Comptons les douilles • Ft.Narok

Mon arrivée en catimini à l'académie ne s'est heureusement pas faite remarquer. J'ai eu l'honneur de pouvoir jeter un œil dans les archives académiques, et je peux dire qu'il était temps que j'arrive. Je me demande comment ce lieu a pu rester secret aussi longtemps tant les erreurs administratives sont nombreuses. Les 12 dernières heures, je n'ai pas eu le temps de dormir une seconde: j'ai relu les dossiers de tout les élèves présents, ceux des professeurs en activités et étudié le plan de l'académie en profondeur. Je me suis rendue dans chaque lieux pour les voire de mes propres yeux et juger de l'état de l'endroit dans sa globalité. L'entretien laisse à désirer mais ce n'est pas encore le plus grave. Enfin... Je vais quand même pouvoir marquer une petite pause sur le terrain, au crépuscule. Après ça une petite sieste dans mon bureau et j'y retournerais. Pas de repos quand il y du boulot sur le feu. Tiens d'ailleurs mon bureau, parlons-en. Il s'agit en fait de mon logement de fonction qui n'est pas encore aménagé. Je pourrais très bien m'installer avec le reste du personnel pour travailler, mais j'apprécie particulièrement de ne pas être interrompu ou dérangé pendant mes horaires de service.
En chemin vers la fin de ma ronde, j'emmène une large mallette métallique, ornée d'un cadenas à code. Je suis vêtu de mon imper, une chemise épaisse, une cravate plutôt sobre et un pantalon bleu. Notons qu'il fait frais par ici, à cette heure là.
Une fois sur le terrain, je sors de la mallette un chevalet rétractable. J'y affiche une cible noir et blanche, en papier, et une plaque épaisse d'acier qui viens s'enclencher derrière. Je sors une autre boîte de la première. A l'intérieure sont stockés deux de mes armes sportives. Un makarov et une carabine winchester. La carabine est séparée en plusieurs pièces, que je ne tarde pas à assembler avec une certaine dextérité. Dans le fond de la boîte traîne quelques balles et douilles que je sors et trie par calibre. Je glisse des 9-18PM dans le chargeur du makarov, et garde les .270 pour la carabine. Ce sont toutes deux des armes que j'affectionne particulièrement: déjà pour leur esthétique mais surtout pour l'ingéniosité de leur confections. Elle sont bien plus belles à mes yeux qu'un simple arc ou que le dernier des fusils d'assauts. C'est leur côté rustique qui doit me séduire autant, j'imagine...
Je referme la mallette et m'écarte en comptant mes pas 1, 2, 3, 4. ... Et 30! Je suis suffisamment loin maintenant. Je dépose ma charge, me saisit du makarov et adopte la même position que pour un duel au pistolet. Perpendiculaire à la cible, le bras tendu vers l'objectif, le regard suivant la même trajectoire. Je m'assure que personne ne traîne autour, de toute façon si un élève s'avise de franchir un champs de tir il est soit inconscient, soit aveugle. Qu'est-ce que je disais? En voilà un, d'inconsciencent qui se dirige vers moi. Au moins je n'aurais pas aller le chercher pour l'écarter... Le temps qu'il se rapproche, cinq coups partent de mon arme, espacés d'une à deux secondes successivement. Mmmh. Pas mal. Tout est dans la cible, et une seule est en dehors du cercle central. Sans doute suis-je déconcentré avec notre invité surprise? Il a en tout cas intérêt à avoir une bonne excuse. Je retire le chargeur, tire d'un coup sec la culasse, et m'assure d'enclencher le cran de sûreté au cas où une balle resterait dans la chambre de percussion.
Je me retourne pour le saluer. lui tendant la main:
Monsieur Devos, si je ne m'abuse? ...Vous devez avoir une bonne raison de venir me trouver aussi vite après mon arrivé, j'imagine.
Simple, pragmatique et efficace. Concis par dessus le marché.

Couleur #99cccc

Son arrivé en catimini était passé inaperçu ou presque. Evidemment notre nouveau responsable académique voulait jeter un œil à la machine pendant qu’elle tournait et que personne ne savait qu’il regardait. Et même si l’on pouvait parfois observer un Homme-chat, se déplacer discrètement dans l’académie ce n’était chose assez étrange pour éveiller les soupçons de quelqu’un résidant à l’académie depuis plus d’une semaine. Ici on voyait tellement de chose étrange qu’on finissait blaser en quelques jours, parfois stressant pour certain, pour d’autre par contre c’était une expérience merveilleuse. Mais bon, ce n’était parce que je l’avais surpris au détour d’un couloir que je connaissais son nom et son rôle, ce n’est pas comme si c’était marqué sur son visage. Pourtant ça pourrait se lire à son attitude et son physique, à l’observer attentivement on ne pouvait pas se tromper sur le genre de personne qu’il est. La posture droite et fier, les gestes assurés, il inspirait l’autorité au premier coup d’œil et l’assurance au second. Même si bien sûr il était plus nuancé que ça, c’était les deux traits que l’on voyait tout de suite. Enfin bon, je l’avais débusqué grâce à mon très prochain changement de statu à l’académie. J’était en relation avec le précédent Responsable académique qui était trop occupé à préparer son départ, et avec les secrétaires le nom de Mr. Clawford était sorti de la bouche de quelqu’un, me donnant l’opportunité et l’envie de chercher qui était cette nouvelle figure à l’académie.

J’avais donc attendu que l’ancien parte, pour observer attentivement qui viendrait prendre ça place. Et ce ne fut personne d’autre que l’Homme-chat qui se trouvait présentement sur le terrain d’entrainement. C’était la première fois que j’eu l’occasion de l’aborder alors qu’il ne semblait pas être absorbé par son travail, il prenait apparemment une pause pour s’entrainer au maniement des armes à feu. Chose qui me surpris, bien sûr au vu de son post il pouvait clairement se permettre d’avoir son propre jeu d’armes bien en sécurité dans sa grosse mallette à code. Mais choisir de s’entrainer autre part que dans une salle de tire me paru étrange. Je croyais que la sécurité imposait forcément de le faire dans un lieu prévu à cet effet, et le terrain d’entrainement de l’académie était prévu pour beaucoup de chose, mais pas à ça. M’enfin bon, je ne vais pas me ramener et remettre son choix en question surtout si c’était le plus haut placé au-dessus de moi avec qui je devrais avoir à faire.

L’observant jusque là depuis une bonne distance pour ne pas me faire repérer dans ma filature, j’étais posté derrière un arbre à une 30aine de mètre, vêtu d’un haut de costar noir bien coupé sous lequel j’avais un t-shirt pourpre assez sobre, le tout accompagné d’un jean noir également et d’une paire de rangers comme quasiment toujours. Je n’avais que faire du froid et ma veste était bien assez chaude pour que je n’ai pas à me poser la question. Je commençai à marcher vers lui quand il se retourna pour s’éloigner de la cible apparemment comptant les pas. Je rentrai dans son champ de vision avant qu’il ne tire et je su qu’il m’avait vu, pourtant il ne se démonta pas et tira à cinq reprises. Moi non plus je ne me démontais pas, bien que ces coups puissent être perçu comme un avertissement à ne pas le déranger ou quand bien même en aurait intimidé d’autre je continuais à marcher vers lui j’jusqu’à ce qu’il retire son chargeur, tire le… je ne sais pas comment s’appelle cette pièce, et mette le cran de sureté. Le temps que j’arrive à sa hauteur il se retourna vers moi et me tendis la main en me saluant.

Monsieur Devos, si je ne m'abuse? ...Vous devez avoir une bonne raison de venir me trouver aussi vite après mon arrivé, j'imagine.

Bien, je pense que j’allait aimer cet homme, pas de perte de temps. Je lui serrai la main avec vigueur et ignorant tout ce qui pouvait paraitre étrange chez lui, le traitant comme un humain avec un corps normal.

« Mr. Clawford, enchanté. Vous ne vous trompez pas c’est bien moi. Je présume que si vous m’avez reconnu c’est que vous avez eu vent de ma demande. Je viens vous trouver à ce sujet précisément, je voudrais régulariser ma situation au plus vite. Si vous me passez l’expression je n’aime pas avoir le cul entre deux chaises. »

Je lui donnai toute l’attention dont j’étais capable, même si je lorgnais avec un intérêt non feint l’arme qu’il avait dans la main et également celle qui était qui était à ses pieds. J’étais ignorant pour toute information sur son arme de poing, mais celle au sol était une carabine Winchester, ça je le savais pour l’avoir vue dans de nombreux films. Mais mes connaissances en armes à feu s’arrêtent là, je ne sais pas comment les manier les entretenir ou quoi que se soit. A part tirer peut-être, il suffit de retirer le cran de sureté s’il y en a un et d’appuyer sur la gâchette jusqu’à ce que le coup parte, le tout en visant sa cible. Viser n’était pas un problème pour moi mais il devait y avoir bien d’autre subtilités. Comme le vent, le type d’arme, le poids, le recule, le calibre de la balle et bien d’autres choses certainement. J’attendais sa réponse avec intérêt et tout mon cerveau était concentré à l’écouter, mais mes yeux ne pouvait quitter les armes.

*tatou tafé rézon c'est pas du tout l'endroit pour tirer. Mais bon au départ j'étais parti sur le fait que personne n'y traîne. Après cette horrible tâche sur le contexte, faisons comme si.

Bon point, lui aussi semble aller droit au but. S'il y a bien un archétype de personnes qui ont le don de m'irriter, c'est ceux qui mettent des heures pour t'expliquer le plus simple des points de vues.

Mr. Clawford, enchanté. Vous ne vous trompez pas c’est bien moi. Je présume que si vous m’avez reconnu c’est que vous avez eu vent de ma demande. Je viens vous trouver à ce sujet précisément, je voudrais régulariser ma situation au plus vite. Si vous me passez l’expression je n’aime pas avoir le cul entre deux chaises.

Je marque un petit arrêt, comme une hésitation qui n'en est bien sûr pas une. Je sais pertinemment que j'allais devoir me confronter à son cas, mais j'aurais préféré ordonner un peu ma nouvelle vie avant.

C'est donc pour votre demande afin accéder à un poste de diamant... Votre cas est assez particulier Mr. Devos. Je n'ai pour ainsi dire pas pu feuilleter d'antécédents similaire au vôtre dans les archives. Quelques rares épisodes relate néanmoins l'histoire d'élèves devenus enseignants ici, mais ce après avoir quittés l'académie durant un certain temps... Notamment notre dernière recrue au sein des surveillants par exemple.
J'imagine qu'à défaut de protocole établi, je vais devoir improviser.
Avec le parcours assez tumultueux que vous avez eu jusque là, si je ne confond pas avec un de vos nombreux camarades bien sûr, j'imagine que vous avez engrangé assez d'expérience pour témoigner de la maturité nécessaire à cette dur profession.
... J'ai par ailleurs appris pour votre bras. Et surtout l'attaque envers l'établissement aussi. Il y est noté que vous y avez été forcé suite à des menaces sur votre mère.

Mon regard change un peu. Je vois bien qu'il toise avec intérêt la carabine qui traîne au sol et l'arme trônant dans ma main. Je me baisse pour attraper la winchester, et j'entreprends de l'approvisionner, glissant les balles une par une à l'intérieur.

J'ose croire de tout coeur en votre innocence comme cela a sans doute été démontré maintes fois, je suis certain qu'il n'y a rien à craindre, mais... J'arme finalement la carabine dans un claquement sec. Quand on exerce ma fonction, on ne peux se permettre la moindre erreur. Il en va de la survie de l'académie.
En définitive j'accepte volontier de vous accueillir parmis les diamants, je prendrais le temps de régulariser votre situation dans les plus brefs délais mais vous devez bien comprendre certaines contraintes. Je ne peux évidemment pas engager du personnel sur un claquement de doigt quand bien même mon grade m'y autorise... Il faudra faire vos preuves, témoigner de rigueur et de sérieux. Enfin je souhaite que vous vous dégottiez un tuteur parmis les professeurs déjà en fonction, qui aura la responsabilité de surveiller de près votre formation et votre évolution durant les temps à venir. Vous souhaitiez remplacer notre infirmier, c'est bien ça?

Je jette un œil tout autour de nous, m'assurant qu'aucun élève ne traîne dans les parages. Je lui mime le geste de levier pour réarmer l'arme, aligne mes épaules dans l'angle adéquat, fichant mon œil dans le poinçon métallique qui sert de viseur pour lui indiquer comment tirer et la position à adopter. La cible étant assez basse, j'ai au moins la garantie que le projectile finisse dans l'herbe s'il se rate.
Je lui passe donc la carabine, dont la sûreté se remet en place après chaque retour du percuteur.

La rigueur et le sérieux débutent maintenant. Pas plus d'un tir à la fois.

Au-delà d'une simple lubie, mettre un tel engin dans les mains d'un élève le force à adopter une attitude de respect et maîtrise du danger. Une sorte de test un peu tordu dont moi seul et mon exigence légendaire avons le secret.

Il marqua une courte pause à la fin de mon annonce. Il ne s’y attendait pas ? ça aurait été étonnant vu qu’il m’avait reconnu tout de suite, c’est forcément qu’il avait étudié mon dossier, et avec ma demande. Donc s’il méritait, ce qui devait être le cas, c’est assez rare que ça ne le soit pas à Tsuki, c’était simplement un jeu d’acteur afin de gagner du temps de me faire penser qu’il n’était pas préparé. Bien sûr il restait la possibilité qu’il n’en ait pas entendu parler du tout… non je n’y croyais pas une seconde. Je sens que cette personne allait rester dans la ligne de mire pendant un moment. J’aime les gens manipulateurs, qu’il le soit pour la bonne cause où non, ils en deviennent des puzzles humains qui une fois assemblés montrent leurs plans. Et j’adore les puzzles, c’est d’ailleurs pour ça que j’aime autant mon pouvoir, c’est qu’il était un sacré puzzle que j’avais fini par résoudre. Son utilisation à force devient comme les champions de rubik’s cube qui sont capables de le faire les yeux fermé, en un temps affolant, et pour ma part la seul chose qui m’empêchait d’être plus rapide, c’était le temps de transformation, sinon j’aurais depuis longtemps atteint une vitesse défiant toute concurrence, mon temps de 2 secondes ne me satisfait pas.

C'est donc pour votre demande afin accéder à un poste de diamant... Votre cas est assez particulier Mr. Devos. Je n'ai pour ainsi dire pas pu feuilleter d'antécédents similaire au vôtre dans les archives. Quelques rares épisodes relate néanmoins l'histoire d'élèves devenus enseignants ici, mais ce après avoir quittés l'académie durant un certain temps... Notamment notre dernière recrue au sein des surveillants par exemple.
J'imagine qu'à défaut de protocole établi, je vais devoir improviser.
Avec le parcours assez tumultueux que vous avez eu jusque là, si je ne confond pas avec un de vos nombreux camarades bien sûr, j'imagine que vous avez engrangé assez d'expérience pour témoigner de la maturité nécessaire à cette dur profession.
... J'ai par ailleurs appris pour votre bras. Et surtout l'attaque envers l'établissement aussi. Il y est noté que vous y avez été forcé suite à des menaces sur votre mère.

C’était définitivement un jeu d’acteur donc, être aussi informé était impressionnant, il n’était arrivé que depuis très peu de temps et pourtant il connaissait les détails qui avaient été caché à la plupart des autres. Je l’écoutais avec la plus grande attention, analysant son timbre de voix qui restait malheureusement pour moi trop mesuré pour être utilisable, le première phase du jeu sera de trouver les bonnes pièces dans une mer de chose inutile, une véritable aiguille dans une botte d’herbe à chat. Mais j’avais également mon regard porté sur la carabine notamment un puzzle que je me retenais ardemment de ne pas mettre en pièce pour le reconstruire. Il vu mon intérêt qui n’était absolument pas caché, et se saisit de la carabine pour y glisser des balles. Je regardais avec émerveillement les balles disparaitre dans la chambre, légèrement penché pour saisir les moindres détails, mais gardant une posture acceptable.

J'ose croire de tout coeur en votre innocence comme cela a sans doute été démontré maintes fois, je suis certain qu'il n'y a rien à craindre, mais...

Il donne un claquement sec avec le levier qui accompagne la gâchette et je reporte mon attention sur lui, c’était absolument un signe pour capter mon sérieux et je ne pouvais pas y échapper. Je pensai qu’il me permettais déjà de satisfaire ma curiosité, alors je ne pouvais lui échapper.

Quand on exerce ma fonction, on ne peux se permettre la moindre erreur. Il en va de la survie de l'académie. En définitive j'accepte volontier de vous accueillir parmis les diamants, je prendrais le temps de régulariser votre situation dans les plus brefs délais mais vous devez bien comprendre certaines contraintes. Je ne peux évidemment pas engager du personnel sur un claquement de doigt quand bien même mon grade m'y autorise... Il faudra faire vos preuves, témoigner de rigueur et de sérieux. Enfin je souhaite que vous vous dégottiez un tuteur parmis les professeurs déjà en fonction, qui aura la responsabilité de surveiller de près votre formation et votre évolution durant les temps à venir. Vous souhaitiez remplacer notre infirmier, c'est bien ça?

Je ne répondis pas à sa question tout de suite, suivant ses mouvements avec le plus de précision possible. Je connaissais extrêmement bien les muscles du corps humain, et même s’il n’était pas tout à fait humain, ses muscles eux semblait l’être restés, je ne voyais pas exactement ses muscles bouger à cause de ses épais vêtements, plus particulièrement son manteau, mais pouvais parfaitement les imaginer. Mon esprit et mon expérience me permettait de l’imaginer sans peau et de déduire la tension sur les muscles et leurs positions. Il fallait que je reproduise à la perfection le moindre mouvement, aucune information ne pouvait être perdu. J’était tenté de lui injecter discrètement un peu de mon sang afin de sentir son corps comme mon propre corps, mais je ne connaissais pas l’entendue de ses capacités sensorielles, il pouvait très bien me repérer et c’était le renvoi direct. Après examen, il me tendit la carabine que je pris dans mes mains comme on reçoit une arme en cérémonie japonaise. Le réflexe était resté même si ça faisait des années que je n’avais pas reçu quoi que se soit de mon vieux maitre.

La rigueur et le sérieux débutent maintenant. Pas plus d'un tir à la fois.

Pas plus d’un tir à la fois ? Cette phrase me laissait perplexe, la carabine était modifiée pour permettre plus d’une tire simultanée sans réarmer ? Car la carabine dans son modèle de base était semi-automatique. En tout cas ce que j’entendais par semi-automatique, je ne connaissais pas la définition du mot à ma grande honte. Utiliser des mots sans les connaitre était quelque chose dont j’avais horreur. Et j’avais eu grand plaisir à savoir qu’Aliona partageait ce trait.

Du sérieux et de la rigueur hein ? Alors allons dans une salle de tire. Nan je plaisante je n’allais pas lui dire ça je me serais pris un revers patriarcale félin instantané. Au lieu de ça, je pris sur moi d’apporter un peu de « champs de tire » à notre terrain d’entrainement. Je jetais une boule de sang jusqu’à la cible, elle faisait la taille d’une balle de golf et atterris puis roula pour dépasser la cible. Une fois derrière elle se mit à grandir et à augmenter de volume, changeant de forme pour devenir un grand mur en gélatine qui laissait passer la lumière, le tout en quelques deux secondes. Le mur avait une position en demi-cercle avec en son centre le dos de la cible, l’épaisse paroi laissait à peine voir à travers à cause de la masse, il dépassait la cible en hauteur de manière à ce qu’avec l’angle je ne puisse pas ficher la balle dans un bâtiment, même le haut. Il était assez large pour également permettre une sécurité sur les côtés si jamais je venais à me rater. Sa composition était la même que celle des gelés utilisé pour faire les tests de pénétration de projectile en balistique. J’avais été intéressé un moment par ma force de jeté d’armes et cette matière avait été des plus utiles.

D’un autre côté je soulevai la cible pour la mettre à hauteur d’homme et ne pas faire rebondir la balle sur un caillou et prendre de risque. Sérieux et rigueur. Sans montrer un seul signe de déconcentration j’étais prêt à pouvoir tirer. Comme il avait déjà armé une balle dans la chambre de percussion, je savais que je n’avais pas à tirer sur le levier pour réarmer. Et comme il n’avait pas tiré la sécurité était déverrouillé. Tout était prêt. J’imitais sa position avec le plus de précision dont j’était capable, ce qui était beaucoup, pourtant je manquais d’expérience et je n’avais pas eu de discours d’explication sur l’utilisation de l’arme. J’avais donc la cible en joue… mais la suite m’était assez étrangère. Je vis sur l’arme dépasser deux parties en métal. L’une prêt de mon œil, l’autre sur la bouche du canon, je devinais qu’il fallait les aligner, puisque vraisemblablement l’une se plaçait parfaitement entre les deux autres, formant une espèce de trident plat. Mais question suivante, fallait-il que la cible soit cachée par cette partie centrale ? Qu’elle soit au-dessus ? à moitié caché ? Aucune idée. J’opta pour l’aligner à moitié et la pointe cachait à moitié le centre de la cible, je ne tremblais pas, j’était absolument concentré. J’expira, puis tira une fois en pressant doucement la détente. Le coup parti et je su que j’avais raté ma cible quand je n’y vis aucun nouvel impacte, en plus de savoir que ma gelée était elle garnie d’une balle et de sa trajectoire. Je fermai les yeux. Reprenant la position que j’avais avant de tirer. Je visualisais mon environnement, la bouche du canon, la trajectoire que la balle avait eu dans la gelée, la cible, je tirai deux lignes. Une qui partait de la bouche du canon pour arriver à la cible, l’autre était la trajectoire de la balle. Le deux se croisaient évidemment, mais pas là où je le pensais, visiblement, l’arme s’était relevée au moment de l’explosion de la poudre et avait déporté vers le haut la bouche du canon, me faisant manquer ma cible de beaucoup. Ce n’était pas facile.

Je lui rendis son arme sans tirer une nouvelle fois. Je voulais voir comme il faisait avant de retenter ma chance. Et il fallait aussi que je lui réponde. Je n’étais pas spécialement venu dans le but de pratiquer des tirs de carabines.

« En vérité j’ai déjà rencontré l’infirmière en chef Hailey. Je suis bien loin de pouvoir égaler son expérience en situation réelle, mais j’ai déjà fait mes preuves sur ce genre de situation critiques. J’ai aidé à sauver bon nombre d’élèves durant le dernier banquet, et Archi à pu éviter une crise cardiaque. Aussi je ne souhaite pas la remplacer au contraire. Je voudrais pouvoir travailler avec elle, sous ses ordres. J’ai déjà noué des liens avec elle et je suis certain qu’elle acceptera volontiers de m’aider dans ma période d’essai. »

Le jeune homme buvait mes paroles avec une expression qui m'est familière: la mienne. Il relève chaques détails, chaques sous entendu dans ma voix pourtant volontairement posée, cherchant l'implicite dans l'explicite, analysant son interlocuteur dans les moindres détails. J'ai une certaine sympathie mêlée de jalousie pour ce garçon. Son caractère me plaît, mais à son âge je dérapais constamment, glissant sur chaques gravier sur le sinueux chemin qu'était ma vie. Il réussit là où moi j'ai échoué en quelque sorte. Une chose est sûre, il ira loin et a déjà de la suite dans les idées. J'ai le souhait un peu malsain qu'un jour son ambition le rattrape, histoire qu'il ne perde pas de vue que lui aussi est un mortel parmis les mortels. Peut-être est-ce car je me revois un peu en lui? Sans doute. Quoi qu'il en soit, c'est un des rares borgnes dans un monde d'aveugles.
Ni une deux, une fois l'arme en main, il dresse un mur de sang derrière la cible, élevant même cette dernière. Pas mal, mais un peu tape à l'œil peut-être. Faire étalage de ses capacités ainsi reflète bien cette ambition qui le caractérise vraisemblablement. Le danger ambiant qui entoure l'arme disparaît alors, ramenant une certaine confiance dans le regard notre jeune tireur visiblement. C'est exactement l'inverse de ce que je voulais. À quoi bon tant de concentration si l'échec est permis? Ridicule. Il s'assure de garder le contrôle sur tout ce qu'il touche, imaginant que peu importe la situation son sens aiguisé de l'adaptation lui permettra de s'en sortir. Mon admiration se change vite en un léger agacement que je ne laisse pas paraître le moins du monde, car je n'ai ni le droit ni l'envie de laisser ma subjectivité parler durant mes heures de service.
Le résultat de son tir ne m'intéresse même pas. Je ne prends pas la peine de regarder où va se ficher la balle quand la détonation vient raisonner dans mes tympans. Qu'elle soit dans la cible m'importe peu. La rigueur et le sérieux, nous l'avons. L'abnégation beaucoup moins. La modestie même je dirais, mais ce serais porter un jugement bien trop personnel et digressif cette fois. Il me rend l'arme que j'attrape d'une main.

En vérité j’ai déjà rencontré l’infirmière en chef Hailey. Je suis bien loin de pouvoir égaler son expérience en situation réelle, mais j’ai déjà fait mes preuves sur ce genre de situation critiques. J’ai aidé à sauver bon nombre d’élèves durant le dernier banquet, et Archi à pu éviter une crise cardiaque. Aussi je ne souhaite pas la remplacer au contraire. Je voudrais pouvoir travailler avec elle, sous ses ordres. J’ai déjà noué des liens avec elle et je suis certain qu’elle acceptera volontiers de m’aider dans ma période d’essai.

Fort bien, j'entrerai en contacte avec elle dans ce cas pour officialiser votre nouvelle situation. Par contre nous allons mettre quelque chose au clair immédiatement. Supprimez-moi ce mur d'hémoglobine s'il vous plaît.

J'attends qu'il s'exécute, en profitant pour me replacer. J'aligne la cible en moins d'une seconde sans prendre le temps de me corriger. Mon œil imprime l'image du cercle dans ma mémoire. Je réarme d'un coup sec, envoyant la douille encore chaude voltiger. D'un coup je pousse mes réflexes à leur maximum, faisant appel au summum de mes capacités. Je tir une fois. Puis deux. Et même trois. Ma main revient frapper le levier à chaques fois, ramenant une nouvelle munition dans la chambre sans perdre un centième. J'ai beau recharger à répétition le canon de l'arme reste parfaitement droit.
La première douille retombe enfin. Tout est dans la cible, fleurtant avec le centre à quelques millimètres. Je réarme à nouveau et j'envoie mon regard sévère droit dans le sien.

Vous avez sans aucun doute deviné que je ne vous confie pas cette arme par hasard. Il s'agit bien sûr d'un test visant à vous cerner un peu mieux qu'en lisant simplement votre dossier Mr. Devos. Je dois avouer que je suis plutôt déçu. Au lieu d'affronter le risque que représente cette arme, créée à l'origine pour tuer d'une simple pression du doigt ne l'oublions pas, vous avez juste cherché à le maîtriser. Hors le danger ne se dompte jamais.

Mon regard toujours planté sur lui, j'appuie sur la détente sans jeter un regard à la cible. La détonation part sans prévenir, l'impact percutant la plaque métallique une fois de plus, la marque du coup se confondant même avec les précédente tant elle a suivi la même trajectoire. Mes yeux le fixe encore quand j'abaisse enfin l'arme.

Au mieux il s'apprivoise.

Je garde l'arme à disposition s'il souhaite retenter l'exercice mais pour moi mon avis est déjà bien tranché. Il y finalement un peu de chemin avant qu'il ne soit véritablement l'un de nos fonctionnaires émérites. Je ne doute pas de ses capacités mais j'attends la perfection de mes subordonnés, et cette leçon que je viens de lui enseigner marque déjà son premier pas parmis les professeurs.

Enfin bref. Notre échange est clôt, bienvenu chez les diamants. Un logement de fonction vous sera attribué pour vous distinguer des autres élèves si vous souhaitez résider à l'académie dès que tout sera au point avec votre référent. Si bien sûr vous souhaitiez tenter un deuxième essaie, ou m'entretenir d'une autre affaire réclament mon attention je suis à votre écoute.

Fort bien, j'entrerai en contacte avec elle dans ce cas pour officialiser votre nouvelle situation. Par contre nous allons mettre quelque chose au clair immédiatement. Supprimez-moi ce mur d'hémoglobine s'il vous plaît.

« Bien sûr »

Je m’exécutais diligemment et le mur disparu puis revient vers moi sous la même forme qu’il était parti, une petite sphère de la taille d’une balle de golf qui rentra dans ma main. Une fois fait, avec la carabine qu’il avait reprit avec nonchalance il s’était mit en position et commença à tirer sans sommation même si son action était évidente. Je regardais la position de son canon et celle de la cible, il prévoyait de tirer plus bas pour corriger le « recul » de l’arme. Il fit mouche presque parfaitement à chaque fois. La première douille de mon tir, tomba au sol quand il commença à me parler. Une rapidité d’exécution qui me laissait admiratif et respectueux envers cet homme. J’admirais énormément toute personne qui possède un hobbit quel qu’il soit et qui le pousse au rang d’art par sa persévérance et son entrainement, ou bien son talent uniquement.

Vous avez sans aucun doute deviné que je ne vous confie pas cette arme par hasard. Il s'agit bien sûr d'un test visant à vous cerner un peu mieux qu'en lisant simplement votre dossier Mr. Devos. Je dois avouer que je suis plutôt déçu. Au lieu d'affronter le risque que représente cette arme, créée à l'origine pour tuer d'une simple pression du doigt ne l'oublions pas, vous avez juste cherché à le maîtriser. Hors le danger ne se dompte jamais.

Son regard dans le mien il pressa la détente et je n’avais pas besoin de regarder la cible pour savoir qu’elle avait touché la cible pour le moins. Il l’avait certainement placé aussi bien que les autres, l’intérêt de regarder n’était pas existant. Il abaissa l’arme, terminant sa démonstration alors que sur mon visage se trouvait un air désabusé tout à fait volontaire. Mais je me tus pour le moment le laissant finir.

Au mieux il s'apprivoise. Enfin bref. Notre échange est clôt, bienvenu chez les diamants. Un logement de fonction vous sera attribué pour vous distinguer des autres élèves si vous souhaitez résider à l'académie dès que tout sera au point avec votre référent. Si bien sûr vous souhaitiez tenter un deuxième essaie, ou m'entretenir d'une autre affaire réclament mon attention je suis à votre écoute.

« Non je vous remercie il est inutile de retenter ma chance puisque j’ai compris ce qu’il me faisait défaut sur mon premier tir, c’est également à ceci que servait mon dispositif. Et quel risque y a-t-il à vouloir tirer sur une plaque en métal au milieu d’un terrain de foot ? Quand bien même tirer sur quelqu’un reset possible je ne serais pas très qualifié si je ne pouvais pas soigner une blessure par balle dans un endroit ou bien pire se cache derrière chaque élève. Si vous voulez de la prise de risque je peux vous suggérer de combattre des élèves avec leurs pouvoir pour les blesser le plus possible sans les tuer. »

Je fis quelques pas pour me placer devant la cible et passa ma main derrière pour atteindre de mes doigts la plaque en métal derrière. Je le respectais toujours autant, mais évidemment je désirais qu’il me donne du crédit et ne me prenne pas pour un jeune freluquet qui sortait de sa bourgade pour la première fois. Parlant de prise de risque pour sa part il devait avoir prévenue les surveillant qu’il allait faire son entrainement au tir ici vers cette heure, sinon dès ses premiers tires tout le monde se serait amené pour intervenir. Donc il était certain qu’aucun élève n’était présent. Pour ma part j’allais faire une vraie prise de risque. Avec mon pouvoir je découpais une large portion de l’arrière de la plaque en métal afin d’en sortir un couteau de lancer brute fait d’une seule pièce. L’objet était assez lourd pour un couteau de lancer, mais ça ne me posait aucun problème. Cette fois je n’allais utiliser aucun pouvoir, rien que ce que je m’étais entrainer à faire toute ma vie depuis la découverte de mes capacités de créations. Je fermais les yeux et me prépara.

D’un seul geste, avec une vitesse que même lui avec ses yeux de félins jugerais comme extrêmement rapide, je me retournais et lançais le couteau en plein vers son front. Le lancé était exactement comme prévu, la lame ne partie non pas avec une vitesse de rotation courbe et irrégulière mais dans une ligne parfaite. La rotation rapide coupait l’air dans un bruit caractéristique et la vitesse de lancé était telle qu’il n’aurait probablement pas le temps de réagir pour l’esquiver, ce qui pourrait s’avérer très dangereux s’il le tentait. Je n’avais calculé la trajectoire qu’avec un écart quasiment nul. S’il ne bougeait pas, la lame passerait dans une fin de rotation en coupant de son pelage sur l’avant de son front avant de passer pardessus son crâne pour que le pommeau lui frôle également l’arrière du crâne. S’il y avait une erreur, j’avais lancé la lame tellement forte qu’elle s’écraserait contre son crâne, peut-importe sur c’était la lame ou la poigné qui le touchait, ça lui briserait les os ou se planterait à travers. Mais si la lame passait comme je le pensais, et j’en étais plus que certain alors elle continuerait se course pour finir de traverser le terrain d’entrainement et se ficherait dans un arbre derrière lui.

Le risque était la mort de mon responsable, devoir fuir l’académie et ne jamais pouvoir revenir à cause de cet incident. Là il y avait un enjeu. Qu’il ne vienne pas me parler de tirer sur une plaque en acier pour prendre le risque de rater et casser une vitre sur un bâtiment. Quel que soit le résultat il aurait certainement quelque chose à dire et j'allais rester pour l'écouter. Enfin... pas quelque soit le résultat car dans un cas j'allais devoir appeler des secour urgeament pendant que je tentais de la maintenir en vie.

Non je vous remercie il est inutile de retenter ma chance puisque j’ai compris ce qu’il me faisait défaut sur mon premier tir, c’est également à ceci que servait mon dispositif. Et quel risque y a-t-il à vouloir tirer sur une plaque en métal au milieu d’un terrain de foot ? Quand bien même tirer sur quelqu’un reste possible je ne serais pas très qualifié si je ne pouvais pas soigner une blessure par balle dans un endroit ou bien pire se cache derrière chaque élève. Si vous voulez de la prise de risque je peux vous suggérer de combattre des élèves avec leurs pouvoir pour les blesser le plus possible sans les tuer.

Voilà une sacré idée Einstein. Je suis ici pour tirer le meilleur de ce ramassis de mutant, et s'il faut un jour en passer par là soit sûr que je n'aurais aucune hésitation. Mais pour l'heure je vais me contenter de suivre les directives et éviter la casse quoi qu'il arrive. Quand à ton "dispositif" je ne suis que moyennement convaincu: pourquoi revenir se plaindre que tout cela ne risque rien s'il utilise une protection d'aussi grande ampleur? Il aurait mieux fait de rater la cible sans faire étalage de son pouvoir. S'asseoir un peu sur son orgueil.
Mon jugement déjà établi, j'entreprends de vider l'arme de ses munitions, faisant revenir le levier d'avant en arrière de la main droite. Pendant ce temps notre nouveau diamant rejoint la cible, allez savoir pour y faire quoi... Sans doute ramener le matériel j'imagine, ou tenter de tirer une conclusion moins ridicule que celle qu'il tient déjà de cet exercice. De mon côté je continue ma besogne sans me poser de question.
Enfin, si. J'ai juste le temps de m'en poser une lorsque je reconnais le sifflement caractèristique du métal fendant l'air. Je lève à peine le regard pour le voir, son bras tendu vers moi et ce qui semble être un morceau de ferraille propulsé à grande vitesse dans ma direction. Mes oreilles félines se plies bêtement en arrière, je peux décomposer chaque oscillation de la lame. Je ne bouge pas d'un pouce et le projectile finit par se planter violemment dans un arbre non loin derrière moi. Je retire une dernière fois le levier d'armement, relâchant la dernière cartouche qui vient se loger dans ma main.
Je me retourne pour contempler un peu le lancé de mon interlocuteur. Prodigieux. Je lui fais face de nouveau pour lui adresser la parole, le respect ayant regagné ma voix:

Je vois qu'on apprends vite, Mr Devos.

Les munitions, le makarov et la carabine que je l'empressement de démonter finisse dans leur boîte d'origine. Je part tranquillement rejoindre mon nouveau collaborateur aux pieds de la cible, constatant qu'il a en fait bel et bien extrait sa lame de la plaque métallique au dos. Je commence à ranger le matériel ici aussi.

Vous êtes quelqu'un d'enrichissant, Narok. Je pense que cet entretien nous a été profitable à tout les deux.

Je prends une seconde pour refermer le cadenas sur la mallette et lui tends la main, non pas professionnellement mais amicalement cette fois. Si tout mes dialogues au sein de l'académie s'avère être semblable à celui-ci, ce travail risque d'être beaucoup plus simple et agréable que ce à quoi je m'attendais.