[Event] Découverte des lagons de la Nouvelle Calédonie

Lucy la remercia et repartit au combat avec un canif qu’elle trempa d’eau de mer. Les quelques secondes de répit permirent à Weiss de jeter un regard autour d’elle. Une fille aux cheveux bleus, encore inconnue au bataillon, avait eu l’idée plutôt intelligente de récupérer la boîte à musique pour en jouer le plus vigoureusement possible. Elle ne pouvait pas gâcher de précieuses secondes à attendre le résultat, cependant ; l’idée lui vint d’un coup qu’elle pouvait récupérer son sac, désormais. Il devait toujours maintenir ouverte la porte qui menait à la cale. Elle piqua un sprint – les jambes un peu molles tout de même –, se jeta sur son sac, en vida le contenu et ouvrit l’énorme boîte à outils. Elle promena ses doigts sur les instruments, hésitante. Est-ce que ça pourrait suffire, comme armes ? Un bon coup de marteau dans la tête, peut-être... Elle s’en empara, se releva, et récupéra du même mouvement un sécateur dans la main gauche. Elle verrait bien s’il était suffisamment pointu.

Il ne pouvait pas s’être écoulé beaucoup de temps... Trente secondes, peut-être. Quoique, sa vision du temps se distendait. Weiss reprit sa précédente position, se campa sur ses pieds, jeta un regard vers le capitaine et la fille aux cheveux bleus. Une nouvelle fille venait de sortir de nulle part, et... Quoi ? En quelques secondes, elle avait balancé le capitaine par-dessus bord, cassé en deux la boîte à musique et disparu. Putain. Et Weiss n’avait rien fait pendant ce laps de temps, figée. Elle aurait dû courir, l’attraper par les cheveux, quelque chose, n’importe quoi. Elle aurait sûrement pu. Un sentiment de frustration la prit aux tripes, elle voulait agir.

Et en même temps, la vision de cette fille lui remémora le journal de bord, la mention de cette naufragée, et puis des victimes qui avaient tous "quelque chose en commun"... Etant donné que le navire était rempli d’élèves de l’Académie Tsuki, il n’était pas compliqué d’établir une hypothèse. Quoique, à quoi rimerait-il de tuer des gens pour la simple raison qu’ils étaient comme elle ? Pendant que Weiss réfléchissait, les monstres semblèrent reprendre un peu d’énergie, et puis même quelques lames pour plus de fun. Elle serra les dents. Il n’y en avait plus que... trois, quatre... sept. De leur côté, ils étaient six en bonne santé ou à peu près. Ça allait le faire.
Ils disposaient sans doute de quelques instants avant que les monstres ne se jettent sur eux, autant les employer à mettre les autres au courant de ce qu’elle avait trouvé dans la cale. Peut-être que l’un d’eux trouverait une astuce magique digne de Dora l’Exploratrice pour les sortir de là. Non, sérieusement, elle avait l’impression qu’il y avait un genre d’énigme à résoudre. Elle cria à la cantonade.



Et en plus de ça, la fille avait peur du sel et des boîtes à musique. Super, ça leur faisait une belle jambe. Elle ne savait même pas si on l’avait entendue, au milieu du tourbillon de vent qui se levait. Le garçon au bâton de bambou, peut-être, elle venait de voir qu’il s’était approché d’elle. Trop concentrée sur la situation présente pour penser à le remercier, elle se plaça dos à lui. Ils pourraient couvrir mutuellement leurs arrières, du moins l’espérait-elle... Puis les harpies et les créatures violettes passèrent à l’attaque, et elle tailla dans le tas, mouvements amples avec son trop petit marteau et courts avec le sécateur qu’elle envoyait dans les défauts de leur carapace, les craquelures qu’il restait, pointe en avant. Elle y mit ce qu’il restait de sa force déjà salement amoindrie, sans savoir si ses efforts désespérés suffisaient à réellement blesser leurs cibles, perdue dans l’adrénaline du combat.
© Eerie Ange's