Et si on devenait fondateurs ? [PV Marco]

Rappel du premier message :

Il était passé 13h lorsque je suis sortie de la bibliothèque. J'étais légèrement endormie après avoir passé plus de 2h à lire dans des positions défiant toute logique et j'avais surtout faim, alors un bon repas n'était certainement pas de refus. Remontant la fermeture éclaire de ma veste noire pour couper une partie du froid, je suis sortie du bâtiment principal et ai entamé une marche, les mains dans les poches, en direction du réfectoire. Rien de tel qu'une bonne marche sous les rayons d'un timide soleil d'hiver pour ouvrir l'appétit.

Finalement il fait plus froid que je ne l'aurais cru et au bout de 3 petites minutes je rabat mon capuchon sur ma tête pour avoir une protection supplémentaire face à la température. C'est dans des moments comme ceux-là que je me rappelle que jadis je n'avais pas besoin de porter de tuque ou de cache-oreilles, parce que mes cheveux étaient suffisants pour garder ma nuque et mes oreilles au chaud, mais depuis qu'ils sont courts, c'est une autre histoire. Enfin, courts, je les ai laissé pousser depuis quelques mois, mais ça ne fait qu'une petite différence.

Une fois arrivée au réfectoire, je prends le temps d'observer ce qu'il y a au menu aujourd'hui. Je me sauve d'une salade de poulet en choisissant plutôt un panini au saumon et une fois que j'ai reçu mon plat, j'entame l'étape suivante de la routine du réfectoire, c'est à dire scruter la salle à la recherche de connaissances avec qui partager l'heure du repas. N'en voyant pas cette fois-ci, je vais m'installer à une table vide en regardant bien le sol au passage comme j'ai pris l'habitude de le faire depuis la bataille de nourriture qui nous a conduite à une retenue. La première chose que je fais une fois installée, c'est ouvrir ma canette de Dr.Pepper pour laquelle j'ai opté aujourd'hui. J'ai cette habitude de détacher l'opercule et de la laisser quelque part sur le plateau. Journée banale, pourtant ce n'est pas si désagréable au vu de tout ce qu'il se passe ces temps-ci.

Je n'ose pas me redresser complètement avant qu'il n'ait répondu, mais je rends bien compte que j'ai appréhendé sa réaction pour rien. Ce n'est pas le genre de personne qui se met facilement en colère.

- Je suis vraiment touché que tu aie pensé à moi. J'aurais aimé le savoir c'est sûr, mais je ne t'en veux pas. Euh... Wow... Merci.

Ce remerciement me fait chaud au cœur, même si je trouve que l'action était toute simple et qu'elle ne mérite pas une telle reconnaissance en un certain sens. Que dit-on par rapport à ça ? Que c'est l'intention qui compte ? Oui voilà. Au moins, cela fera dorénavant quelque chose de moins à cacher et c'est tant mieux, car je n'apprécie pas d'avoir à dissimuler des choses, même si au final ça m'arrive bien plus souvent que je ne le voudrais. Marco se lève debout et me tend sa main que je saisis délicatement. Ça me donne presque l'impression qu'il veut m'inviter à danser, cependant nous ne sommes pas dans une soirée. Ahh, la dérive de l'imagination ! Une fois sur pieds, il continue en quelques sortes :

- Tu sais, tu es aussi une personne digne de confiance et vraiment sympa. Les gens t'apprécient... Tu n'as jamais pensé à être représentante toi-même ou... ou fondatrice?

Je secoue lentement la tête, espérant ne pas avoir l'air trop rouge à cause des compliments. De telles idées comme celles qu'il vient de soumette ne m'étaient jamais venu à l'esprit auparavant. Mais où est-ce qu'il veut en venir ? Car je suppose qu'il ne demande pas ça sans raison. Je le regarde d'un air intrigué.

- Et si on fondait le club d'art?

Ça non plus je n'y ai jamais pensé, mais maintenant qu'il le propose ça m'apparaît comme une évidence. J'ai envie de tenter l'expérience, alors je prends sa main avec les deux miennes et réponds avec enthousiasme en le regardant dans les yeux.

- Oui, faisons-le ensemble !