Son histoire ? À vrai dire, elle n'aime pas énormément évoquer son passé, mais il faut bien commencer par quelque chose.  Athéna naquit une nuit d'été en Irlande dans une famille  aisée. Ses parents, Edward et Arya l'ont nommé ainsi en référence à la déesse de la mythologie grecque, Athéna. Ils souhaitaient que leur fille soit aussi sage et forte que cette dernière. Étant fille unique, elle a longtemps été chouchoutée par ses parents. Quand elle était petite, avant de dormir, sa mère lui lisait des histoires. À partir du moment où Athéna a commencé à bien savoir lire, il était rare de ne pas la voir avec un bouquin entre les mains. Elle adorait les histoires, mais ce qu'elle aimait encore plus, c'était inventer les siennes. Durant une bonne partie de son enfance, elle était habituée à être entourée. Il n'était pas rare que ses parents organisent des fêtes afin de célébrer des occasions particulières et dans ces cas-là, certaines de ses amies étaient aussi présentes. Tout allait pour le mieux, elle travaillait bien à l'école, sa mère et son père étaient fiers d'elle. C'était une fille comme les autres, joyeuse. Qui aurait pu croire qu'à cause d'une seule chose, tout s'effondrerait ?

L'incident s'est déroulé alors qu'elle n'était âgée que de onze ans. Quelques semaines auparavant, tandis qu'elle était plongée dans un roman, elle s'était mise à penser fortement "qu'est-ce que ce serait bien si je pouvais entrer dans un tel univers..." Avant qu'elle ne puisse comprendre ce qui se passait, elle s'était effectivement retrouvée dans le livre en question. Sa première réaction fut la peur, puisqu'elle n'avait pas la moindre idée de la façon dont elle pouvait en sortir. De plus, une telle chose était-elle réellement possible ? Prenant son courage à deux mains, la fillette avança prudemment et rencontra quelques animaux, par-ci par-là. Sa peur se transforma bien vite en émerveillement, mais ceci fut de courte durée puisqu'elle retourna d'où elle venait au bout d'une dizaine de minutes. Elle réitéra quelques fois l'expérience et quand elle "maîtrisa" un minimum comment entrer et sortir elle décida d'en parler à sa meilleure amie.

Il s'agissait de la pause de midi, les autres élèves étaient tous à la cantine. Athéna avait pris pour habitude de manger avec Khara dans la salle de classe. Afin de ne pas l'effrayer ni même qu'elle la prenne pour une folle, Athéna lui demander de fermer les yeux. À ce moment-là, elle ne savait pas si cela fonctionnerait, mais elle voulait tout de même tenter le coup. Elle se concentra quelques minutes, tenant la main de son amie et toutes deux furent transportées dans un autre monde. Khara, n'en revevant pas et ne comprenant pas trop ce qui se passait, Athéna lui révéla ce qu'elle savait et qu'il s'agissait désormais de leur petit secret. Elle l'emmena dans un endroit où elle avait l'habitude d'aller. Une rivière, qu'il était possible de traverser en marchant sur des pierres. De l'autre côté, se trouvait un château abandonné où Athéna aimait jouer. Sauf que ce jour-là, il pleuvait à verse. Ne se souciant pas du danger, tandis qu'elles marchaient sur les pierres, Khara glissa et se cogna la tête contre l'une d'elles. Du sang coula. C'était tellement réel, qu'Athéna cria. Elle prit la main de son amie et sortirent du livre. De retour dans la salle de classe, les autres furent stupéfaits de les voir sortir de nulle part. En voyant Saya inconsciente, le professeur secoua la tête et réagit aussitôt, appelant les secours. Après le départ de Saya, Athéna devint rapidement la cible des commérages...

"C'est bizarre, non ?" "Tu crois que c'est de la magie ?" "Pff, ça existe pas..."

Ses parents eurent vent de l'incident par le professeur, tout aussi incrédule que ce dernier. Ils demandèrent des nouvelles de Saya et apprirent que sa vie n'était pas en danger, mais qu'elle ne se réveillerait sans doute pas avant plusieurs jours. Quand vint l'heure des explications, ses parents ne la crurent pas, persuadés que le professeur avait tout simplement mal vu ou halluciné. Athéna, livre en main, prit la main de sa mère et la magie opéra...Elles disparurent sous les yeux d'Edward. La réaction de sa mère fut tout le contraire de ce qu'elle pensait. Pétrifiée, elle la traita de "monstre" et de sorcière. Peut-on réellement dire cela à son enfant ? Une fois ressorties, le réflexe de son père fut d'attirer sa femme vers lui et de regarder sa fille avec un regard mêlant peur et incompréhension. Tout changea. Ses parents, qui étaient souvent présents, engagèrent quelqu'un pour s'occuper de leur fille. En classe, lors du retour de Khara, les choses n'avaient fait qu'empirer. Cette dernière lui demanda de ne plus l'approcher, la trouvant anormale. Très vite, elle se retrouva seule. La rumeur de son pouvoir s'était répandue dans toute l'école et même les professeurs ne lui accordaient plus d'attention. Quand elle allait aux toilettes, d'autres filles l'aspergeaient avec de l'eau, lui donnait des coups dans les pieds pour la faire tomber lors des cours de sport.

C'est à ce moment-là qu'elle décida d'apprendre à se défendre. Elle fit ses recherches et trouva un endroit assez isolé où un monsieur d'un certain âge dispensait des cours d'arts martiaux. La seule chose qu'elle recevait de ses parents étant l'argent, autant qu'il lui serve à quelque chose. Elle apprit quelques techniques pour se défendre au corps-à-corps et de retour chez elle, elle plongeait dans l'un de ses livres. Un soir, tandis qu'elle ne dormait pas, une lettre fut glissée sous sa porte.

Pars. Tu nous gênes. Plus personne ne veut venir ici à cause de toi.

Partir ? Mais pour aller où ? Non seulement ses parents ne voulaient plus d'elle, mais en plus ils n'avaient même pas eu le courage de venir lui parler droit dans les yeux. Les larmes aux yeux, elle quitta le domaine familial. Elle n'avait plus personne. Elle était seule. Finalement, ses pas la conduisirent jusqu'au dojo, à côté de la maison de celui qu'elle considérait comme son "maître". Le lendemain matin, ne semblant pas étonné de la trouver là, il ne lui posa aucune question. Peut-être que les rumeurs lui étaient aussi parvenues ? S'apprêtant à partir, contre toute attente, ce dernier lui dit quelques mots qui réchauffèrent un peu son coeur.

"Si tu n'as nulle part où aller, tu peux rester ici. Sache qu'il n'y a rien que j'ignore."

Il était toujours aussi énigmatique, mais avait bon fond. Elle continua à développer son pouvoir seule et suivit les entraînements de celui qui l'avait en quelque sorte recueilli. Lors de son dix-huitième anniversaire, elle reçut une lettre l'invitant à venir à l'académie Tsuki. Réticente, son maître l'incita à y aller, elle ne pourrait pas s'isoler éternellement.