'Dwin, le retour :'c [Terminé]

Quand j'avais 3 ans je vivais avec mon petit frère de deux ans de moins que moi. On vivait tranquillement sans rouler sur l'argent. Mais lorsque j'eus 6 ans, mon père, après s'être fait virer pour son comportement colérique, se mit à boire énormément. Un soir en revenant d'un bar où il avait claqué toutes nos économies, il se mit à frapper notre mère, sa femme. J'essayai de la défendre mais avec mon âge, il ne lui a suffi que d'un seul coup pour que je m'évanouisse. Mon frère, quant à lui s'était caché comme je lui avais demandé. Le lendemain, notre père avait disparu et le cadavre de maman gisait au sol. Je me mis à pleurer toute la matinée. Avant que mon frère se réveille, je cachai le cadavre  pour qu'il ne le voie pas. On s'est ensuite vite retrouvés à la rue.

La rue, c'est un autre monde,  les plus grands dangers étaient le froid, les gens et finalement tout ce qui bougeait. On volait pour vivre bien évidemment et une fois sur deux on se faisait choper à cause des gaffes de mon frère, mais je lui en voulais pas c'était mon frère après tout. C'était la pire période de notre vie, mais le pire était à venir...

Quand j'eus 8 ans et lui 6, on vit l'occasion de notre vie, des contacts qu'on se fie au fur et à mesure nous racontèrent que la bijouterie devait recevoir une énorme quantité de bijoux et seul mon frère et moi pouvait passer dans les conduits afin d'y arriver, ça sentait le plan foireux mais on s'en foutait, nos vies n'avaient plus aucunes valeurs à nos yeux, tout ce qu’on voulait c’était de se faire du fric, toujours plus.

C'était même plus facile que prévu, on eut aucun mal à entrer, alors on s'était retrouvé dans cette salle avec des bijoux, des perles, des bracelets, des montres et des colliers de toutes les couleurs. Soudainement, l’alarme retentit, un piège ?, pensais-je. Mais non, il n’en était rien. Une offre pareille, il fallait se douter qu’on ne serait pas les seules à vouloir le pactole. La police arrivait, on pouvait d'ores et déjà savoir que ce n’était pas qu’une seule voiture. Je fis signe à mon frère de me suivre, lorsqu’on entendit des coups de feu, la police n’était pas venu pour nous, dehors c’était la guerre. Mon frère commençait à paniquer et pour être honnête, moi aussi. Sortir aurait été du suicide alors on recula plus profondément dans la bijouterie mais au final, rien ne pouvait nous sauver de ce qui devait arriver. Alors qu’on avançait dans ce brouhaha, une grande explosion fit son apparition. Elle fut immense et peu importe où nous étions, c’était la mort assuré. Seulement elle ne fit pas le bruit d’une véritable explosion comme on pouvait l’entendre dans les films à la télévision mais laissait place à un boucan distordu, comme si on avait à faire un bidule technologique avancé… Après le choc qui détruisit tout le quartier, je m’envolai plusieurs mètre plus tard dans les ténèbres laissées par l’explosion...
Soudainement, je repris connaissance mais je n'avais plus conscience du quelconque temps qui s'était passé entre temps. Je ne pouvais qu’ouvrir les yeux, je ne sentais rien et mon ouïe ressemblait à un cri strident douloureux pour les tympans, les minutes passèrent avant de commencer à bouger mes mains, puis mes bras et enfin tout mon corps, si ce n’était pas une heure après. J’étais assis et je commençai à tousser fort et puis sans que je ne prête attention j’étais recouvert de cendres, j’enlevais donc le tas cendre sur mon corps et me levai, je me rendais compte que d'une chose après une telle explosion, pourquoi je ne sentais rien ? C'est comme si j'étais immunisé, moi qui avait vu ma vie défilé en un rien de temps, mais ce n'était pas le plus important. Où était mon frère ? Je chercha durant plusieurs heures mon frère avant d’arriver au constat final. Je ne voulais pas le faire mais je m’approchai du lieu de l’explosion. La police n'était pas sur les lieux, combien de temps s'était écoulé ? Je m'attendais à voir la bijouterie en remplis de décombres, au lieu de ça, il n'y avait rien, la bijouterie s'était volatilisée. Cela voulait-il dire que mon frère avait reçu le même sort ? Il avait été atomisé. Supprimé.

Le lendemain, j'étais traumatisé, je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Tout ça à cause de ces enfoirés. Pourquoi on s’en prends toujours plein la gueule ? Pourquoi on ne pouvait pas être des riches, sans soucis et aucun problème ? Hein, pourquoi ?

Et au fur et à mesure, avec cette haine, les années passèrent. J’avais compris ce qu’il m’était arrivé, je trouvais ça inutile au départ mais je sais maintenant ce que je peux faire avec et je connais ma résistance, j'avais essayé avec des pétards dans mes mains, les explosions à base de poudre ne me faisait rien, bien sûr je ne garantissais pas de survivre à une explosion avec une plus grosse échelle. Entre temps, j’avais reçu une lettre d'une certaine académie où il y aurait d'autres gens aussi exceptionnels, mais avant ça, je devais accomplir mon devoir d’être humain. Ceux qui nous avaient donné le filon pour l’affaire de la bijouterie, je pouvais les exploser, après tout un coup de fusil volé ou n'importe quelle arme et c’était terminé, j'aurais fait juste moi-même ! Je fis donc le pas vers ma vengeance mais les années passèrent pour eux aussi, ils avaient une famille, une femme, des enfants et certains d'entre eux n'étaient aujourd'hui que de simples marchands qui voudraient se repentir. Alors, avec la mort dans l’âme et le regret, je laissai tomber, je ne voulais pas que ça leur arrive au fond. Alors voilà. Aujourd’hui j’ai 19 ans et sachant que je n’ai rien à perdre et que je serais logé, je n’hésite plus. Je me dirige vers ce lieu qui changera ma vie, Tsuki.