Premiers pas par ici. [Terminé]

J'avais le droit à une heure pour me reposer, enfin... En ce moment j'arrête pas d'enchaîner les cours et les livres pour en apprendre toujours plus sans compter le boulot supplémentaire que je m'offre tout seul avec mon poste de représentants des rubis. Tous les jours, dès que j'ai le temps, je me repasse en boucle les fiches des élèves, avec nom, prénom, dossier scolaire, pouvoir, particularité, etc... Et ça commençait vraiment à être dur, j'étais clairement épuisé. Après avoir de nouveau révisé durant cette heure de soi disant repos, je m'accordais dix minutes sur le premier banc que je croisais. Sans me soucier du cas où quelqu'un voudrait venir s'asseoir ici aussi, je m'allongeais sur le dos, prenant toute la place disponible, un bras traînant par terre, l'autre plaqué sur mon visage me cachant les yeux de la lumière. De temps à autre je jetais un coup d'oeil sur mon portable, mais à force je commençais à avoir une bonne notion du temps, ce qui fait qu'à la fin des dix minutes, je me suis mis à me faire un compte à rebours dans ma tête avant de retourner bosser.
5... 4... 3... 2... 1...
A la place du zéro j'avais eu le droit d'entendre du matériel électronique écrasé, ce son tellement familier quand on a notre réveil qui finit aplatit les matins de mauvaise humeur ou encore quand il sonne un dimanche alors qu'on aurait pu dormir encore un bon moment... Je relevais la moitié de mon corps, usant de mes abdos pour me maintenir je regardais devant moi d'où ça venait. Une jeune demoiselle, fort belle, venait d'exploser son portable à la seule force de sa main... Et vu son visage, ça n'avait pas l'air d'être voulu... Elle se leva, récupéra quelque chose du ramassis de miettes qui était un téléphone il y a quelques secondes et partis en direction des escaliers avec une valise. C'est une nouvelle à première vue !
Je regardais mon portable et voyais que je me suis trompé, il me reste cinq bonnes minutes avant de devoir retourner en cours... Je vais en profiter pour lui souhaiter la bienvenue !

Je m'approchais d'elle par derrière sans vouloir être fourbe, ce pourquoi je me décalais vers la droite pour voir son visage de profil.

Salut ! Tu es nouvelle ? Je me trompe ?

Lorsque je m'approchais d'elle, sans le vouloir, je venais de la surprendre à l'instant où je lui adressais la parole. Résultat, elle recula par réflexe et tomba en trébuchant sur sa valise, je m'excusa de suite, c'était de ma faute, c'est pourquoi je lui tendais également la main pour l'aider à se relever.
Après être de nouveau debout. Elle m'expliqua être nouvelle et complètement perdue, rien de bien étonnant vu la taille du bâtiment, et le manque cruel d'indications afin de se repérer.

Je peux t'aider si tu le souhaites. Je te propose une petite visite et enfin de t'accompagner à ton dortoir. De quelle maison fais-tu partie ?

Peu importe d'où venait-elle et où allait-elle, j'avais pour principe d'aider tous les nouveaux que je croiserais maintenant. Avant qu'ils ne se lancent vraiment dans le rythme des maisons, ils ne sont que des gens comme moi ou n'importe qui, des connaissances à faire dans un premier temps et surtout des étudiants ayant un pouvoir, rien de plus. Si je peux me rendre utile en leur montrant un peu tout dans le coin, ce sera toujours ça de gagné pour ma propre conscience. Et puis, comment puis-je refuser d'aider une si jolie demoiselle ?...

Je regardais brièvement mon portable afin de me renseigner sur l'heure, mais je me disais que c'était comme un cas de force majeure cette évènement, je retournerais en cours en retard ou je n'irais tout simplement pas, ça m'est égal finalement, j'ai déjà un très bon niveau, je suis un peu en avance sur le cours, ça n'a rien de problématique. Même s'il s'agira d'une énième balade dans les couloirs, je trouve ça toujours aussi relaxant que de les parcourir, surtout que je vais me retrouver en bonne compagnie pour le coup, de quoi embellir encore plus le trajet. Après tout, elle est nouvelle, et comme pour tous les autres, j'en ai tellement à apprendre sur sa personne, son passé, ses raisons d'être ici, tout ça est un moyen de découvrir à qui l'on a affaire.

Je suis sûr qu'elle va rester sans voix devant certains endroits de l'académie maintenant que j'y pense, ces mêmes endroits qui m'ont moi aussi laissé émerveillé, comme par exemple le jardin que je trouve toujours aussi beau même si on est déjà en automne et que le temps se dégrade sérieusement.

Après lui avoir proposé de l'aide, je ne m'attendait en aucun cas à un tel engouement. A vrai dire, même si la plupart des nouveaux élèves sont contents d'avoir un coup de main pour découvrir le coin, ils n'en viennent pas à sauter de joie, mais sa réaction à elle me fit chaud au coeur, je trouvais ça mignon, ça contraste énormément avec l'air morose qu'ont la plupart des gens une fois installés de nouveau dans le train-train quotidien. Il me saisit les mains pour me remercier et c'est à ce moment que je senti quelque chose de différent. Au début, ne regardant pas, ce fut la différence de température. Une main était chaude, comme la chaleur du corps humain tout à fait classique, mais l'autre été si froide, serait-ce son pouvoir ?... Et puis, je reconnu la sensation du métal qui avait tendance à attirer les électrons chez moi à cause de mon pouvoir, cela créait de l'électricité statique rien qu'au touché. Je pivotait mon regard pendant qu'elle me parlait.

"C'est vrai ? Je veux bien ! Et..."

Je pouvais maintenant voir la totalité des ses deux mains. En effet, une des plus féminines qui soit et l'autre totalement mécanique. Je pouvais faire l'intérieur des articulations de ses phalanges. Ma première réaction fut de la surprise, mais celle-ci se transforma en une fascination ainsi qu'une joie immense pour moi aussi. J'ai toujours rêvé d'observer ce genre de système, comprendre leur fonctionnement si complexe, et regarder comment leur utilisateur réagit lors de la vie de tous les jours avec un bijou de technologie greffé à même leur corps. C'est fabuleux ! Une si belle connaissance se révèle être en plus ce que je souhaitais découvrir depuis de nombreuses années.

"Désolé ... Suis... Je..."

Elle venait de retirer ses deux mains, celle mécanique dans son dos et l'autre sur le visage pour se le cacher, je ne comprenais pas bien pourquoi elle réagissait de cette manière... Je voyais très bien qu'autour de sa main, son visage virait au rouge vif.

"Pardon..."

La tête baisée mais cette main enlevait de ce dernier, je pouvais à nouveau voir son visage en entier tout écarlate. Ça me faisait un peu de peine de la voir dans cet état juste à cause de sa main mécanique, c'était exceptionnel de posséder ceci, elle devrait la porter fièrement.
J'amena ma main sous son menton pour relever son visage doucement afin de la regarder dans les yeux.

C'est ta main qui te gêne ? Tu ne devrais pas, ce que tu as là est tout bonnement fabuleux ! Mais si ça te pose tant de problème que ça, allons d'abord faire un tour de l'établissement, ça va te détendre. N'hésite pas à te servir de ta main normalement même si je suis à côté.

D'un autre côté, elle n'a pas du se retrouver avec ça du jour au lendemain comme ça pour le plaisir, quelque chose à dû faire qu'elle s'est retrouvée avec ça. Mais vaut mieux ne pas trop en demander, ce n'est peut-être pas un très bon souvenir, on ne sait jamais.

Après lui avoir proposé le programme, elle garda sa main dans son dos et ne dit mot par rapport à ça. J'avais donc vu juste concernant son malaise. En soi, ça n'est aucunement un problème, n'importe qui pourrait posséder ce mécanisme, j'en serai indifférent. Il s'agit d'une prothèse, ça n'est pas un monstre, et si quiconque vient dire le contraire, je serai près à lui faire ravaler ses paroles par la force pour rendre hommage à la science elle-même et surtout donner un coup de main à la demoiselle déjà mal à l'aise de devoir montrer sa main.
J'eus le droit à un petit sourire timide sur un visage tout rouge suivi d'un petit mouvement de tête acquiesçant ma proposition. Je souriais à mon tour pour la rassurer, mais son regard restait encore un peu inquiet.

"Je suis de la maison saphir... Et je me prénomme Orlane. Et toi ?"

Je m'appelle Ren', et je suis à la tête de la maison Rubis, enchanté mademoiselle.

J'adorais utilisais ces formes de politesse un peu vieillottes, ça avait une de ces classes je trouve. Et puis, j'aime bien le comportement des années 70-80 de la part des business-men américains. C'est un gros cliché, mais leur manière de s'exprimer, de jouer avec les mots est capable d'en impressionner plus d'un, ou plus d'une... Ce qui est assez utile en toute circonstances à vrai dire.

"Est ce que... Je peux te tenir la main ?..."

Je restais d'abord un peu interdit par la demande assez inattendue de la jeune femme. Mais je repensais aux autres rubis, assez tactiles, rien ne m'empêche d'en faire autant, même si on ne m'avait clairement jamais proposé auparavant.

Hum... Oui si tu veux, pas de soucis.

Je tendais ma main vers elle, me rappelant de la méthode qu'utilisait certains hommes d'une époque un peu plus reculée elle aussi. Le bras légèrement fléchi, coude vers le bas, paume de la main vers le haut, et le corps un peu incliné vers l'avant, tête baissée, et l'autre main sur le torse.

Madame...

Une fois cette révérence faite, je l'emmenais dans les couloirs pour faire un premier tour des salles de cours.

Nous parcourions maintenant les couloirs, main dans la main, certes, mais si c'est ce qu'il faut pour combler le coeur d'une jeune femme dans un milieu tout nouveau et peut-être inquiétant, alors qu'il en soit ainsi.
Je lui montrais les différentes salles expliquant quels sont les cours qui peuvent s'y dérouler, notamment pour les cours de chimie et autres sciences nécessitant des appareils spécifiques.
Je la dirigeais ensuite vers un autre couloirs ou nous passions devant les toilettes, puis, plus loin, devant la salle des profs ainsi que le bureau du directeur.
La direction suivante se trouvait être le dortoir des Saphirs, en effet, plus nous marchions et plus je me disais que cette valise pouvait être fastidieuse à trimbaler dans tous les sens. Par moment, je sentais la demoiselle se rapprochait un peu de moi, c'était amusant de voir ce genre de réaction.

"Je... Tu dois sûrement rater ton cour par ma faute... Désolée de te faire rater les cours..."

Je regardais ma montre pour y voir que j'avais largement dépassé le début du cours que je voulais rejoindre.

Ici, les cours sont un peu à la carte en fait. Du moment que tu fais le nombre d'heures qui t'est imposé par semaine, alors tout va bien. Je fais beaucoup d'heures supplémentaires chaque semaine, donc rater un seul cours comme ça, c'est pas du tout gênant. Ne t'inquiète pas pour ça.

Un peu après, je nous arrêtais devant la bibliothèque, dernier endroit de ce bâtiment que je souhaitais lui montrer, c'est un véritable puit de connaissance mais aussi un endroit où se détendre.

Nous ressortions ensuite du bâtiment principal et je l'emmenais directement à son dortoir.

Voilà, c'est ici que tu passeras tes nuits. Si tu le souhaites, tu peux aller y poser ta valise, je te ferais ensuite le reste de la visite.

Alors qu'ils venaient de passer les salles de cours que Ren avait expliqué, Orlane avait eut l'impression qu'il avait surtout insisté sur les sciences. Enfin ce n'était qu'une impression, mais bon il était gentil, son père lui avait toujours dit de faire attention, mais avant de se séparer, il lui avait dit que c'était rare de rencontrer des personnes doté de certaines qualités. Bien sûr tout le monde avait des défauts, mais là pour Orlane, Ren sembla avoir bien plus de qualité qu'elle ne pouvait penser. Mais dans le fond, restant prudente, elle voulait savoir les défauts du jeune homme. Et elle n'allait pas lui demander, cela allait se faire en temps et en heure, à chaque chose son temps. Enfin bref, elle passa cela de ses pensées, c'était le premier hors de sa famille à avoir vu et senti sa main mécanique. est ce qu'il pensait qu'elle n'avait que la main ? Ou le reste du bras aussi. Cette question était assez importante, dans un sens, elle était prête à le lui dévoiler, mais ce n'était peut être pas une bonne idée. Est ce qu'il allait la prendre pour un objet ? Hmm... C'était une crainte qu'elle avait.

Ils s'arrêtèrent devant la bibliothèque que la demoiselle admira, c'était un lieu où elle irait, mais pas si souvent que l'on pouvait penser, après tout... Elle lisait de temps à autre mais pas énormément... Pourquoi ? Car elle avait peur d'abîmer les livres avec son bras mécanique. Alors qu'elle admirait la bibliothèque, son regard se posa discrètement sur Ren, il devait aimer apprendre, c'était ce qu'elle se disait, peut être pourrait-il l'aider un jour sur certaines choses ? Enfin bref elle verrait plus tard. Ils se mirent à reprendre la route, Orlane suivit les pas de Ren, il l'amenait alors vers les dortoirs, là où elle passerait les nuits. Bien qu'elle connaissait sa chambre, enfin... Le numéro de sa chambre plus exactement. Orlane avait une certaine impatience d'y déposer sa valise, mais elle ne l'indiqua pas, aucun signe à montrer par rapport à cela. elle se maîtrisait après tout. Enfin il se pouvait qu'elle craque, mais pas maintenant, là elle était toute enjouée, contente d'avoir rencontré quelqu'un qui était si gentil, de plus Ren semblait être quelqu'un de protecteur, c'était une chose qu'elle appréciait encore plus ! Enfin... Arrivé devant le dortoir, elle eut un petit pincement au coeur, resserrant la main de Ren légèrement sans s'en rendre compte, Orlane avait certaines craintes. Toujours les mêmes d'ailleurs, mais elle prit son courage à deux mains et avança vers le dortoir en lâchant la main de Ren, elle tourna le regard vers se dernier, lui souriant timidement et dire.

"Je pose ma valise et j'arrive !"

Sa voix était enjouée, elle n'avait plus sa petite voix timide sur le moment, enfin elle passa à la recherche de sa chambre, une fois qu'elle l'eut trouvée, elle vint à ouvrir la porte. Personne à l'intérieur, observant pour voir les lits prient ou pas, elle vint poser sa valise sur un lit libre, elle posa la valise rapidement, fermant la porte pour rejoindre Ren en trottinant. Toujours sourire aux lèvres. Une fois aux cotés de Ren, elle hésita un instant.

"En fait..." Orlane releva la manche gauche de son pull jusqu'au moignon, dévoilant tout son bras mécanique, elle avait peur de sa réaction sur l'instant, mais qu'importe, elle réussit alors à dire. " C'est jusque là... C'est mon père qui a fait ce bras, mon oncle a aidé aussi... Je ne tiens pas à ce que tous sache que mon bras est mécanique... Je préfère éviter, attendre de mieux connaître les gens... Tu ne diras rien, d'accord ?"

Elle rabaissa sa manche, en parlant elle n'avait pas regarder Ren droit dans les yeux, le regard tourner un peu sur la gauche vers le sol, toute timide bien entendu, ce n'était vraiment pas évident pour elle, ses yeux ne se relevèrent pas, qu'elle vint à attraper le bras gauche de Ren, elle ne le pressa pas trop, ne voulant pas l'embêter, au moins si il voulait la séparer de lui, il pourrait. Orlane n'avait jamais su comment s'exprimer avec les gens de son âge, bien entendu elle ne savait toujours pas, ce qui pour elle était compliqué. Elle aurait pu garder une certaine distance, mais Ren était le premier garçon à être venu l'aider. Pour elle cela avait une grande importance, dans un sens elle voulait qu'il le ressente. Puis dans un court laps de temps elle vint à demander.

"Pour la visite, si tu veux toujours, on la poursuit... Enfin... Si ça ne t'embête pas..."

Une fois arrivés devant le portail, je l'invitais à y déposer sa valise. A cet instant, je senti sa main serrer la mienne, je vois deux raisons probables. La première serait qu'elle ne veuille pas me lâcher pour aller déposer ses affaires, seulement, je n'ai pas le droit de rentrer dans un dortoir qui n'est pas le mien. La deuxième, elle angoisse à cause des élèves qu'elle pourrait trouver dans le dortoir, et vu sa réaction quand j'ai découvert qu'elle avait une prothèse mécanique, je pense bien qu'il s'agisse de cette raison. Elle doit avoir peur du jugement des autres sur ce qui fait sa différence. Elle finit quand même par ouvrir sa main et entrer dans le bâtiment avec ses bagages, me souriant et me lançant un "Je pose ma valise et j'arrive !" plutôt joyeux.
Elle a l'air un peu plus détendue qu'avant, c'est une bonne chose, la visite à due la mettre un peu plus à l'aise.

Quelques minutes plus tard, elle refit son apparition à la porte du dortoir. Un grand sourire continuait de s'afficher sur son visage, ce qui, je dois dire, l'illuminait clairement. Elle se posta un instant devant moi, sans bouger et ne disant plus rien avant de réussir à trouver ses mots

"En fait... C'est jusque là... C'est mon père qui a fait ce bras, mon oncle a aidé aussi... Je ne tiens pas à ce que tous sache que mon bras est mécanique... Je préfère éviter, attendre de mieux connaître les gens... Tu ne diras rien, d'accord ?"

Elle venait de relever la manche de son bras gauche, m'offrant une vue complète sur sa prothèse. Elle montait jusqu'à son épaule, ce qui était incroyable en fait, je n'avais jamais vu auparavant de système mécanique mélangé surement à de l'électronique, capable de remplacer aussi bien autant d'articulations en même temps. Elle semble mouvoir son bras avec tellement d'aisance, alors qu'à l'origine il ne s'agit pas de chair ni de nerfs et encore moins de muscles. Je n'en reviens pas. Je devais restait la sans bouger, sans faire vraiment attention à ce qu'elle me disait dans un premier temps, je m'abreuvais de ce que j'avais sous les yeux. Je reprenais rapidement mes esprits être passé par le stade d'extase devant tant de réussite technologique et finis quand même par lui répondre, toujours avec des étoiles dans les yeux.

"Je garderais le secret pour toi alors. Il faudrait te trouver une petite paire de gant légère, en cuire par exemple si tu aimes bien. Comme ça ta main ne sera pas visible si tu portes un haut à manches longues en plus. Par contre si un jour je peux rencontrer ton père et ton oncle, je me ferais une joie d'en apprendre plus sur leurs recherches et leurs méthodes de travail. Ce qu'ils t'ont fait là dépasse actuellement tout ce qui existe en matière de prothèse mobiles."

Je remarquais qu'elle gardait quand même la tête baissée, comme dans le hall tout à l'heure, mais ça n'est pas très grave. Elle vint me prendre mon bras avant de me demander si l'on pouvait continuer la visite, je n'y voyais aucun inconvénient, il y avait encore pas mal de lieux à voir.

"Bien sûr ! Je vais te montrer un peu l'enceinte de l'académie, avec les jardins où je passe pas mal de temps, et qui restent selon moi magnifique."

En même temps que je lui expliquais la suite de la balade, j'élançais le pas vers les-dits jardins. Je me disais que finalement c'était quand même bien plus distrayant de marcher ainsi que de s'échauffer la cervelle sur des cours interminables. Je n'aurais pas perdu ma journée. Sans compter que c'était très agréable de profiter du coin avec une belle demoiselle accrochée au bras.

"Hmmm... C'est que cela va être un peu dur... Enfin je ne suis pas contre, mais je ne sais pas si on a le droit à faire venir nos parents ici... En fait, si tu veux savoir... Mon père peut modeler les métaux et alliages... Mon oncle lui, c'est particulier, il peut comme lier les objets aux gens. Enfin... C'est... Spécial, je n'ai jamais saisit le véritable sens de son pouvoir."

Pendant qu'elle me parlait, je regardais son visage rougi par je ne sais quel autre sentiment qu'elle devait éprouver à cet instant précis.

Les parents peuvent venir, mais ne sont pas vraiment habilités à venir se balader dans l'enceinte de l'académie en fait. Mais à l'occasion d'une sortie, on pourrait les rencontrer, tu en penses quoi ? En plus s'ils détiennent aussi des pouvoirs, je trouve ça encore plus intéressant.

Je lui souriais avec mon sourire habituel, qui devenait presque dérangeant pour ceux qui me regarde quand quelque chose me passionne au point de devoir relever le défi de parfaire cette chose qui me fascine.

Je venais de l'amener dans les jardins, et comme je l'espérait, elle se trouvait émerveillée par ces derniers. Je me demande d'ailleurs si ces jardins sont bien réels pour être d'une telle beauté. Ils ont dû remporter un prix pour avoir un tel endroit par ici.
Je le regardais du coin de l'oeil pour observer discrètement ses diverses réactions. Elle regardait un peu partout, puis elle tournait le regard vers moi de temps à autre, je faisais donc mine de regarder ailleurs aussi.

"Dit, les jardiniers doivent être super attentionnés avec les plantes ici !? C'est magnifique je trouve comme endroit."

Hé bien, si tu viens régulièrement par ici, tu pourras souvent les voir s'afférer à s'occuper de chacun des végétaux par ici. Une chance est que les nombreux élèves semblent respectueux et ne détériorent pas trop l'endroit.

Il est vrai que les jardiniers faisaient un travail titanesque pour rendre l'endroit si magnifique et après tout, le préserver des détériorations était peut-être le meilleur moyen de les remercier que pourraient leur offrir les étudiants.

Quelques minutes s'écoulèrent avant que vienne une sonnerie briser le calme. C'était le signe qu'une heure c'était déjà écoulée depuis que j'ai rencontré Orlane, une heure de cours en moins pour moi au passage. Je l'a senti sursauter à côté de moi, elle venait d'être surprise par la sonnerie, c'est vrai que c'est la première fois qu'elle l'entend après tout.

"Cela m'a sortie d'une rêverie."

Cela m'avait fait rire sur le coup, mais bien parce que la situation était drôle, pas vraiment pour me moquer.

Tu veux continuer de visiter le coin où tu veux aller assister à un premier cours ?