d'arrêt de bus venait d'apparaître au dessus de moi. J'n'étais pas vraiment terrifié, mais .. Réellement surpris. Le panneau s'était formé d'une seule traite, et au vu du mouvement effectué par la jeune fille, je dirais que c'est elle qui l'a créé. Dès lors, mon dos se transformait pour ne laisser à l'intérieur de mes vêtements, que des os. Ceux-ci étant incassable, j'étais prêt à réceptionner ce panneau.

Le problème est .. Qu'à l'impact et bien .. Il n'y avait pas d'impact. Le panneau d'affichage était passé à travers moi pour ensuite joncher le sol. Il n'était pas réel ? J'avais dès lors tout un tas de questions à poser à notre amie .. Mais elle avait disparu. Ou en tout cas, elle n'était plus à son emplacement initial. A-t-elle, en plus de ces pouvoirs de matérialisation d'objet non physique, une sorte de pouvoir de téléportation ? Ou même d'invisibilité ?

En évoquant cette idée, ma curiosité ne faisait que gagner en taille. Il me fallait savoir. Et en m'approchant de l'arrêt de bus à petit pas, j'entendais de plus en plus une respiration haletante. Je m'approchais de l'arrière de l'arrêt pour la trouver caché là. Déduction magnifique de moi-même : Je fais peur. Shit.

Je décide, de la même manière qu'elle, de m'asseoir sur le sol, adossé à l'un des côtés de cet abris-bus. Sans être dans son champ de vision, et pas assez pour la déranger, je m'allumais une cigarette. Elle savait que j'étais là, et moi de même. Mais sa respiration précipité donnait maintenant la place à un calme presque parfait. Le dernier bruits entendu était celui de mon briquet, tentant à maintes reprises de créer une flamme.

"Désolé si je t'ai fais peur .. Moi c'est Sans. Et je suis aussi de l'académie, magicienne."

Une entrée en matière presque parfaite, il ne restait plus qu'à attendre sa réaction. N'ayant pas de vue sur son visage, je ne pouvais savoir comment elle comptait réagir.

La jeune fille n’avait même pas osé vérifier sur son illusion avait fonctionné positivement. Elle s’efforçait de penser à autre chose. Les tâches de boue séchées sur ses jambes lui rappelaient son arrivée en cavale… et du même fait la raison pour laquelle elle était près de l’arrêt de bus en premier lieu. Elle se sentait bête. S’égarer autant de son but pour une simple frayeur… Elle avait honte.

Le jeune homme finit pas la retrouver (elle n’était pas particulièrement bien camouflée, l’illusion lui avait donné quelques secondes au plus). Ce qu’il fit ensuite ne la laissa pas entièrement indifférente. Il prit place, en faisant attention de ne pas lui faire face directement… En même temps, après avoir cru recevoir un panneau d’arrêt en plein visage pour l’avoir regardée, il n’avait pas tout à fait tort d’éviter de croiser son regard… Lizbeth rougit un peu, repensant à ses actions. Idiote qu’elle était, de toujours réagir sur la peur, sans réfléchir… Pourrais-t-elle graduellement changer cette habitude nerveuse en étant à l’académie?

Il s’installa à ses côtés et prit un petit moment de silence, dans lequel il se mit à son aise en allumant une cigarette. À l’écoute des sons autour d’eux, elle avait cessé de respirer la panique. Ses gestes étaient si délicats et habituels. D’un calme issue d’une personnalité flegmatique. Sans trop comprendre pourquoi, sa présence la calmait. Elle avait d’abord cru qu’il lui voulait du mal, mais en fait elle avait tout faux.

Il prit la parole d’une voix sincère :

"Désolé si je t'ai fais peur .. Moi c'est Sans. Et je suis aussi de l'académie, magicienne."

Lizbeth rougit de plus belle à la mention du mot « magicienne ». Elle se disait intérieurement qu’elle devait améliorer ses premiers contacts avec les gens. Elle ne pourrait pas toujours se cacher… D’une voix qu’elle souhaitait plus forte, elle répondit délicatement :

« Je… euhm… Je suis Miss Lizbeth. »

Le titre honorifique sortait tout seul, l’éducation familiale transparaissait dans ce simple geste.

« Je m…m’excuse pour le panneau… Il ne vous aurait pas mis en danger, mais… je… j’ai… je n’ai pas l’habitude de parler aux autres. »

Elle ne savait pas trop s’il pourrait saisir à quelle point elle avait été recluse dans cette phrase, mais dans tous les cas, elle n’était pas du type social et les premières rencontres l’emplissaient d’un stress incommensurable. Lizbeth serra les genoux contre sa tête. Elle se sentait vraiment bête. Elle se souvint qu’avant qu’elle ne parte en peur, il lui avait offert de l’aide. Peut-être pourrait-il l’aider à résoudre le mystère de l’arrêt de bus sans bus? Les rayons chauds qui passaient par les parois vitrées de l’abri-bus réchauffaient leur dos. Elle prit son courage à deux mains, l’air un peu plus décisif.

« En fait… je dois me rendre en ville pour… » Elle fit une pause pour regarder ses vêtements soit abîmés, soit trop grands pour elle. « euhm… en fait je ne trouve pas l’autobus. On m’a indiqué de venir ici, mais… il n’y a rien… »

Sa dernière phrase avait une tonalité emplie de déception.

Miss Lizbeth, huh ? Un titre Honorifique lors de sa présentation ? Pourtant, je ne ressens aucune arrogance de sa part. Mais plutôt de la gêne. Comme si elle n'avait pas vraiment l'habitude de parler avec les gens. Ou plutôt, qu'elle avait peur de parler avec des gens. J'ai pu remarquer qu'au cours que de notre rencontre pour le moins étonnante, elle serrait quelque chose dans ses bras, mais je ne pu déceler quoi.

« Je m…m’excuse pour le panneau… Il ne vous aurait pas mis en danger, mais… je… j’ai… je n’ai pas l’habitude de parler aux autres. »

Je l'savais. Donc, elle a bien un pouvoir, ne s'en cache pas, et l'utilise comme mécanisme de défense lorsqu'elle prend peur. C'est une chose, donc. Maintenant, lui poser une question sur son pouvoir tout de suite .. Elle le prendrait peut-être mal. Ou même, elle pourrait prendre peur à nouveau. Quoi qu'il arrive, mon but n'est pas de savoir qui elle est, ou de savoir ce qu'elle fait ici. Mon but, c'était de prendre le bus pour aller en ville.


Raaaah, putain. Elle fait du suspens, maintenant. Je parirais sur le fait qu'elle soit perdu. Elle n'a peut-être pas l'habitude de prendre des bus. Une fille qui se présente en tant que "Miss Lizbeth" doit être une fille de bonne famille. Peut-être même d'une famille noble, haute. C'qui validerais le fait qu'elle n'ai que très peu de contact avec les autres. Quelqu'un devait sûrement s'occupé de ses contacts avec l'extérieur pour elle, comme .. Un majordome, ou un truc dans le genre ?

« euhm… en fait je ne trouve pas l’autobus. On m’a indiqué de venir ici, mais… il n’y a rien… »

Elle n'a pas terminé sa première phrase. Mais la voila qui regardait .. Ses vêtement. Et.. Oh ! Quels vêtements ! Il ne lui était pas du tout adapté. Elle était arrivé ici après avoir fait la guerre ou quoi ? Elle va en ville pour aller se chercher des vêtements ? Et elle ne trouve pas l'arrêt de bus ?

"En fait .. On y est à l'arrêt de bus. On est adossé dessus. Et ici, le bus ne passe que toutes les heures."

Avec sa petite interpretation de magie, j'ai cru apercevoir un bus passé. Et comme nous voila maintenant derrière l'abris-bus donc .. Le conducteur n'a sûrement pas du nous voir et passer son chemin. Il nous faudra donc attendre le prochain bus pour nous rendre en ville Quel patelin paumé, j'vous jure. J'avais un p'tit peu chaud à ce moment là, le soleil tapait derrière nous, et même si nous étions à l'abris, il faisait tout d'même lourd. Je retirais alors ma veste pour me retrouver en T-shirt et continuer la conversation.

"Ne ferions-nous pas mieux d'attendre de l'autre côté de l'abris-bus pour alerter le conducteur de nos 3 présences ?"

J'en profitais pour annoncer justement les 3 présences. En espérant qu'elle me dévoile qui est l'être qu'elle cache dans ses bras. Si c'est un p'tit animal, ou autre chose. On es tà Tsuki tout d'même .. Il se pourrait que ça soit quelqu'un, ou quelque chose d'autres. Quoi qu'il en soit, il nous faudra attendre le prochain bus qui n'arrivera que dans un peu moins d'une heure. J'espère ne plus lui faire peur, et la connaitre un p'tit peu plus.

Lizbeth se sentait un peu plus à l’aise en remarquant l’écoute attentive du jeune homme. Il n’était pas si terrifiant en fin de compte. Elle lui avait expliqué sa situation plus ou moins… embarrassante. Elle avait vite compris qu’elle n’était pas du tout à la hauteur de la majorité des autres élèves à l’école. Ses simples interactions démontraient à chaque coup son manque quasi-total de connaissance sur le monde extérieur. Elle ne savait ni comment agir avec les gens, mis à part les manières nobles qu’elle calquait de sa mère, ni comment exécuter une tâche aussi simple que de prendre l’autobus.

Sans lui répondit d’une voix chaleureuse :

"En fait .. On y est à l'arrêt de bus. On est adossé dessus. Et ici, le bus ne passe que toutes les heures."

Lizbeth regarda autour d’elle et détailla l’endroit. Un abris vieilli par les intempéries, une carte un peu délavée montrant un plan plein de lignes et de petits points… Lizbeth comprit alors qu’elle n’avait vraiment aucune idée comment tout cela fonctionnait. Dans quel monde est-ce que l’on attend pour un transport aussi longtemps? Au manoir, il n’était jamais question que grand-père ne soit en retard pour quoique ce soit. Son chauffeur se devait d’être pile à l’heure pour tout. Elle se sentit un peu idiote de ne pas connaître quelque chose qui semblait pourtant bien simple… Ses joues s’empourprèrent et elle ne s’exprima que d’un « Oh… » un peu triste. Sous ses doigts, Cinder vibrait doucement en se grattant le museau.

"Ne ferions-nous pas mieux d'attendre de l'autre côté de l'abris-bus pour alerter le conducteur de nos 3 présences ?"

Lizbeth s’enfouissait un peu plus près de ses genoux pour masquer sa gêne. Elle ne savait pas trop comment réagir à cette affirmation. L’emphase qu’il avait mise sur « 3 présences » notait bien qu’il semblait comprendre que la jeune fille cachait une autre entité. Serait-il capable de la voir lui-aussi? Ça lui irait bien que quelqu’un d’autre puisse voir cette petite souris… Elle pourrait se convaincre qu’elle n’avait pas réellement sombré dans la folie comme sa pauvre mère.

Elle camoufla Cinder instinctivement, la serrant contre sa poitrine. Lizbeth pouvait ressentir les moindres mouvements du rongeur, comme s’il avait été réel. Elle l’entendait couiner légèrement aux 3-4 secondes. Elle se préparait à répondre, n’ayant sincèrement aucune idée quoi lui dire exactement… Mentir ne lui aurait rien apporté, c’était bien souvent une option qu’elle ne choisissait pas. Par contre, comment expliquer à un étranger qu’elle arrivait à voir quelque chose d’invisible? Les premières fois qu’elle avait vu sa mère chuchoter à ses mains vides, Lizbeth s’était fait à l’idée que celle-ci n’était plus très saine d’esprit. Comment le garçon interprèterait-il sa condition?

Finalement, elle murmura d’une voix timide :

« Je… en fait… »

Elle tendit les bras devant elle, avant-bras sur ses genoux pliés, prenant bien soin de retenir Cinder dans ses mains placées en bol.

« …dans mes mains, cette 3ième présence… c’est… hmm… c’est Cinder. »

Elle fit une pause, se trouvant un peu ridicule comme ça, tendant les bras et montrant de l’air à Sans.

« Elle m’accompagne partout… Ma mère me l’a laissée » Sa voix se tordit un peu. Chaque fois qu’elle mentionnait sa mère, elle observait sa solitude de nouveau.

Elle se souvint qu’il aille mentionner d’attendre en face de l’abri. Elle se leva maladroitement, les jambes un peu chancelantes, retenant Cinder près de son cœur. Lizbeth prit son courage à deux mains et se retourna vers le jeune homme.

« Allons-y… de l’autre côté. »

HRP: Je suis pas super inspirée dernièrement, désolée si c'est mauvais D: