Rim, enfant du désert. [Terminée]

Lorsqu’un bébé naît, on fait tout pour protéger cette frêle créature de la longue et dure vie qui vient juste de commencer.

Rim a toujours été un bébé. A cause de ses pouvoirs, dans cette cage dorée où elle se trouvait là-bas en Arabie, elle était enfermée pour sa protection. Ou plutôt celle des autres. Car une personne qui pouvait, en vous regardant, savoir tout ce que vous pouviez penser était effrayante.

Cadette parmi cinq enfants, son aîné était choyé et admiré. On lui prêtait des pouvoirs incroyables, on attendait leur manifestation avec impatience, car selon un mythe ancien les pouvoirs de cette famille devenaient plus fort de génération en génération, mais un seul enfant ne pouvait en posséder. Alors quand leur famille se rendit compte qu’en réalité c’était Rim qui les avait, ils furent réellement déçus.

Et quand la petite lut à quel point son frère avait voulu être cet enfant, l’enfant miraculé, et qu’elle comprit qu’elle lui avait volé sa place, la douleur fut intense.

La famille s’en remit, évidemment. Elle vint féliciter l’enfant, mais montrait toujours une nette préférence pour son frère, dont elle avait volé la gloire, dont elle avait volé les pouvoirs. Elle fut mise à l’écart, avant que l’on commence à s’intéresser à ce dont elle était capable.

L’on découvrit son pouvoir, la télépathie. Mais pour une famille qui cachait bien des secrets, qu’elle puisse être au courant de tout était intolérable. Elle fut donc mise à l’écart de nouveau, pour sa “protection”. Seuls ses autres frères et sœurs venaient la voir, de temps en temps. Mais celui dont elle avait volé le but, il ne vint plus jamais. Et quand elle essayait de le joindre, elle voyait la muraille mentale qu’il avait érigé dans sa souffrance. Elle ne put plus jamais lui parler.

Elle suivait des cours, mais ses professeurs avaient peur également ou la méprisaient. Alors elle apprenait, oui. Elle était une excellente élève. Mais les sentiments qu’ils éprouvaient pour Rim la décourageaient parfois et la faisait se demander pourquoi faire tant d’efforts si elle ne sortirait jamais d’ici.

Un jour, elle reçut une lettre. Elle qui n’était jamais sortie de là, dont on ignorait l’existence, avait reçu quelque chose. Le courrier lui était adressé mais fut immédiatement réquisitionné par sa famille. C’était bien trop étrange, elle ne pouvait pas recevoir de lettre venant de l’extérieur.

Après l’avoir soigneusement ouverte et l’avoir lue dans tous les sens possibles, il s’avérait qu’en fait si. Une lettre l’invitant à s’inscrire à une certaine Académie Tsuki en Angleterre était arrivée. Les parents, voyant là une bonne occasion de se débarrasser d’elle, l’inscrirent donc là-bas, ce qu’elle accepta avec joie, pouvant enfin s’échapper de cette prison.