C'est l'hiver, je me suis réveillée d'humeur maussade, j'ai regardé mon portable, encore des messages de mes parents. Ils demandent de mes nouvelles, comment je vais, si je me nourris bien, si je me suis fait de nouveaux amis... D'ailleurs, ils ne devraient pas me demander si je me suis fait de "nouveaux" amis. Parce qu'à part Skylinn, je n'en ai jamais vraiment connu auparavant. Je ne les ai même pas tenus au courant de son arrivée à l'académie. En fait, je ne leur ai pas adressé le moindre mot depuis mon arrivée. Je n'ai pas besoin d'eux. Même quand ils veulent me réconforter, ils m'agacent. Et puis... Je ne veux pas renouer avec mon passé. Mais passons, j'ai passé une matinée déprimante de décembre, comme toutes les autres ces derniers jours, et j'étais déprimée aussi. Puis en début d'après midi, j'ai croisé Sky, on a parlé, et malgré la froid mordant, le sourire m'est revenu. Elle a un don pour ça. Elle m'a rappelé l'époque où nous étions toutes les deux des gamines insouciantes et sans problèmes... Mais passons, ce n'est pas ce qui nous intéresse maintenant. Ma rencontre avec Sky m'avait donc rendu le moral, voir même m'avait plongé dans un état presque étonnant par rapport à d'habitude. Je suis de bonne humeur. Ce n'est pas si fréquent. Je chantonne en retournant dans le salon Saphir, où je pense m'asseoir sur un fauteuil et écouter de la musique en écrivant, un ordinateur sous le bras.

"-A natale puoi,
Fare quello che non puoi fare mai...
Riprendere a giocare,
Riprendere a sognare,
Riprendere quel tempo,
Che rincorevi tanto...
A natale e a natale si può fare di più...
A natale e a natale si può amare di più...
A natale e a natale si può fare di più...
Per noi,
A natale puoi."



D'habitude, je suis incapable de chanter en Italien sans repenser à mon passé, mais pour une fois, seul la partie "chant de Noël" reste dans ma tête. Je me demande comment se passent les fêtes à Tsuki. Mais peu importe. J'entends un grand rire qui semble provenir de non loin de moi. Je tourne la tête et m'arrête pour en déterminer l'origine. Il me semble reconnaître un gars aux cheveux bleus.

"-Désolé d'avoir rigolé à ta vue, je pense encore à ma blague dans le cimetière. J'avais déjà bien rigolé mais plusieurs personnes avaient surenchéri."

Ah oui... Je me souviens... La surprise m'avait fait crier quelque chose de tout à fait stupide et dénué de sens. Je rougis légèrement puis réponds, pas du tout timidement mais légèrement gênée cependant, avec un léger sourire;

"-Ne t'inquiètes pas. Je comprends. J'ai été un peu débile sur le coup."

Je m'installe à l'un des canapés sans vraiment prêter plus attention. Si il veut faire la conversation, il n'a qu'à venir. Mais je ne suis pas douée pour dire des choses intéressantes, alors je ne me lance pas. J'allume mon ordinateur, ouvre une nouvelle feuille de traitement de texte, et commence mécaniquement à taper tout ce qui me vient à l'esprit, en romançant un peu par-ci par-là. J'écris vite, en ne regardant presque pas les touches de mon clavier. Ca peut paraître bizarre, mais écrire pour moi, c'est comme danser pour Skylinn. Je suis dans une espèce de transe, dans ma bulle. J'imagine un monde que je suis la seule à voir.

J'écris donc, tranquillement, sans faire attention à ce qui m'entoure, quand je sens un regard pesant par dessus mon épaule. J'écris en français. Alors, à moins qu'il ne le soit aussi, il ne comprendra rien. D'habitude, je me serais retournée, lui aurait lancé un regard noir et lui aurait fait comprendre que c'est mal de lire par dessus l'épaule des gens, mais je sens qu'il abandonne vite, et ne prends pas cette peine.

"-Je m'appelle Oswald. Oswald Eston. Et vous?"

Je lui jette un petit regard légèrement interrogateur un peu en mode "Hein, tu peux répéter la question? Je t'écoutais pas en fait!" Mais me ressaisis bien vite et tente aussi amicalement de possible de lui dire;

"-Je suis Luxia Kabuto. Enchantée."

Je sais que j'ai tendance à avoir un ton froid quand je m'adresse à des inconnus, mais ce n'est pas toujours dans mon intention. C'est juste... Ma voix. Ca ne m'a jamais aidé, surtout avec mon caractère. Le bruit frénétique du clavier cesse soudainement. Je bloque. Et puis... J'ai du mal à être productive quand il y a des gens autour. Je décide donc de refermer mon appareil et d'essayer, pour une fois, de sociabiliser. Je cherche un sujet de conversation; mais le seuls qui me vient à l'esprit est celui des fêtes de fin d'années. Je regarde donc le garçon aux cheveux bleus VIOLETS et lui demande;

"-Dis moi, tu as une idée de comment se déroulent les fêtes à Tsuki?"

Il semble réfléchir un court instant à ma question, avant de me répondre;

"-Je ne sais pas du tout. Ca ne fait même pas une semaine que je suis dans l'académie. Je n'ai vu aucune affiche et je ne connais pas grand monde. Donc, désolé de te le dire, mais tu ne peux pas compter sur moi pour savoir comment va se dérouler quoi que ce soit à Tsuki. Est-ce que tu connais quelqu'un qui est dans l'académie depuis longtemps et qui peut t'aider?"

À mon tour de réfléchir pour un petit moment. Hum... Voyons, je commence à connaître pas mal de monde, mais je reste une personne assez distante de nature, alors il y a très peu de gens à qui j'oserais poser la question. Skylinn, bien sûr, mais elle est encore plus nouvelle que moi. Ca n'aiderait en rien. Pareil pour Kupo et Eric. Je peux toujours poser la question à Jïnn ou au jumeau, si je les croise. Ils sont plus anciens, ils doivent savoir. Je finis donc par lui répondre;

"-Hum... Oui, sûrement. Je verrai ça plus tard."

Je voudrais bien continuer la conversation, après tout pourquoi pas, mais qu'est ce que j'ai à dire? Ah! Si! Un truc cohérent et qui fasse pas trop "je bouche les blancs";

"-En fait, qu'est ce que tu était venu faire au cimetière la dernière fois?"

Après réflexion, complètement débile. Son nom sonne anglais, il est tout à fait envisageable qu'il soit de la région et qu'il soit venu (à la base en tout cas) se recueillir sur la tombe de quelqu'un. Oh... Je commence à m'imaginer des histoires tristes... Je dois vite m'arrêter, surtout que j'ai tendance à particulièrement vite changer d'humeur. Et puis c'est un coup à ce qu'il me pose la même question, ce qui, même sans réelle raison, aurait tendance à m'énerver. Juste après, je me contredis donc moi même;

"-Non, oublie, en fait ça te regarde."

Bientôt mon nouveau livre; "Comment avoir l'air folle, mille et unes astuces infaillibles!" Bravo Luxia...

Il me répond, d'un ton qui semble... Absent, mélancolique, déprimé... Quelque chose un peu de ce style, comme si il avait radicalement changé d'humeur. Un autre lunatique? Non, un lunatique change subitement d'humeur au moindre événement, mais il faut un événement justement. Je suis la bonne personne pour le savoir... D'ailleurs je repense à tout les problèmes que ça m'a apporté... Est-ce que j'en serais ici sans? Est ce que je mènerais encore une vie paisible au milieu de ma petite banlieue parisienne? Non, ma vie ne serait pas tranquille. Lunatique ou pas, ma vie est destinée à être sois un cauchemar sois une quête de vengeance... Il n'y a pas d’échappatoire. C'est la dure loi de la vie... Mon visage s'assombrit soudainement à cause de ces idées noires. Mais retournons-en au fait, est-ce moi qui l'ait mis dans cet état?

"-Ce n'est rien. Ca n'a rien à voir avec le cimetière si je me mets à prendre ce ton-là."

Donc il le réalise quand même... Je ne sais pas pourquoi je me sens déprimée comme ça d'un coup. Ca ne ressemble pas à mes transitions habituelles d'émotions. C'est étrange... Mais ça ne sert à rien d'essayer de comprendre. De toute manière j'ai l'impression que tout m'échappe dans ma vie. Je ne vois pas pourquoi ce ferait exception à la règle... Je baisse la tête et soupire un grand coup, quand l'autre s'écrie soudainement;

"-Je suis vraiment désolé! Je ne voulais pas utiliser mon pouvoir! Désolé de t'avoir mis dans un état pareil! Tu as été témoin de mon utilisation involontaire de mon pouvoir dans le cimetière et maintenant c'est tombé sur toi! Je ne sais pas comment marche mon pouvoir, en plus!"

Quoi?!? Je le regarde un instant avec un air interrogateur, avant de soudainement exploser de rire pour une raison inexpliquée. Un fou rire qui dure un court instant, cinq petites secondes, avant de s'arrêter net, suivi d'un soupir, avant que je ne retombe dans ma déprime. Pourquoi croit-il qu'il l'a provoquée? Je suis instable de nature. Par contre... Pourquoi ce rire soudain sans raison? Est ce que, finalement, il ne serait pas possible qu'il ait bel et bien déclenché cette tristesse, et qu'elle accentue encore plus mon lunatisme? Un effet secondaire? Au fond... La puissance de Gaïa, je la contrôle presque toujours, et il arrive qu'elle se déclenche toute seule et qu'elle dégénère, bien que se soit assez rare sans que je ne l'y aide. Je ne sais pas ce que c'est que d'avoir un pouvoir que tu ne sais même pas déclencher ou arrêter... J'ai l'impression de ne rien savoir, et de n'avoir jamais rien su, de toute façon. Je réponds donc, moi aussi d'un ton grave, pour lui répondre;

"-Non, ne t'inquiète pas. Ce n'est sûrement pas ta faute..."

Je n'en ai en réalité aucune idée. Mais je n'arrive pas à croire que mon humeur puisse être influencée de la sorte. Je baisse les yeux sans raison apparente et constate une chose. Mes mains brillent. Depuis combien de temps? Pour quelle raison? Je ne sais toujours pas. Mais je n'arrive même pas à contrôler ma tête, ça ne sert à rien d'essayer de maîtriser un pouvoir comme le mien. D'ailleurs si il continue d'agir seul, je finirai par m'écrouler. Au moins, ça mettra fin au massacre. Je vois de la mousse commencer à pousser sur les pieds de la table en face de moi. Assez lentement, mais visiblement.

J'observe la mousse progresser doucement, le regard vide et humide. Je ne contrôle rien, ça ne sert à rien d'essayer. Je suis la marionette de mon pouvoir. La puissance de Gaïa hein? Gaïa, la déesse colérique et instable... Bien que protectrice de la nature, elle est loin d'être douce et calme. Elle se sert de moi comme de son jouet. Ca doit être ça. Elle s'amuse à me rendre folle, mais en contrepartie, elle me confie sa force. Force qui elle même contribue à me rendre instable, puisqu'elle m'aveugle et me donne envie de connaître ses limites. C'est décidément un cercle vicieux dont je ne sortirai jamais...

"-Tu ne comprends vraiment pas. Je suis donc obligé de le dire tout de suite au lieu de te laisser découvrir par toi-même. En fait, je suis capable de transmettre mon humeur aux autres. Seulement, ça ne fait qu'une semaine, grand maximum que je prends connaissance de mon pouvoir. Et ça n'aide pas avec le fait que je change d'humeur sans raison. D'un coup je suis calme, d'un coup je suis prétentieux, d'un coup je me sens vraiment minable. Lorsque je serai prétentieux, si je ne t'en ai pas parlé, je pense que tu n'aurais pas connu le même Oswald que celui qui est à côté de toi et qui a fait une vanne dans le cimetière.

-Alors toi aussi..."

Je dis sans vraiment réfléchir. Je sens que cette discussion va partir en confessions. Moi, me dévoiler à un inconnu? C'est la force de la déprime. Je ne fais plus attention à ce que je dis, et surtout, à qui je le dis. Un sourire en coin apparaît sur mon visage, le temps que je dise;

"-Si tu changes d'émotion sans raison et de façon plus ou moins régulière, alors tu es bipolaire. Si tu switch à cause du moindre événement, et que tes réactions sont disproportionnées et excessives, alors tu es lunatique. Dans tout les cas, on se méfie de nous. On est pas "stables" mentalement parlant, et on est imprévisibles, si bien que des fois, on ne se reconnaît plus nous même."

Je pense à haute voix. Ca doit être ça. Je conserve mon sourire en coin inexpliqué, mais une larme coule sur ma joue alors que j'ai la tête baissée et que je contemple mes mains qui brillent. Les émotions qui se mélangent... C'est rare, mais ça m'arrive. Je ne sais pas si je veux m'écrouler en sanglots ou bien exploser de rire. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, et Gaïa n'aime pas ça. La mousse commence à apparaître sur la surface de la table, et continue de lentement progresser.

Il essuie ma joue, et je fais un mouvement brusque vers l'arrière de surprise. Je baisse encore plus la tête, gênée. Je n'aime pas qu'on me touche sans prévenir comme ça... Ou qu'on s'occupe de moi ,d'ailleurs.

"-Tu as l'air de savoir de quoi tu parles."

Oh... Oui. Pendant une bonne période je me suis demandée si je n'était pas bipolaire ou quelque chose comme ça, alors j'ai fait des recherches assez approfondies. De plus, ce genre de domaine m'intéresse assez.

"-Je suis un bipolaire. Quand je vais chez le psy, on assimile ce que j'ai à une simple dépression, alors qu'un jour je suis Dieu, demain je ne suis rien."

J'ai une idée de ce que ça peut faire... Personnellement, même si je me suis donnée le surnom de "fille de Gaïa", c'est surtout pour rendre mon pouvoir intimident... En fait, il m'a beaucoup fait complexer. Faire pousser des plantes... On fait difficilement plus inutile, non? Il m'a fallu du temps pour réaliser son potentiel...

"-Toutes les actions que j'ai fait, je ne les reconnais qu'en fonction des phases. Par exemple, j'ai déjà fait l'amour à un autre garçon quand j'étais dans la phase où tu me vois actuellement,...

...Noa? Je ne peux m'empêcher de penser à l'accueil de Vincerian et Kyoku. Il avait clairement dit qu'il connaissait le salon Saphir parce qu'il avait déjà fait ça avec un Saphir. Il avait bien précisé UN. En fait, ça ne m'étonnerait même pas du jumeau... Ce qui est plus surprenant, c'est qu'Oswald le dise ça sans aucune pudeur. Mais bon... J'aime les gens francs, et de toute manière, si il ne me le disait pas lui-même, je le découvrirai sûrement par hasard ensuite...

"-...mais quand je suis prétentieux, je le nie, je l'oublie. Et lorsque je suis prétentieux, j'ai commencé à prendre l'habitude de draguer des filles. Et là, je me dis que je vais un peu trop loin. Je t'aurais probablement dragué si j'étais prétentieux.

Hum... Je ne sais pas vraiment comment prendre ce dernier commentaire. J'attends un instant, puis, par politesse, décide d'aussi lui dire mon cas;

"-Pour ma part, je suis juste très lunatique. D'un moment à un autre, je change d'humeur, sans que la raison soit toujours visible. Parfois, il suffit que je pense à quelque chose, même brièvement, et je peux radicalement changer de comportement.Et pour un rien, comme par exemple qu'on m'essuie une larme, je peux réagir très brutalement... C'est pour ça que je préfère rester seule, en général..."

Je pousse un soupir. La table est presque couverte de mousse maintenant... J'essaye tant bien que mal d'arrêter, mais impossible. C'est comme si... Tout le mélange de ces émotions perturbaient le fonctionnement de mon pouvoir. Je ne dis cependant rien à ce sujet, fixant juste le meuble pensivement. Je ne lui ai pas non plus parlé de tout ce qui relève du traumatisme et de ma possible... Semi-psychopathie?... Qui n'arrangent pas non plus mon cas d'instabilité...

"-Si tu préfères rester seule, personnellement, c'est juste que pas grand monde ne me comprend. Je ne suis pas du tout brusque, je suis juste énervant à force de dire que "Je suis le plus beau, le plus fort" et cætera. Et d'un coup je fais pitié en me disant que je ne suis qu'un minable. Donc du coup, je ne me mets pas vraiment à l'écart, c'est les autres qui me mettent à l'écart, peu importe si j'ai un pouvoir ou non."

J'étais aussi rejetée, avant... Mais il y avait toujours Skylinn, et puis à Tsuki tout est différent. J'avais peur que tout reprenne ici, mais comme personne n'est vraiment "normal" en sois ou en tout cas personne n'est un gens lambda comme on peut en croiser partout. D'ailleurs, je crois que beaucoup d'entre nous ont été rejetés durant leur passé. Noa m'en a parlé... Ca avait été une étrange soirée d'ailleurs. Au début les jumeaux n'étaient qu'un délire de Gary, et puis finalement, à la fin de la sortie, nous étions étrangement plus proches et par la suite nous nous sommes nous mêmes renommés les jumeaux démoniaques.... C'est étrange comme un tout petit événement peut modifier tant de choses... Et ça me décourage encore plus de penser que chaque petite chose n'est pas prévisible et que par conséquent tout est destiné à toujours me glisser entre les doigts... Je reprends subitement mes esprits quand je sens une présence humide sur ma main et sur ma cuisse. Je regarde rapidement et constate qu'elles se sont peu-à peu recouvertes de mousse à leur tour, ainsi que l'épaule d'Oswald, et se propage tranquillement. La table est entièrement recouverte. Là, j'explose;

"-Je je je suis désolée! Je ne sais pas ce qui m'arrive! D'habitude ça ne se déclenche pas aussi facilement je je je...

Je sens mes mains trembler légèrement, et je concentre mon énergie sur le centre de la table pour y faire pousser des plantes diverses, au lieu de sur nous même.

"-Je crois que je dois être déréglée ou quelque chose comme ça. Ca n'était jamais arrivé dans ces circonstances!'

Il conserve un étrange calme, c'en est presque stressant en fait...

"-Je pense que mon pouvoir a influé."

Oui, c'est possible, surtout si il modifie les émotions, étant donné que le mien à tendance à dégénérer lorsque je me met à disjoncter... C'est même très probable. Mais je n'arriverai donc jamais à maîtriser ce maudit pouvoir?

"-Si tu dis que ça ne s'est jamais arrivé comme ça, je pense que mon pouvoir a agi comme l'eau avec les smartphones."

Wow. Je crois qu'on a la métaphore du siècle. J'approuve. Mais c'est une façon comme un autre d'expliquer mon problème.

"-Mais comme tu sais que ça fait un peu plus d'une semaine que je connais mon pouvoir, tu te doutes que je ne sais pas comment faire pour arranger ça. Je ne connais pas grand chose de mon pouvoir, combien de temps ça dure..."

Ca, je devais m'y attendre. Ca aurait été bien trop facile, il faut s’arrêter cinq minutes... Bref, espérons que ça passera vite, avant que je ne me fatigue. Parce que bien que de pleine conscience je puisse utiliser mon don avec presque aucun contre coup, lorsque je ne le choisis pas, je me retrouve souvent dans de sales situations.
[Moment Flash back:
-Crise "Rubis": fatigue, redecoration du salon rubis.
-Crise "forêt"; malaise, vulnérable face à deux pyromanes tarés.
-Crise "Jïnn"; malaise, trois côtes brisées, hôpital, forêt miniature au milieu du champ.
-Crise "Skylinn"; malaise.
-Crise "Caitlin"; épuisement, début de malaise, bordel dans le parc publique.
-... Je continue vraiment?
Fin du moment flash back]
Moi? Abuser? J'vois pas du tout de quoi vous parlez. Et puis... Je doute qu'on aille dans des situations pareilles ici, non? Quoique... Je ne maîtrise rien, comme toujours, alors... Je n'en sais rien. Essayons d'établir une théorie qui tient la route; Je suis instable de base, et le pouvoir d'Oswald permet de changer les émotions des gens. Un pouvoir comme celui-ci associé à un certain lunatisme doit probablement augmenter l'instabilité émotionnelle, ou un truc du genre, non? Non, ça ne sert à rien, je ne raconte probablement que des conneries. Comme tout le temps. Je prends une grande inspiration, essaye de me calmer comme je le peux, et, au bout de quelques instants, réussis enfin à faire cesser la croissance des plantes de la table. D'un ton plus calme, je me répète;

"-Je suis désolée. Moi non plus je n'ai toujours pas vraiment compris comment tout ça marche vraiment. C'est un peu troublant, tu ne trouves pas? Je me demande bien comment tout ces pouvoirs sont arrivés là et pourquoi ils sont là..."

Oulà! Je tergiverse! Mais bref, au fond, c'est une vraie question. Et même si elle n'est pas fondée, ma théorie sur mon propre pouvoir reste assez saugrenue. Saugrenue, depuis quand j'utilise ce mot moi? Broaf, ça sert plus à rien d'essayer de me comprendre, ça mène jamais à rien.