I have a dream [Terminée]

Préface à la biographie « La femme de l’ombre » par James Brown

Ma première rencontre avec ce singulier personnage se fit dans sa propre demeure : le manoir Cavendish. Une ancienne bâtisse de style baroque, habitée depuis toujours par les membres les plus importants de cette illustre famille. Guidée par le majordome Edward, je parcourus la galerie des portraits. Toute la généalogie familiale y était exposée, des tréfonds du 15ème siècle aux lumières de l’époque moderne. Tant de visages, masculin pour la plupart, se dressaient fièrement, offrant une image de pouvoir qui accompagnait leur nom. Je m’arrêtais un instant devant le dernier tableau. Une femme élégante y était représentée. Elle était assise dans un lourd fauteuil de velours, assoupie. Au-dessus d’elle se dessinait des paysages oniriques. Dans son rêve on pouvait y voir une couronne et un diamant s’opposer, une main en fer tenir un sceptre. J’avais devant moi une représentation parfaite de l’histoire de mon hôte.
Margaret Cavendish, née en 1947, fut l’un des piliers politiques de la Grande-Bretagne. Amie proche de la reine. Collaboratrice d’une autre Margaret bien connue, elle a su marquer de son emprunte la politique Britannique et les droits des femmes. Mais qui est-elle vraiment ? Une noble philanthrope ? Une femme de pouvoir ? Au travers de cet ouvrage j’ai remonté le temps à la rencontre d’une femme exceptionnelle mais aussi dangereuse et puissante à telle point qu’on la surnommait dans la chambre des lords : la dame des songes…

La vieille femme referma l’ouvrage, pensive. Quel étrange sentiment de voir sa vie ainsi étalée à la vue de tous alors que vous étiez toujours en vie ! Bien entendu, cette biographie ne disait pas tout. Certains événements doivent restés dans les méandres de l’histoire. Elle posa le livre sur la table à côté d’elle, elle le finirait plus tard. Elle commença à se relever doucement, en un temps qui pouvait sembler presque infini. Elle attrapa sa canne et rejoignit le bureau. De nombreuses photos le décoraient, toutes dans un cadre cintré d’or. Sa remise de diplôme à Oxford. Une photo en compagnie de Margaret Thatcher, son mentor et amie. Elles en avaient menés des combats ensemble… Puis elle posa les yeux sur la photo de son mariage au centre du bureau. Elle y souriait dans un moment de bonheur si lointain. Charles semblait si radieux …mais il n’était plus de ce monde, le cancer frappe sans distinction. Continuant son voyage dans le passé elle tomba sur une dernière photo. Elle accompagnait ce jour-là la reine en personne ainsi que sa toute nouvelle belle fille : Diana. Les souvenirs remontèrent à la surface.

Une femme intéressant que cette Lady Di. Elle avait réussi à retenir à elle seule l’attention du prince de Galles ! Et ce n’était pas une mince affaire. Elle l’avait tout de suite appréciée, simple, aimante. Elle pensait qu’elle aurait la force de porter son flambeau, grossière erreur. Margaret souhaitait redorer le blason de la famille royale avec un peu de sang neuf, le départ de Diana fit voler ses plans en éclats. Les réactions froides de la reine ne firent que détériorer un peu plus l’image de la couronne. Il n’en était pas question ! Alors elle prit la décision d’y obvier. Elle partit pour la France et prépara minutieusement son coup. Un certains 31 Août de l’année 1997, elle se retrouva accompagnée d’Edward près du tunnel de la voie George-Pompidou.

- Madame on me confirme que le cocher est prêt.
- Merci Edward.

Au loin une voiture arrivait à toute allure. Le chauffeur pressé par ses employeurs, se fichait pas mal du code de la route français. Il se sentait extrêmement lourd depuis qu’il avait pris ce verre avec cette inconnue. Il cligna des yeux une fois, deux fois, la troisième fois qu’il les rouvrit il était de retour chez lui, loin des caprices de la haute Britannique. C’était un doux rêve, idéal pour laisser couler la froideur de la mort.
Magaret ouvrit les yeux, de la fumée s’échappait du tunnel, signe de l’accident. Quel gâchis ! Retournant dans la voiture, elle ordonna à Edward de la mener à l’aéroport. Elle avait encore beaucoup de travail.

Comme prévu, l’annonce de la mort de la tant aimée princesse Diana, mit le pays dans un état de deuil partagé par tous. Margaret n’espérait pas détruire le moral du peuple, non, elle voulait que la couronne prenne une place importante dans cet événement. C’était sans compter sur cette tête de mule d’Elizabeth, qui non contente de se mettre le peuple à dos, préféra ignorer la tragédie. C’est par de grands efforts et l’aide de Tony Blair qu’elle parvint à renouer la couronne et le peuple, en faisant participer la reine elle-même à l’enterrement.  

De bien tristes souvenirs ... La duchesse jeta le colis qui contenait l’ouvrage offert en avant-première par le célèbre biographe Brown. Ces événements, il ne les aura jamais. Son regard fut attiré par une petite enveloppe cachée sous le colis. Qui pouvait bien lui envoyer un courrier aussi banal ? Elle l’ouvrit et en parcourra le contenu. L’académie Tsuki ? Comment une école anglaise pouvait se targuer d’un nom nippon avec tant d’indifférence ? Ridicule ! La suite l’intéressa beaucoup plus. Une institution pour enfant dotés de capacité supérieurs ? Ils avaient besoin de son aide comme professeur ?

- EDWARD ! Prépare la voiture nous partons immédiatement !